Glozel, c’est l’histoire d’une fabuleuse découverte : une bibliothèque néolithique de plus de 100 tablettes à caractères alphabétiques – le premier alphabet connu – des outils en pierre éclatée, de merveilleux galets gravés, dessinés, des poteries absolument uniques. Et qui date de 15.000 ans !

Glozel, c’est aussi la pierre d’angle d’une œuvre de première importance, celle d’un homme qui a lutté toute sa vie contre les préjugés et fait émerger l’autre histoire de l’homme du brouillard de songes creux où les protohistoriens la reléguaient. Cet homme s’appelle Robert Charroux.

Comme tant d’autres chercheurs de l’impossible, je me considère comme son fils spirituel. Chercheur de l’impensable. Creuseur d’idées, fouilleur de sites, éplucheur d’ouvrages poussiéreux, marcheur de chemins solitaires, j’aimerais en avoir parcouru autant que Charroux, un modèle pour tous les chercheurs. S’il n’a pas découvert Glozel, c’est lui qui l’a rendu populaire dans les années 60. Ses fabuleux bouquins y revenaient souvent, et nous aussi, ravis de découvrir régulièrement ses nouveaux titres dans la collection noire de Robert Laffont. Aujourd’hui ses livres ont été réédités chez J’ai Lu.

Mais le hameau de Glozel dans l’Allier est devenu célèbre parce qu’il fut le théâtre d’une découverte impossible qui déclenche l’une des plus violentes controverses archéologiques du 20e siècle car elle remet en cause ce que l’on savait sur les origines de l’écriture. (www.ldi5.com)

 

 

En 1924, en labourant leur champ, Emile Fradin, 17 ans, et son grand-père Claude font une découverte : divers objets, des urnes, des vases, des haches et des tablettes gravées. Ils espéraient trouver un trésor au lieu de ces bricoles. L’année suivante, le docteur Morlet, passionné d’archéologie, entend parler de la découverte. Il commence des fouilles et obtient le droit de publication sur les objets qui restent la propriété de M. Emile Fradin. 

A l’époque, le Dr Capitan, l’abbé Breuil et le conservateur du musée des Eyzies, M. Peyroni, composaient le triumvirat incontournable de la préhistoire.  Je vous ai déjà parlé de l’épouvantable abbé Breuil lors de l’affaire Altamira. Mais dans ce dossier, son rôle est encore plus crapuleux. Faux témoignages, harcèlement juridique, mauvaise foi, on est aux antipodes de la méthode scientifique.

Dans le domaine de la préhistoire, le rôle de certains membres du clergé catholique est bien éloigné de l’honnêteté. On se souvient du faux homme de piltdown reconnu par l’abbé Teilhard de Chardin, alors en tout début de carrière paléontologique. Il l’avait baptisé le sinanthrope, pensant découvrir un nouveau chaînon manquant entre le singe et l’homme. Il s’agit en fait d’un des premiers homo erectus d’Asie orientale où il vivait voici plus de cinq cent mille ans (source) Heureusement, le grand philosophe que Teilhard est devenu effacera sa bévue de jeunesse.

Treize mois après avoir reçu les premières pièces, le Dr Capitan se rend sur place. « Vous avez là un gisement merveilleux.. », il demande au Dr Morlet un rapport détaillé. Mais au lieu d’envoyer son rapport, le Dr Morlet le publie le 23 septembre 1925 sous le titre « Nouvelle station néolithique ». Morlet est convoqué par Capitan, furieux, « …mettez mon nom à la place de celui d’Emile Fradin.. », ( fait rapporté et publié par le chanoine Cote, « Glozel, 30 ans après », 1959 ; toutes les personnes « baignant » dans le milieu scientifique savent l’importance d’avoir son nom au sein d’une publication ) ; Morlet refuse. Puis l’abbé Breuil écrit un article en faveur de Glozel mais sans citer le nom du Dr Morlet, qui à son tour s’insurge et accuse l’abbé de vouloir s’approprier la découverte. L’abbé se retournera alors lui aussi contre Glozel. On est bien loin des argumentations scientifiques !

Les grands pontes de la préhistoire, tout d’abord très favorables à Glozel, pris de court par cette fabuleuse découverte, se retrouvant « hors jeu », prennent alors position contre Glozel. D’autant plus qu’à cette même période un éminent épigraphiste, René Dussaud, vient de publier officiellement que l’écriture est née en Phénicie, 1 600 ans AEC. ( après la mise à jour du sarcophage du roi Ahiram de Byblos, recouvert d’inscriptions ). Or le Dr Morlet estime les tablettes gravées à 5 ou 6 000 ans AEC.

Les deux découvertes sont contradictoires et cela va déclencher une véritable guerre chez les hommes de science. Les glozeliens et les anti-glozeliens s’affrontent, Glozel devient l’affaire Dreyfus de l’archéologie. (www.ldi5.com)

 

 

Je vous passe les détails d’une affaire sordide soutenue par la mauvaise foi des préhistoriens et leur invraisemblable désir de reconnaissance. Ces gens-là sont prêts à tout, quitte à saborder une découverte majeure, s’ils n’en sont pas les auteurs. 

Il a fallu attendre près de cinquante ans pour que la vérité éclate enfin. En 1972, les datations au carbone 14 et en thermoluminescence, effectuées par trois laboratoires indépendants, donnent des résultats indiscutables : Glozel est ancien, très ancien même, puisqu’il date du Magdalénien, entre 15 000 et 17 000 ans.

Je peux maintenant rendre la parole à celui qui a popularisé toute cette affaire, Robert Charroux, qui s’est fait à travers de nombreux ouvrages le chantre de cette découverte : « Une bibliothèque néolithique de plus de 100 tablettes à caractères alphabétiques – le premier alphabet connu – des outils en pierre éclatée, de merveilleux galets gravés, des poteries absolument uniques. C’est à Glozel que la science et le monde entier trouvent la filière incontestable reliant notre civilisation à celle de nos lointains aïeux. Sur des poteries, sur des galets, des bijoux et des tablettes d’argile cuite, ils écrivirent des signes mystérieux dont certains ont l’exacte forme de nos V, W, L, H, T, I, K, O, C, J, X. Ces signes ont un net caractère alphabétique et sont disposés par lignes, ce qui prouve indéniablement que les Glozeliens connaissaient l’écriture en plus de la poterie et la sculpture »  (source)Robert Charroux, Histoire inconnue des hommes

Incontestable ? Voire ! Des analyses plus récentes ont montré que les différents objets pourraient dater d’époques très différentes. Les tablettes portant un alphabet, notamment, pourraient dater du Moyen Age. (source) Cette remise en cause des datations précédentes montre que la paléontologie n’a pas dit son dernier mot et que les experts ne lâchent pas facilement leur bout de gras. Attendons encore, un jour la vérité – vraie celle-ci – finira sans doute par éclater.

Robert Charroux, encore lui, ne peut clore ce chapitre sur Glozel sans ajouter une remarque très lourde de conséquences : « Cette connaissance d’arts supérieurs suppose à priori des connaissances subalternes : maçonnerie, construction de maisons, menuiserie, charpente, ferronnerie. Oui, bien sûr, la connaissance du fer! » (source)Robert Charroux, Histoire inconnue des hommes

A ceux qui s’étonneraient qu’aucun objet en fer ne figure dans l’inventaire de Glozel, Charroux précise sa pensée : « Evidemment on ne trouve pas de métal préhistorique pour la simple raison qu’un instrument en fer ne peut guère se conserver plus de mille ans. » Les paléontologues ont fixé l’âge du bronze à 4000 ans et celui du fer à 3000. C’est tout juste le maximum possible de conservation de ces métaux ! Il est donc fort possible que le métal ait été connu avant ces dates, non seulement possible, mais quasi certain. « Le physicien autrichien Gurlt aurait découvert en 1886, dans un bloc de charbon datant de l’ère tertiaire, un parallélépipède en acier mesurant 67 mm x 67 mm x 47 mm à arêtes vives très régulières et d’un poids de 785 grammes. (source)Sciences & Vie n°516  Cette trouvaille signifierait que des Ancêtres, vieux de 10 millions d’années, auraient connu les métaux, l’usinage et en conséquence une haute civilisation. » (source)Robert Charroux, Histoire inconnue des hommes

On peut également citer le fameux marteau de Kingoodie (Ecosse) dont l’âge a été daté à 400 millions d’années. Et les nano-objets de l’Oural, encore plus exceptionnels par leur miniaturisation qui suppose une technologie avancée. Il y a aussi ces tuyaux métalliques découverts en Chine, des tuyaux tout à fait ordinaires sauf pour leur datation : ils ont 150.000 ans ! 

« Il en est de même pour les clous d’acier à tête plate découverts par Charles Brewster dans un bloc crayeux de l’ère secondaire. A moins que nos Ancêtres Supérieurs n’aient trouvé le secret pour rendre les métaux inoxydables, ce qui n’est pas impossible car les traditions américaines rapportent que 2000 ans AEC les Amérindiens fabriquaient du fer qui ne rouillait jamais.

Dans la cour d’un temple de Delhi en Inde, la colonne de Kutub vieille dit-on de 4000 ans est faite de pièces de fer soudées ou collées ensemble. Bien qu’exposée depuis lors aux intempéries,  elle ne présente aucun signe d’altération et de rouille. »  (source)Robert Charroux, Histoire inconnue des hommes

Ce qui n’empêche pas ces éminents scientifiques de crier qu’il n’existe aucune preuve d’une ancienne civilisation avancée. Aucune preuve, vraiment ? Tout se passe comme si la science était myope. Ou pire, affligée d’une cécité sélective. On a l’impression que les chercheurs laissent leur bon sens à la porte du labo, sous la devise : « Ici, on ne pense pas. On cherche. » 

On en rirait si la chose n’était pas si navrante.

L’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence.

Carl Sagan

 

Xavier Séguin

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Xavier Séguin

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