Quatre yugas, quatre âges crucifient le monde, quatre vertiges, quatre ponts entre terre et ciel. Yuga, kalpa, mahayuga, les chiffres que donne l’hindouisme sont hallucinants. La sagesse hindouiste traditionnelle considère que l’univers a connu quatre époques ; nous sommes dans la dernière. Et après, il y a quoi? Un éternel recommencement? La fin de l’illusion?
En sanskrit, yuga signifie âge ou époque. Les quatre yugas rappelle les quatre âges de la Grèce antique, aussi leur donne-t-on parfois les mêmes noms d’âge d’or, d’argent, de bronze et de fer. On les retrouve en Perse antique, tel un pont entre la Grèce et l’Inde, ce qui peut en indiquer l’origine.
Ce partage du temps en très longues périodes ou années divines vient d’une civilisation développée, comme l’Atlantide. D’après Alain Daniélou, chaque cycle dure 60.000 ans et se décompose en quatre yugas : satya yuga, treta yuga, dwapara yuga, et enfin kali yuga où nous sommes. Leur ordre même exprime un déclin, confirmé par leur durée, décroissante de moitié à mesure qu’on descend vers l’âge de fer où nous sommes. Ainsi l’âge d’or dure 32.000 ans, suivi de l’argent qui ne dure que 16.000 ans, suivi du bronze avec 8000 ans, et enfin du fer avec 4000 ans seulement.
C’est de moins en moins long parce que c’est de plus en plus dur. La véritable longueur d’un cycleou maha yuga est une donnée qui varie beaucoup d’un auteur à l’autre : l’orient n’a pas peur des durées les plus énormes. Des sages hindous ont évoqué des centaines de milliers d’années, voire des millions, comme durée d’un mahayuga.
L’évaluation qu’on donne ici, 60 000 ans pour un cycle complet, est celle de l’indianiste Alain Daniélou, qui a tiré ces chiffres de l’antique tradition shivaïte, et ne leur accordait lui-même qu’une valeur indicative.
Mais la majorité des hindouistes ne partage pas ce point de vue. Pour eux, le temps est un océan sans rivage… La tradition védique annonce des chiffres énormes, incroyables, communs à toutes les très antiques civilisations. Ils soulignent la grande ancienneté de notre espèce et la folle longueur de son histoire.
Patience ! Les datations évoluent plus vite que les hypothèses…
Né en 1907 à Neuilly, Alain Daniélou, indianiste et musicologue, a voyagé dans toute l’Asie, étudié le sanskrit, l’hindi, la philosophie et la théologie hindoues. Il traduit les écrits d’un célèbre Sannyasirenonçant, Swami Karpâtrî, qui l’initie aux rites de l’hindouisme shivaïte. Il s’est éteint en Italie le 27 janvier 1994. Il a écrit de nombreuses études, parmi lesquelles La Fantaisie des dieux et l’aventure humaine, Origines et pouvoirs de la musique, ou encore Shivaïsme et Tradition primordiale.
Selon les écritures hindoues, tous les êtres mortels sont destinés à passer à travers quatre grandes époques dans chaque cycle de création et de destruction. Ce cycle divin devient un cercle complet à la fin du kalpa. Un kalpa est un cycle de Yuga, soit une période de 10.000 années divines divisées en quatre âges ou yuga. Selon certains maîtres, un cycle de yuga est estimé à 4.320.000 années et un kalpa 4.320.000.000 années.
Les quatre grandes époques de l’hindouisme sont : Satya Yuga, Treta Yuga, Dwapar Yuga et Kali Yuga. Satya Yug ou l’âge de la Vérité est censé durer quatre mille années divines, Treta Yuga trois mille, Dwapara Yuga deux mille. Kali Yuga durera mille ans divins, ce qui équivaut à 432.000 années terrestres. Trois de ces grands âges ont déjà disparu, et nous vivons dans le quatrième. Ce que ces âges signifient exactement, l’esprit rationnel peine à l’expliquer. (site disparu : http://hinduism.about.com/od/basics/a/fouryugas.htm)
Et pourtant, l’esprit rationnel pourrait dire bien des choses. La première, c’est l’énormité des chiffres qui sont donnés en Inde. Face à nos hésitations pusillanimes quant à l’origine de l’homme, face à la ridicule ancienneté d’un million d’années que nous donnons à notre espèce, les immensités données ici sont vertigineuses.
Sans doute sont-elles très proches de la réalité. L’erreur serait ici d’appliquer l’esprit logique et rationnel de l’oxydantalfaute volontaire borné, ce qui est souvent un pléonasme. L’histoire de notre espèce ne se compte pas en millions, mais en milliards d’années sans doute, et peut-être davantage.
Ces chiffres donnent une idée de l’échelle des vies divines comparées aux nôtres. J’ai fait de même avec l’échelle des tailles divines par rapport à la nôtre. Pour ce qui nous concerne, le cycle complet dure 60000 ans. C’est l’échelle à taille humaine qu’a choisi l’indianiste Alain Daniélou, celle dont je me sers dans ce site.
Deuxième conclusion, plus importante encore. Ce que nous enseigne la pensée indienne antique, c’est que le temps n’est pas linéaire et continu, comme le veut notre vision occidentale — assez puérile à vrai dire.
Temps cyclique, telle est l’encyclopédie des cyclopes, l’encyclique ultime. Oui, le temps tourne, comme nous le montrent les horloges et les calendriers, au bout d’un cycle plus ou moins long il revient à son point de départ. Quand c’est fini, ça recommence. Les philosophies antiques le disent. Le bon sens le confirme.
L’Hindouisme va plus loin encore : il donne une échelle de temps – faramineuse certes – qui permet d’appréhender l’étendue du phénomène. Au terme d’une gigantesque révolution, le temps parcourt une bonne portion d’éternité avant de revenir dans ses traces. Mais pour que le cycle total s’accomplisse, il faut s’armer de patience en comptant sur ses doigts plus de quatre milliards d’années. Ce qui est à peu près l’âge de la Terre…
On l’a compris, le kalpa ou grand cycle n’est pas à notre échelle. Il dépasse aussi largement l’échelle d’une civilisation. Le kalpa est un divin calepin : le calendrier des dieux d’avant.
Ils ont domestiqué cette planète tout au long des sept jours de la création. Ils sont venus une première fois il y a plusieurs milliards d’années pour passer la première couche. Et puis, au fil des éons, ils sont venus six autres fois. Ils ont fait ce qu’il fallait faire. La Terre a grandi sous leur surveillance. Pour eux, c’est un boulot comme un autre, aussi le font-ils bien. Pour le compte de la Déesse, impératice des mille étoiles, les Terraformeurs ont-ils domestiqué les planètes sauvages.
Ces énormes plages temporelles ne nous concernent pas. Pour revenir à notre échelle, il suffit de s’intéresser au petit cycle, celui que décrit Daniélou. Soixante mille ans, c’est déjà bien plus que nos mémoires, bien plus que l’histoire humaine. Il y a 60’000 ans s’est amorcé le virage entre la préhistoire et la protohistoire.
Les plus vieux fossiles du genre Homo remontent à 2,8 millions d’années, avec Homo habilis. De nouvelles datations situent les plus anciens Homo sapiens il y a environ 300’000 ans. L’histoire évolutive de l’homme est encore loin d’être totalement établie, mais retenons déjà ce chiffre, 300’000 ans. Il donne à Homo sapiens une durée de 6 cycles ou mahayugas.
Car le temps cyclique indique aussi que dans chaque grand kalpa il y a foule de sous-kalpas, les mahayugas. Nous sommes dans l’un d’eux. À la toute fin d’un mini kaliyuga perdu dans un gigantesque kaliyuga.
On est mal barrés, si vous voulez mon avis. Mais vous le saviez déjà : il suffit d’ouvrir les yeux sur la misère du monde, la pollution, l’égoïsme généralisé. Rien ici-bas n’évoque l’âge d’or… Pour qu’il revienne, il faudra s’armer de patience. Sauf que pour notre humanité, l’âge d’or est derrière, à 60’000 ans dans le passé. Le prochain âge d’or concernera une nouvelle humanité…
Si elle dépasse assurément les possibilités de la mémoire humaine, l’immense échelle de temps des Hindous nous montre un des grands mystères de notre espèce : sa longévité, sa résistance, son invulnérabilité. Certains surhommes y ont veillé…
À travers d’innombrables cataclysmes, famines, séismes, déluges, sécheresses, massacres, hivers nucléaires, extinctions d’espèces animales, contre vents et marées, contre les flammes de la géhenne et le léviathan des abysses, notre vaillante espèce n’a jamais disparu.
Quoiqu’il arrive, l’espèce humaine tient le coup. Son hallucinante ancienneté est un puissant réconfort quant à l’avenir. Vérité qui s’inscrit en lettres de feu dans le cœur : au-delà de la mort individuelle, l’espèce humaine est immortelle. Jusqu’à sa prochaine extinction, afin qu’une autre espèce, plus évoluée, plus généreuse, plus noble, puisse prendre la place laissée vacante. Les dieux d’avant ont horreur du vide.
Ce qui est immortel n’est ni une espèce, ni une planète, ni une galaxie, ni un univers. Quand Shiva Baba aura fini sa danse, tout s’écroulera. Sauf lui, bien entendu.
Ce qui ne mourra jamais, c’est l’Esprit.
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