Prométhée contre Zeus

Le mythe de Prométhée est aussi universel que celui du Déluge, auquel il est d’ailleurs relié. Notre créateur est présent dans toutes les cultures, son histoire est la même, seul son nom change.

En Amérique, il est Quetzalcoatl, Kukulcan ou Viracocha. La tradition dogon du Mali l’appelle Nommo. En Inde, son nom est Manou. Dans la Genèse, on l’appelle Elohim et l’encyclopédie assyrienne le nomme Enki. La mythologie nordique le nomme Loki. Dans tous les cas, c’est notre créateur, et la plupart du temps, il utilise l’argile. Son nom désigne non pas un seul individu, mais un groupe. Il apporte la culture, la science et la civilisation. Il prêche le pacifisme et la générosité. Il vit sur terre mais aussi dans un monde du ciel, ou au-dessus du ciel.

Et il est de même nature que nous, car il nous a fait a son image et à sa ressemblance. Tout juste mesure-t-il quelques mètres en plus et possède-t-il de nombreux pouvoirs qu’il a omis de nous donner

Quant à notre père Prométhée au sang bleu, il veille sur le destin de ses créatures humaines. Un cadeau de son oncle rancunier, le puissant Zeus, va lui donner du fil à retordre. Prométhée va devoir gérer l’arrivée dans ce monde de brutes de la toute première humaine, la belle Pandore… Une querelle l’oppose à son oncle Zeus qui se débarrasse de lui en l’envoyant couvert de chaînes sur les montagnes de l’Oural. Exit Prométhée, Zeus a les mains libres.

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Trois Titans se partagent l’univers par tirage au sort. Zeus obtient le ciel, Poséidon la mer, et Hadès le monde souterrain.  Zeus et sa cour séjournent sur Olympos, le Mont Olympe, d’où leur nom les Olympiens. Dans ce paradis artificiel ils connaissent une félicité parfaite, alternant banquets et parties fines, se gorgeant de nectar et d’ambroisie au son de la lyre d’Apollon accordée, n’en doutons pas, en fa dièse. L’Olympe, avec le règne de Zeus, devient un séjour divin interdit aux humains et gardé par les Saisons.

Que viennent faire ici les Saisons ? Avant le premier déluge, quand la Terre était calée dans le plan de l’écliptique, il n’y avait pas de saisons sous nos latitudes où régnait un éternel printemps. Avec Zeus commence le monde tel que nous le connaissons, et l’année rythmée par les quatre saisons. Voilà pourquoi le récit mythique fait des saisons les gardiennes de l’Olympe. Et voilà pourquoi les hommes ignoraient encore cette nouveauté que Prométhée dut leur enseigner.

Fini l’éternel printemps, fini les cueillettes abondantes, la pénurie revient chaque hiver. Il faut trouver une solution à ces disettes à répétition. Soudain va démarrer, sur différents points de la planète, et sur une grande échelle, l’agriculture de l’âge de bronze. C’est ce que raconte Hercule, son taureau et ses pommes d’or. Ainsi rien n’est gratuit dans le récit d’un mythe. Aucun détail n’est insignifiant. L’apparition des Saisons, gardiennes de l’Olympe, est la signature d’une ère nouvelle, celle de Zeus-Dieu, et la fin de l’âge d’or…

Les âges ont passé. Sont venus les hommes de la race de bronze, qui délaissent les dieux et pratiquent la guerre. Parmi eux, Hercule se distingue par sa grande force. Il accomplira douze travaux, autant d’exploits que seul un demi-dieu pouvait accomplir. Il va même libérer de ses chaînes le Titan Prométhée, qui interviendra ensuite auprès de Zeus pour sauver un peu de sa progéniture. En effet, fatigué des hommes de bronze et de leurs luttes incessantes, Zeus décide de les exterminer et déchaîne un déluge.

Des mouches pour des gamins méchants, voilà ce que nous sommes pour les dieux; ils nous tuent pour s’amuser.

William Shakespeare

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Le déluge aura lieu, tous les humains mourront. Non, pas tous : sont épargnés deux justes, Deucalion, fils de Prométhée, et Pyrrha, fille d’Epiméthée et de Pandore. Il pleut pendant neuf jours et neuf nuits : de la Terre noyée n’émerge que le mont Parnasse.Massif montagneux de Grèce, 2457 m, qui devint la patrie des muses et le paradis des poètes, d’où le nom du quartier Montparnasse à Paris.

Les dieux, prévoyants, s’étaient tous réfugiés sur les plus hauts sommets, dit la légende. Pensez vous ! Ils avaient regagné leur grand vaisseau-mère, dis-je. En tout cas, lorsque Zeus ordonne aux eaux de se retirer, Deucalion et Pyrrha sont seuls dans leur barque sur la terre déserte.

Une voix se manifeste, leur ordonnant de jeter par-dessus leurs épaules les os de leurs mères. D’abord effrayés par une telle impiété, ils comprennent qu’il s’agit de pierres, qui sont les os de la Terre, mère universelle. Les pierres que lance Deucalion deviennent des hommes, celles jetées par Pyrrha font des femmes.

Ainsi débute notre humanité, la cinquième du nom. Les humanités précédentes étaient constituées de géants, en taille décroissante. La Terre est repeuplée par les ancêtres des peuples grecs, les races dorienne et éolienne, les Achéens et les Ioniens. La mythologie rejoint l’histoire.

Une autre histoire…

Mais la mythologie ne dit pas tout. Quant à l’histoire, elle déraille et s’en fout. Eden saga, c’est bien son rôle, vous conte une autre histoire, moins faisandée, plus proche du vrai. Prométhée est ici décrit comme l’allié des humains, qu’il défend au prix de sa liberté face aux cruelles exactions du dieu des dieux, son oncle Zeus. Vous savez combien j’aime éplucher les mythes déformés par une transmission longue et incertaine. Mon jeu préféré consiste à prendre un mythe et à le foutre à poil. Hop ! Sans ses fringues, il ressemble à quelque chose. Voyons un peu le mythe de Prométhée face à Zeus.

Déjà Zeus n’est pas le patron. On le voit trop bien avec son alter ego nordique, le dieu des dieux Odin, et comment il file doux devant la Grande Déesse Freya, sa patronne. Freya c’est Héra, épouse de Zeus, et véritable big boss de l’Olympe. Les Egyptiens l’appellent Hathor, ils n’ont pas tort. Car c’est la même. Zeus n’est que le prince consort. Quand Héra n’est pas d’accord, elle lui fait savoir plutôt vertement, et n’hésite pas à le remettre à sa place. Il est, disons, le premier jouet sexuel de la Déesse, qui en a beaucoup d’autres. Zeus n’est pas trop fidèle à Héra non plus, en fait il drague tout ce qui bouge. Tels étaient les mœurs de nos progéniteurs.

Toute cette partie de la mythologie a été profondément dénaturée par la vague de fond réformiste du nouveau pouvoir mâle, quand il a renversé l’antique matriarcat et le pouvoir absolu de la Grande Déesse. La patronne d’Odin, on l’a vu, c’est Freya. La patronne de Zeus, c’est Héra. La patronne d’Osiris, c’est Isis. La patronne de Yahveh… ah, celle-ci est passée à la trappe réformiste du pouvoir mâle. On sait combien les anciens Hébreux étaient misogynes : dans leur trinité, ils ont carrément supprimé toute présence féminine : le Père, l’Esprit et le Fils, nom de Dieu, sont trois mâles.

Voici donc la véritable histoire de Zeus et Prométhée, telle que j’ai pu la reconstituer grâce à mes incursions dans les annales akashiques et mes nombreux voyages temporels. Prométhée est amoureux de la Grande Déesse. C’est elle qui ordonne à Hercule d’aller le délivrer. Son nom grec, Héraklès, signifie la Gloire d’Héra. On voit bien que Zeus ne fait pas le poids dans cette histoire. Héraklès doit trouver un moyen de délivrer Prométhée des griffes de la Garde Noire, une troupe d’élite que Zeus a formé pour se débarrasser de ses opposants politiques ou de ses rivaux conjugaux… qui sont souvent les mêmes, car la grande déesse fait une grande consommation d’étalons humains.

Dans un autre récit de la Saga d’Hénoch, je raconte les péripéties de cette libération. Ou plutôt de cette exfiltration. Il fallait sauve le Titan Prométhée, parce la Grand Déesse avait manifesté le désir de le mettre sur son trône et aussi dans son lit. Prométhée est donc le successeur de Zeus, son rival politique et aussi conjugal… En ce temps-là, les prétendants se succédaient, les princes consorts aussi. Ce que femme veut, Dieu le veut. Car la Femme est au-dessus de dieu. Quand on aura tous compris ça sur cette planète, ce sera le come-back du Paradis. On se reverra là-bas.

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Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don.
Albert Einstein