Akasha, quintessence, éther

 

Il n’y a pas quatre éléments, mais cinq. Le premier s’appelle l’éther. Il est le plus important des cinq, la clé de tout le reste. En kali yuga où nous sommes, âge des ténèbres, on l’a oublié comme on a oublié tout ce qui est essentiel. Il se nomme akasha en sanskrit, langue vénérable de l’Inde. En latin, il s’appelait quintessence.

 

Pendant que je dormais

Le déclin qui nous frappe efface d’abord le plus important. Ainsi nous ne reconnaissons que quatre éléments, oubliant le principal, celui duquel les autres découlent, l’éther, l’akasha, la quintessence.

L’élément éther / akasha / quintessence est le premier des cinq grands éléments — pancha mahabhutus en sanskrit. Les voyageurs temporels et ceux qui pratiquent le rêve conscient et contrôlé l’appellent l’astral. Les passagers du rêve sont les derniers initiés vivants dans le désert spirituel du kaliyug. Ils portent la lourde responsabilité de transmettre les secrets primordiaux.

Peu à peu, à travers des médias aussi inattendus que la bande dessinée, la chanson populaire, le cinéma, une autre vision du monde gagne du terrain. Je l’appelle la nouvelle gnose.

Ainsi, grâce à cette antique connaissance régénérée, la conscience du Soi pourra survivre à l’extinction de la cinquième humanité, la nôtre. C’est triste à entendre, mais c’est utile à dire. Nous savons tous que ce monde n’en a plus pour très longtemps.

Pendant que je dormais, pendant que je rêvais les aiguilles ont tourné, il est trop tard. Mon enfance est si loin, il est déjà demain. Passe passe le temps, il n’y en a plus pour très longtemps.

Georges Moustaki l’a chanté il y a des années. Il croyait parler de lui, de sa propre vie. Il nous conte en raccourci celle de notre humanité. Son enfance est déjà si loin, c’était l’âge d’or qui s’est fini il y a 32000 ans. Après l’âge d’argent, notre humanité s’est endormie. Passe passe l’âge de bronze, le sommeil devient de plus en plus profond. Passe passe l’âge de fer, il n’y en a plus pour très longtemps.

Notre humanité va quitter la scène. Le temps l’a tuée, sa tombe est proche. Très proche.

 

 

Au commencement

Au commencement était le verbe et le verbe était dieu. Au commencement de son évangile, Jean raconte l’origine du monde. L’orée du créé. Jean dit le verbe, je veux lire la parole. En grec, c’est le logos. En français moderne, le son.

Les textes sacrés de l’Hindouisme détaillent ce trop bref résumé. En premier lieu, une conscience s’est manifestée, le son Aum a résonné. Cette vibration fut le premier mouvement. Dans la nuit immobile et vide, le mouvement sonore s’est propagé. L’éther est apparu, emplissant le vide. Grâce à lui, le mouvement s’est amplifié, formant l’Air. Le son ne s’en propage que mieux. La friction de l’Air a créé la chaleur. De la chaleur vint la lumière et le Feu. Du Feu naquit l’Eau qui s’est condensée en Terre. L’éther est donc l’origine des autres éléments. Ainsi naquit le macrocosme, les univers, le vivant.

 

L’ironie

On confond souvent l’éther avec l’espace, car il est l’essence du vide. Mais l’espace est apparu après l’éther. De plus l’espace n’est pas un élément, c’est un principe.

Avant les cinq éléments, ou à côté d’eux, ou issus d’eux, il y a les principes : le son, le mouvement, l’espace et le temps. Le son n’est pas venu tout seul, il a fallu quelque chose ou quelqu’un pour l’émettre. Il y a donc cinq principes premiers, dans l’ordre : l’émetteur, le son, le mouvement, l’espace et le temps. Cinq principes, une quintessence encore, voici l’astral, l’æther des anciens.

Au début, il est l’æther magnus. À la fin, il sera l’æther minus. Tout le monde descend. Je manie l’ironie pour gifler l’ire honnie. Eden Saga ? Un site à lire au nid.

 

 

L’évangile de Jean

Au début du commencement, singeant les védas, Saint Jean lève et da — pardon, et dit : Au commencement. Haut comme en semant du blé dur. Au début du début. Mais Jean n’a pas trouvé ça tout seul. Aurait-il lu les védas ? Peu de chance. Il s’est abreuvé à une source plus proche. Celle où les enfants grecs et romains étudiaient les sciences sacrées. L’Égypte, oui. Mais pas seulement.

Sonne un écho celtique sous l’évangile de Jean. Ces mots croisés latins et grecs sont des lettres à décoder. Déchiffrer des lettres. Cinq lettres, une quintessence encore. Cinq lettres, un pense-bête, un mémo du Barddas, le très ancien livre sacré des Celtes.

 

Son et lumière

Laissons la parole à Henri Vincenot *, l’initié bourguignon.

« C’est un secret, dit le Vieux en se grattant le crâne. J’ai prononcé FOS et ZOÉ. Fos veut dire lumière et Zoé veut dire vie. »

Il fit ce dessinvoir ci-dessus dans la poussière du chemin : « Ces mots en croix sont le symbole de l’interpénétration de la tradition celtique et de la tradition chrétienne… qui n’en font qu’une ! (…) Ne t’en va pas croire que c’est saint Jean qui a inventé ça ! Que non ! Quand a il écrit : « Au commencement était le Verbe, le Verbe était avec Dieu… En lui était la Vie et la Vie était la Lumière des hommes » il y avait belle lurette que les Druides disaient : « Pa rouas Doué e Hano, dre eul lavar, gant ar gere, tarzas ar sklerijen hag ar vuez da lavarout eo : araog ne ea ebet nemet Doué, heu e-unan. Gant ar lavar eta e tarzas ar sklerijen hag ar vuez hag ar den, ha pepe all en buez… »
-Et que veut dire tout ce baragouin** ?
-« Quand Dieu, d’un mot, donna son nom, avec le Verbe jaillirent la Lumière et la Vie. Ce qui veut dire qu’il n’y avait auparavant que Dieu seul. Ainsi c’est avec la Parole que jaillirent la Lumière et la Vie, et l’Homme et tout ce qu’il y a de vivant… »

-C’est drôle, dit Jehan. Les deux phrases disent la même chose, mais je comprends bien mieux ce que dit ton Barddas, que ce que dit Jean l’Évangéliste. (source)H. Vincenot, Les étoiles de Compostelle, pp. 69 à 71

*Henri Vincenot est né le 2 janvier 1912 à Dijon et mort dans la même ville le 21 novembre 1985. Artiste peintre et sculpteur français, il est aussi écrivain. Son roman le plus connu, Le pape des escargots, m’a moins convaincu que le récit détaillé de son incroyable vie antérieure chez les bâtisseurs de cathédrales, Les étoiles de Compostelle, d’où est tirée la citation précédente.

**baragouin vient du breton bara gwin, du pain et du vin. C’est ce que demandaient les Bretons arrivant aux bistros de la Gare Montparnasse, tout frais émoulus de leur Bretagne bretonnante. Entendant ces deux mots inlassablement répétés, les bistrotiers ont inventé le mot baragouin.

 

 

Percevoir l’éther

Ces descriptions imagées n’ont rien de scientifique. Elles rendent compte du commencement de façon assez précise. Une vision m’a été donnée, celle de trois dieux d’une taille et d’un âge infini qui font une expérience dans leur laboratoire. Ces trois dieux sont le triple émetteur, comme les lettres A U M du son primordial. Ce trio divin s’est présenté comme les auteurs du Big Bang.

Au lieu d’être cette terrifiante explosion imaginée par Einstein, le Big Bang a pu démarrer par une vibration sonore. Presque imperceptible au début, la vibration s’est accrue, devenant grésillement, sifflement, stridence, hurlement, barouf à tout casser. Un tel vacarme engendre l’espace et le temps, qui n’existaient pas avant le son, avant le AUM primordial. L’espace et le temps ont engendré les éléments.

Éther ou Æther est un dieu primordial dans la mythologie grecque de l’Antiquité. Il personnifie la partie supérieure du ciel, le domaine des autres dieux, la lumière céleste. Il incarne l’air pur et lumineux, la partie supérieure du ciel où résident les dieux. Æther est la lumière céleste, pourtant son origine mythologique est bien différente. Ses parents étaient gens de l’ombre. Selon la tradition la plus courante, rapportée par Hésiode dans La Théogonie, Æther est le fils de Nyx, la Nuit et d’Érèbe, les Ténèbres. Selon moi, c’est un autre nom pour l’astral.

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Æther ou l’éther ?

Comme l’astral, l’Éther est son et lumière. Présent partout autour de nous et en nous, à tout moment de notre quotidien, il est perçu par l’ouïe sous la forme du son. S’ils sont familiers de l’astral, les sensitifs perçoivent sa vibration par la peau, par les paumes, par tout le corps. Les autres écoutent sa musique qui les fait danser. Ainsi le son génère le mouvement.

Étant donné qu’il n’a ni frontières, ni forme, l’éther n’a pas de limites. Il a été défini comme l’espace entre les atomes, le vide qui permet la matière. Auquel cas il est de nature électro-magnétique, à l’origine de la gravité, de l’attraction universelle, de l’amour. Comme il est identifié à l’espace, les Grecs et les Romains qui déjà ne comprenaient plus rien l’ont confondu avec la nuit étoilée. D’où ce côté ténébreux de son personnage mythologique, Æther fils de la Nuit et des Ténèbres.

 

 

L’Ether d’éveil

Les Terres ? Est-ce au Nord ? Au grand nord, tout au nord du nord, flotte Hyperborée au-dessus du pôle. Ce vaisseau-mère est grand comme la planète Vénus, et lumineux comme une étoile. Sous son globe de cristal, le vaisseau diffuse la lumière blanche de Gwenwed, la lumière de l’éveil, l’aube resplendissante de l’oubli. Vie de l’espace vide qui s’emplit d’éther sans pli des terres et des glaces dégueulasses.

Deux paires d’antonymes : le silence et l’oubli, la violence et le bruit.
Duos contraires : la stridence et l’ennui, l’insouciance et l’envie.

On chante derrière la glace. Le requin a des lunettes bleues. Des lunettes choisies pour ne pas se voir. Le requin coquet a choisi cette couleur pour que ses lunettes ne se voient pas dans l’amer. Haut fonde l’eau.

Le monde du silence, a dit Cousteau. Ce plongeur au bonnet rouge devait être sourdingue. Les profondeurs marines sont plus bruyantes qu’une classe de cinquième. Les Terres et l’eau bruissent ensemble. Le son mène le monde. La vie est bruit. Silence au tombeau. Tombe haut. Dans le concert des nations, la mort se tait.

L’ouïe est liée à l’éther. Les cordes vocales sont l’organe d’action de l’éther / astral, en produisant le son et la parole. L’oreille est l’organe sensoriel qui permet de le capter. Ainsi, la perte d’audition ou le mutisme s’expliquent souvent par une dégradation de l’élément éther dans le corps.

 

Froid et subtil

L’Éther a des qualités mais contrairement aux autres éléments, celles-ci existent et se définissent uniquement par l’absence de qualités opposées. Par exemple, l’éther est froid. Il est froid car il manque de chaleur, créée par le feu. L’éther est léger par l’absence de la pesanteur créée par l’eau et la terre. L’éther est immobile car il n’a pas la propulsion naturelle de l’air. L’éther est subtil car il n’a pas la présence plus visible des autres éléments.

L’éther est surtout omniprésent. Il est l’arbre, les autres éléments en sont les fruits. L’Éther constitue l’espace entre les choses et les corps, l’espace nécessaire à l’existence des autres matières.

Ce qui est le plus subtil et le plus difficile à percevoir dans notre existence est généralement fonction de l’élément éther. L’esprit se compose d’éther. Comme lui, il est informe et impossible à contenir. L’éther est la source où les pensées et les émotions se construisent et s’associent.

 

 

Quintessenciel

L’éther — ou pour mieux dire la Quintessence — est sans doute l’expression de ce qu’il y a de plus profond et de plus précieux dans le cosmos et en l’homme. C’est la réponse à toutes les questions philosophiques et métaphysiques : l’extraction du sens, la clé de compréhension de l’univers.

L’être quintessentiel s’est réalisé sur tous les plans, connectant son corps à son âme, son âme à l’esprit divin, et la totalité de sa personne aux autres et au monde. Étant passé du moi égoïste au soi universel, c’est un être aimant, qui ne connaît plus de frontières : là réside sa force.

Au final, la Quintessence exprime la perfection, l’unité et l’ordre du monde dont nous faisons partie. Cette unité parfaite se manifeste à travers notre conscience globale, perçue par le mental et toutes les fibres du corps. Cette conscience absolue, unifiée, unique a pu s’éveiller grâce à un long chemin de quête intérieure.

La Quintessence est la révélation du mystère qui transcende toutes choses, tous les concepts, tous les paradoxes. C’est l’ineffable substance qui rend la nature parfaite. Nous sommes un élément de cette nature que nous avons créée en nous.

Perfection, unité, ordre, nature, mystère font la Quinte flush royale. Quinte essence ciel. Quinte ait sens ciel. 

 

Les Sources

 

 

Mars guerrier, Vénus amoureuse, Mercure messager
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Le souvenir des faits extérieurs de ma vie s’est, pour la plus grande part, estompé dans mon esprit ou a disparu. Mais les rencontres avec l’autre réalité, la collision avec l’inconscient, se sont imprégnées de façon indélébile dans ma mémoire. Il y avait toujours là abondance et richesse. Tout le reste passe à l’arrière-plan.
Carl Gustav Jung