Je viens d’un autre monde. Mon identité n’est rien. Mais je n’ai pas effacé mon histoire personnelle. Mon présent l’a fait. Je me suis isolé. Brique après brique, j’ai reconstruit mon igloo pour tenir le coup dans ce monde glacé. Aucune des briques ne vient d’ici. Je les ai faites avec ma salive et mon urine. Comme ça je suis sûr d’être au chaud dans ma retraite (avec vue mer).
Il faut tout effacer, méthodiquement, systématiquement, rigoureusement, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien à l’intérieur de ta caboche. Le conditionnement a foutu le camp. La tête est vide, oui, complètement vacante. Elle sonne le creux. Alors le corps prend la relève. Enfin !
Et là tu découvres une évidence que tous les philosophes que j’énumère ici n’ont pas soupçonnée : ici ou là n’est rien. L’absolu de ta condition de guerrier n’est pas ailleurs : il est ici et ici. Une page que je livre à votre sagacité. Elle vous permettra d’effleurer la condition humaine par un tout autre biais que celui du cortex.
Par les pouvoirs du corps tu dépasses la condition humaine. Rapide, efficace. Déphase. Délace. Délasse. Dépasse. Rien dans la glace. Efface ta trace. Fonds-toi dans la masse. Tu as tout ce qu’il te faut sur toi. Oui-da mon gars. Ton métabolisme est un bon moyen pour dépasser l’humain. Viandox. Désintox. Paradoxe. Nietzsche aurait dit : Dépasser l’humain pour atteindre le surhomme.
Cet âne de Descartes a trop fumé dans son poêle, et pas du tabac, encore inconnu de son temps. La compagnie des Indes Orientales lui fournissait du Bombay blackcanabis + opium qui rend parano. On lui pardonne, tout dealer qu’il ait été, d’avoir trop testé sa marchandise. Du coup il s’est fourré le doigt dans l’œil au lieu de se le mettre autre part, gâchant ainsi ses chances de se vider la tête.
La conscience de René Descartes était trop encombrée. De toute bonne foi, il s’est cru d’ici. De France. Ou de Hollande. D’Europe un peu sans doute, quoiqu’à l’époque, les gens s’en foutent. Ils ont le doute. Descartes aussi. Et quand il doute, les gens l’écoutent. Ils cherchent où ça pèche. Être-là, pianola, tombola. Creusons nous la cervelle. Cherchons notre être là. Allemand : Dasein. Le mot viendra plus tard chez Kant, son successeur.
Heidegger le reprendra pour le re-triturer. Nul n’y comprendra rien. Voyez Wikimachin : « Le Dasein se comprend comme l’étant-là de l’être ; non point comme le lieu réceptacle de l’être, mais comme le lieu dimensionnel, l’espace de déploiement propre, le champ de manifestation et de dispensation de la présence de l’être ; lequel champ n’est donc pas l’homme lui-même, mais bien ce qui, de l’être, constitue l’homme comme capable d’une compréhension de l’être ; c’est l’existence singulière concrète de l’homme. »
Premier prix de Charabia — Catégorie : branlage de cortex — Si t’as pigé, écris-moi, t’as gagné.
L’étant-là de l’être ! L’être de l’étant ou l’hêtre de l’étang ? Quand tu n’as rien à dire, emploie des mots bien cons. Bien abscons. Enflés, boursouflés, rubiconds. Des mots bidons donc. Digne – dong – dingue. Cette pseudo philo-là se confirme ici comme l’art de la pinaille. Couper les cheveux en quatre. C’est pourquoi, à force, tous les philosophes sont chauves. Certains portent une perruque dès l’enfance. Je pense donc je me déplume. Il pense donc il n’est pas. Prends ça dans tes dents, René.
Dasein : Terme allemand qui signifie « être-là », c’est-à-dire être présent. En philosophie, le mot apparaît chez Kant comme l’une des douze catégories de l’entendement située entre le possible et le nécessaire. Dans ce contexte, il est opposé à la non-existence (Nichtsein). (source)https://www.philomag.com/lexique/dasein
Là c’est beaucoup plus clair. Mais moi je veux parler de l’être ici, Hiersein. C’est à mes yeux la seule chose qui compte, savoir ce que diable on peut bien foutre ici. Dans un tel merdier. Où les penseurs agréés nous ratatine le moral à coups d’absurdités qui se veulent intelligentes. Du latin intelligere, comprendre. L’intelligence, pour les philosophes, c’est tout le contraire. Personne n’y comprend rien.
Être ici est une réalité que partagent une grande majorité d’humains. Notez que je ne dis pas la totalité. Prudence, chère prudence ! (écouter) Au-delà des apparences, prudence est mère de tous les vices. Il faut la contourner. Tourne prudence devient la mère de tous les tournevis. Là au moins elle sert à quelque chose. Mais bordel, ça va me donner un mal de chien pour traduire ça en anglais.
Je viens d’un autre monde. Je le sais depuis toujours. Tout petit déjà, je me levais dans la nuit pour aller enseigner mes chers parents qui m’ont pris pour un fou. Maman non, elle était comme moi, elle venait d’ailleurs et elle le savait. Papa aussi venait d’ailleurs. De Germanie où les suppôts d’Hitler l’ont nourritrès mal et logépire encore pendant quatre ans. La schlague ! Les schleus ! C’est la pire insulte que je puisse formuler. Maman disait les boches. Sans majuscule. Ils vivaient en bochie.
Maintenant ils sont nos alliés. Nos frères. Pauvre Maman, ça l’a tuée. Papa l’était déjà. Il est revenu mort-vivant de sa captivité. Plus mort que vif, en fait. Son corps était ici, son âme était partie. Sa vie y est restée. La bochie l’a cassé. Pourquoi Maman m’a fait étudier l’allemand ? Je suis le seul de ses enfants qu’elle a puni ainsi. J’étais son préféré, disait ma fratrie. Je n’en sais rien. Ils ont étudié l’espagnol, les veinards. Quoique — c’était sous Franco.
Pauvres Allemands, quel fardeau sur le dos ! Ne dis pas de mal d’eux, la guerre se fait à deux. La France de l’époque était cinoque, baltoque. Le cœur en breloque et la jugeote en loques. D’ailleurs tout mon être est d’ailleurs. L’être-ailleurs. Anderswosein. À tes souhaits, Kamerad ! D’où te vient ce gros rhume ?
Je viens d’ailleurs. À me voir on croirait pas. Es-tu dans ce cas ? Mon pays d’origine, ma patrie, mon lieu d’excellence n’est pas ici ni là. Je viens d’ailleurs. Un autre monde. Les voyageurs de l’astral qui m’ont suivi dans mes périples en témoignent. Je leur ai fait vivre une aventure d’ailleurs. Deux pas dans un autre monde. Ils n’oublieront pas. Ceux qui s’y sont plu n’y sont plus. Un jour ils y reviendront. C’est leur nouvelle patrie, plus vaste, plus généreuse. Une patrie subtile qui n’a plus besoin des lourdeurs d’un corps physique.
Au-delà des apparences, rien n’existe, les dés sont pipés, tout est pipeau. Hé tirailleur ! On se tire ailleurs ? Tout plutôt que ceci. Tu dois partir d’ici. Il existe un autre monde au dedans de celui-ci. La frontière est intérieure et la peur s’arrête ici. Comme je te le dis.
Dépasser l’humain pour atteindre le surhomme, aurait dit Nietzsche. Il l’a fait.
Au-delà des apparences, la magie vaut mille sciences. Au-delà des apparences, l’astral habite en France. Ce pays est immense, au-delà des apparences. Sa surface est sans importance : la profondeur contrebalance. Venez me voir chez moi — en astral s’il vous plaît. Au ciel de Bretagne on rime avec Espagne, Romagne, Allemagne de Charlemagne ou pays de Cocagne. Toulouse et sa castagne. La Corse et ses montagnes. Tous les pays qui gagnent sont ici pour la rime, en Bretagne. Je les connais par cœur, je les parcours sans peur. Quelque soit ma hauteur, je n’en suis pas l’auteur.
En astral. C’est gratos. Il suffit de rêver. Il suffit de savoir que nos rêves sont vrais. Sinon ça se verrait. Les puissants trembleraient. Le monde est leur objet, nous les regardons jouer. Nous n’avons que rêver. Sans, on pourrait crever. Sang, on a trop saigné. L’astral peut nous soigner. L’astral est un grenier où chacun peut régner. Aimer sans se renier. Le grenier du meunier. Le pied. Pourquoi le nier ?
Je viens d’ailleurs où je passe le plus clair de mon temps. J’écris sous la dictée des anges. Xavier sur son clavier. Aurait-il un gravier qui le force à dévier ? Jeune et pourtant si vié !En gallo : vieux Même ainsi vous l’enviez. Même assis sous l’évier. Confit dans un ravier. Poussant sur son levier. Fourbu ? Si vous saviez !
Le gravier qui dévie pourrait être un scrupule. Latin : scrupulus, le gravier dans la sandale du légionnaire. Un simple gravier peut paralyser une armée. N’est-ce pas une belle définition du scrupule ?
L’autre monde est à nous, les vivants. On n’y voit ni les morts, ni les vieux dieux d’avant. On n’y sent que le vent qui nous vient des étoiles. Vent solaire amical qui veut gonfler ma toile. Lumière et tintement, la vue autrement, la vie en aimant simplement, joliment. Loin du chemin qui ment.
Au-delà des apparences, il n’y a rien. Au-delà de rien, y a-t-il une clé cachée ? Au-delà de la clé, que trouveras-tu ? Au-delà de la découverte, faudra-t-il se couvrir encore ? De vêtements ? D’une armure ? De ridicule ? D’opprobre ? De pipi, à mon avis.
Au-delà des apparences, il n’y a que le vent. On l’entend souffler sur les âges, souffler le chant du sage et les pleins du corsage. Pas si sage. Passiflore. Passy la Muette. Pas si bête.
Je m’arrête.
Au crépuscule, il n’y a pas de vent, il n’y a pas de cris d’animaux, il n’y a que du pouvoir.
Après une greffe du cœur, certains ont des goûts et des souvenirs du donneur.
Les cathédrales ont été construites avec un mètre-bâton : pas d’autre calcul !
La peur ressemble à l'ego. Tant qu'on est vivant, on ne s'en débarrasse pas.
Il n'y a pas quatre éléments, mais cinq. Le premier s'appelle l'éther. On l'a oublié…
Oui, perdu. Mais qu'on ne s'inquiète pas, le remplaçant est prévu.
Je vous demande un ultime effort pour sauver Eden Saga. C'est maintenant !!