Les maîtres de l’astral

 

Une fois encore, l’escadrille des Astral Volants est partie en mission. La quatrième patrouille a sillonné le non-espace immobile et franchi résolument le mur du temps. Pourtant nous n’étions pas au bout de nos surprises… Il semble que des parasites agressifs s’en soient pris à la tête et au corps du groupe.

 

Le bilan global de cette expérience en quatre volets est contrasté. La principale avancée consiste dans la qualité de vie. Le stress a disparu, la sérénité gagne du terrain, un équilibre inédit s’instaure. Tout l’être semble nettoyé, renouvelé, clair comme le printemps. Cinq personnes en ont profité pour s’éveiller. D’autres y sont presque parvenues. À suivre donc. Gardons le contact : j’attends vos réactions et commentaires.

Les souvenirs au réveil sont souvent ceux de rêves ordinaires. Parfois ils ne le sont pas, mais la déformation exercée par l’ego — le mental si on préfère — donne un récit dénaturé par un habillage : le mental s’empare des éléments vécus la nuit et les réarrange à sa sauce. Si vous souhaitez des précisions, je suis à votre disposition.

 

Savoir dire stop

J’ai déjà expliqué pourquoi le mental est l’autre nom de l’ego. C’est une des conséquences du sombre Kali yuga. L’âge des ténèbres exerce son emprise. Rien d’élevé ne survient spontanément. S’abstraire de la dictature matérielle demande beaucoup d’effort. Et quand on y parvient, il faut beaucoup de vigilance, de courage et de discernement pour affronter l’astral.

Bien sûr, j’aurais aimé voir plus de passagers connaître l’éveil, se souvenir de soi, rencontrer son double astral et recevoir la toute-puissance. C’est ce qui s’est passé pour certains dans le premier cycle, et je pensais que les cycles suivants permettraient à d’autres d’atteindre ce niveau de perception subtile. J’aurais aimé voir plus de passagers se comporter en guerriers. Mais la chose est facile à dire. Quant à y parvenir…  Si l’on ne peut pas toujours avoir ce qu’on veut, on a ce qu’il nous faut, chante Mick Jagger. (écouter)

Au fil des cycles, une dégradation s’est fait jour. Quand j’ai lancé le deuxième cycle, je pensais qu’il allait se dérouler selon l’épure tracée dans le premier. Il n’en a rien été. A ma grande surprise, le troisième s’est avéré tout aussi différent. Quant au quatrième qui va s’achever, son bilan mitigé laisse un goût amer. J’ai dû y mettre fin brutalement aux premiers signes désagréables.

L’expérience des émissions d’ondes scalaires que je pratique tous les soirs depuis quatre ans m’a appris à cibler les destinataires sans offrir de prises aux intrus. Toutefois le guerrier qui se sent mal à l’aise ou qui tombe subitement malade, celui ou celle qui se sent raplapla et perd toute énergie, celle ou celui qui prend l’astral pour un champ de bataille ont tout intérêt à se retirer du plan astral avant de perturber gravement ses compagnons.

Certains d’entre nous ont fait l’apprentissage des combats de sorciers et des rencontres astrales indésirables. Croyez-moi, c’est éprouvant… Le bas astral abrite des créatures pénibles. Leur fréquentation est détestable.

 

Chez les Cyclopes

Voici le rêve de cette nuit. On était plusieurs dans des buggies de l’armée, couleur sable. Dans un désert. On roulait à bonne vitesse. Et d’un coup il y a le sable qui s’agite au loin et un mec gigantesque en sort, puis un deuxième ! Nous on était en militaires d’aujourd’hui et eux était en genre d’armure, mais pas partout. Ils avaient des plaques de métal sur le torse, les épaules et les avant-bras mais pas de casque. On a compris qu’ils étaient là pour nous tuer donc feu à volonté !
Mais les géants aussi avaient des armes un peu comme les nôtres. On a fini par être trop proches d’eux. Je vois un de mes cousins qui grimpe sur le bras et l’épaule d’un géant pour lui tirer dessus à bout portant. En combat rapproché les géants essayent de nous attaquer… et là c’est le trou noir. (kd)
 
Je répondrai ceci. Tout est vrai mais totalement romancé. Le groupe a manifesté le désir de rencontrer les géants d’autrefois, ceux qui appartenaient à la première humanité et qui ont commencé à peupler la terre il y a plusieurs milliards d’années. Mais le temps ne compte pas en astral. Je dis d’accord, en route pour la prime jeunesse de cette planète. Et on est arrivé chez les Cyclopes. Ces énergumènes mesurent une cinquantaine de mètres, et leur apparence est assez effrayante.
 
Mais ils ne nous ont pas agressé pour la bonne raison qu’ils ne peuvent pas nous voir. Nous sommes en astral, tandis qu’eux étaient dans leur réalité. Ces deux mondes ne communiquent que très difficilement.
 
On les a donc observé dans leur travail de terraformation. Nous étions fascinés par leur façon de lancer des montagnes dans la mer pour faire des chapelets d’îles, et ça m’a rappelé le Ramayana, cet épisode où le Roi des Singes Hanuman, allié de Rama, sème d’énormes blocs de roche pour former un pont entre la côte de Coromandel et l’île de Ceylan, aujourd’hui Sri Lanka, où la princesse Sita, épouse de Rama, était captive d’un démon.
 

Double lecture, double vue

Cette légende de nos origines prend pour moi un tour très personnel. L’actuelle Sita est mon alter ego. Elle m’a accompagné durant toute cette aventure. Sans elle, je n’aurais jamais pu gérer toute l’affaire, sans parler de la mener à terme. Son énergie d’une qualité rare est 100% compatible avec la mienne.

L’astral est un autre monde, sujet à d’autres lois que nous ne connaissons pas. Nous avons suivi pas à pas les courageux aventuriers qui se sont risqués à son exploration. Elle n’en est encore qu’à ses balbutiements…

Ma Sita a une prescience et une voyance d’exception. Je ne peux qu’acquiescer quand elle décrypte une situation à la façon d’Eden Saga — séquence très émouvante pour le vieux con teur. Elle a pris le relais à la tête du groupe avec l’un d’entre vous plus avancé. Son opinion compte beaucoup pour moi.

La scène belliqueuse décrite par KD n’est pas forcément l’habillage d’un saut temporel chez les Cyclopes, m’a-t-elle dit. Il peut s’agir de tout autre chose. Sita a fait le même type de rêves avec des scènes de bagarre façon lutte pour la survie. Elle se souvient d’avoir fait péter quelque chose qu’elle n’aurait pas dû. Au contraire je pense qu’elle a bien agi, avec la bonne intensité, au bon moment. Elle a un bon sens du timing, ce qui est primordial en la matière.

Tout ceci m’a fait redouter une attaque en règle, à la façon des combats de sorciers que décrit Castaneda. Ou dans l’ambiance de l’exocet psychique contée par J-Cl Flornoy. Inutile de provoquer les maîtres de l’astral…

 

Prudence, mère de sûreté

Vous connaissez mon mantra préféré : croire sans y croire. Je doute que les entités du bas astral aient la ressource énergétique suffisante pour nous mettre en danger. Mais le principe de précaution doit l’emporter sur le principe de plaisir. La découverte, aussi exaltante soit-elle, ne justifie aucun risque potentiel sur un terrain inexploré.

J’ai pris sur moi la charge négative — ce qui me vaut des douleurs dans tout le corps, violents maux de tête et autres saloperies. Deux autres personnes du groupe se sont plaintes de fatigue et de maux de tête. Il faut agir vite. Limiter la casse et réparer les premiers dégâts. Tout ça s’est joué en 24 heures…

Il est clair que ces attaques — si elles en sont — s’interrompront dès que nous cesserons nos incursions dans ce plan où nous sommes soudain indésirables. Les douleurs et la fatigue s’estomperont aussi. Et dans le cas où la négativité vienne d’ailleurs, comme je le crois, si on stoppe le vol astral, le résultat sera le même : fin des soucis. L’exploration doit donc cesser. C’est désolant mais responsable.

Sita et moi avons donc aussitôt prévenu les astral volants que l’expérience en cours devait s’interrompre pour trois jours. Il m’apparaît aujourd’hui évident qu’elle ne doit pas se poursuivre. La répétition des cycles astraux a pu attirer l’attention de prédateurs d’une nature inconnue, mais justement, il y a trop d’inconnues dans l’astral.

 

La riposte

La prudence s’impose. Nous sommes des oies sauvages sur la trajectoire de chasseurs supersoniques. On ne fait pas le poids. La sagesse demande de le reconnaître. L’aventure a été enrichissante, faisons en sorte qu’elle ne soit pas ternie par d’inutiles désagréments. Amputer la suite est sans doute décevant, mais finir en capilotade l’eût été bien davantage. Il faut avoir la sagesse de dire stop quand les risques l’emportent sur les avantages.

 

 

Maintenant, chers astral volants, j’attends vos réactions. Vous êtes partie prenante, ayant tous admirablement joué votre rôle depuis le début, vous avez à présent votre mot à dire. J’attends vos réactions.

Par précaution, la fin du cycle sera différente, sur un tout autre registre. Plus de vols nocturnes. Plus d’incursions en astral. Avec ma Sita, nous ferons plusieurs émissions scalaires quotidienne dans votre direction. Ce sera pendant la journée pour éviter tout risque d’intrusion indésirable. Notre objectif sera le bien-être et la sérénité dans votre vie quotidienne. Donnez-moi votre avis sur cette proposition, nous en discuterons avant de prendre au cas par cas une décision adaptée.

N’oubliez pas que la peur est le premier ennemi du guerrier. Guerrier, guérir — pourquoi choisir ? Les deux comptent autant pour moi. Et surtout n’omettez pas de lire le deuxième volet de votre aventure palpitante qui paraîtra exceptionnellement demain. J’y travaille à l’heure où vous lisez cet article, et je vous promets un rebondissement qui m’a scié. Il se pourrait bien que la réalité, cette fois-ci, dépasse la fiction. À demain donc. D’ici là, dormez sans rêve, d’un sommeil profond et reconstituant.

 

On ne fait pas Hamlet sans casser Dieu.
William Shakespeare