Il y a de rares points de notre planète où les civilisations les plus anciennes semblent avoir prospéré au point de s’y succéder comme nulle part ailleurs. La Méso-Amériquede Méso, moyenne en est un parfait exemple.  Pourquoi tant de civilisations sont-elles nées ici ?

Le terme de Mésoamérique a été choisi par les archéologues et les historiens engagés dans l’étude de ces civilisations pré-colombiennes qui se concentrent sur le Mexique et les pays voisins, Guatemala, Belize et Honduras.

Ici, les Olmèques, les Toltèques, les Chichimèques, les Mistèques, les Aztèques et les Mayas se sont relayés au fil des siècles. La liste est loin d’être complète ! La Mésoamérique est un berceau de civilisations d’une richesse et d’une variété qui rappelle la Mésopotamie. Encore méso ? La zone médiane des continents serait-elle plus propice à la civilisation ? Faut-il y voir un effet de l’étonnante théorie des climats de Montesquieu ? 

 

Mésopotamie, Mésoamérique

 

Mésopotamie, Mésoamérique : deux berceaux de civilisation, deux colonies avancées des dieux terraformeurs…

Si les historiens ignorent pourquoi ce Moyen-Occident est aussi fécond que le Moyen-Orient, les populations locales le savent. Leurs livres saints n’en font pas mystère : tout a commencé avec les Serpents à plumes. Détail piquant : les légendes sumériennes racontent la même histoire, celle d’un mystérieux Peuple Serpent…

Hum. Les ponts entre les deux continents sont si nombreux que l’étoile de découvreur de Christophe Colomb en prend un coup… Les diverses cultures indigènes qui se sont développées là pendant plus de deux millénaires présentent de nombreux traits communs. 

 

 

Toutes ont élevé de grandes cités, développé la même agriculture avancée basée sur le maïs, édifié les mêmes temples et pyramides, pratiqué les sacrifices humains, un culte identique, et toutes ont adopté le fameux calendrier cyclique. Et la même écriture à partir des Mayas. Ces civilisations qui se suivent et se ressemblent viennent donc d’une source commune. Mais la source a disparu.

Ces cultures partagent aussi une mythologie cohérente et vivace, où des dieux volants sont venus après un grand déluge pour apporter la paix et la civilisation aux peuples indigènes. Ces différents traits donnent son unité à la civilisation mésoaméricaine, quelles que soient les différences entre des cultures éloignées dans le temps et l’espace : Olmèques, Mayas, Toltèques, Totonaques, Mistèques, Aztèques. 

Prenons le cas des Olmèques : à tout seigneur tout honneur. Les archéologues vous diront qu’on ne sait pratiquement rien d’eux, mais leurs vestiges parlent pour eux. 

Il est vrai qu’on ignore le vrai nom de ce peuple, et sa langue, et sa religion. Mais ce ne sont que des détails, à côté de ceci : on ignore absolument d’où les Olmèques ont tiré tout leur savoir, en architecture, médecine, astronomie ou astronautique.

Alors quoi ? Ils sont sortis de leur caverne vêtus d’un slip en peau de zébu et à coups de gourdins ils ont construits des pyramides ? C’est aussi avec leur gourdin qu’ils ont appris les secrets des étoiles lointaines, et même, si l’on croit l’astronaute étasunien Gordon Cooper, l’art de la navigation spatiale ? Ce peuple au savoir étonnant est la source la plus ancienne de la culture actuelle… à moins qu’on ne s’en tienne à la chronologie officielle totalement bidonnée.

 

La chronologie d’Eden Saga  

 Voici la mienne, qui va du mythe à l’histoire admise.

-10 500 : Période mythique des Quetzalcoatl ou Kukulkan. Un cataclysme planétaire détruit toute société organisée en Amérique centrale. Les Serpents à Plumes façonnent une nouvelle humanité, jouant un rôle de civilisateurs. Ils construisent leur capitale, Teotihuacan. S’ensuit une civilisation brillante qui s’est transmise à toutes les civilisations suivantes. La maîtrise de l’hydraulique, de la métallurgie, des mathématiques, de l’art, ainsi que de nombreuses réalisations architecturales majeures pose la lancinante question de l’origine d’un tel savoir.

 

 

-8000 :  Aux environs de cette date, les dieux volants s’en vont, qui vers l’Europe, qui vers l’Afrique. En Méso-Amérique, les guerres tribales déciment les élites. L’état de nature reprend ses droits jusqu’au début de la période historique, vers -7000. 

 

L’histoire officielle

Avec la période d’El Riego commence l’histoire officielle, selon laquelle il n’y avait rien avant cette date. 

-7000 -5000 : Des petits groupes itinérants vivant en grotte ou en campement de plein air récoltent des céréales et des plantes comme l’avocat, le piment et la courge.

-5000 : Début de la période dite de Coxcatlàn qui voit l’apparition du maïs domestique. On utilise désormais des meules de pierre pour broyer les plantes récoltées.

-3400 -2300 : Période d’Abejas. Des coupes et des jarres sont façonnées dans la pierre et annoncent les travaux de poterie ultérieurs. La sédentarisation progresse et des villages faits d’habitations circulaires creusées dans le sol apparaissent.

Cette chronologie est celle des archéologues de la vieille école, qui tiennent ces villages sommaires pour les premiers habitats construits par l’homme. On dirait vraiment qu’ls oublient la grandiose cité mégalithique de Teotihuacan… pour ne nommer qu’elle !

Pensez-vous ! Ils ne l’oublient pas, pire que ça : ils ont choisi de la dater bien plus près de nous. En l’espace d’un demi siècle, les dates de la période protohistorique ont été  rapprochées au nom de la vraisemblance. En fait, c’est le lobbying efficace des créationnistes évangélistes étasuniens qui veulent que les dates de la Bible soient l’horizon scientifique. Les égyptologues nous ont fait la même entourloupe en datant les grandes pyramides de la Quatrième dynastie, alors qu’elles sont visiblement prédynastiques.

Ceux qui croient à la création selon la lettre de la Bible font parfois preuve d’un esprit obtus. Leurs adversaires drapés dans la dignité d’une fausse science ne valent guère mieux. Ceux qui croient à l’évolution ne peuvent pas comprendre notre saga qui obéit à la physique : pas d’évolution, mais une involution. L’entropie est croissante, tout se dégrade.

Globalement, il n’y a pas de progrès, mais un déclin inéluctable… Tout ce qui vit finit par vieillir et mourir, les civilisations comme les individus. On le sait mais on l’oublie. Mais les scientifiques, eux, comment peuvent-ils l’oublier au point de bâtir une théorie reposant sur des prémices fausses : la théorie de l’évolution ! Si Darwin est excusable de ne pas avoir connu les principes de la thermodynamique, les néo-darwiniens ne le sont pas. Je dirais même plus : ils ne sont excusables de rien.

 

 

-2300 -1500 : Période de Purron qui marque la fin de la période archaïque de la vallée de Tehuacan. Des conditions exceptionnelles ont facilité les recherches dans cette région mais il est probable que la culture du maïs est apparue ailleurs durant cette longue période archaïque notamment dans les basses terres où ses traces ne se sont pas conservées.

-1200 -400 : Phase de développement de la culture olmèque, illustrée par de nombreux sites archéologiques :

La Venta, San Lorenzo Tenochtitlan et Laguna de los Cerros, dans les basses terres de Vera Cruz et de Jalisco. La construction de grands sanctuaires, l’usage du jade et de la serpentine, la réalisation des fameuses têtes colossales caractérisent cette culture. Les Olmèques seraient donc les Sumériens du Nouveau Monde. C’est la civilisation mère de laquelle sont issues toutes les autres par filiation naturelle. Mais la question demeure, cruciale : qui fut la mère des Olmèques ? D’où viennent leur science, leur art, leur architecture ?

-500  : Débuts de la civilisation zapotèque à Monte Albàn où les Mésoaméricains ont peut-être inventé l’écriture et le calendrier.

A moins qu’ils ne l’aient reçu en héritage d’une civilisation oubliée, thèse des nouveaux archéologues, et qui semble fondée. Les figurines trouvées en grand nombre dans le Jalisco et le Nayarit, à proximité des côtes pacifiques du Mexique occidental remontent à la même période. (source) On entre ici dans l’histoire mieux connue, et moins contestée, de la Mésoamérique.

Comme je l’ai dit, il y a deux sources distinctes d’informations dans cette chronologie : celles qui décrivent la protohistoire, jusqu’à -7000, et celles qui concernent l’histoire officielle, postérieure à cette même date, que j’expose ici.  Les points de divergence entre l’histoire officielle et la nouvelle archéologie portent sur la protohistoire, cette période floue à l’orée de nos connaissances partagées : c’est à dire la somme de connaissances sur lesquelles il n’y a qu’une seule école de pensée. 

 

 

Dans cette frange enténébrée, dans ces marches du royaume d’histoire, des éclaireurs circulent. Ils en rapportent des pommes d’or, semblables à celles du jardin des Hespérides. Pathé Diagne est de ceux-là. Selon lui, la Méosamérique était jadis une succursale de l’Afrique noire. Comme tout le reste du continent, d’ailleurs… J’ai été bluffé comme lui par l’énigme des têtes négroïdes géantes du peuple olmèque. J ‘ai suivi cette piste de la présence noire africaine en Amérique.

Mais Diagne est un puits de science. Il va beaucoup plus loin.

   

Xavier Séguin

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