De Tautavel à Bozouls

 

Dans mes échanges au long cours avec Xavier, j’insiste lourdement sur la résistance des sons au temps qui passe. Souvent la toponymie nous raconte la vraie nature des lieux. Dans cette histoire humaine aux époques et aux dates incertaines, voir par exemple la brèche ouverte par les thèses récentistes, je me laisse volontiers porter par la musique des mots.  

La toponymie est l’étude de l’origine des noms de lieux. Est-ce une science exacte ? Oui, sans doute, mais moins que la poésie qui se rattache à l’objet de son étude. Fidèle à certains axes de recherche où le pifométrique tient lieu d’alpha et l’incertitude d’omega, amusons-nous à décortiquer quelques endroits attestant de la très ancienne présence humaine et de ce qui se cache derrière le nom des endroits en question.

 

Tautavel, nom de lieu !

A tout seigneur, tout honneur : débutons par Tautavel, dont le nom proviendrait d’un seigneur local. Je dis bien proviendrait. Au conditionnel. Voyons en effet ce que nous en dit Wiki :

Les premières mentions du nom sont Taltevul en 1011, Taltevolo en 1020, puis Taltehull. En catalan, le nom de la commune est Talteüll] ou Taltehull, [təltə’uʎ] en graphie traditionnelle pre-normative. Ces appellations sont dérivées de la racine pré-latine Tal ou Tala qui signifie cassure ou falaise, renforcée du suffixe latin Tav qui signifie creux ou fossé, et évolue en catalan vers les formes Tevull ou Teull; ces formes sont très courantes dans un grand nombre de toponyme de toute la Catalogne. En effet le château de Taltehull est sis au sommet d’un escarpement acéré. Joan Coromines explique l’origine du toponyme Talteüll à partir de la phrase, dite par le seigneur des lieux, se référant à son château Tal te vull! « Ainsi je te veux ! » je veux que le château soit et reste à moi, ne devienne pas la propriété d’un d’autre seigneur. (source)

Mouais. La bande-son grésille un peu, l’enregistrement date vraiment. Alors faisons fumer la machine à remonter le temps et franchissons le mur de la mémoire. Ami lecteur, amie lectrice, vous qui connaissez nos marottes, suivez-nous en Hyperborée. Comme en Oural, des Hyperboréens se sont posés en Catalogne, pays de gens fiers et nobles, rudes et vrais. Une petite digression sur la Catalogne, Gotholandia ou Gothalugna, le peuple Goth, les émissaires du Goth — Gott en Allemand ou God en Anglais. Et tant qu’à digresser, j’en remets une louche : le mot gotha, l’élite, vient aussi du même mot originel Goth/Gott/God.

Des Hyperboréens se sont installés en Catalogne. Des porteurs de la parole première, notre chère Langue d’Or. Et ils ont désigné leur point de chute et ses habitants d’un même mot : Tautavel. Tauta-V-El. Ce qui donne en Langue d’Or : Teuteh Von El, cette Langue d’Ur qui a si bien subsisté en Vieil Allemand. Teuteh, Toth, Tiut, pour peuple. El pour Elle, la patronne, Anne nous diraient les Bretons, la grande déesse Ana.

Tautavel, Teuteh Von El, le peuple d’El. Un peuple qui serait arrivé dans ce coin du monde il y a 650.000 ans. Tel est l’âge présumé du premier homme de Tautavel identifié, selon le musée de la préhistoire du coin. Donc j’ai repris leurs données. Et je me suis bien marré à lire leur explication étymologique.voir plus haut De l’enfilage de mouche en plein vol.

650.000 au compteur, on sait que les vieilles Allemandes ont la vie dure, mais là ça dépasse tout. D’accord, il s’agit d’années, pas de kilomètres. D’accord, ce n’est pas tout à fait de l’allemand. Mais ça le fait, non ?

 

 

Bozouls, Aveyron

Autre lieu, autre Histoire, un peu la même. Bozouls, Aveyron. Souvenons-nous du nom de l’antique Wodh, l’Odieux Odin évoqué par l’ami Xavier. Ces phonèmes en « B-Od » ne peuvent être innocents. Pifométrie en force, ça sent le bon plan. Quid de Bod en Aveyron ?

Commençons par le commencement. Visitez l’Aveyron mes amis, voisine du somptueux Lot, des départements de vérité et de beauté. L’Aveyron est une mine d’informations sur notre histoire humaine ancienne, un département d’éveil. Il n’est qu’à recenser les innombrables pierres levées, fichées, ou les dolmens du périmètre. Davantage qu’en Bretagne, c’est dire ! A croire que les Celtes… Mais c’est un autre sujet, que nous évoquerons bientôt.Je saurai te rappeler cette promesse, Alain ! (note de xavier) Donc, l’Aveyron. Dont la préfecture est Rodez, ville magique peuplée d’habitants appelés Rut(h)ènes. Issue de la tribu des Rutènes, venant en droite ligne d’Ukraine ou de Russie peupler ce bel endroit. (www.genealogie-aveyron.fr) . La toponymie révèle bien des connexions géographiques inattendues.

Bon allez, direction Bozouls. Toujours Wiki : L’occupation préhistorique fut dense : le Causse Comtal parait être une des régions de France où la densité des dolmens est la plus forte. Leur présence autour de la draille confirme l’ancienneté de cette voie. L’occupation romaine fut également très forte : seize noms en « ac » au moins dans la commune de Bozouls, les vestiges affleurent dans tous les coins.

La forme ancienne du nom est Baodone puis Boazon, prononcée Bouozou. Bozouls est un ancien oppidum placé sur un promontoire aux falaises verticales, dans une boucle du Dourdou : les restes d’un ancien mur, fait de blocs cyclopéens montrent bien que le promontoire sur lequel s’élève l’église Sainte-Fauste était barré. Au-dessous se trouve le fameux abîme, dit le Trou de Bozouls. Une statue de personnage gaulois trouvée près de la Viguerie, en 1958, suffirait à prouver, s’il était nécessaire, que l’installation de l’homme en ces lieux est ancienne. (source)

Le jeu de piste se brouille. On part sur la piste de « Bod », intuitivement, et on se retrouve en face d’un site très ancien, d’un mur fait de blocs cyclopéens. Xavier aurait donc raisonça lui arrive ! (note de xavier) ? La quête nous mène forcément, inévitablement à croiser la piste des « envahisseurs » d’Hyperborée ? Bozouls serait donc un site porteur d’une histoire commune, à une échelle moindre, à celle de Baalbek ? Un site nous parlant du souffle immense de la conquête.

Dans les environs (souvenons-nous de Ramatuelle et Cogolin), se situe forcément un autre astroport, disons la base arrière logistique. Qui porterait un nom voisin de Cogolin (vous savez ? Kugel, la sphère en allemand, pour bien désigner ce qui y atterrit et s’en envole). Allo, le net ? A quelques kilomètres de Bozouls, un presque voisin phonétique : Buzeins. Fausse piste ? Allez, on regarde de plus près malgré tout.

Si l’on se fie à la légende, Buzeins s’appelait Cuges, probablement du nom de l’affluent de l’Aveyron. La légende raconte que ce village, bâti au sommet d’un volcan qui un jour se réveilla et fut en éruption, fut entièrement détruit par cette catastrophe naturelle. On reconstruisit le village sur le Causse, non loin du pic qui le domine aujourd’hui. Buzeins est connu depuis déjà fort longtemps ; en 942 le village se nommait Buzingis. On reconnaît dans ce nom une racine et une dérivation toponymique germaniques ; c’est pourquoi nous supposons que le domaine de Buzeins appartint à des Germains, au cours des premiers siècles de notre ère (du 3e au 5e siècles). « Buzo » est un nom de personne, de « bod » qui signifie messager. (source)

Petite rectif : Buzeins s’appelait Cuges, tout comme l’affluent de l’Aveyron, parce que Cuges c’est Kugel et Kugel c’est la sphère, celle des astronefs. Fabuleux de constater que toutes les pistes se croisent et se recoupent ! Je vous garantis que ce n’est qu’un début !

 

 

Résumons : village atypique et site remarquable, Bozouls a été construit sur des murs cyclopéens. La photo nous montre un magnifique endroit d’où allaient et venaient les navettes d’Hyperborée. Et non loin de là, Hub des temps anciens, Buzeins faisait office de base arrière, pour gérer le transfert des marchandises approvisionnées ou récoltées, comme, pourquoi pas, l’abondant seigle qui donna son nom au Ségala voisin ?

 

Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le.
Jules Renard