Xavier par moi-même

 

Je suis né un après-midi de mai 1949, à Paris, le premier jour des Gémeaux. Jean Séguin, mon père, m’a prénommé Xavier. Gémeaux je suis, cadet de jumeaux qui m’ont mené sans ménagements. Attiré dès l’enfance par la créativité, les arts et le mystère, je m’intéresse à tout, fouine partout, ramasse tout.

 

Très vite je collectionne n’importe quoi, comme des couvercles de camemberts aux beaux dessins naïfs dont je décore les murs de ma chambre. Au cinquantième couvercle, l’odeur insupportable me ramène aux timbres et autres Dinky Toys. 

Myope à onze ans, je collectionne aussi les paires de lunettes, ou plutôt les façons de les perdre. Je les oublie un peu partout, je les écrase, je les jette aux ordures, je les paume dans un torrent, et je me les fait chiper par un singe au Zoo de Vincennes. Ce que Maman n’a jamais voulu croire.

Je me suis mis à collectionner les vécus invraisemblables. Cinquante ans après, la collection n’est toujours pas finie, loin de là. Différents traumatismes crâniens m’ouvrent la fontanelle en même temps que la voie métaphysique. A douze ans, dans un jardin breton, je fais ma première sortie de corps consciente. Cette expérience radicale modifie à jamais ma perception du monde. L’adolescence me surprend crapahutant sur les toits de Paris, un sandwich dans ma musette et du grand ciel plein les yeux. 

 

sois-jeune-et-tais-toi-200poJe passe mon bac en juin 1968, secoué par les grenades lacrymogènes du mois de mai tout proche, et dont les remous berceront l’époque. Je rejoins Dany le RougeDaniel Cohn Bendit à la fac de Nanterre où je décroche ma licence de philo dans les décombres et les slogans muraux de mai 68.

L’ambiance en France est pourrie, Pompidou se fait fossoyeur de nos rêves, le pays désabusé se rendort, je m’envole vers l’Asie. À Macao, je rédige une maîtrise de philo. De retour en mère patrie, j’enquille des études de journalisme couronnées par une maîtrise de sciences de l’information et le diplôme de l’Institut Français de Presse. Mais j’ai la bougeotte.

Au terme d’un aventureux voyage en Turquie, j’accroche une jolie Parisienne aux pieds poudreux, ma chère Micha, qui deviendra très vite ma femme et le restera longtemps. Avec cette complice parfaite, j’explore les couloirs interdisciplinaires de la vie avec un grand V. Nous voici chevaliers du Rêve, armés d’épuisettes et de filets à papillons, frétillants sur le seuil de la vie adulte qui nous fascine et nous repousse. 

Complexe de Peter Pan, refus de grandir caractériel et caractérisé. L’après 68 a un goût de défaite qui ne nous convient pas du tout : les dix années suivantes vont nous voir sur les routes.

Je ne veux pas devenir un homme … jamais. Je veux rester pour toujours un petit garçon et m’amuser. Aussi, je me suis sauvé à Kensington Gardens et j’ai vécu longtemps avec les fées. (James Barrie)

 

Les routes ou plutôt les pistes de Chine, d’Inde, d’Indonésie et d’Afrique, avec quelques incursions dans le golfe du Mexique et sur les anciennes terres des Mayas. Partout où l’esprit souffle, nous avons fait les pèlerinages et suivis les pratiques sacrées. Encore une collection, d’émotions fortes cette fois.

En Casamance sous les balles des insurgés ; l’après-Mao à Macao, exotique enfer du jeu et sordide purgatoire de l’argent sale ; en Haïti chez les Tontons Macoutes, sur la piste des zombis et des loas du Vaudou ; à Bali pour des funérailles rituelles, tout un village en célébration planante, une grande intériorité chez tous les participants mais pas une once de tristesse dans les regards brillants des enfants. Au Cachemire pour le pèlerinage d’Amarnath, grotte triplement sacrée haut perchée dans l’Himalaya, caverne première d’où Shiva créa le monde.

L’esprit s’ouvre avec les substances appropriées et sous la guidance des maîtres de transe. « Partout où je voyage, je perds ou bien je gagne. »  chantait Graeme Allwright à l’Église Américaine de Paris.

Micha m’a donné deux garçons qui sont devenus d’habiles spécialistes du web. Leur aide s’est révélée plus que précieuse dans la réalisation du présent site. Je les aime comme ils m’aiment. Qu’ils soient mille fois bénis et que le vent les portent longtemps après ma porte.

 

Big Bande Dessinée 

La vie m’a fait bosser à la télévision nationale du temps de l’ORTF, puis dans la presse pour enfants chez Bayard Presse. J’y ai appris le métier d’éditeur de bande dessinée, puis je me suis mis à mon compte en fondant Echo Vision, sous-titrée la bédécommunication. Je me suis bien amusé, et mes compères pareillement. Les dessinateurs talentueux qui m’ont suivi dans ce nouveau challenge en garderont le souvenir ému.

Mais ce qui compte vraiment pour moi, ce sont les aventures de l’esprit. Tout au long de ma vie, je n’ai cessé d’accumuler expériences et découvertes. J’ai collectionné les vécus bizarres dans les domaines les plus divers, et pourtant toujours centrés sur le dépassement de soi, la spiritualité, le paranormal, les énigmes et les mystères, la face cachée des choses.

 

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En immersion dans plusieurs sectes, dont Scientologie et Sahaja Yoga, je me forge une conviction définitive : les gourous sont moisis, contre-productifs et dangereux. Bien sûr Amma m’a pris dans ses bras, Lama Guendune aussi, le Dalaï Lama m’a refilé une écharpe en soie synthétique, il attendait en retour une Rolex en or, que tchi ! 

Ni dieu, ni maître. Comme Nietzsche, je suis persuadé que nul n’a besoin de disciple, et que ceux qui cherchent un maître ne trouvent que la mort. Car c’est elle, le seul maître. Elle et la vie, sa copine inséparable, la vie que je croque à belles dents avant que la mort me croque à son tour.

xs-brn-as-200poMaintenant je suis censé me reposer – en travaillant dix fois plus qu’avant la retraite. La Saga d’Eden est impérative et je suis tout à son service. Je ne donnerai ma place à personne, cette quête fabuleuse me comble en tout point.

Au fur et à mesure de mes découvertes, je mets de nouveaux articles en ligne, qui apportent chacun leur pierre à la cathédrale vive. Elle s’anime sous votre regard, elle vous réserve bien des surprises comme elle m’en donne à chaque instant. Souvenez-vous que mes contes sont des rêves, et que les rêves deviennent vrais. 

On consacre la première moitié de sa vie à se forger un ego solide, et la seconde moitié à s’en débarrasser. (Carl Gustav Jung)

 

Ce site et ses à-côtés m’ont apporté plus que je n’osais l’espérer. La chaleur humaine, déjà. Après des années de navigation en solitaire sur les vagues de la vie, le contact immédiat et intime que donne le web est un cadeau inestimable.

Et puis il y a autre chose. Sur le tard m’est venu un autre cadeau plus incroyable encore. Quelque chose qui me dépasse en tous points. Après ces longues années d’incrédulité, de déception, de désillusion, j’ai enfin franchi le pas.

J’ai découvert, émerveillé, plein de joie vive, ce bonheur ineffable : le don qui se donne et engendre le don. Et je ne parle pas d’argent. Je vis de peu, très simplement, ça me convient, tout va bien. Je parle d’amour. Sans grandiloquence, sans envolée lyrique, pas de larme à l’œil ni de tremblement dans la voix.

J’aime. Je suis aimé. J’aime davantage. Je reçois tant d’amour en retour. Voilà pourquoi j’écris sans cesse, voilà pourquoi je continuerai jusqu’à que ma vieille tête s’écroule sur mon clavier.

Quel étrange charabia va-t-elle imprimer en tombant ? Je ne serai plus là pour voir l’écran… J’aimerais que ce soit : Xavier vous salue bien.

 

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Il est grand temps que je vous montre quelques-uns des mystères découverts dans cette vie et dans d’autres. Je le ferai par mes images et mes récits. Revienne la connaissance intérieure face à la non-science racoleuse qui s’abuse et nous ment. Revienne la profondeur de l’être sous la surface sociale qui ne s’humanise qu’en période de crise. S’incarne en chacun le pur bonheur de vivre des merveilles dans un multivers enchanté.

Sache que si tu en lis
chaque page
sans en omettre aucune,
tu en sauras autant que moi,
c’est à dire très peu.
Ouvre l’âme
à ces souvenirs d’avenir.
Réveille les secrets
endormis sous la garde
de ton dragon caché.  

Les mots sont un prétexte. C’est l’élan intérieur qui nous pousse l’un vers l’autre, pas les mots. (Rumi)

 

Il y a plus de choses au Ciel et sur la Terre qu’il n’en est rêvé dans notre philosophie.
William Shakespeare