Ernest Renan et son pote Mitra l’Ancien
« Si le christianisme eût été arrêté dans sa croissance par quelque maladie mortelle, le monde eût été mithraïste » a écrit Ernest Renan. Ça n’a pas eu lieu hélas. Au lieu d’une religion d’éveil, au lieu d’un culte à mystères, au lieu de la transcendance intérieure, nous avons une religion qui endort, qui culpabilise, qui fait peur, qui fait mal à coup de péchés, de sermons et d’hypocrisie. Une religion trop humaine : aussi immorale que moralisante.
Trop de mauvais prêtres, trop d’incroyants au sein même du clergé. Je ne les en blâme pas : quand on a tant soit peu d’instruction, ce tissu d’erreurs flagrantes, d’à peu près et de contradictions est impossible à avaler. Voilà quelle aurait pu être la maladie mortelle évoquée par Renan. Et le christianisme eut cessé il y a plus d’un siècle, ouvrant la voie à de nouvelles recherches, plus ouvertes, moins aberrées par les préjugés. Mais ce culte est inculte, ou fait semblant de l’être…
Qui sait ? Peut-être que dans le futur, une religion d’éveil reverra le jour. Peut-être qu’une quête sincère de la vérité remplacera le brouillard des mensonges. Peut-être qu’une humanité libérée des superstitions bâtira un monde plus juste, peuplée d’êtres plus nobles. Peut-être que les poules auront des dents…
Selon les travaux de Georges Dumézil, les dieux Mitra et Varuna forment un couple dans le panthéon indo-iranien. Ils sont les représentants de la fonction souveraine : à Mitra revient la souveraineté juridique, à Varuna, la souveraineté magique. (source)
Dans l’Inde classique, Mitra n’a guère d’importance quand il est séparé de Varuna. Un seul hymne est dédié à Mitra, ce qui est bien peu en comparaison des nombreux hymnes consacrés à MitraVaruna, ou des innombrables chants qui honorent la Trimurti, Brahma-Shiva-Indra. Elle-même avait remplacé le dieu unique Shiva, qui semble s’intercaler entre Mitra-Varuna et Brahma-Indra.
Au fil du temps, la littérature sacrée valorise tel ou tel devas,dieux de l’Hindouisme qui seront oubliés ensuite. Tout se passe comme si ces devas règnent en chair et en os au moment où les chants leur sont dédiés. Quand leur tour sera passé, d’autres hymnes honoreront leurs successeurs. Et ainsi de suite au fil des siècles et des éons. Il est clair que la Trimurti, trinité hindoue, a éclipsé les âdityas primordiaux que sont Varuna et Mitra — les Âdytias sont des dieux solaires…
L’empilage des dieux hindous montrent bien que plusieurs déités majeures se sont succédé au fil du temps — eh oui, ces dieux-là ne sont pas immortels !
À eux deux, ils dirigent la Terre entière et sont garants de l’ordre cosmique. Ils sont tous deux des Âdityas, Fils du Soleil. Ils descendent de la déesse Aditi, qui symbolise le Soleil disent les doctes savants — ou, pour être plus factuel, qui est la Grande Déesse du vaisseau-mère chargé de veiller sur sa création, la planète Terre, et sur ses créatures favorites, les humains.
Depuis leur vaisseau-île que les Grecs ont baptisé Hyperborée, Mitra et Varuna sont les tout premiers colonisateurs de cette planète. Les Fils du Soleil sont descendus du Ciel, plus précisément de leur lointaine étoile Alcor dans la Grande Ourse, il y a douze mille ans.
C’est en Perse que Mithra a pris un grand ascendant sur le peuple tandis que son compagnon Varuna n’a pas connu le même succès. Cela s’explique peut-être par leur caractère : Mithra est un dieu aimable, débonnaire et généreux, toujours prêt à aider les humains. Tandis que Varuna le colérique cultive jusqu’à l’excès le goût de l’ire.
Selon son habitude, Rome a importé Mithra qu’elle a pris pour un dieu nouveau. En Perse, Mithra est le dieu des gens simples. À Rome, il a séduit l’élite avec son culte à mystères. On sait combien de dieux étrangers l’empire romain a pu adorer dans ses temples. La religion romaine est syncrétique, comme la religion du peuple en Chine.voir plus loin Les dieux adoptés viennent des quatre coins de l’empire, et parfois de plus loin encore.
Les Romains ont adopté le culte de Mithra à partir du 2e siècle avant notre ère. D’après sa légende, le dieu est beaucoup plus ancien. Mais attention, le Mithra nouveau s’écrit avec un h. S’agit-il du même ? C’est fort possible, mais pas certain. Le temps est cyclique si l’on en croit la tradition : ce qui s’est vu se reverra; ce qui est arrivé reviendra. On trouve une flopée de Jésus en Amérique latine, des tas de Shiva en Inde, de nombreux Enki au proche orient. Chez nous, on connaît Enki Bilal.voir l’image qui suit
Enki Bilal, La croisière des oubliés
D’autres Mitra ont pu choisir ce nom pour se mettre sous la protection du puissant deva.divinité hindoue Après tout, je me surnomme Xavier, mais je n’ai rien d’un jésuite ni d’un saint. Oh que non ! St François Xavier fut un missionnaire catholique qui a tenté d’évangéliser la Chine au 16e siècle. Pour tenter de me convertir, mon père m’a placé sous la protection de ce grand saint chrétien. Je n’ai compris ce geste paternel que très récemment, bien après sa mort. Et pourtant, j’ai vécu à Macao, non loin de Canton où François Xavier a vécu cinq siècles avant moi. On parlait d’histoire cyclique ?
Saint François Xavier (espagnol : Francisco Javier — basque : Frantzisko Xabierkoa) est né en 1506 à Javier en Navarre, et mort en 1552 sur l’île de Shangchuan, au large de Canton en Chine. Missionnaire jésuite, proche ami d’Ignace de Loyola, il est un des cofondateurs de la Compagnie de Jésus.(source)
Tels les Romains de l’Antiquité, les Chinois ne se convertissent pas : ils additionnent les cultes et les dieux. Ils ont ainsi résisté à toutes les tentatives d’évangélisation, mais ça ne les empêche pas de mettre la croix de Jésus dans leurs autels de rues rouge et or. Quand j’étais prof à Macao, il y a plus d’un demi-siècle, on pouvait encore se recueillir sur ces autels d’extérieur, remplis de dieux chinois et étrangers. J’ai même vu dans l’un d’eux une photo cornée de Mireille Mathieu. J’eus mille fois préféré y voir Édith Piaf. Chacun sait qu’en Chine, on cultive la contrefaçon…
Mitrasans h apparaît dans les anciens vedas. À quand remontent ces premiers textes sacrés de l’hindouisme ? Les savants occidentaux avancent la date de 1500 – 1700 AECavant l’ère commune. Date pifométrique, très ridicule quand on la compare aux datations scientifiques que donne l’Inde.
Bal Gangadhar Tilak est un savant indien à qui l’occupant britannique a jadis reproché son nationalisme — attitude pourtant normale quand on subit le joug d’un envahisseur. Avant d’être nationaliste, Tilak est un savant dont l’érudition me confond. Il est l’auteur d’un livre passionnant qui traite de l’Origine polaire de la tradition védique. Je me suis promis d’en parler, ce que je ferais si le destin m’autorise à vivre assez pour ça. Le savant indien y évalue l’âge des Védas sous un angle scientifique. D’après lui, ces livres saints pourraient être datés du sixième ou cinquième millénaire AECavant notre ère. Mais il n’est pas astronome…
Les positions des étoiles lors de la venue de Mitra l’ancien figurent clairement dans le texte. Tilak a basé ses conclusions sur l’interprétation de ces références, mais il n’est pas astronome. Il suggère donc qu’un calcul précis des dates pourrait être effectué par les astronomes. Suivront-ils cette intéressante suggestion ? Pensez-vous ! Ces messieurs-dames ont d’autres plans sur la comète…
Alors ? L’apparition de Mitra date-t-elle d’un peu moins de 2000 ans, ou d’un peu plus de 5000 ans ? Pour ma part, ni l’un ni l’autre. J’irais encore plus loin. Sa légende situe Mitra comme un dieu très ancien : il fait partie de la première équipe de colonisateurs extraterrestres venus de la Grande Ourse. Sa visite pourrait remonter au début de l’holocène, il y a 12.000 ans.
Barque de Râ, ou barque solaire — Elle emporte des passagers derrière Horus. C’est un engin de transport, un vaisseau du ciel — ce qui est la place du soleil.
Mitra est descendu sur Terra, tandis que Varuna est resté aux commandes du vaisseau-mère de la déesse Aditi. Est-ce Ana ? C’est vraisemblable. On dirait Atlas pilotant l’Atlantide sous les ordres de son père Poséidon. Mais pas seulement. Cette histoire est contée cent fois dans de nombreuses mythologies et religions.
Mitra n’existe qu’avec son pendant Varuna, qui est aussi son principal opposant. Dans « la Magie d’Hénok« , l’opposition entre ces dieux est comparée à l’opposition entre Horus et Seth, où ces deux dieux sont également solaires, défendant chacun à leur manière la barque de Râ. (source)
Selon la mythologie égyptienne, Horus fils d’Osiris a un alter ego détesté, Seth, qui est le meurtrier de son père. Farouches opposants, ils se haïssent. Et pourtant, sans les deux, la barque de Râ ne pourrait pas illuminer le ciel du Nord. Le soleil dans une barque ? Qu’est-ce à dire ? Vous avez compris : la barque de Râ est le énième nom d’Hyperborée. Sinon comment interpréter une telle naïveté de la part des anciens Égyptiens ? Comment ce peuple cultivé, bâtisseur émérite, ingénieur hors pair, savant parmi les peuples, pourrait-il gober pareille billevesée ?
L’image qui précède représente la Barque de Ra, ou barque solaire — Cette barque emporte des passagers que l’on peut voir derrière Horus. Il s’agit manifestement d’un engin de transport — non sur l’eau, mais dans le ciel, ce qui est la place du soleil. Le mot barque ne doit pas nous tromper. Ne parle-t-on pas de vaisseau spatial ? C’en est un.
Le soleil en question n’est pas celui que nous connaissons. Il s’agit d’un grand engin sphérique, un vaisseau mère. Il projette une si vive lumière sur la Terre qu’on en oublie le pâle éclat de notre étoile. Il est d’une taille considérable,celle d’une petite planète. Il comporte quatre continents, quatre îles séparées par quatre bras de mer. Pour l’hindouisme, il peut abriter 30 millions de devas…
Où cette fresque était-elle ? Dans la tombe de l’artisan Sennedjem. Ses contemporains comme lui-même savaient que la « barque » divine navigue dans le ciel. Et tous les croyants savent aussi que le paradis est au ciel. L’Égypte antique cultivait cette croyance, reprise par de nombreuses religions, qu’après la mort du corps l’esprit serait accueilli sur la barque des dieux. En langue moderne, sur le vaisseau mère des surhommes qui nous ont créés. Telle est l’origine d’un mythe encore répandu : le paradis où vont les âmes des défunts.
Question : S’ils savaient tout cela, pourquoi représentent-ils une barque, au lieu d’une sphère volante ? Ceux qui ont peint ces fresques n’ont pas été les témoins du Soleil Vainqueur. La venue d’Hyperborée s’est passé des millénaires plus tôt. Les Égyptiens n’avaient que des textes à se mettre sous la dent. Des textes sans images. Dommage… D’où leurs représentations naïves.
J’ai consacré de très nombreux articles à cette question qui relativise bien des croyances tout en nous donnant une vision plus réaliste et plus convaincante des très anciennes cultures planétaires et des événements capitaux qui ont préludé à notre histoire oublieuse. Cette même histoire sacrilège ridiculise les mythes, qu’elle tient pour de naïves descriptions d’un passé si incroyable qu’il reste totalement occulté.
Les naïvetés ont migré vers nos religions qui en ont fait des articles de foi — tandis que les professionnels du passé s’interdisent encore de prendre au sérieux les diverses sources mythologiques. Dans leur évidence, ces sources innombrables et complémentaires n’ont rien de naïf, bien au contraire. La naïveté est de les négliger.
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