Tu m’expliques la technique des samouraïs pour se débarrasser de l’énergie négative. Très sérieusement, tu me montres les gestes : tes mains époussettent tes bras dans un ordre précis. Je me marre. J’ai vu ça il y a trente ans dans un film de Kurosawa. Un rituel japonais du 16e siècle qui a été repris par le Kenyoku Reiki. Ça suffit. Tu l’oublies. Cinq siècles sont passés sur un rite éloigné. J’ai mieux à te donner.
Écoute ton corps, il sait. Ne cherche pas de rituel à copier ou de maître à qui obéir. À partir du moment où tu vas sentir en toi ce qui se passe, tu n’auras plus besoin de maître. Ton corps sera ton maître. Sans courir le moindre risque, tu pourras lui obéir en tout point. Il ne te demandera pas de t’inscrire à son fan-club. Tu n’auras pas à lui payer de cotisation mensuelle. Inutile aussi d’acheter sa photo pour l’adorer entre deux bougies chauffe-plat. Ton corps est à toi, il ne la ramène pas. Il n’est pas ton gourou.
Profite de son savoir qui dort dans un placard. Tu l’y as enfermé un jour qu’il te gênait. Le temps a passé. Ton corps est oublié. Veux-tu le réveiller ? Sa ligne est occupée. Ce fidèle serviteur ne répond plus. Entravé trop longtemps, il est lourd et grinçant comme un robot rouillé.
Tant que tu restes à l’écoute de ton corps, aussi longtemps que tu le laisses agir sans contrainte, en respect des autres et de ton chemin, celui qui a du cœur, que peut-il t’arriver de fâcheux ? Respecte la justice, l’équité, les lois de ton pays ou va vivre tout seul sur une île déserte, s’il en reste encore. Mais d’abord, écoute ton corps.
Oui, qui es-tu, toi qui lis cette page au hasard du web ? Un guerrier de lumière ? C’est à eux que je m’adresse. Quelqu’un qui a travaillé sur lui-même avec patience et persévérance, un qui a trimé contre vents et marées, dompté ses passions, changé ses travers, éradiqué ses plaies vives — quelqu’un de bien. Une femme droite, un homme aimant. Suivre la loi d’amour est la condition pour comprendre mes écrits. Ceux qui cheminent vers l’horreur en cultivant la haine n’ont rien à faire ici. Ce n’est pas pour eux que j’écris. Qu’ils trouvent ailleurs leur vile pâture, qu’ils se fassent la vie dure, je n’en ai cure.
J’écris pour les justes. Pour les gens de foi qui sont allés au-delà. Les esprits religieux qui ont dépassé le stade de soumission et qui cherchent la voie. Ceux qui se sentent prêts à se couper la tête, à gravir sans faillir la haute montagne à l’intérieur d’eux mêmes, ceux qui aiment et qui sèment.
Prends cent hommes, tu y trouveras un homme de foi. Prends cent hommes de foi, tu y trouveras un homme de connaissance.
Il y a le consommateur. Avide, velléitaire et jamais rassasié. Pour peu que le menu ne demande pas d’effort, il en demande encore. Béat, placide et museau, je promène mon groin grognon sur les annonces et les promos. Où trouver gratos le courage qui me manque ? Quel stage est facile et cool ? Quelle distraction me fera croire que j’ai progressé ?
Le chemin escarpé qui mène vers toi-même est épuisant. Mais tu reçois des récompenses à chaque pas. Disons tous les dix pas. Mettons-en cent. Enfin de temps en temps. Un jour viendra l’instant de souffler. Tu l’attends. Après l’effort, le réconfort. Mais sans un vrai effort, insistant, permanent, le réconfort est illusoire et te fatigue autant.
Il y a le glouton qui est son cousin. Il consomme aussi, avec avidité. Il se fout de la qualité. Ce training est-il fait pour moi ? Que m’importe ? Il est là. Je le prends, je le mange et je recherche ailleurs. Dévorer d’autres leurres, d’autres puits de sagesse où je ne peux pas boire. D’autres sommets inaccessibles qui m’en feront accroire. Mais croître ? Au grand jamais. Grandir ? Si ça me plaît. Qu’attends-tu de la vie? Que des plaisirs gratuits? N’es-tu là qu’en badaud? Qu’en goujat? Qu’en salaud? N’as-tu rien dans les bras, n’as-tu rien dans le cœur?
Si la lumière voit cent mille personne, elle ne descend que sur celui dont l’essence est lumière.
Cette route, tu t’en doutes, descend vers les bas-fonds. Coûte que coûte, il faut choisir la voie qui monte. Loin du mur de la honte. Le chemin vers toi-même est dur. C’est sûr. Si tu choisis la vie, tu seras ton seul guide et tu te dépasseras. Au-delà de toi-même, tu trouveras la paix. Le silence et la joie des sommets. Se retrouver au pays des dieux compense l’absence de distractions stupides.
Elles le sont toutes. Sur ce chemin, tu doutes. Tu veux souvent changer de route. Ton idéal te coûte et les autres s’en foutent. Si jamais tu les écoutes, tu t’en foutras aussi. Tu pourras parcourir l’avenue des soucis sans bonjour ni merci. Pour toi, tout est fini. Attendre on ne sait qui. Attendre une autre vie. C’est râpé pour celle-ci.
Quand tu t’es incarné, tu portais la sagesse et le souvenir de l’autre monde. La jour où tu es né, tu naviguais encore sur l’azur éthéré. Que t’est-il arrivé ? Dans quel gouffre amer es-tu tombé ? Tu peux te relever. Si longtemps qu’on respire, rien n’est jamais fini.
C’est ton but. La conquête. Prendre la forteresse où le dragon dort sur ton or. Te ressaisir encore. Tu le peux. Tu le veux. Prends ton sac, mets-le sur l’épaule et va. L’effort te portera. Demain tu en riras. Ce qui s’obtient sans effort n’est d’aucun réconfort. Celui qui se croit fort doit s’éprouver d’abord. Il doit se battre encore avec lui-même. Le jihad, l’authentique, est ce combat contre soi-même. Chasser ce qui encombre, ce qui alourdit, ce qui plombe. Il s’agit de monter, s’élever vers l’azur, filer vers les sommets.
Tu dois te conquérir. Vaincre avec volonté. T’assagir quand tu penches, te saisir quand tu flanches. La coulée d’avalanche est blanche et la revanche aussi. Mais la victoire est d’or. Tu grimpes, grimpes encore ce chemin du plus fort. Escarpé, difficile, éreintant domicile qui deviendra le tien. Tu n’en changeras plus pour d’autres. Entends les bons apôtres et leurs discours trompeurs. C’est le chœur de la peur. Ta victoire est devant, plus haut, plus loin, plus grand ! Ils le savent. Ils n’ont rien. Ils te voient t’élever, tu les fais endêver, ils te voudraient crevé. Le jour n’est pas levé qui t’en a fait baver.
Les mots sont un prétexte. C’est l’élan intérieur qui nous pousse l’un vers l’autre, pas les mots.
Te voilà parvenu au top qui t’a bravé. Tu n’as rien à prouver, tu as failli crever tant la pente était rude. Les plis, les habitudes et ton incomplétude ont bien failli t’avoir, mais tu n’as pas failli. De bailliage en taillis, ton courage a conquis les pentes. Une à une, tes failles se repentent. À grands pas, tu arpentes ta haute résidence. Vois dans le ciel immense un aigle qui s’élance. Il a ta résilience. Ta force. Ta constance et ta persévérance. L’air qu’il boit c’est pour toi. Il ne te tuera pas. Ses ailes t’ouvrent les bras.
À pleins poumons, reçois l’éther des conquérants. Qu’est-il de plus vaillant qu’un chevalier du ciel ? Tutoyant l’arc-en-ciel pour humer l’essentiel, voici que tu te prends pour l’aigle. C’est tentant. Le chemin a grimpé si longtemps, tu te crois nettoyé. L’orgueil encore y est qui te fait trébucher. Le trône et le bûcher tout à coup rapprochés, tu comprends sans broncher qu’il n’est pas harnaché, cet ego tout craché, cravaché, bien caché qui revient te chercher.
Tout ce qui t’a vraiment aidé t’a été enseigné par ton corps. Il est ton seul guide. Il contient dans ses chaînes d’ADN secrets et savoir-faire extrêmement anciens. Les vies antérieures, les vies intérieures et les vies extérieures ont enrichi cet ADN dans des proportions inimaginables. Notre corps est une terra incognita pour la science actuelle, qui s’obstine à tout observer par le petit bout de la lorgnette. Elle s’accroche à des détails qu’elle magnifie, ruinant la vision d’ensemble. Demain elle reniera cette erreur au nom d’une nouvelle bévue plus réductrice encore.
La vision d’ensemble est donnée par le corps. Les yeux réduisent. Les cinq sens amenuisent et nous nuisent. Il en faut d’autres, que nous avons, mais nous ne les savons. Écoute ton corps, il sait. Que sait-il? Tout ce que tu ignores. Tout ce que nie la science. Dix mille objets encore! Sans compter la patience.
Le besoin fait naître de nouveaux organes de perceptions. Homme, accrois donc ton besoin afin de pouvoir accroître ta perception.
Ton corps est un mètre-étalon. Il sert de référence et de comparaison à tout ce que se voit, se sent, se vit et se perçoit de par le vaste monde et sa banlieue dehors. Ton corps est l’armure d’orichalque avec laquelle tu peux affronter les infinis dédales du multivers. GPS absolu, il te guide et t’éclaire. Il est ton véhicule, ton abri, ton manteau de chair qui palpite et qui touche. Sans lieu tu ne serais que pierre et végétal. Par lui la chair assume tes os, tes dents de pierre et tes poils végétaux. Tout se concentre en lui. Et tant que tu l’habites, ton corps est ton arbitre. Ton cœur est son pupitre, il t’enseigne à aimer. Ta tête est sa marmite, elle mitonne en secret des recettes perdues, hackées par ton cerveau truqué.
Il te faut descendre au fond de toi pour monter. Rejoindre la puissance irrésistible du ventre au pouvoir méconnu. Nous voilà devenus techno-robots sans corps. Mets ton cœur sur bâbord et ton foie sur tribord. Rejoins les pèlerins du corps, arpentant d’un commun accord les chemins escarpés où resplendit encore une vieille chanson qui dit sur trois accords combien le corps importe à qui cherche son port.
Ton corps est au rapport. Questionne. Il répondra dans l’éternel support de la langue des morts, vivante langue d’or. Éternelle et vivifiante langue des Oisons.
–Attendre avant d’agir. Le feu vert vient du corps. Laisse-lui le temps d’être à temps. Il t’attend si tu entends l’instant. Non pas de temps en temps, entends-le tout le temps.
–Agir avant de réfléchir. Ne laisse pas ton cerveau dégainer ses programmes. Ton cerveau n’a pas d’âme. Mais ton âme a ton corps dont elle se sert d’abord si elle a ton accord.
–Ne réfléchir que la lumière. Dans ce cas le cerveau ne donne que son or. Par les yeux sa lumière sort. Elle inonde ton cœur et ton esprit. Par la grâce infinie de ton corps, toute ta personne est bénie.
Prenez quelqu’un qui ne tient pas de score, qui ne cherche pas à être plus riche, qui n’a pas peur de perdre, ni le moindre intérêt même dans sa propre image : il est libre.
Tu n’auras plus d’excuse. Tu n’auras que ton corps. Tu n’auras que le vent pour te vaincre ou le perdre. Tu n’auras plus de temps. Tu n’auras plus un chat qui t’attend. Tu n’auras qu’un instant. Quand seras-tu content ? Je conte et tu m’entends. Si longtemps tu attends. Long silence inquiétant qui se fout bien du temps. Il est là pour longtemps. Mais tu traînes pourtant comme un dragon d’argent qui sait que chaque instant sera payé comptant. Quel orgueil insultant !
Réveille et veille aussi, balayant les soucis, les cela, les ceci, tes fameux raccourcis. Quand tu lambines ainsi les passants par ici vont hausser les sourcils. S’ils ont encore envie. S’ils sont encore en vie. Leur corps n’est qu’à demi ravi. Quand l’ami est ennemi. Quand la mie devient croûte. Quand la route apprend la déroute. S’il t’en coûte, ajoute un godet qui s’égoutte afin que l’œil écoute ce que voit ton oreille. À l’avenir pareil est ton passé qui raye et qui débraye en plein dans la montée. La côte est à côté.
Voici venir la mort qui ne tue pas le corps. La mort qui fait revivre. L’eau de vie qui enivre et sanctifie ton corps. Sans regret ni remords, viens accueillir ta mort. Tu n’en vivras que mieux en volant dans les cieux. Le chariot noir s’avance en grinçant des essieux. Ton corps a trop bavé sous la poupe. Fumeur de troupe, il devra s’allumer par la mèche en étoupe. Il faut l’étalonner.
L’étalon talonné doit être étalonné. La jolie tâche incombe aux récents éveillés. Pour te reconquérir, il te faut acquérir les clés qui vont ouvrir la fenêtre aux soupirs sur la malle aux trésors. Les cent clés de ton corps. D’abord tu sentiras qu’il pique ici ou là, qu’il a de longs frissons que tu ne connais pas, des élans, des holà, des fourmis dans les doigts et des picotements dans les extrémités. Pose-toi la question chaque fois : que dit ce signe? De quoi me prévient-il? Quel futur prédit-il?
Trop longtemps égaré sur l’île inexplorée, tu n’as fait qu’ignorer les signes de ton corps. Il va te murmurer, un à un, les secrets emmurés dans tes mains, dans tes bras, tes jambes et tes pieds. Je ne puis te les dire. Mes codes sont perso, on a chacun les siens. Pour mieux dénouer tes liens, tu dois trouver les tiens.
Je connais la méthode et je transmets le code. Il faut me demander. Si ta venue m’agrée, je te reçois ici au paradis d’Erquy. Écris. C’est moi qui lis tous les e-mails. C’est moi qui les démêle. Vas-y. Fais ta demande. Attends. Je répondrai dès que j’aurai reçu l’accord de l’au-dessus. C’est le corps sur ton corps. Il te voit mieux que toi. C’est ton roi. Tu l’as su. Ton seigneur et ton droit. Cœur déçu. Je parlerai pour toi. Après tu l’entendras.
Ou bien parais tel que tu es, ou bien sois tel que tu parais.
Et mon reiki je t’apprendrai
De mon pays, tu le tiendrais
Pour certitude et pour acquis :
Le néo reki vient d’Erquy
Il n'y a pas quatre éléments, mais cinq. Le premier s'appelle l'éther. On l'a oublié…
Oui, perdu. Mais qu'on ne s'inquiète pas, le remplaçant est prévu.
Je vous demande un ultime effort pour sauver Eden Saga. C'est maintenant !!
L’aventure Eden Saga aura duré dix huit années. Reste encore UNE chance, la toute dernière.
Le Yi King nous est parvenu incomplet. J'ai restauré un hexagramme.
L'histoire humaine commence en Afrique avec les australopithèques, des Noirs.