Pour les anciens Grecs, la première femme ne s’appelle pas Eve, mais Pandore, fouilleuse de boîte magique. Une première femme, bizarrement, qui est arrivé longtemps après les hommes… Cherchons l’erreur.
Dans le mythe grec de Pandore, une querelle de Titans vient troubler l’harmonie entre les dieux et les hommes. Et pour une fois, les hommes n’y sont pour rien. Cette querelle divine oppose Prométhée, le créateur des Hommes, avec son oncle Zeus, chef des Olympiens. L’affaire commence à Mékonè, quand Prométhée humilie Dieu.Ou Zeus, les deux mots n’en font qu’un en grec : theos Celui-ci, piqué au vif, punit Prométhée, ce qui se conçoit. Mais emporté par son élan, il s’en prend aussi aux hommes.
« Et Dieu créa la femme pour punir les hommes. » Quelle atroce punition! Les Grecs étaient-ils donc misogynes pour envisager des scénarios pareils ? Ici encore, le mythe est à double sens. La création de la femme représente un nouveau stade du développement de notre espèce, limitée jusqu’alors à la reproduction in vitro contrôlée par les dieux. La reproduction sexuée nous permet d’accéder au statut divin. Notre espèce prend son destin en mains.Si j’ose dire
Pour les anciens Grecs, comme on va le voir, la punition n’est pas Pandore : elle est adorable. Zeus l’a faite belle comme l’aube, fraîche comme la rosée et dorée comme les blés. Zeus la destine au Titan Epiméthée ce qui veut dire « Pense-à-côté ». Epiméthée est le frère de Prométhée dont le nom signifie « Pense-juste ». Ainsi pour punir Prométhée, Zeus joue par la bande et s’attaque au point faible : le cerveau d’Epiméthée. A peine vue, la belle est prise. Prométhée a fait le loup avec elle sans bouder son plaisir.
Mais alors, où est la punition ? Attendez la suite.
C’est déjà difficile, cette histoire de première femme qui arrive longtemps après les hommes. On se pose des questions. Avant elle, que faisait l’homme pour se reproduire ? Rien, semble-t-il. L’homme ne se reproduisait pas. Nos créateurs contrôlaient la génétique de notre espèce et programmaient des naissances in vitro selon leurs besoins. Donc, pas de croisement non désirés. Pas de tares congénitales, pas de hasard, pas d’erreur…
Les géants d’avant nous ont créés dans un but précis : nettoyer cette planète ravagée, et remettre en route une civilisation qui serait leur héritière. Au départ, ils n’ont pas jugé utile de nous embarrasser avec la sexualité. C’était meilleur pour la productivité. Les hommes, asexués, bavaient comme des boeufs devant les amours divines. Parce que de leur côté, les dieux étaient sexués et pas qu’un peu. Ce qui, pour leurs larbins les hommes, devait être un vrai supplice de Tantale. Ou pas…
Si la beauté de Pandore a fait l’effet d’une bombe au milieu des premiers hommes, c’est qu’ils n’avaient jamais vu de femme auparavant. Ils connaissaient les déesses, bien sûr, mais les déesses étaient des géantes. Une géante ça n’a rien de sexy et croyez-moi, ça peut même se révéler très dangereux. Tandis que Pandore, ah là là, Pandore était juste comme eux. Mais tout à fait différente… Les hommes ont fait le cercle autour d’elle en bavant. Déjà ! Les malheureux n’avaient pas fini d’en baver…
Pandore la Toute-Douée, la Toute-Dorée, l’Aimée des dieux, quel royal cadeau ! Il faut savoir que si Prométhée avait créé les hommes à lui seulSauf pour notre âme, don d’Athéna, fille de Zeus. Cliquez sur la touche > Zeus, pour créer la femme, a demandé un coup de main à tous ses potes, et chaque Olympien s’est penché sur l’ADN de Pandore pour y ajouter un talent de son crû. Quand on s’appelle « tous les dons », pas de doute, on est un beau cadeau. Eh bien non, en fait. Pandore allait montrer qu’elle n’était pas un cadeau. Zeus avait ourdi un plan bien vicieux…
Zeus avait confié à Pandore une boîte mystérieuse qu’elle ne devait ouvrir sous aucun prétexte. Il n’y a pas de femme qui puisse résister à la curiosité, comme Barbe-Bleue l’a découvert, et Zeus le savait bien : Zeus sait tout. Malgré ses dons Pandore n’a pas fait exception, elle a ouvert la boîte maudite. Alors des maux innombrables en sont sortis pour s’abattre sur les hommes. A première vue, ils y sont toujours. Porca Madonna, che vergogna ! Qu’est-ce qui se cache derrière ce charabia misogyne ?
En fait, la boîte n’était pas à Pandore. Elle l’a trouvée chez les Titans. Prométhée adorait bricoler dans la génétique, science pour laquelle il avait un prodigieux talent. Mais Prométhée a été puni par son tonton Zeus qui l’a fait enchaîner dans le Caucase, ou plutôt dans l’Oural, premier domaine des aliens terraformeurs. Sous le nom d’Enki, ce même Prométhée était considéré par les Sumériens comme un généticien hors pair. Il avait donc un labo avec des expériences en cours. Dont plusieurs dizaines de souches humaines dans un incubateur. Voilà la boîte que Pandore a ouverte. Une souche génétique. Une expérience en cours…
Quand on s’appelle Surdouée, on se croit capable de tout. Elle a voulu imiter le grand Prométhée, elle a modifié des séquences génétiques, elle a réussi, mais le résultat a déçu son attente. Et parmi les hommes dociles, sont apparus des bourrus, des têtus, des tordus. Il a fallu faire avec. L’humanité actuelle, c’est juste l’histoire d’une manip génétique qui a mal tourné.
De cette fragilité nous avons fait notre force : l’infinie variété des femmes et des hommes de notre temps… On peut faire du mythe de Pandore une autre lecture, qui revient au même. Pandore est la première femme que voit l’homme. Ou plutôt, la première femme abordable, car les géantes à demi reptiliennes que l’homme a connu jusqu’ici ne lui pas laissé de l’amour un souvenir agréable. Bon gré mal gré, l’homme s’était donc habitué à l’homosexualité.
Pandore est différente. Elle lui ressemble, avec des trucs en plus qui lui plaisent tout à fait. Pensez-donc, les dieux se sont mis tous ensemble pour accoucher cette merveille ! A sa vue, l’homme tranquille se transforme en loup de Tex Avery. Il bave, sa langue tombe par terre, ses yeux s’exorbitent, et pas que les yeux. Bonjour le joli petit lot ! Mais ? Surprise ! Elle n’est pas tout à fait comme lui. Entre ses jambes, rien qu’une béance. Et quand elle ouvre cette boîte, que de merveilles pour l’heureux élu, mais que d’incertitude quant à la suite ! Pandore est la première génitrice du genre humain. Adieu, la rigueur du labo. Bonjour le hasard des coups de coeur.Ou d’autre chose. Ouvrir la boîte de Pandore, c’est lancer la loterie de la génétique « sauvage » …disons naturelle…
…qui n’a d’ailleurs pas donné de si mauvais résultats 😉
En réalité nous ne savons rien car la vérité est au fond de l’abîme.