La mythologie grecque nous raconte d’étranges histoires, qui toutes ont un fond de vrai. La plus fabuleuse est sans doute l’histoire de la création de l’Homme. Pour les anciens Grecs, l’Homme a été créé par Prométhée, un Titan, neveu de Zeus, dont le nom veut dire Dieu. J’ai déjà déjà conté cet épisode.
Né esclave
Sauf que Prométhée ne voulait surtout pas se fabriquer un alter-ego. Il voulait un serviteur, un esclave. Alors pourquoi l’embarrasser d’une âme ? Cette créature servile n’en aurait nul besoin… Mais là, coup de bol, une déesse intervient.
Dans la mythologie sumérienne, elle s’appelle Ninhoursag, l’infirmière en chef, responsable des couveuses.Dans la mythologie égyptienne, elle s’appelle Isis, c’est aussi notre mère bienfaitrice. Et dans la mythologie romaine, c’est Minerve, fille de Jupiter…
Athéna la rebelle affronte Prométhée, son oncle, le puissant Titan. Prométhée, comme Zeus, est un Titan, c’est à dire un surhomme venu des étoilesou capable d’aller dans les étoiles. les Titans sont-ils des extraterrestres ou plus simplement l’humanité d’avant, comme dit Hésiode ? avec les pouvoirs et l’armée d’un empereur conquérant.
C’est lui le patron de la boutique Terre. C’est à lui qu’on a confié la délicate mission de fabriquer un travailleur de force. Parce qu’il est le patron, et aussi parce qu’il est le meilleur généticien de toute la bande des dieux d’avant. Et l’infirmière ose braver le patron. Certes elle est fille de Zeus,Marduk pour Sumer le dieu des dieux.
N’écoutant que son cœur, elle donne à l’homme une âme immortelle. Fameux cadeau ! Grâce à Toi, Mère divine, l’homme est une graine de dieu. Cool. Peu d’entre nous en profitent, mais c’est gentil quand même.
Dans la mythologie sumérienne, c’est Enki qui se fabrique un lulu amelu. Il est plutôt content de sa créature qu’il nomme Adapa, et avec qui il va jouer un tour au big boss de Terra, Zeus Marduk. Ou Bélénos. Ou Baal Marduk. Au choix, c’est le même.
A l’origine, la Déesse
Les dieux d’avant cherchaient des successeurs, pas des rivaux. Prométhée se doutait bien qu’en donnant une âme à sa créature, AthénaMinerve allait déchaîner les foudres de son père, le dieu des dieux, Zeus l’Olympien.
Mais Prométhée aimait bien taquiner tonton Zeus. Selon l’idée d’Athéna, il ajoutera une âme à sa créature de matière. Et ça, c’est un sacré coup de pot. On n’imagine même pas dans quel sordide état de bassesse et de vilenie nous gémirions sans ce cadeau divin.
Merci Maman Athéna, la rebelle au coeur tendre.
AthénaMinerve ô divine bienfaitrice, merci de nous avoir donné cette porte vers l’ailleurs, cet espoir pour un autre demain. Sans toi, ô divine géante, nous ne serions que des singes efficaces.
Notre habileté et notre discernement nous placerait peut-être au sommet des êtres vivants qui peuplent cette planète.
Mais sans toi, l’homme ne serait qu’un animal supérieur. Ce qu’il n’est définitivement pas. Sans toi, sans ton coeur qui bat pour nous, il n’y aurait pas d’amour, pas d’art, pas d’Eden Saga.
La déesse au cœur tendre
Sans toi, nous ne serions que des numéros dans les fichiers de la Sécu. Sans toi, nous travaillerions tous les jours de notre vie pour gagner de quoi ne pas la perdre.
Sans toi, nous nous préoccuperions uniquement du plan matériel. Puisque nous n’aurions pas d’âme, pourquoi se soucier d’autre chose ? Sans toi, nous aurions fini par ne plus croire qu’en une seule valeur, l’argent.
Sans toi et sans cette âme que ton coeur généreux nous confia, nous ne serions que de la matière destinée à disparaître.
Sans toi, nous adorerions toutes sortes de dieux différents. Nous serions bien capables de nous entretuer pour eux.
Nous pourrions même nous trucider pour des questions purement matérielles, nous lancer dans des guerres du pétrole, polluer notre mère la terre comme si c’était la dernière des putes, affamer la majeure partie de l’espèce humaine, refuser les soins et les médicaments à ceux qui en ont désespérément besoin, estropier des enfants, exciser des fillettes ou trousser des soubrettes…
Humains, trop humains
« Protège le petit peuple de la terre et le grand peuple de la mer, car tu es le gardien de leur zoo, » nous a dit notre père Prométhée.
Il a écouté la chère Athéna, il nous a donné une âme, et il s’est attaché à nous si fort qu’il a bravé Zeus et renoncé à sa propre liberté pour nous.
On peut se demander s’il a bien fait. Bien que les dieux d’avant ne soient guère meilleurs que nous.
Ils sont humains, trop humains, disait Nietzsche. Ces dieux trop humains ont tout de même créé l’homme et la femme à leur image, avec une graine divine à l’intérieur. S’ils n’étaient que des exploiteurs, pourquoi l’auraient-ils fait ?
Pour ma part, je sais que les Géants d’avant ont eu besoin de nous pour continuer leur oeuvre sur cette planète. Ils sont allés voir ailleurs si la pesanteur était moins grande, ou bien ils sont partis sur demande du pouvoir central galactique, et ils ont laissé une bande de schtroumpfs sur terre.
Prométhée avait vu juste, Zeus a très mal pris la chose. Et il a décidé de se venger de Prométhée et des hommes d’une étrange façon.
Et si vraiment Dieu existait,comme disait Bakhounine,ce camarade vitamine, il faudrait s’en débarasser.
La castagne
Attention, Athéna n’est pas seulement la gentille maman des humains. Elle n’est pas seulement la bonne fée qui s’est penchée sur le berceau de notre espèce.
La légende nous dit qu’elle est sortie toute armée de la tête du Dieu des dieux. Athéna est une drôle de fille, un chevalier, un foudre de guerre. Elle est à l’origine de notre espèce avec ses armes à la main. Athéna est une guerrière, une matriarche, un généralissime, un amiral, un grand stratège qui ne prend son pied que dans et avec les choses de la guerre. Athéna est la reine des Amazones, elle dirige d’une poigne de fer une armée de femmes aguerries et sans émotions.
Les historiens se disputent sur la localisation des Amazones, hésitant à situer ce peuple en Europe centrale ou en Afrique. La difficulté n’est pas la localisation, c’est la représentation. Les Amazones ne sont pas un peuple mais une armée planétaire. Peu importe leur origine, qui est d’ailleurs multiple. Ne cherchez pas le lieu, mais l’époque.
Il fut un temps où la seule armée, la seule police, les seules forces de l’ordre était une chevalerie strictement réservée aux femmes. Il fut aussi un temps où ces forces de l’ordre sont devenues des hordes sauvages, fautrices de troubles, gangs armés du désordre planétaire.