Cet article fait suite à un autre plus ancien nommé Le peuple Serpent
Le Temps du Rêve est l’âge d’or vu par la sagesse des premières civilisations, quand la terre était propre et belle. Voyez cette plage infinie aux senteurs douces, aux brises légères où il ne fait ni chaud ni froid, comme un éternel printemps à l’origine de monde. Ce temps béni est celui du Dieu Serpent.
Les Aborigènes d’Australie le connaissent bien, ce dieu serpent du paradis des origines. Dès qu’ils le peuvent, ils le retrouvent en rêve. Et leur rêve épouse les rêves des premiers animaux-dieux, au tout début, quand le temps n’était qu’un rêve.
« Le Temps du Rêve aussi appelé le Rêve, est le thème central de la culture des aborigènes d’Australie. Le Temps du Rêve explique les origines de leur monde, de l’Australie et de ses habitants.
À l ‘origine du monde, Baiame, le Premier Être, lui donna sa forme en la rêvant.
Le RêveTjukurpa en langue anangu, c’est l’ère qui précède le temps, avant que la Terre ne soit créée, quand tout n’était que spirituel et immatériel. Mais le Temps du Rêve n’appartient pas au passé, ce monde magique existe toujours et peut être atteint par les guerriers pour leur progrès spirituel.
En passant par le Rêve, il est possible de communiquer avec les esprits, de déchiffrer le sens des présages, de guérir les maladies et autres infortunes. Dans la conception aborigène du monde, chaque événement laisse une trace sur terre et tout dans la nature découle des actions d’êtres métaphysiques qui créèrent le monde. La signification des lieux et des formations naturelles est liée à leur origine dans le temps du rêve. Certains endroits ont un pouvoir de rêve qui les rend sacré. » (source)Wikipédia.
Les géobiologues qui étudient les énergies cosmo-telluriques, désigneront ces lieux comme des chakras de la terre. Le plus puissant est dans la cathédrale de Chartres. Dans ces lieux sacrés, tout naturellement, s’ouvrent les portes de la perception. Et le sujet voit l’invisible. Il entre dans l’autre monde, à ne pas confondre avec le paradis. Le monde du Rêve a ses pièges, aussi. Dans le Nagualisme, les guerriers parlent de lieux de pouvoirs. Toutes ces expressions désignent une même réalité. Ce sont des portes.
La nature est emplie de portes où le guerrier se téléporte sur l’autre versant de sa réalité. Devant ses pas s’ouvrent ça et là des brèches par lesquelles il rejoint le Rêve. C’est aussi simple que ça. Des années sont nécessaires pour nettoyer les portes de la perception. Un beau jour, elles s’ouvriront devant le guerrier impeccable. Ça s’appelle Voir. Les Aborigènes s’en servent tout le temps, ce qui les rend difficiles à comprendre pour des cérébraux rigides.
Si les portes de la perception étaient nettoyées, tout apparaîtrait à l’homme tel qu’il est, infini. Car l’homme s’est enfermé, jusqu’à ce qu’il voie toutes choses par les fentes étroites de sa caverne.
Et pourtant, quelle vista ! « Ainsi, les Noongar de la région de Perth croient que l’escarpement rocheux « Darling Scarp » est le corps d’un Wagyl, un être ophidien gigantesque du temps du Rêve, qui en serpentant dans le paysage a créé lacs et rivières. » (source)Wikipédia
Cet ophidien géant évoque d’autres géants, les dinosaures. Des légendes et des gravures disent que l’homme les aurait connus. Et de curieux artefacts fossilisés semblent accréditer cette hypothèse.
En Australie et en Nouvelle-Zélande, il existe plusieurs types de dragons. Ces dragons sont des créatures qui vivent souvent près de l’eau. Le Serpent arc-en-ciel baptisé Ngalyod est l’un de ces serpents-dragons vénérés depuis plus de 10 000 ans par les Aborigènes. Il est considéré comme l’habitant permanent des puits et contrôle ainsi l’eau, la source de vie la plus précieuse. Parfois imprévisible, c’est le Serpent arc-en-ciel qui rivalise avec l’implacable soleil, pour reconstituer les réserves d’eau. Ce combat épique est décrit dans le Temps du rêve.
C’est donc un protecteur bienfaiteur de son peuple, mais il peut aussi punir ceux qui enfreignent la loi. Il donne et reprend la vie. La mythologie du Serpent arc-en-ciel est étroitement liée à la terre, à l’eau, à la vie, aux relations sociales et à la fertilité. Il existe de nombreuses histoires associées au Serpent arc-en-ciel, ce qui traduit l’importance de cet être mythique dans les traditions aborigènes.
Pour le nomade aborigène marchant dans le bush, le serpent est un signe de la Terre indiquant un point d’eau proche et l’arc-en-ciel est un signe du Ciel indiquant une pluie récente dans cette direction. Tous deux étant des signes bénéfiques.
« La plupart des tribus aborigènes croient que toutes les formes de vies, plantes, animaux et humains, font partie d’un vaste et complexe ensemble d’interactions. Son origine remonte aux grands esprits des ancêtres de l’époque du Rêve. » (Wikipédia)
Mais pas seulement. Le temps du Rêve, pour l’aborigène, n’est pas un monde clos et achevé. Il est en train de se faire, ici et maintenant. Mais les grandes lignes en sont tracées depuis l’origine. Le temps du Rêve est une autre façon d’être au monde. Dans cet autre monde qui est partout.
Cet autre monde où nous autres, les mutants, n’allons plus guère, sauf un soir de cuite et par la mauvaise porte. Selon certaines versions, les esprits des ancêtres qui créèrent la Terre se retirèrent à mesure que le Rêve s’évanouissait, laissant la place aux hommes.
On notera que cette culture, la plus sensée de toutes, sait que ce sont nos ancêtres, et non des dieux, qui nous ont créés. Nos ancêtres étaient faits de pure lumière. Ils se sont effacés dès que nous nous sommes complètement matérialisés. (Rudolf Steiner, conférences)
Le temps du Rêve, c’est le temps où les êtres de lumière vivaient parmi les hommes. Les épisodes du Rêve ont été transmis par la tradition orale et par des peintures rupestres.
Aujourd’hui encore, en suivant des yeux les peintures rupestres, et en se guidant du souvenir de ses chants rituels, un chamane aborigène peut « lire » la tradition plurimillénaire du temps du Rêve. Puis il peut dérouler, au fil de la transe sacrée, les épisodes inédits qui sont la suite du Rêve éternel.
En Amérique du nord, les Indiens des plaines ont une légende qui parle, elle aussi, du serpent arc en ciel.
C’était lors d’une vague de chaleur d’une gravité exceptionnelle. La savane étouffait. L’air chaud vibrait sur la prairie roussie, les lacs et rivières étaient à sec, les sources taries. Les habitants se lamentaient.
Un petit serpent vient les aider. Il s’adresse aux humains surpris : « Je peux vous aider avec mes grands pouvoirs magiques. De toutes vos forces, lancez-moi en l’air. » « Tu vas te tuer en retombant et nous serons bien avancés », répond le sorcier maussade. Le serpent ne lui inspire aucune confiance. Il a peur de la concurrence d’un magicien plus puissant que lui. « Je ne retomberais pas. Là-haut pousse une prairie de glace bleue. J’y gratterai un peu de neige pour vous. »
Le sorcier lance le serpent de toutes ses forces, bien décidé à en finir. En montant dans le ciel, le serpent s’allonge jusqu’à ce que sa tête et sa queue touchent la terre, de chaque côté de l’horizon, tandis que son corps s’incurve dans le ciel. Il se trémousse pour gratter la glace céleste avec ses écailles. Au fur et à mesure, son corps change de couleur, passant du rouge au jaune, au vert, au bleu, au violet.
La glace fond, la pluie tombe sur la terre craquelée qui devient boue. Grâce à cette ondée bienfaisante, tout renait. L’eau revient dans les rivières, les sources chantent, les animaux sont de retour, les roses s’épanouissent. Et les Indiens aussi.
Dans leur joie, les Indiens se tournent vers le ciel. La pluie qui arrose leurs corps leur rend confiance et vitalité. Sous l’averse, ils dansent en l’honneur du serpent volant. Depuis ce jour-là, chaque fois qu’il pleut dans le ciel bleu, le serpent volant incurve son corps élastique, dessinant le ruban multicolore qui porte son nom. (légende tirée de la cosmologie amérindienne)
Ogopogo est un monstre lacustre qui apparaît pour la première fois dans les récits des Premières nations Secwepemc (Shuswap) et Syilx (Okanagan) du Canada, dans l’actuelle Colombie britannique. La créature vivrait dans le lac Okanagan et est décrite comme un grand serpent à tête de dragon. Les Secwepemc et les Syilx appelaient le monstre Naitaka – « esprit de l’eau » ou « démon de l’eau » – tandis que l’origine du nom « Ogopogo » est contestée. On dit que l’Ogopogo exige un tribut de toute personne souhaitant traverser le lac Okanagan et que, si rien n’est offert, la personne ou les personnes sont noyées dans une tempête soudaine provoquée par la créature.
Le serpent, le serpent à cornes et le serpent d’eau sont des figures communes aux légendes de toutes les nations amérindiennes d’Amérique du Nord, qu’il s’agisse de l’Ogopogo ou du monstre Flathead, de l’Uktena cristallin des Cherokee ou du Grand Serpent à cornes des Sioux et d’autres nations indiennes des plaines.
Serpent Mound, le site archéologique de Peebles, Ohio, États-Unis, attribué aux cultures amérindiennes Adena ou Fort Ancient, pourrait être un hommage à leur propre version du serpent à cornes qui a toujours possédé des propriétés magiques et a souvent, mais pas toujours, symbolisé la transformation.
Les serpents servent souvent d’antagonistes dans les contes amérindiens, mais ils ne sont pas toujours malveillants, car ils apparaissent parfois comme des défis que le héros doit relever pour atteindre un certain but. Le grand serpent à cornes, cependant, apparaît toujours comme un adversaire de Thunderbird, l’Oiseau Tonnerre. Alors que Thunderbird représente l’ordre, la lumière, la naissance, la croissance et la vie, le Grand Serpent à cornes symbolise le chaos, l’obscurité et la mort.
En Amazonie, les Yanomanis utilisent une drogue rituelle pour accéder au Temps du Rêve. C’est l’ayahuasca, connue dans toute l’Amérique latine. Dans les visions provoquées par l’ayahuasca, les images de dinosaures sont souvent présentes. Mais leurs rêves les plus fous, peuplés d’ophidiens divers, lézards, serpents, dragons, sont causés par une drogue psychédélique encore plus puissante, le yopo.
Le Yopo est un grand arbre de la famille des légumineuses originaire des Caraïbes et d’Amérique du Sud. Anadenanthera peregrina pousse à vingt mètres de haut et produit une copieuse quantité de gousses. Notablement, dans chaque gousse, on trouve entre trois et dix haricots plats ou graines. Préparées et séchées, ces graines deviennent une puissante substance psychédélique. La consommation et histoire chamanique du yopo, jopo, cohoba, parica ou arbre à calcium remonte à l’aube des temps. Les Européens ont décrit pour la première fois sa consommation en 1571 et l’archéologie contemporaine date de 4000 ans des accessoires de consommation de yopo en Argentine. (source)
Dans les Andes, les plus anciennes traditions font état de dieux ou de déesse serpentiformes. Pacha Mama, la Terre Mère, déesse dragon, était responsable de la vie de toute chose sur terre. Le succès et l’abondance des cultures dépendaient de cette grande déesse. Les Incas avaient l’habitude de lui offrir des feuilles de coca pour avoir une bonne production agricole.
« La Pachamama, à l’instar de toutes les divinités andines, revêt deux personnalités, l’une généreuse et fertile, l’autre vindicative lorsqu’elle ne reçoit pas son dû. La relation qui s’établit entre elle et les hommes se trouve dans un équilibre si précaire que quelques actions indiscrètes ou gestes équivoques, quelque manquement que ce soit au protocole peut entraîner des représailles de cette divinité. » (source)
D’autres dieux incas étaient des serpents et des dragons. Ainsi Urcaguary a été dépeint comme un serpent avec une tête de cerf et de queue ornée de chaînes en or. Dieu des trésors cachés et des richesses enfouies, il aimait ramper sous la terre à la recherche d’or et de bijoux précieux qu’il entretenait soigneusement et gardait dans un grotte secrète.
Le serpent à tête de cerf est une des descriptions courantes des dragons à cornes. S’ils n’ont pas de cornes, les vieilles légendes les dépeignent comme des serpents à tête de lion. Quant à la passion d’Urcaguary pour les trésors, elle est une caractéristique bien connue de toutes les légendes plus récentes sur les dragons.
Il semble que ce ne soit pas une fiction: la Gnose explique que l’archonte majeur Mammon, dragon lui aussi, est le dieu de l’argent, du pèze et du fric. C’est actuellement le dieu le plus important sur terre. La plupart des humains lui rendent hommage tous les jours.
En Afrique, une ethnie du Mali, les Dogons adorent eux aussi un dieu serpent, le Serpent Lébé, allié et protecteurs des humains. Au commencement, le Dieu Amma fit des hommes des créatures immortelles. Parvenus à un âge avancé, ils se transformaient en serpents accédant ainsi au monde des génies (yéban).
On notera que même chez les Dogons le patriarcat a exercé ses ravages et répandu ses mensonges. Au commencement, ce n’est pas un dieu qui fit des hommes des créatures immortelles. C’est la Grande Déesse. La Gnose et d’autres sources sont limpides sur ce point. La version dogon a même conservé son nom. Elle s’appelle Anna ou Ama, selon les cultures.
« Lébé Séru est le premier ancêtre de la mythologie des dogons. Il a donné naissance à deux fils. » Là encore, il y a eu masculinisation: soit Lébé Séru était une femme, soit c’est sa femme qui a donné naissance. Et sans doute à deux filles! Mais il est difficile de lutter contre de si puissants a-priori. Les Dogons sont parmi les peuples africains les plus fidèles à leurs croyances ancestrales. Impossible de leur faire admettre une telle contre-vérité.
Et voilà pourquoi votre fille est muette!Dans « Le médecin malgré lui » de Molière, Lucinde a perdu la voix suite à un amour contrarié.
Entre Bandiagara et Mopti, dans l’amas rocheux qui domine le village de Songo, ce « champignon pierreux » décrit par Michel Leiris, sur une paroi que l’on appelle « auvent Desplagnes », du nom du lieutenant qui l’a découverte, sont peints des signes dont seuls les initiés peuvent épuiser le sens.
Revenons au récit dogon. L’aîné des fils engendra les tribus : Dyon, Domno et Ono. Le second fils se transforma prématurément en serpent. Ayant rompu un interdit, il en mourut. De ce fait, la mort apparut dans le monde des hommes. Depuis lors, les Dogons meurent en gardant forme humaine. » (Université de Lyon – L’Auvent Desplagnes)
Les Dogons ont plusieurs ancêtres appelés Nommo, dont le serpent Lébé. On dit qu’il y a un Lébé par région. Le Hogon est le prêtre de son culte.
C’est le Lébé qui a guidé la migration des premiers Dogons vers les falaises de Bandiagara. Ce serpent joue donc un rôle primordial dans la cosmogonie dogon. « Et le serpent Lébé, partout présent, unique et multiple comme un Dieu, suivait chaque fondateur.« (Université de Lyon – L’Auvent Desplagnes)
« Le lébé des temps mythiques avait été inhumé dans le champ primordial et les hommes, quand ils se trouvèrent trop à l’étroit dans leurs cantons, résolurent d’emporter ses restes avec eux vers les pays nouveaux qu’ils pensaient découvrir. Ayant creusé la tombe, leur aîné y trouva les pierres d’alliance et aussi un grand serpent vivant« . (loc.cit)
S’agissant du sort fait aux femmes, la cosmologie dogon n’est pas pire qu’une autre. Elle contient la même part de vérité et la même part de mensonges que des dizaines de mythologies. C’est ce qui me révolte: le consensus planétaire pour minimiser le rôle de la femme dans notre origine. Et pourtant, sans la femme, une descendance aurait-elle été possible?
La Déesse Ana est reptilienne humanoïde. Il se trouve que les femelles reptiles peuvent se reproduire sans spermatozoïde. C’est la parthénogenèse. Elle fut à l’origine de notre humanité, avant que des scribouillards mal inspirés la transforment en une vierge mammifère, la pauvre Marie qui n’en demandait pas autant. Ainsi la mère de Jésus aurait été engrossée par l’opération du Saint Esprit. Encore un mâle!
Vous connaissez les sept chakras qui palpitent sur le corps d'énergie. Et les autres ?
Qui a creusé ces galeries et ces villes souterraines, et pourquoi tout ce travail ?
"J'en ai haussé des femmes ! J'en ai osé des flammes !" (Cahiers Ficelle, inédit)
En 1312, l'empereur du Mali regagne l'Amérique, le continent de ses lointains ancêtres.
Le symbole suggère, l'image montre. Que montre le caducée, arme d'Hermès ?
Ils viennent de la littérature, de la bd, de la pop, de ce qui court,…