Vajrapani, porteur de vajra

 

Chaque mythologie dans sa complexité reproduit un point de vue local sur des événements planétaires… voire interplanétaires. Associer les légendes entre elles, en identifier les protagonistes, en décrire les armes et les mœurs, voilà mon chemin sur lequel vous me faites l’honneur et le plaisir de marcher un temps avec moi.

Plus j’avance, plus je m’éloigne de mes racines celto-latines, plus je devrais me sentir perdu et pourtant, je suis de moins en moins dépaysé. Tous les panthéons se ressemblent, toutes les légendes ne nous racontent qu’une seule histoire, la nôtre. Bien éloigné de l’histoire officielle ! Mes recherches sur le marteau de Thor, sorte de pistolet lance-rayons, m’ont amené au lance-rayon de la tradition indienne, le vajra, qui était l’arme du dieu Indra. Cette nouvelle piste conduit à un singulier personnage, Vajrapani, dont le nom signifie le porteur du vajra.

Vajrapani est un déva dans l’hindouïsme mais aussi un boddhisattva pour les bouddhistes. « Il apparaît dès le 2e siècle dans l’iconographie mahāyāna comme doué d’une grande force et comme protecteur du Bouddha. Dans l’art gréco-bouddhique il ressemble à Héraclès, tenant en main une courte massue en forme de vajra. On l’identifie au protecteur «puissant comme un éléphant » qui aurait veillé sur Shākyamuni à sa naissance. De même, on prétend que c’est lui qui protégea le Bouddha d’un éboulement lors de son prêche au Pic des Vautours. » (source)

Les statuettes en bronze qui figurent ci-dessus viennent du Tibet. Elles montrent un premier visage de Vajrapani. Celui du boddhisattva. Dans le bouddhisme, un boddhisattva est techniquement l’égal d’un bouddha. Il a obtenu sa libération, s’il voulait poursuivre son aventure sur autre plan, comme les autres bouddhas, rien ne l’en empêcherait. Rien sinon la compassion. Contrairement au bouddha qui s’en tape et pense à lui d’abord, le boddhisattva est touché par l’océan de souffrance qui fait battre le cœur du monde. C’est par compassion pour ses frères et sœurs humains qu’il fait le vœu de se réincarner encore et encore, jusqu’à ce que le dernier être humain ait connu, lui aussi, sa libération de la chaîne karmique.

Le second visage de Vajrapani est bien différent du premier, au point qu’on peut légitimement se demander s’il s’agit du même personnage. Nous allons voir ça un peu plus loin. Pour l’instant, je veux préciser encore un point : comment un boddhisattva, éminent personnage du bouddhisme, peut devenir un porteur de vajra, arme de destruction et de mort ? Qu’on se rassure, cette énigme va s’éclaircir, d’une manière ou d’une autre.

 

 

Vajrapani appartient à l’une des principales traditions bouddhiques, celle du Vajrayana. Les premiers bouddhas appartenaient à cette tradition, disent les bouddhistes. La Voie du Vajra serait-elle l’art de massacrer des géants et d’autres monstres hostiles aux humains ? Non, les bouddhistes modernes ne le croient pas. Ils parlent du vajra aux pointes refermées, le vajra objet rituel, et non l’arme de poing qui avait à l’origine ses pointes dardées. L’image ci-dessus vous montre les deux modèles. Je précise que le vajra ouvert n’est pas une arme véritable, mais une copie tardive, qui n’a jamais eu la prétention de fonctionner.

C’est bien le problème avec ces armes antiques. On n’en trouve que des représentations ou des copies factices. On n’a jamais retrouvé les couronnes d’Osiris et des autres pharaons d’Egypte, pas plus que les armes divines, les engins volants, et autres équipements précieux et dangereux que les terraformeurs n’ont pas confié à la garde des humains. Ils les ont remporté avec eux sur leur vaisseau-mère. Peut-être en ont-ils laissé quelques échantillons sur cette planète, à des fins documentaires ? Où seraient-elles donc ? Dans une cache sous la grande pyramide de Gizeh ou dans d’autres catacombes ? A l’heure où j’écris ces lignes, une telle cache reste du domaine de la science fiction. Mais je ne désespère pas qu’on la découvre avant ma mort… d’ici un siècle ou deux !

La tradition bouddhique raconte que Shakyamuni, le bouddha historique qui vécut dit-on au 5e siècle AEC, a bridé le vajra. Cela s’est passé de son vivant, c’est à dire au 5e siècle AEC. Le bouddha Shakyamuni s’est saisi de l’arme dont il a courbé les pointes pour qu’elles se rejoignent, et le rayon tueur s’est éteint. Le vajra, du coup, a perdu tous ses pouvoirs, dont certains étaient bénéfiques. Car si l’on parle du vajra lance-rayons, il faut ajouter que tous ses rayons ne sont pas mortels, loin s’en faut. Certains rayons peuvent guérir, consacrer, voire éveiller. Voyez le foudre de Zeus : un vajra. Et Zeus : un porteur de vajra. Voyez le xiuhcoatl de Quetzalcoatl… ou de Cuchulainn, puisque j’ai montré qu’il s’agit du même dieu. Sur un site américain, j’ai relevé une précieuse indication : comment se prononce xiuhcoatl ? Il est vrai qu’on peut se poser la question. La réponse est ahurissante. Xiuh se prononce Shi Wah !! Shiva ?? En Inde du nord où j’ai vécu, Shiva se prononce de la même façon, ShiWah… Ce serait donc bien une arme originaire de l’Inde, comme le dieu Shiva. Le xuihcoatl est une sorte de vajra…

Le bas-relief ci-dessous nous montre un autre visage de Vajrapani. Ici il se pose en protecteur du bouddha historique Shakyamuni. Il brandit derrière la bouddha une sorte de massue, ou plutôt un vajra aux pointes fermées. C’est logique, puisque Shakyamuni venait de brider l’arme, Vajrapani ne pouvait plus utiliser le premier modèle, celui qui lance des rayons. Porteur d’une massue en forme de vajra, ce colosse est le protecteur du Bouddha. On le compare souvent à Héraclès, le héros grec. Certains auteurs les ont confondus. Mais la question est ailleurs. A-t-on l’impression que Vajrapani a une attitude protectrice envers Shakyamuni ? Pourquoi, comment le colosse pouvait protéger le bouddha en lui tapant sur la tête ? Même avec ses pointes refermées, le vajra reste un objet contondant, et le bras de Vajrapani est bien menaçant…

Alors ? Que faut-il en conclure ? Il est possible que Bouddha n’ait pas retiré toute l’efficacité du vajra. Il l’a rendu inoffensif, mais pas forcément inutile. On peut supposer que sa vocation d’instrument d’éveil ne lui a pas été retirée. Dans ce cas, le boddhisattva Vajrapani serait celui qui, grâce au vajra, a donné l’éveil à Shakyamuni.

Si l’on se souvient de la légende bouddhique, Shakyamuni a connu l’éveil alors qu’il méditait assis au pied d’un figuier. Regardez les larges feuilles plurilobées qui surplombent Bouddha. On dirait bien des feuilles de figuier. Cette scène décrit bien l’éveil de Bouddha. Il est donc fort possible que le vajra de Vajrapani ait joué un rôle décisif dans l’éveil de Shakyamuni.  J’ai eu l’occasion de montrer à quel point les dieux d’avant étaient obnubilés par l’éveil, pour eux le seul idéal digne de ce nom. La quête de l’éveil a été la grande cause qui a animé toutes les civilisations antiques avant la venue du terrible Kali Yuga, l’âge de fer où nous sommes encore, où seul importent les valeurs matérielles.

A ceux qui se demanderaient si les vajra utilisés dans les cérémonies bouddhiques peuvent encore donner l’éveil, je répondrai ceci : si c’était le cas, il y aurait des cohortes innombrables d’éveillés au Tibet, en Chine et partout où ces objets servent encore pour les rites religieux. Avez-vous constaté ça ? Pas moi.

Le vajra tel qu’on le connaît aujourd’hui n’est plus une arme, il n’est plus un éveilleur, il ne fait que reproduire la forme antique d’un objet dont on ignore la vraie fonction, et d’un instrument dont la technologie est à jamais perdue.

En résumé, sous des noms divers, cette arme de poing lance-rayon était présente sur toute la planète. mais certes pas entre toutes les mains ! A Sumer, qui a consacré de nombreux écrits aux dieux terraformeurs, il y aussi des adeptes du vajra, les dieux Adad et Ninurta, par exemple.

Eh oui, certains de mes fidèles lecteurs ont tilté sur le second nom qui nous rappelle quelqu’un d’autre. Il s’appelle Ninurta, c’est un dieu mâle barbu, un guerrier. Elle s’appelle Ninhursag, c’est une déesse sage-femme. Leurs noms sont très proches, mais pas leur fonction. Ninhursag est une généticienne, assitante du dieu Enki, et mère de l’actuelle espèce humaine.

Quant à Ninurta, il extermine les monstres. Chacun dans sa spécialité, ils font tous deux partie de l’immense cohorte des terraformeurs – ils étaient des millions à bord du vaisseau Hyperborée. Ça fait beaucoup pour un dieu unique !

Ainsi le vajra n’est pas réservé aux dieux de l’Inde, ni même fabriqués pour leur seul usage. Comme on le voit sur le bas-relief ci-dessous, Ninurta le dieu tueur possède deux armes rayonnantes qui ressemblent fort à des vajra. Ce sont des instruents issus d’une technologie avancée, celle des terraformeurs de Sumer et de toute la terre.

 

Si tu laisses quelqu’un prendre en main ton destin c’est la fin.
Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac