L’homme haussant femmes

 

« J’en ai haussé des femmes ! Et quelques hommes aussi. Elles se pressaient à mon huis. Elles s’y pressent encore, pour la hausse. Je règle la mire et la hausse. J’en ai osé des flammes ! Franchement. Bien que la franchise ne soit pas mon fort. Ni mon fortin. Une à qui j’ai tout dit. Même l’indicible. Ce qu’en aucun cas il faut dire à une femme, elle l’a ouï. Oui. » (source)Mémoires d’un condamné à mort, par Ficelle (inédit)

 

Vingt et un mai mil neuf cent quarante-neuf

J’en ai haussé des femmes, j’en hausse encore. Jean aux cent corps. Où est-il, l’homme aux cent femmes, qu’est-il donc devenu ? Il est nu. Il n’a rien sur lui. Ni personne. Femme ou homme. Comme au jour de sa naissance, il porte beau. Cul nu. Sans réserve il mise et joue sa chemise. On lui voit les coudes.

À quoi sert d’hausser quand on baisse ? Un s en trop. Ou deux.À quoi sert d’oser quand on baise ? On baisse en naissant trop. L’homme haussant fait l’homme sans — comme seul il fait l’action.Oooooh ! L’homme sans femme et sans haut. Ni bas. Sans dessus non plus. Sans dessus dessous (sauf quand il est saoul).

Il abuse, il a bu. Il est imbu de boisson. Début de dépit. Débit de boisson rouge. Tant que ça vit, ça bouge.

Rien n’est perdu tant qu’on n’a pas gagné. L’homme haussant peut rebondir. Il n’a qu’un mot à dire et tout repartira. Mais le veut-il ? Levantin vantard, levant le veto, t’es-tu levé tôt, têtu couché tard, très tartare au soir, dare-dare tu décarres.

Les deux jours les plus importants de ta vie sont le jour où tu es né et le jour où tu comprends pourquoi.

Mark Twain

 

 

Déjà

Déjà les mosquées d’Istanbul font scintiller leur dôme, étinceler leurs minarets pour appâter les muezzins. Et sur la mezzanine un fêtard s’illumine. « Il se fait tard, fait-il. Comme il fait triste mine ! Il est perdu. Port dû. Son pli pour Le Pouldu. Prêtée pour un rendu, sa fille au pair dodue. Bilan des invendues désinvoltes au Liban.

J’écris pour ne rien dire. Je ris pour un sourire. N’y cherche aucun désir de dérider DerridaJacques Derrida, philosophe français, 1930-2004, déri-déra, sans dire avec du sens, ce sont les sons qui pensent. Le cerveau n’y voit rien. Le corps est ton maintien, qu’il soit ton seul soutien qui vibre et se déploie selon une autre loi que la raison. Ton corps soit ta maison, ton ultime oraison pour ta fin de saison.
-Veux-tu de moi ? Baisons.

Non sens et déraison font plus que force ni qu’orage.

De Vaison-la-Romaine, tu montas fraîche et saine pour m’offrir ta passion où s’allient tes rations : camembert d’Ambert, calembour d’Hambourg, calamar de Colmar et toux skie sans suie.

 

Haussons le son

Le sens en absence et la leçon du son. Le rythme et la rime en barque s’anime et nulle eau ne brime à la proue sans crime en veux-tu voilà. Arrime au-delà, trime sans hésiter, sans te dépiter, l’électricité du verbe exciter peut ressusciter l’opportunité de rire et d’aimer. De ne plus penser. Sans trop dépenser pour se défoncer, pour jouir, être heureux sans se dire adieu.

Nous vivrons plus vieux du plaisir des yeux. Nous vivrons pareils aux bourdons d’abeille où s’offre et se paye un câlin d’oreilles.

 

Au son leçon

Et dans la nacelle de la rue mancelle s’envola Ficelle assis sur la selle avec la pucelle issue de Sarcelles mais la demoiselle a la varicelle vois-la qui chancèle voilà qu’on harcèle cette jouvencelle qui s’est pris pour celle qu’un pape isocèle épouse à Bruxelles cité qui recèle la Senne où ruisselle cent mille étincelles aux pieds de Ficelle. (triangle isocèle)

Fendu pourfendu, perdue pour perdue, la fille est dodue, la cause entendue, tout est revendu, je reprends mon dû au sens littéral. (équilatéral)

Qui hausse et qui pousse ? Et qui met les pouces ? L’homme haussant femme ou l’homme haut sans femme ? L’homme qui hausse ou se gausse ? L’homme à femmes ? L’homme infâme ? Femme appât bras en croix ? Femme-objet choix du roi ? (angle droit)

Tu utilises les mêmes mots que nous utilisons, mais avec toi tout est magnifique.

Un lecteur d’Eden Saga

 

 

 

L’épopée du Vieux Patate
Textes sans tête, rimes sans raison, chemins sans but

 

Kashtabalda
Textes sans tête, rimes sans raison, chemins sans but, pour le plaisir du corps qui comprend

 

Les Cahiers Ficelle
Textes sans tête, rimes sans raison, chemins sans but, pour le plaisir du corps qui comprend, non par le sens, mais par le son.

 

 

L’homme a ce choix : laisser entrer la lumière ou garder les volets fermés.
Henry Miller