Aidez-moi

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Pourquoi aurais-tu besoin d’aide ? Tu es le seul qui puisse t’aider, le seul qui puisse te sauver. Tu n’as besoin de personne. Tu es le commencement, le milieu et la fin. Ni dieu ni maître, telle est la devise des anarchistes comme celle des guerriers de lumière.

Avoir besoin d’aide, c’est se disposer à dépendre d’autrui. C’est prendre le risque du gourou, qui dévore ses adeptes comme Chronos dévore ses enfants. C’est se rendre, c’est s’invalider, c’est douter de sa toute-puissance. C’est succomber à la croyance seule, alors que la loi du guerrier est de croire, oui, mais sans y croire. Cette distance fait toute la différence entre l’agneau bêlant et le guerrier. Entre l’esclave d’une foi et le maître de soi. N’oublie jamais que tu es ton propre maître, et que nul autre, humain ou divin, ne peut t’ôter ce pouvoir. N’écoute pas ceux qui te disent que tu as été créé pour servir d’esclave, ce sont eux les esclaves du passé. Souviens-toi que tu es lumière, né de la lumière, et par toi tout a été fait. 

 

Tat Twam Asi, Tu Es Cela

1- Mon fils, si tu désires la libération, fuis comme poison les objets des sens et recherche comme une eau vivifiante la charité, la droiture, la compassion, le contentement et la vérité.

2- Tu n’es ni eau, ni terre, ni air, ni éther. Afin de te libérer, saches que tu es âtman et ta nature est Intelligence.

3- Si tu peux demeurer dans cette intelligence, ayant rompu ton association mentale avec le corps, tu deviendras instantanément heureux, jouissant de la paix et libre de liens.

4- Tu n’appartiens à aucune caste ou catégorie sociale, tu n’es pas un objet de perception par les sens. Éternellement libre, celui qui voit toutes choses, c’est cela que tu es. Sois heureux! (source)Astavakra Gita

 

Au fond de toi-même

Il faut autant d’efforts pour être maussade et dépressif que pour être positif et léger. Pourquoi choisir la déprime ? Dans ce monde prédateur, le dépressif ressemble à un lapin sans pattes en face d’une salve de chevrotines. Prisonnier de la dépression, fauché en plein vol et tombé au fond de toi-même, tu aspires à remonter, tu convoites les cimes inaccessibles. Elles sont trop lointaines, irréelles, inconsistantes. Elles sont de la même matière que tes rêves, qui tournent au cauchemar. Les guerres de la vie m’ont appris un raccourci, que voici : quand tu es au plus bas, ne cherche pas à remonter, c’est l’échec assuré, car le problème non résolu reviendra te hanter. Quand tu te trouves au plus bas, tout près de la mort, souviens-toi qu’il existe un double fond. Descends. Oui, j’ai bien dit descends

La zone de l’énergie se trouve sous la zone émotionnelle. Si tu veux retrouver ton goût de vivre et ton énergie totale, tu devras traverser le mur des chagrins et des blessures de l’âme. Et ce n’est en plongeant vers tes abysses que tu as des chances d’y parvenir. Sinon, tu peux te bercer des illusions empoisonnées de l’espérance. Tu peux t’abandonner corps et âme à un quelconque gourou, ou autre prédateur. Tu peux attendre qu’un dieu improbable fasse le boulot pour toi. Tu risques bien de rebondir d’échecs en ratages des mois, des années durant. Tu peux prier pour que les alouettes te tombent toutes rôties dans le bec. Mais tu serais mieux inspiré d’apprendre à chasser. Tu peux invoquer ton ange gardien pour que les flammes ne te dévorent pas. Mais tu aurais meilleur temps d’éteindre l’incendie toi-même, d’appeler les pompiers ou de prendre la fuite. Prier ne suffit pas, le guerrier doit agir.

Quand tu auras désappris d’espérer, je t’apprendrai à vouloir. (Sénèque)

 

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Longue route

L’éveil vient saluer un travail sur toi-même. Tant que ce travail n’est pas fait, tu n’es pas prêt, l’éveil se refuse à toi, et tu n’en peux plus de languir dans les ténèbres. Tu te plains que la route est longue. Oui, elle est dure. Et elle monte de plus en plus. Est-ce ma faute ? Peut-on y changer quelque chose ?

Le guerrier évite de geindre. Il ne se prend pas pour un renard sans pattes. Il vit sa vie, il bouge avec les nuages. Fais comme lui. Commence par te trouver. Pose tes fesses dans l’herbe sans craindre les tiques. Elles sont moins dangereuses que les vapeurs urbaines. La nature a ce pouvoir de rendre au guerrier son innocence. Cherche un lieu de pouvoir, fais confiance à ton corps. Ton lieu de pouvoir va te choisir, puis il va te tirer par ta volonté, tu sentiras la traction au niveau du nombril, tu n’auras qu’à suivre ce fil d’Ariane. Tous les signes se manifestent à celui qui cherche. Toutes les clés sont données quand le temps est venu. Dans ce lieu de pouvoir tu auras une carapace protectrice, tu pourras te ressourcer, refaire le plein d’énergie vitale. 

Va t’asseoir sur la berge d’une rivière sauvage, d’un ruisseau, d’un torrent. L’eau qui court sur le granit a le pouvoir de régénérer l’énergie du voyageur des mondes, et de fixer son point d’assemblage quand il est trop volatil.

Ne m’écris pas pour demander de l’aide. Écris-moi pour me donner des nouvelles de ta joie de vivre. Ou pour me raconter ton dernier voyage astral. Ainsi fait le guerrier des mondes. Le voyageur sans bagage. Le témoin sans mémoire. L’éternel absent à lui-même. L’enfant mal grandi. Le bourgeon qui doute de la fleur.

La seule aide que tu puisses espérer dans ce monde difficile comme dans tous les autres, improbables, qui constituent nos terres de chasse, viendra des souvenirs enfouis dans l’aube de ta connaissance. Pour tenter de les réveiller, j’ai œuvré des années durant, j’ai écrit des milliers de lignes, j’ai composé des centaines d’images. Ces connaissances sont à ta disposition, fais-en ton miel. Elles sont toute l’aide que tu souhaites. Tu les trouveras plaisantes ou curieuses, distrayantes ou dignes d’intérêt, mais tu n’en comprendras la portée qu’en face du danger, quand mes mots résonneront en toi, quand se réveillera le souvenir de ta puissance sans limite.

Et tu accompliras l’impossible.

Ou bien tu les trouveras ineptes, désordonnées, sans justification ni raison. En ce cas, change de site, Eden Saga continuera sans toi. Pas de souci. Le monde passe son temps à continuer sans nous.

 

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Si tu n’as plus la force de lutter, meurs. Tu renaîtras de tes cendres pour un autre tour meilleur. Ou pas. Au dessus de la porte qui mène à ta prochaine vie, un grand poète a fait graver ceci : « Il dépend de celui qui passe que je sois tombe ou trésor. Que je parle ou me taise, ceci ne tient qu’à toi. Ami n’entre pas sans désir ». (source)Paul Valéry, au fronton du Musée de l’Homme du Trocadéro à Paris

 

« Il faut savoir attacher un prix à l’inutile, il faut vouloir rêver. L’homme seul est peut-être capable d’un effort de ce genre. »  
Henri Bergson, Matière et Mémoire