Le dragon de l’ego

 

Il y a quelques temps, j’ai publié un article où il était question de l’ego, et comment ce mécanisme de protection devient, au fil de l’évolution intérieure, un blocage insurmontable. Un lecteur m’a fait part de ses difficultés à ce sujet, en me demandant comment j’avais fait pour résoudre le problème. Désolé de le décevoir : je n’y suis pas arrivé. Je l’ai juste endigué.

 

Le problème de l’ego

Impossible de résoudre définitivement le problème de l’ego. Cela n’est pas donné aux humains, je le crains. En d’autres temps, Jean-Claude Flornoy m’a ouvert les portes de l’autre monde. Je lui dois cette deuxième vie qui a pris racine dans la première, celle que mes parents m’ont donné. Mon benefactor a retrouvé tout un tas de choses précieuses, une foule de savoir-faire enfouis dans la nuit des temps. Il les a transmis à quelques explorateurs de l’astral dont j’ai eu la chance de faire partie.

J’avais déjà couru le monde à la recherche de moi-même, pendant ma jeunesse. Se chercher soi-même comporte un grand risque, celui de renforcer son ego. Sans ego, l’être humain ne peut vivre. Inversement, avec un ego trop puissant, l’être humain ne peut se diviniser. L’ego, disent les lamaïstes, est la seule part de nous-mêmes qui ne peut connaître l’éveil.

Le nagual Flornoy me l’a souvent répété, il a bien fait. Un ego dominant est utile dans le monde matériel, il devient un handicap majeur dans le monde spirituel. Jung ne disait pas autre chose : 

On consacre la première moitié de sa vie à se forger un ego solide, et la seconde moitié à s’en débarrasser.

Carl Gustav Jung

 

La voie du milieu

Si l’on ne peut se débarrasser de l’ego, et si l’ego s’oppose à l’éveil, en toute logique il est impossible de s’éveiller. Pourtant l’éveil existe. Comment concilier ces deux vérités ? Là encore, la voie du milieu est la solution. Je ne peux tuer mon ego, sinon je meurs. Mais je peux le maintenir dans des limites qui n’empêchent pas l’éveil.

Jean-Claude Flornoy racontait l’histoire des deux saints chrétiens qui ont combattu le dragon de l’ego. Il s’agit de saint Georges et de Saint Michel. Saint Michel est le seul à avoir terrassé le dragon. Mais Saint Michel n’est pas un homme, c’est un archange. A ce titre, il peut très bien vivre sans ego. Les anges sont portés par le Soi. Éternel, infini, total, le Soi se confond avec l’éveil. Certains l’ont rencontré en astral, ils l’appellent l’être de lumière. Je dis que c’est notre âme.

Et Saint Georges, n’a-t-il pas vaincu le dragon ? Pourtant il était humain, lui. Petite précision : Georges n’a pas terrassé le dragon, il l’a blessé pour le mettre en fuite. Grosse différence ! 

Tant que le maître est absent, le contremaître est aux commandes. Dès que le maître arrive, le contremaître doit lui laisser la place. Tant que l’âme éternelle n’est pas incarnée, l’ego tient le haut du pavé. Pour que l’âme s’incarne, il faut et il suffit que l’ego soit discret. Le mettre en fuite est une tactique efficace, sachant qu’il va revenir tôt ou tard.

 

Tueur d’éveil

Parenthèse nécessaire: quand je parle du dragon de l’ego, de quel dragon s’agit-il? Du dragon métaphorique, ou d’un dragon réel? Le dragon archonte, notre maître? Celui qui a régné sur les humains, et qui règne encore — Mammon l’archonte n’est-il pas le premier dieu que les humains adorent?

Le Peuple Serpent et les dieux dragons ont régné sur notre planète depuis les dinosaures, dont ils sont l’ultime et la plus puissante émanation. Les archontes étaient là bien avant la venue du petit Adam. Ils sont à l’origine de cette humanité, qu’ils ont co-créée. Le dieu généticien Prométhée / Enki avait réussi un humain si parfait que la Déesse lui a donné une âme. Cette âme immortelle dont les Archontes sont privés.

Ils jalousent fort notre supra-conscience,et non supra-mental, ce qui est un contresens en français et faute de pouvoir l’acquérir, ils tentent par tous les moyens de nous empêcher de l’utiliser. Et ils y parviennent! Ainsi une majorité d’humains restent rivés au plan matériel, le domaine d’élection des Archontes. Tous ces humains adorent Mammon tandis qu’ils sacrifient au culte de l’ego, mode de fonctionnement du peuple archontique.

L’ego est un dragon tueur d’éveil, l’ego est l’arme des archontes, le culte de la matière, de la richesse, du pouvoir matériel sont leurs munitions oh combien efficaces. Et létales: hors de l’éveil, pas de salut. Tu restes animal et tu meurs en mourant.

Si tu ne meurs pas de ton vivant, tu mourras en mourant.

Devise des Chevaliers Teutoniques

 

 

Les petits mystères

L’ego revient toujours, habitué qu’il est à diriger, à décider. Pour l’ego, entrer dans la lumière blanche de l’éveil est une façon de mourir. L’ego sait qu’au bout du chemin de l’éveil, l’être va fusionner avec la conscience universelle, et lui, l’ego, va retourner au néant. Alors il résiste, il se bagarre avec l’énergie du désespoir. Et il nous fout dans la merde. Tant qu’on agit dans le monde matériel, l’ego est notre bouclier. Dès qu’on renonce à la matière pour se tourner vers la lumière, l’ego nous freine. Notre pire ennemi est en nous.

La meilleure façon de contenir les débordements de l’ego consiste à briser le miroir de l’auto-contemplation. Effacer mon histoire personnelle. D’abord il y a eu le grand nettoyage de printemps : l’arcane XIII, l’initiation aux petits mystères. Mon benefactor Jean-Claude Flornoy m’a plongé dans les abysses à la recherche de mes engrammes, ces blocages émotionnels qui limitent l’évolution et perpétuent la suffisance.

De nos jours, ce nettoyage se fait tout seul. Inconvénient: la remémoration des engrammes n’intervient pas forcément. Le sujet récupère l’énergie que bloquaient ses engrammes, mais n’a pas conscience des fautes qu’il a commises et des attaques dont il a été victime. Cet inconvénient majeur implique un travail de mémoire volontaire et actif, pour qui souhaite la complétude et la réalisation.

 

Compagnon passant

Après ça, je suis devenu l’initiateur après avoir été l’initié. Pendant une bonne quinzaine d’années, j’étais un compagnon passant. J’ai fait passer une trentaine de personnes à travers les affres de l’arcane XIII. Tandis que leurs engrammes s’effaçaient, brûlés par le feu de la catharsis, j’en ai profité pour nettoyer encore d’autres engrammes personnels qui n’avaient pas été atteints par ma propre catharsis.

Et à la suite de Flornoy, je suis devenu maître passant du Devoir, au sens premier et véritable du terme. Coup de chance ? Perfectionnisme ? Ces nombreux nettoyages m’ont épuisé, maintes fois j’ai cru ma dernière heure venue, mais, disait Nietzsche, ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts. J’ai survécu. À présent, j’ai pris ma retraite de passant des petits mystères. Je ne m’occupe plus des catharsis de l’arcane XIII, où mon rôle est devenu superflu. Mon nouveau travail, combien exaltant, est de faire le passant pour les grands mystères d’Isis, et d’ouvrir aux futurs initiés la porte de l’éveil.

 

Au feu les bibelots!

Mais le travail sur mon ego n’est pas fini pour autant. L’est-il jamais? Collectionneur impénitent, j’avais amassé des babioles, des traces, des colifichets, brins de riens, broutilles, bricoles et brimborions, comme le vieux Ficelle dans son sac à chiffons. Les flammes m’ont aidé à nettoyer tout ça.

À deux reprises, ma maison a brûlé. Oh je n’y suis pour rien, croyez-le bien! Une friteuse défaillante a mis le feu à ma cuisine. Plus tard, dans une autre maison, c’est un insert qui a incendié mon living et ma chambre à coucher. Tout a été détruit de mes souvenirs et de ma petite histoire.

Pourtant, dans ma tête, il y avait encore trop de passé pour vivre ici et maintenant. Alors j’ai entrepris de me raconter dans ce site. J’ai eu du mal à parler de moi, j’en ai encore, l’exercice n’est pas simple.

Bravant mes réticences, dépassant la pudeur, traquant la vantardise, je m’y suis attelé. Je n’ai pas terminé. Raconter son histoire personnelle est une bonne façon de s’en débarrasser.

L’homme moyen cherche la certitude dans les yeux d’un spectateur et nomme cela confiance en soi. Le guerrier cherche à être impeccable à ses propres yeux et appelle cela humilité.

Carlos Castaneda

 

Après le moi, le Soi

Après le grand nettoyage par les flammes, s’allume le feu intérieur. Quand l’ego s’efface, vient le Soi. Le soi qui est en nous communique avec le Soi universel.

C’est un autre nom qu’on donne à l’âme immortelle. Un autre nom qu’on donne à Dieu, notre dieu qui devient intérieur, notre double astral qui devient notre guide de chaque instant. L’éveil est le monde du Soi. Un autre monde, croyez-moi.

J’ai découvert un à un les différents degrés d’éveil, dont l’ascension n’en finit pas. Mais l’éveil n’est pas un grade, ni un diplôme, ni un permis, ni même un statut acquis une fois pour toutes.

 

 

L’éveil est une grâce que l’on reçoit et que le Soi nous reprend. L’éveil ne dure qu’un temps, il illumine l’être tout entier jusqu’à sa plus petite fibrille. Il nous fait rayonner, dessinant sur nos lèvres le sourire de l’ange de Reims.

 

Rude est la chute

Puis l’éveil retourne d’où il est venu. On reste nu. Déçu. Cocu… Il reviendra, puis s’en ira. C’est comme ça. Cyclothymie extrême d’un bord du monde au bord d’un ciel, trop de ciels. Tentation de l’après, de l’ailleurs.

Et puis l’éternité dans l’instant, hic et nunc, jouissance extrême au bord du vide. Un jour peut-être l’état d’éveil devient permanent, mais cette victoire n’est pas la mienne. Je souhaite qu’elle le devienne. 

Je me souviens de cette parole d’un lama tibétain. Pour lui, l’éveil est acquis une bonne fois pour toute. Ce n’est pas ce que j’ai vécu, ni ce que je peux observer. Ce serait trop simple. Il y a des hauts et des bas, c’est inévitable.

N’en déplaise à ce Rimpoché,Très Précieux, titre qu’on donne aux lamas éveillés nous ne sommes pas dans un monde parfait. Il y a toujours des ajustements à faire, des révisions, des corrections. Même minimes, elles doivent être faites pour que se poursuive la progression.

L’éveillé se retrouve donc à faire le yoyo entre le premier degré d’éveil et l’arcane qui précède, à savoir XV Le Diable. Ce n’est pas un mauvais diable, tous ses chakras restent ouverts, mais la fontanelle se referme un peu. Techniquement, on est éveillé. Pratiquement, on dort encore.

Commence alors la bataille impitoyable de La Lune du tarot, l’arcane XVIII. Cette arcane est l’accueil des pouvoirs psi. Comme toujours, ces conquêtes commencent par le bas. Il faut descendre aux enfers pour connaître nos racines afin de les nettoyer. La magie qui nous vient est d’abord magie noire. Il n’y a qu’une seule magie, elle vient du bas astral, elle nous est enseignée par les Archontes. Si l’on reste dans leur orbe, on sera sorciers noir. Si l’on provoque la transfiguration, on sera mage blanc.Et non pas fromage blanc

 

Les arcanes supérieures

À chaque étape, nous avons ce choix: grandir ou rapetisser. Véritable dilemme qui nous pousse dans nos retranchements. Qui n’avance pas, recule. Impossible de rester sur place. Tout bouge autour de nous, tout se transforme, nous aussi. L’illusion de la continuité est toujours une perte de vitesse. Quel que soit le niveau atteint, une rechute est possible, on reste sous la menace d’un retour d’ego. Et plus on est haut, plus rude est la chute. J’ai connu un éveillé par la foudre qui, sur le tard, s’est réellement pris pour dieu. Le malheureux en est mort d’un infarctus massif. Le cœur était son point faible…

Et patiemment, paisiblement, j’ai gravi un à un les degrés de l’éveil selon les arcanes supérieures, telles que décrites par Flornoy. Là encore, il avait vu juste, lui qui ne se disait pas voyant. L’Étoile, la réalisation d’une œuvre utile au vivant, vous l’avez deviné, c’est le site que vous lisez. J’ai dépassé ce niveau, mais je ne m’arrêterai d’écrire qu’avec la mort.

La Lune, je viens de le dire, c’est l’œuvre au noir de l’alchimie. Une étape difficile, mais elle porte de beaux fruits. Le Soleil a resplendi ensuite, avec quel bonheur je m’y suis abandonné. Avec l’aide du jumeau astral, les pouvoirs sont bien présents, la route est facile, belles rencontres quotidiennes. Mais les meilleures choses ont une fin, et l’aventure continue.

Le Jugement sonne dans sa trompette, et je sors du tombeau, ressuscité mais encore plus mort que vif. Je me suis jugé et condamné, j’ai subi la peine capitale, c’est la seconde mort initiatique après celle de l’arcane XIII, déjà lointaine.

Après la résurrection, j’ouvre grands les bras sur le Monde. Je n’y suis plus, mais je le vois qui s’étale à mes pieds, et je l’aime. Pour l’instant, j’en suis là, je n’irai pas plus loin.

 

 

L’être et l’ego

Le lecteur aura compris l’extrême difficulté des rapports entre l’être et l’ego. Ce dernier représente la mainmise que les Archontes ont sur nous. Tous nos efforts pour les contrer sur ce terrain se révèlent hasardeux, sinon infructueux. Impossible de les égaler, ni même de rivaliser. Ce sont eux les maîtres de l’ego, du leur comme du nôtre.

C’est pourquoi toutes les initiations, depuis Lao Tseu jusqu’à Castaneda, chantent la même antienne : Coupez-vous la tête!  Ce n’est pas une boutade, ni une incitation au suicide. Il y a une bonne raison à ça.

Notre cerveau, création des Archontes, est parasité, bugué à mort. Ce sont eux qui ont mis les bugs dans les programmes qui font tourner nos méninges. Un jour peut-être la science saura-t-elle débuguer ces programmes? J’ai bien peur que le résultat soit pire qu’avant. La science, comme tout ce qui repose uniquement sur la raison, est un champ de bataille d’où les archontes sortiront toujours vainqueurs.

Notre seul atout est le don que nous a fait la Déesse. Notre supra-conscience. Sur ce terrain les archontes ne peuvent s’aventurer, bêtes qu’ils sont. Tâchons de nous y maintenir. Notre aura est une forteresse. C’est aussi une banque de données où les archontes n’ont pas accès. Vidons nos têtes, ne pensons plus, ne réfléchissons plus, c’est possible. Buvons à la source de l’aura. Elle est plus puissante que mille cerveaux. Et infinie.

 

Le septième degré d’éveil

Pourtant mon voyage n’est pas terminé. J’entrevois l’ultime degré, le septième, mais force est de constater que je n’y suis pas encore.

C’est l’arcane sans numéro. C’est le Mat. Le Fou qui est plus sage que les plus sages. Celui qui, envers et contre tout, pratique la folie contrôlée. Le côté gauche de Castaneda implique de renoncer à la dictature de la raison. Donc de s’en remettre à la folie. Mais si l’on veut éviter l’asile, il importe de contrôler la folie ordinaire. Ce que je fais sans y penser, sans le chercher, sans m’y contraindre. Ça se fait tout seul.

Des voyants m’ont dit que j’étais un Mat de naissance. Laissons parler les beaux parleurs. Peut-être ont-ils raison, mais je n’y crois pas. Je me protège derrière le meilleur des boucliers.

Devenir Mat? Le pourrai-je un jour ? Oui, sans doute. À l’heure de ma mort.

 

 

Le Tarot de Marseille

Tel que l’a compris et restauré mon benefactor, le maître cartier Jean-Claude Flornoy.

 

Tard Haut

Le chemin du tarot tel que je l’ai suivi pas à pas, une arcane après l’autre, dans une valse-hésitation

 

 

On ne fait pas Hamlet sans casser Dieu.
William Shakespeare