J’ai retrouvé une vie antérieure où s’est allumé le feu intérieur. Pour consulter la Pythie, j’ai bravé dix fois la mort, traversé les fleuves, franchi les montagnes, sué sang et eau avec mon enfant sur le dos jusqu’au sanctuaire des promesses… où je ne me suis pas rencontré!
« Connais-toi toi-même. » L’inscription figurait au fronton du Temple d’Apollon à Delphes. Une prophétesse, la Pythie, y prédisait l’avenir aux pèlerins.
« Gnothi seauton est une locution philosophique grecque signifiant « connais-toi toi-même ». Elle est célèbre pour son usage philosophique par Socrate. » (source) Mais sa plénitude n’est pas d’ordre mental. Elle n’ouvre ses ailes que dans la dimension spirituelle. Voilà pourquoi je ne vous parlerai pas ici de tout ce que vous pouvez trouver ailleurs: la philosophie de Platon et la prétendue sagesse de son maître Socrate — en position quand il se gratte, ajoute le potache insolent. L’irrévérence est le plus sûr moyen de croire sans y croire, je la recommande à tous les potaches. N’étudiez jamais sans le secours de l’ironie. Mais n’oubliez pas, avant de douter, la foi est indispensable.
Cette simple maxime résume toute la sagesse antique, ou pour mieux dire, toute la spiritualité qui nous vient des dieux terraformeurs. Leur héritage a été tronqué. Si l’Égypte des pharaons a laissé filtrer leur lumière sans la tamiser, la Grèce antique n’a transmis que le sommet de l’iceberg. Je le répète, nous ne sommes pas nés en Grèce. L’occident possède aussi des racines celtiques, qui agissent à notre insu et nous parviennent par trois sources ignorées : à travers nos langues modernes pétries d’archaïsmes celtisants, à travers des mythes que nous ignorons mais que notre corps porte encore, à travers tout un réseau d’ondes de forme qui nous viennent des mégalithes, des buttes de César ou buttes médiévales, qui ne doivent rien à Rome, rien aux bâtisseurs de cathédrales.
La rencontre avec soi-même n’est pas une mince affaire. Bien peu d’entre nous entreprennent cette quête, et encore moins vont y parvienir. Socrate et son porte-parole Platon ont repris ce thème fondateur, connais-toi, tandis qu’au même moment, en Inde, Gautama Siddharta, le Bouddha historique a transmis la sagesse issue de son éveil et la méthode pour y accéder : la connaissance de soi, hors de tout dogme. Toujours au même moment, le 5e siècle AEC, Confucius et Lao-Tseu posent les fondations de la morale et de la sagesse chinoise, qui reposent aussi sur la connaissance de soi.
Hors de tout dogme, parce que tout dogme est un filtre déformant. Il s’ajoute aux innombrables catégories de l’entendement chères à Emmanuel Kant. Il s’ajoute aux perturbations et disons-le, aux bugs que les Archontes ont inclus dans les programmes qui font tourner notre cerveau. Le cerveau est un bon outil au départ, pollué par les Archontes. Bon ou pas, pollué ou non, il reste un outil. Et l’Esprit n’a pas besoin d’outil.
Ne te laisse jamais envahir par aucune entité psychique, fantôme, esprit, âme errante, ectoplasme, allié ou autre: il pourrait ne jamais te rendre le contrôle de ton corps.
Il suffit de se connaître pour connaître tout ce qui est, car nous sommes le microcosme qui répète le macrocosme, le petit monde qui réplique le grand. On peut concevoir le Soi comme un hologramme du Grand Tout, le Al teutonique ou le All anglo-saxon. Tout signifie peuple dans la langue des origines. Ainsi les Tuatha De Dana Ann = le peuple de Dana, Toutatis = le peuple d’Hadès, Toth qui n’est pas une personne mais un peuple, etc. On le retrouve dans le mot total, tot + al = peuple du grand tout.
Chacun de nous, quand il dépasse le petit moi, atteint le Soi. Il devient alors un hologramme du tout. Il sent que cet hologramme ne vient pas de son cerveau, le Soi est supra-mental. Cet hologramme du tout vient de notre base de donnée qui n’est pas dans le cerveau mais dans l’aura — dans notre luminosité, dirait Castaneda. J’ai développé cette idée dans un autre article, le cloud de l’aura. C’est alors que se connaître prend une dimension incomparable. Une dimension qui nous dépasse. Le moi se tait, ébloui aux pieds du Soi.
Épouser le Soi pour aimer les hommes et les dieux. S’unir au Soi pour s’unir au grand tout. Sans perdre de vue qui tu es, accepte de t’effacer pour que plus grand que toi te dévore et t’anime, tels sont les trois premiers degrés de l’éveil. C’est la suite qui engage vraiment dans le dur du divin, mais bon, chaque chose en son temps. va lire les sept degrés d’éveil en attendant que j’en ajoute sept autres.
Connais-toi sans fard et sans impasse. Accepte-toi parce qu’il n’y a pas d’autre solution. Cesse de te surévaluer comme de te sous-évaluer. Un grand pas sera fait vers le Soi.
Ce qui te fait le plus peur, ce n’est pas ta faiblesse ni ton insignifiance. Ce qui te fait le plus peur, c’est ta propre grandeur. (source) Connais-toi tel que tu es, pour connaître les hommes tels qu’ils sont. Non dans leurs faiblesses innombrables, mais dans leur indicible grandeur. Tu es un germe divin, remercie Sophia qui t’a donné la graine.
Vide-toi de toi pour que ce germe s’épanouisse. Fais place au Soi et tu te connaîtras tel que tu es depuis l’origine de la vie jusqu’à la fin des temps, dans l’éternel présent. Tu aimeras les hommes et aussi les dieux, car il n’y a pas de différence entre les uns et les autres. Je veux dire: pas de différence de nature, juste une différence de degré. Attention, tu n’es pas dieu. pas encore. mais tu peux le devenir, ça ne tient qu’à toi.
Un écureuil, des nez curieux. Il explore, il farfouille, il cherche. Né curieux, il se cherche. Fais comme lui.
Se connaître, c’est accepter de rentrer en soi, accepter de s’explorer. Tenter de se comprendre, et ce qu’on ne comprend pas, tenter de le contrôler. La connaissance de soi-même est la dernière aventure qui vaille le coup dans ce monde trop policé. Pourtant si peu d’entre nous s’y engagent ! Corps, cœur et âme s’y engagent à fond, sans esprit de retour. Connais-toi !! Même si toutes les écoles, tous les films et tous les livres nous recommandaient de tenter l’aventure, iras-tu ? Le feras-tu ?
Il n’y a qu’un seul coin de l’univers que vous pouvez améliorer à coup sûr, c’est vous-même.
Seize siècles se sont écoulés depuis Confucius, Lao-Tseu, le Bouddha et Platon. Avons-nous réellement progressé dans cette voie ? Pourquoi est-il si difficile d’entreprendre cette quête-là ? Pourquoi est-ce quasi impossible de la mener à bien? « Nous avons été sur la lune, nous avons cartographié les profondeurs de l’océan et le cœur de l’atome, mais nous avons la peur de tourner notre regard vers l’intérieur de nous-mêmes parce que nous avons l’impression que c’est là que toutes les contradictions coulent ensemble. » (source)Terence McKenna
Toutes les contradictions sont des chemins qui convergent. Suis-les pas à pas, tu t’éclaireras et ta lumière pourra en réjouir d’autres que toi. Suis-les avec humilité, sans perdre conscience de ta grandeur. Albatros du Soi, quand tu mets pied à terre, tes ailes de géant t’empêchent de marcher. Alors vole. Va, cours, vole et nous venge. Le dernier verbe me dérange. Va cours vole et nous change? Non plus. Va cours vole et dérange? Oui mais non. Va cours vole et nous mange? Ah là c’est un peu mieux. Avec une touche d’Albatros ça serait encore meilleur.
Va cours vole et nous mange
Fais pipi dans tes langes
Va cours vole et te change
Le cul nu dans la fange
À demi bête et ange
Sans collier sans louange
Sous le regard étrange
Des fous que tu déranges
Le secret de la connaissance ultime est au fond de nous. Le secret de l’amour aussi. Comme celui de la paix. Qui peut descendre au plus profond de Soi parvient à la connaissance absolue, touche à la sérénité ultime, atteint le nirvana, connait l’état de bouddha. Toutes les religions, toutes les sagesses, toutes les quêtes sont résumées dans celle-ci, la plus puissante, la plus dangereuse : « Connais-toi ». Elle est indispensable, c’est pourquoi aucun prof ne l’enseigne dans aucune école. Elle est essentielle, c’est pourquoi nulle grande marque ne la développe. Elle est gratuite et hors de prix, pourtant nulle multinationale n’en a fait son cœur de profit. On nous vend de la merde en pot, et nous, cons comme on est, on en redemande.
La prochaine fois qu’on t’en propose, fais comme Astier. Armé de tout ton tact, répond du tac au tac: Allez chier dans un bol. Tu te sentiras tout de suite beaucoup mieux.
« Il se dégage
De ces cartons d’emballage
Des gens lavés, hors d’usage
Et tristes et sans aucun avantage
On nous inflige
Des désirs qui nous affligent
On nous prend faut pas déconner dès qu’on est né
Pour des cons alors qu’on est
Des
Foules sentimentales
On a soif d’idéal
Attirées par les étoiles, les voiles
Que des choses pas commerciales
Foule sentimentale
Il faut voir comme on nous parle
Comme on nous parle » (source)Alain Souchon
Entrer en soi, c’est d’abord affronter le gardien du seuil, et Rudolf Steiner sait qu’il n’est pas commode. Carlos Castaneda le décrit de façon plus imagée, mais la rencontre du gardien, quoi qu’on en dise, est une réelle épreuve qui en dissuade plus d’un. Cette épreuve surmontée, l’exploration de soi-même peut commencer. Plus les découvertes sont éprouvantes à obtenir, plus le bénéfice est grand quand on les obtient. Si aucune découverte ne récompense les premiers efforts, gardons-nous du découragement.
« Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer » disait Rudyard Kipling, très influencé par la pensée asiatique. Le Yi-King le répète à longueur d’hexagrammes : « la persévérance est avantageuse ».
Chercher en soi, c’est creuser un sillon. Droit, profond, remuant tout à l’intérieur, faisant remonter des peurs et des chagrins enfouis, le sillon ne doit pas s’interrompre. Un jour, à force de droiture et de continuité, le sillon débouche à la mer. Tout est noyé, lavé, libéré. Un autre s’éveille en toi, son ordre prend ta place, et tu deviens ce que la graine divine en toi te promettait. Ce jour viendra. Patience et labeur.
La clé première, celle qui ouvre toutes les portes, c’est évidemment l’amour. Aimer, c’est d’abord s’aimer.
Alors on pourra, au frontispice de Delphes, changer un seul mot qui change tout : « Aime-toi toi-même et tu aimeras les hommes et les dieux »
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