Contact astral

 

Quelqu’un me contacte sur ma ligne privéecode: doux-songes. Une voix me parle la nuit. Est-ce celle d’une âme en peine? Serait-ce un vivant? Un revenant de l’autre monde ? J’aimerais savoir. Paroles de détresse, soupirs de tristesse. Savoir où le bât blesse. Détacher sa laisse. Comment? Je laisse parler la détresse, l’impuissance du Chevalier Ficelle au bord de la folie — « et j’y ajoute mes commentaires tirés d’articles sur l’astral. »

Qui ça ?

Une âme en peine ! Pas besoin de purgatoire, on a déjà l’enfer sur terre. Ça me travaille et j’avance pas. Quelque chose m’est familier, pas la voix. Ni les mots. Un style. Un je-ne-sais-quoi… Quelque chose qui m’arrête dans ma course immobile. Comprenne qui peut, j’y renonce.

« Le premier vertige, celui qui révèle notre toute-petitesse face à l’univers sans bornes, est la première expérience du vertige métaphysique. C’est certainement, pour beaucoup, la plus évidente, la plus immédiate. Le voyage astral commence presque toujours de cette façon, par un vertige cosmique. » (source)

Le contact astral est une des choses les plus magnifiques et les moins explicables. Tout se passe comme si l’autre monde avait résolu tous les problèmes de communication qui nous paralysent ici, prisonniers du miroir. L’autre monde a le wifi sans code d’accès, sans adresse IP, sans délai d’attente. Du plug-and-play sans plug.

Et quel vitesse de téléchargement ! J’hallucine. Ça n’avance à rien. Malgré le haut débit du réseau astral, je ne capte rien. Je piétine. Je cale. J’erre. Je fais du sur-place. Je bloque. J’ai beau ronger mon frein, je reste immobile à grands pas.

« Cette nuit du 4 février 2023, une trentaine de Loups vont prendre leur envol en astral pour un parcours initiatique de 15 nuits. À mes côtés pour les guider, cinq lieutenants affutés seront présents et actifs, infatigables patrouilleurs du Rêve. Et j’assurerai moi-même la supervision des différentes patrouilles d’explorateurs de l’inconnu. » (source)

 

 

Robot parleur

Ici Ficelle, j’écoute ? Personne au bout du sans-fil. Pas le moindre robot-parleur. Beau-parleur ? Mon cul! Permettez que je me présente. Messire de la Ficelle, chevalier sans monture, démonteur de métier. Je monte en l’air aussi parfois. Au bonheur la chance, au malheur la déveine. Démonteur d’assurance, avec ou sans police. Le contrat comptera pas. Escroc, c’est à dire. Apte aux grelots, je tire les larfeuilles et vidange les goussets. Pas de sots métiers, disait Maman. Que des sottes gens.

Et des agents! Force reste à la loi. J’évite les cognes et les malfrats. Gens de mauvais aloi. Mon gîte est dans l’aloyau. Viande maigre, je parle de la mienne. Efflanqué je suis, côtes apparentes à part entière. De la viande de cheval sur le retour. Bourrin qui n’est jamais parti. Depuis le temps, je l’ai pris. Mon parti. C’est Darty mon kiki. Comme celui-là qui s’égosille dans mes esgourdes au beau milieu de la nuit. L’a pas appris la politesse.

« Pour une personne sensitive, les êtres sont poreux, les mondes se chevauchent et s’interpénètrent, les divers plans communiquent au point qu’il lui est parfois difficile de savoir où elle se trouve. Doit-elle pour autant oublier qui elle est, d’où elle vient, à quel ordre elle appartient ? Doit-elle y perdre ses limites, et de la fusion, faire une confusion ? Même si nous nous en souvenons rarement, nous faisons des rencontres astrales chaque nuit. » (source)

 

 

Et j’en laisse. Escalier de service rue du vice. Je grimpe au cinquième chez ma nièce : partie sans laisser d’adresse. La bougresse! Yes ma nièce. Une fille à femmes. Gousse infâme qui vous affame. C’est-y elle qui crie dans le noir? La voix que je connais mais que je remets pas? Si c’est elle, je suis trou de cul. Mais penses-tu! Ma nièce, je l’aurais reconnue. Tout Paris la connaît. Et tout Parigi, tout Bâ li shi et Pariz et Pantruche et Paname et Pariçi et Parlaba.

« Tant que le guerrier n’a pas atteint la strate énergétique, tant que la majeure part de son énergie reste bloquée dans la sphère émotionnelle, le libre vol du guerrier en astral n’est pas possible. C’est l’énergie qui manque. » (source)

 

Quête d’enquête

En attendant je feuillette. Sur mon calepin j’ai les blazes des copains. Sur mon calepin fétiche. Mon smartphone aphone qui jamais sonne pour personne. Qui m’appelle? Je me souviens de personne. J’ai les noms quand même, on sait jamais. Là je feuillette à la cueillette. J’épluche un à un les copains. J’en connais plus aucun. Mais des fois qu’ils se souviennent? Des fois qui m’appelleraient la nuit? On sait pas.

Le contact astral n’est pas une sinécure. Bien content quand ça dure! Mais pas savoir, c’est dur. Mais pas chercher, c’est con. Et pas trouver, c’est pire! Que faire quand on sait pas s’y prendre ? Attendre. Si se passe rien, l’attente est dure à la détente. De quoi je me mêle? Les contactés n’ont pas d’e-mails. Érésipèle: mon nez qui pèle. Rouge comme un radis, pinard paradis, copain chopine. T’as bonne mine! Et t’es dans la débine.

« Si tu cherches à saisir cet article par la fine pointe de l’esprit, tu seras plus qu’intéressé, mais ce n’est rien. Si tu n’as pas compris l’enjeu, aucune importance. Cet article ne s’adresse pas à ta tête. Laisse-le infuser dans ton corps de magie, éveillé tu verras, émerveillé tu voleras au dessus des prairies immobiles. » (source)

 

 

Pluie ou vent

Je marche sur la plage immense et vide. Basses eaux. Celles de la mer, car les eaux du ciel dégoulinent sans répit depuis juin. Et ce premier août a des allures de 22 septembre. Elle marche près de moi. Mais elle ne marche pas dans la combine. Son silence semble me dire : -Une telle proposition n’est pas digne de toi.

Je confirme. Ça sent plus la ficelle que le preux chevalier. Je scrute mollement l’immensité pluvieuse. Une minuscule silhouette à peine visible sous le halo du crachin.
-C’est quoi qui fiche le camp là-bas?
-Tes principes?
-Je ne voyais pas aussi éloigné de mes principes…

Pluviose, ventose, ou vendémiaire ? Ces mois qui n’ont rien de révolutionnaires m’ont pourri l’été. Elle qui me parle en gardant le silence, serait-elle ma visiteuse astrale ? Déguisée en homme, pourquoi pas ?

« Ce qui se passe chaque nuit tandis que nous dormons est ahurissant. Nous avons tous une double vie. Celle qui nous échappe est infiniment plus riche et excitante que l’autre. La vraie, soi disant. Un beau nid d’emmerdements. Ne restons plus les bras ballants. Ouvrez les grand, que le vol astral se déroule sous vos yeux. Vous pouvez le vivre dans votre corps, exactement comme les scènes de la vie réelle. » (source)

 

 

Silence, on rêve !

Le silence est l’expérience musicale la plus menacée de notre époque. Le vacarme est l’expérience sociale la plus prisée de notre époque. Dans le vacarme on s’oublie. On s’assomme. On danse, on gigote, on se remue, on bouge… Pour ne pas se regarder soi-même au fond des yeux. Dans le silence on se retrouve avec soi-même.

Pour la plupart, c’est l’angoisse. Tout mais pas moi ! Les rares adeptes de l’introspection méditative ou astrale créent des enceintes de silence dans des îlots de tranquillité. J’y suis parvenu tout en vivant dans une station balnéaire qui multiplie par dix sa population chaque été. Et la menace des canicules estivales attirent les foules fragiles. Béni soit le réchauffement climatique, une aubaine pour la Bretagne et les hautes terres d’Écosse.

-Les habitants de la basse Bretagne sont dégourdis comme des manches à balai! chantait-on jadis. Et bien des bretonnants le pensent encore. Qu’importe si les hauts Bretons veulent péter plus haut que leur cul ? Chacun ses vents. J’ai la fierté gallo et la fibre française. Rennes, ma capitale, sait que notre duchesse Anne de Bretagne est devenue reine de France.

« Le groupe a manifesté le désir de rencontrer les géants d’autrefois, ceux qui appartenaient à la première humanité. Et on est arrivé chez les Cyclopes. Ces énergumènes mesurent une cinquantaine de mètres, et leur apparence est assez effrayante. Mais ils ne nous ont pas agressé pour la bonne raison qu’ils ne peuvent pas nous voir. Nous sommes en astral, tandis qu’eux étaient dans leur réalité. Ces deux mondes ne communiquent que très difficilement.
 
« On les a donc observé dans leur travail de terraformation. Nous étions fascinés par leur façon de lancer des montagnes dans la mer pour faire des chapelets d’îles, et ça m’a rappelé le Ramayana, cet épisode où le Roi des Singes Hanuman, allié de Rama, sème d’énormes blocs de roche pour former un pont entre la côte de Coromandel et l’île de Ceylan, aujourd’hui Sri Lanka, où la princesse Sita, épouse de Rama, était captive d’un démon. » (source)
 
 
 

Quelqu’un

Ça doit bien être quelqu’un que je connais. À qui je ne pense pas, du coup. Mais que je connais bien. J’ai des fiches, mon précieux calepin où j’ai tous les noms. C’est comme si je pissais dans un poêlon. À la soupe de croûtons! Pardon. Tout le monde note dans son smarphone, moi non. Je suis de la vieille école de cons.

Faut tout de même que je trouve avant que je couve une douve du foie avec tout le cresson que je m’envoie. Chiite haine phoque. Ouais faudrait ça. Mais non, toujours rien. Pas de signe de vie astrale dans mon environnement matériel.

Pire, il me semble que je n’arrive plus à pratiquer le vol astral conscient. Ou alors ? Ou alors il y a une partie de moi, la meilleure, qui plane immobile sur des mondes inédits, et ce qui reste de moi, bancroche et cagnard, reste cloué floué sur le plancher des bagnards. L’ailleurs n’est ni une récompense, ni une aventure. C’est un échec pour celui qui reste en plan, et c’est un choix pour qui s’y rend. Pas moi, maintenant. Désaveu cinglant.

« Le monde matériel est de plus en plus lourd. J’ai choisi de vivre aux vents de l’astral. En cette fin de Kaliyuga, ère des ténèbres, toutes les valeurs sont inversées. Ce qui est en haut n’est plus comme ce qui est en bas. L’âge sombre voit le triomphe des imbéciles et la réussite des sans scrupules. Le règne du mal s’étend chaque jour davantage et peu à peu ses ondes contaminent la planète. » (source)

 

Viens me voir

Pas de désaveu. Je vis, je vois, je vole au-dessus des mondes. Fais comme moi. Je suis celui qui vit ailleurs. Je cueille et j’accueille.

Si c’est toi qui me contacte, écris-moi. Les stages initiatiques reprennent dès maintenant. Tu peux te rencontrer, te reconstruire. Il suffit de t’y inscrire. Tu peux vivre avec ton double, accueillir le guide en toi. Si tu veux voler plus haut que le sommet de toi-même, cueillir les roses de l’Himalaya, nul besoin de passeport, d’avion ni de visa. Écris-moi.

C’est le bon moment. Le mer est calme, le vent s’apaise et la douceur du climat te reposera des canicules. Ici, il n’y en a pas. Dans la sérénité, inspire. Imprègne-toi des embruns, marche ou rêve, ou les deux. Tout ce que tu peux vivre ici cultive ton âme, pour que son contact retrouvé te restitue à toi-même.

 

 

La dernière carte

Tu te sentiras prêt aux nouveaux défis, voilà ma réponse. Je sais que tu m’appelles toutes les nuits, je ne sais pas qui tu es. C’est pourquoi je tire ma dernière carte. Ultime essai pour mieux t’atteindre. Pour échanger. Je ne demande que ton attention. Manifeste-toi, ce site est fait pour ça. Je te prie de saisir en guerrier ton centimètre-cube de chance, car l’oiseau de la liberté vole en ligne droite et ne revient pas. Cesse de croire que tu as la vie devant toi. Ta vie te porte, elle est là. Ne va pas la louper. Garde-toi de la décevoir.

Et si tu veux un gage de ma bonne volonté, dis-moi « je suis prêt » et ma porte s’ouvrira. Contacte-moi. Par le tarot et le reki, tout le reste suivra.

 

Les stages individuels reprennent. Inscris-toi maintenant.

 

Au crépuscule, il n’y a pas de vent, il n’y a pas de cris d’animaux, il n’y a que du pouvoir.
Carlos Castaneda