Sagesse des mythes, prodigieuse culture antique ! Sous une apparence fantaisiste, abracadabrantesque, ces jolis contes font le récit précis de nos origines. Histoires avant l’histoire, les mythologies sont les jalons conservés d’évènements grandioses dont nous avons tout oublié. Dans la mythologie grecque, la création de l’homme est attribuée soit à Zeus Dieu, soit à l’un des fils du Titan Japet, Prométhée, qui façonne la race humaine avec de l’argile. Ou plutôt la cinquième race humaine, qui est encore la nôtre…
Zeus ou Prométhée ?
Oui, les mythes nous le disent, il les faut croire : nous avons été « créés » par des généticiens de génie, issus d’une civilisation qui remonte à une invraisemblable antiquité. L’étude des péripéties de cette « création divine » va vous montrer le bien-fondé de ce que j’avance. Rien de divin au sens actuel, ni rien d’une création ex nihilo, à partir de rien, comme les grandes religions osent encore l’affirmer.
Bien des mystères subsistent dans les versions grecques de notre création. Car il y en a plusieurs, qui souffrent toutes des mêmes incohérences. Zeus, le dieu des dieux, ne pouvait pas déroger à son éminent statut. Aussi certains auteurs grecs en font-ils le créateur de la race humaine actuelle. Mais une autre version, celle que je préfère fait du Titan Prométhée, neveu de Zeus, le créateur de notre humanité.
Mais Prométhée est surtout connu comme le bienfaiteur des hommes, car il entreprend à deux reprises de tromper Dieu. Soyons clair. Quand je dis Dieu, c’est Zeus. En effet le même mot grec, theos, se traduit en français par Zeus ou par Dieu. Zeus, l’époux d’Héra qui est aussi son frère, lèguera son nom à ses successeurs qui en feront un titre honorifique. Comme le nom de César ou celui d’Auguste dans la Rome antique.
Voilà la véritable origine du mythe de Dieu qui n’a pas fini d’exercer ses ravages dans les esprits crédules.
Le partage de Mékoné
Les dieux et les humains se rencontrent dans une ville grecque appelée Mékoné. Les humains doivent fournir de la viande aux dieux. Ainsi ont commencé les sacrifices aux divinités. Chargé de répartir la nourriture des dieux et celle des hommes, Prométhée sacrifie un bœuf qu’il partage en deux parts inégales : d’un côté, il place la chair cachée sous la peau pelée de l’animal ; de l’autre, les os, sous une épaisse couche de belle graisse. Puis il demande à son oncle Zeus de choisir sa part.
Dieu n’est pas voyant : il méconnaît la ruse, dit la Langue des Oisons. D’où le lieu du partage… C’est loin de Berne, mais Zeus est berné quand même. Comme un gros nul, il se laisse tenter par la graisse blanche. Le dieu des dieux n’est ni rusé, ni télépathe — le comble pour un Reptilien ! Quand il s’aperçoit qu’elle ne recouvre que des os, il est pris d’une fureur terrible contre Prométhée et ses protégés, les humains qu’il a créé et qu’il protège. Pour les punir, il leur refuse le feu leur permettant de cuire la chair savoureuse qui leur a été attribuée. Les hommes vont s’en plaindre à leur protecteur, Prométhée, qui décide encore de faire quelque chose pour eux : il dérobe aux dieux des semences du feu sacré qu’il cache dans une tige de fenouil.
Cette fois, la vengeance de Zeus sera terrible : Prométhée est enchaîné au sommet du Caucase où chaque jour un aigle vient lui dévorer le foie, toujours renaissant, toujours becqueté. Ce détail a son importance : le foie est un organe qui repousse. Les Grecs connaissaient donc cette particularité anatomique. L’ont-ils appris de leurs ancêtres Atlantes ? En tout cas Prométhée se paye une belle crise de foie. Les autres dieux ont beau plaider en sa faveur, Zeus reste inflexible.
La Matriarche
Le supplice aurait été sans fin si Héraclès n’avait abattu l’aigle et délivré Prométhée de ses liens. L’affaire se termine de façon équitable : Prométhée fut puni d’avoir aidé les hommes, il était juste qu’un homme le délivre. Ainsi se vérifie l’adage : Dieu a besoin des hommes.
Au fait, est-on bien sûr que le bel Hercule ne soit qu’un homme ? Vu sa stature et sa force herculéenne, il a tout d’un bâtard divin. Et c’est bien le cas ! Fils de Zeus Dieu et d’une humaine… Quand la matriarche Héra — la véritable patronne — apprend que son mec a encore engrossé une rivale humaine, elle entre dans une fureur noire.
Pris sur le fait, Zeus se fait tout petit. Mauvais, ça ! Très mauvais ! marmonne-t-il. Trait de génie ou suprême gaffe, il donne à l’enfant du péché le nom d’Héraklès, Gloire d’Héra. Bien tenté, mais la patronne n’est pas dupe. C’est elle qui porte la culotte dans le couple divin. Héra gère la Terre entière tandis que Zeus ne gère que sa braguette magique. Et sans grand discernement… Il serait donc ce que les Britanniques appellent un prince consort. Le numéro deux. Le dieu des dieux si ça lui chante… N’empêche qu’il vient après la Grande Déesse.
Surdouée
Mais l’intervention de son fils pour libérer Prométhée rend la vengeance de Zeus incomplète. Mékoné lui reste en travers de la gorge. Aussi, pour punir les hommes, Zeus entreprend d’inventer un « beau mal (…), terrible fléau installé au milieu des hommes mortels », selon Hésiode. Alors Zeus demande à Héphaïstos de créer un être inconnu, la première femme, que les dieux orneront chacun d’une qualité,Sauf Hermès qui lui fait présent du mensonge et qui reçoit pour nom Pandore, ce qui veut dire « don de tous les dieux ».
Surdouée, elle l’est en effet, cette première femme, puisque toutes les déesses et tous les dieux lui ont fait un don. Elle a tout. La beauté, l’intelligence, la grâce, la séduction, et j’en passe. Inaugurant à elle seule la lignée de l’éternel féminin, Pandore est parfaite. Pourquoi Hésiode la traite-t-elle de « terrible fléau installé parmi les hommes » ? À cause de sa perfection même. Vieille rengaine machiste : « À la tienne Étienne, si y avait pas de femmes nous serions tous des frères »… Souvenez-vous des Schtroumpfs quand apparaît la Schtroumpfette…
Pandore va susciter la jalousie et la discorde parmi tous ces machos qui n’ont jamais vu de femme. Zeus l’offre à Épiméthée. Le frère du Prométhée n’est pas une flèche : tandis que Prométhée veut dire « celui qui pense juste« , Épiméthée signifie « celui qui réfléchit après ». À la vue de la belle Pandore, le nigaud ne soupçonne pas une seconde qu’il s’agit d’un cadeau empoisonné. J’avoue qu’à première vue ce n’est pas évident. Et ensuite ?…
In vitro ?
Ensuite, à nous de ne pas réfléchir trop tard, comme ce nigaud d’Épiméthée. Posons donc la question qui tue : si Pandore est la première femme, comment les hommes se reproduisaient-ils avant elle ? Grand spécialiste des âges de l’humanité, Hésiode élude la question. La seule information sur le sujet tient en deux lignes dans sa description de la race d’or, « quand les hommes sortaient de la terre » non comme des nourrissons sortant des choux, mais adultes, tout équipés pour le combat, comme Athéna sortant toute armée de la tête de Zeus.
Derrière la forme imagée du récit mythique, ne voit-on pas transparaître des techniques de reproduction génétique ? La tête de Zeus, c’est la science qu’il avait du clonage humain et si sa fille est sortie toute armée, ça signifie qu’elle n’a pas eu la vie d’un nourrisson puis d’un enfant, mais qu’elle est née adulte. En effet, aussi bizarre que ça paraisse, les clones fabriqués par les dieux d’avant n’avaient pas d’enfance. Leur naissance à la vie se faisait à l’adolescence. Ne me demandez pas comment, je ne suis pas généticien, et les généticiens eux-mêmes n’y comprennent rien.
Toujours est-il que le clonage a été longtemps le seul mode de reproduction de nos premiers ancêtres — devrai-je dire de notre premier ancêtre, l’Adam, reproduit in vitro à des dizaines de milliers d’exemplaires pour les besoins des dieux ? Ils avaient besoin de main d’œuvre pour terraformer cette planète sauvage. Ils ont conçu un premier prototype, féminin. Lilith la Noire.
Ainsi seraient nées les humanités successives. Par clonage. Par la génétique de labo. S’il y a un sens caché dans le mythe universel du déluge et de Noé, ça pourrait bien être celui-ci.
La Cuisse du ciel
On peut aussi se demander si la traduction faite par les Grecs de textes beaucoup plus anciens ne repose pas sur une confusion. Ce ne serait pas leur première bourde… Alfred Weysen nous apprend que « les Égyptiens appelaient la Grande Ourse la constellation de la Cuisse. » Dans ce cas, la Grande Ourse pourrait être le lieu d’origine de Zeus. Au lieu de lire Jupiter de la Cuisse, les Grecs auraient compris la cuisse de Jupiter. Apollon est sorti de sa cuisse, c’est à dire qu’il est issu de la Grande Ourse comme son père Zeus Dieu. Ainsi il serait lui aussi Apollon de la Cuisse, et mériterait d’être nommé Apollon d’Alcor.
J’ai consacré de nombreux articles à cette origine présumée des dieux d’avant, nos « créateurs ». Ou pour mieux dire, nos concepteurs. Ils avaient fondé une civilisation mondiale très développée, puisant sa technologie avancée dans les labos et les usines d’Hyperborée, un vaisseau-mère de la taille de la planète Vénus, en vol stationnaire au-dessus du pôle nord. D’où son nom gréco-latin, hyper Borée, au-delà du vent du nord, ou encore : au-dessus du pôle nord.
Après le grand cataclysme, des pseudo-dieux rescapés de la civilisation planétaire fabriquent une nouvelle humanité de très petite taille : la nôtre. Main d’œuvre indispensable pour tout reconstruire, ces mini-êtres que nous sommes ont été éduqués par des géants, nos (soi-disant) créateurs. Sur ce point, toutes les traditions convergent… Mais personne n’ose en tirer les leçons pourtant claires. En la matière, le conformisme intellectuel, l’idéologie dominante et la zone de confort font un barrage infranchissable derrière lequel la vérité est prisonnière.
Le fenouil
Cependant les dieux d’avant ne sont pas nos pères pour rien : c’est fou comme ils nous ressemblent. Tous leurs défauts sont les nôtres. La rivalité de Zeus et de son neveu ne se limite pas à Mékoné, le partage méconnu. Prométhée fait aux humains un cadeau royal : le feu qu’il vole à son puissant oncle. Mais de quel feu s’agit-il ? « Prométhée déroba le feu et le cacha dans une tige creuse de fenouil pour le donner aux hommes. » (source) De fenouil, vraiment ? Pourquoi cette précision curieuse ? S’il fallait cacher le feu, la tige creuse offrirait un bien petit espace. Comment y faire tenir ne serait-ce qu’une seule braise ?
Il existe un usage italien du mot fenouil, finocchio, qui signifie homosexuel. Y verra-t-on une allusion à l’homosexualité de Prométhée ? Invraisemblable ! Celle d’Apollon est plus plausible. Si on le surnomme Loxias , l’Oblique, ça n’est pas pour l’ambiguïté de ses oracles, comme on le lit parfois. Si c’était le cas, on l’aurait surnommé l’Obscur, comme Héraclite. Si on le dit oblique, il pourrait être déviant sexuel. Regardez-le, ce poète à la beauté efféminée. Il porte la lyre, il déclame des poèmes et des chants lyriques très éloignés du hard rock.
Ce feu dérobé à Zeus, serait-ce une arme, comme le foudre, comme Mjöllnir de Thor, comme Excalibur d’Arthur ou Durandal de Roland, comme le vajra, comme l’épée hurlante de Lug ou l’arme magique de Cuchulainn ? Les dieux d’avant possédaient un arsenal effarant par la puissance et la variété. Mais comme les couronnes magiques d’Osiris, toutes ces armes pouvaient tuer ou guérir, blesser ou éveiller, selon le bon vouloir de leurs divins proprios.
Le feu sacré
Ce feu sacré que Prométhée donne aux hommes ne servira pas à cuire la soupe. Ou désigne-t-il une qualité intérieure ? Zeus est nommé le maître de la foudre, par la grâce de son foudre, arme divine. N’est-ce pas le feu de l’éveil que Prométhée lui dérobe ? La tige de fenouil qui cache le feu n’est-elle pas une arme qui crache le feu du ciel ? N’est-elle pas le foudre divin qui fait de l’homme un dieu ?
Dans une autre version du mythe, quand Prométhée pétrit l’argile pour créer l’homme, Athéna n’intervient-elle pas, saisie de pitié, pour donner une âme à cette pauvre créature, une ouverture vers l’éternité ? Ce feu de Zeus que Prométhée a volé pour nous, c’est le feu intérieur, le feu sacré qui allume son reflet en nous, le feu de l’éveil, le feu du ciel, la foudre, l’éclair salvateur que le Yi-King appelle Tchen, l’éveilleur, le tonnerre. Sans lui, nous serions des animaux, comme les néandertaliens. Cette ligne directe avec notre dieu intérieur fait de nous des êtres lumineux, cosmiques et tout-puissants.
Sapiens sapiens = on est payé pour le savoir. Mais le sait-on ? Non. Nous avons tout oublié de notre filiation divine ; pourtant, la graine existe. N’empêche que les scientifiques ont vu grand. Notre espèce n’est pas celle de « l’homme qui sait qu’il sait » mais plutôt de « l’homme qui ignore ce qu’il est »…
En réalité nous ne savons rien car la vérité est au fond de l’abîme.
Faut-il que notre vraie nature, celle des surhommes qui nous ont fait, reste encore ignorée ?