Les Matriarches

 

Au commencement tu étais ô Déesse. Tu régnais sur le ciel et ses soleils, ses spirales et ses terres. Tu portes en toi tous les vivants, bêtes et plantes, les géants comme les invisibles. Leur foule immense chante tes louanges. Tu nous donnas plus que la vie, une part de ton âme, une part de ton art, tout est venu de toi sur qui nous avons grandi. Quand notre corps retourne à la terre, c’est dans tes bras qu’il repose. Et notre esprit reste au ciel près de toi.

 

Notre Mère

Le culte de la Déesse-Mère fut longtemps la seule religion connue. Ce culte se pratique encore chez la plupart des peuples premiers. Il a pris sous la forme du respect envers ce qui vit, paix avec les éléments, empathie avec le cosmos. Cette très antique religion est issue d’une longue période pratiquement inconnue, et très peu étudiée tant le machisme est enraciné dans nos mentalités actuelles. C’est l’âge d’or de l’humanité, l’aurore du matriarcat. Il a duré six cent mille ans, couvrant toute la période de l’âge d’or, qu’on appelle aussi l’ère d’amour.

Les êtres humains ont reçu d’elle une grâce ultime: l’immortalité. Tandis que le corps disparaît, l’âme s’envole. Emportant sa mémoire avec elle, l’âme humaine rejoint la cime de l’astral, Gwenwed, le Plérôme. Ce lieu parfait où résident les êtres spirituels, ce lieu où les esprits incarnés ont une chance de se rendre après la mort du corps, ce lieu d’éternité sereine où vont les anges avec la Reine, où vont les âmes loin des peines, loin des peurs vaines, hors des chaînes humaines.

 

Voici ma prière

Première es-tu, Déesse Ana, je te salue et te loue pour tes dons, pour ta grâce et l’amour que tu donnes. Tu es bénie entre toutes les femmes, tu es première entre toutes les âmes, et tes enfants, nés de toi, sont bénis. Descendue du ciel où tu demeures, tu entras dans Terra pour la vivifier. Aussi les peuples t’ont nommée Gaïa

Grande Ana, Mère Ama, très sainte reine de Terra, Gaïa qui nous aime autant que nous l’aimons, Ama qui nous protège et qui guide nos pas, Ana l’Unique, l’Ultime et la Première, qui règne au fond du ciel comme au cœur de la Terre, c’est à toi qu’appartiennent le Règne, la Puissance et la Gloire dans les siècles des siècles et l’envolée des millénaires, aime-nous comme nous t’aimons, chéris le peuple immense de tes enfants, protège-le pour longtemps, et quand mon heure viendra, ouvre-moi tes bras, accueille mon esprit dans ton cœur pour qu’à jamais il y demeure.

 

 

Et demain?

À présent je t’aime et demain, seras-tu près de moi? Voudras-tu soutenir avec moi le poids des ans, qu’est-il pour toi qui vécu si longtemps, tu as perdu tant d’époux, tant d’enfants, est-il en l’infini un seul être aussi ancien que toi, toujours vierge, toujours neuve, toujours prête au plaisir des printemps.

Ô mon aimée, toi la Serpente, toi la Vouivre véloce en tes mille torrents, notre dame des Sources et du Vent, Notre Dame de l’accueil et du repos, accueille-moi sur ta couche, aime-moi et à travers moi aime le peuple de Terra, les vivants et les morts, le dedans du dehors, le faible au cœur du fort, les plus petits d’abord.

Tu m’as créé bourgeon, tu m’as fait germe, tu m’as voulu promesse d’avenir, désir de croissance infinie, regard ému sur la force et la vie, puits d’intention, flux d’énergie, comment pourrais-je te rendre un quart de tes bienfaits, sinon en donnant mon cœur, mon âme et l’énergie que tu m’as prêtée pour chanter sans fin ta louange de gloire. Qu’il en soit ainsi jusqu’au bout.

 

Une Mère en trois personnes

Ana, Ama et Gaïa, ainsi a-t-on nommé les trois premières Déesses, nos mères éternelles, à l’aube du monde, en des temps incertains où l’espace se fermait sur lui-même, où le temps naviguait en spirale et sans fin revenait sur ses pas. Vous êtes nos Mères premières, nos épouses chéries, nos sœurs et nos filles. Vous êtes la grandeur et l’honneur de la race reptilienne, vous êtes le périgée comme vous êtes l’apogée, le terme comme le début, l’aube comme le couchant. Avec vous trois commence l’âge d’or, avec sa fin commence le déclin.

L’âge d’or est comme le bonheur : on ne le reconnaît que quand il est passé.

Lao Surlam

 

Voici le saint ouvrage des Grandes Déesses de l’origine, toutes les trois Reptiliennes. On peut dire aussi que ces trois déesses n’en font qu’une seule. Ainsi Ana est peu citée dans la littérature sacrée de l’Asie, qui l’adore plus volontiers sous le nom d’Ama. Gaïa désigne, non une personne différente des deux autres déesses, mais un aspect de celle-ci, qui est l’Unique et qui le restera. Gaïa est la grande déesse incarnée dans Terra.

 

 

Vierges Noires

Pour la Gnose des premiers siècles de notre ère, la Déesse s’appelle Sophia, la Sagesse. Les manuscrits gnostiques de Nag Hammadi expliquent que Sophia s’est incarnée dans l’énergie de notre planète. Ainsi Terra l’inanimée devient Gaïa la Serpente, la Vouivre, l’énergie tellurique qui sanctifie toutes les églises romanes, toutes les cathédrales gothiques, tous les édifices religieux élevés en Europe entre 1100 et 1400. Une brève période où la construction sacrée a brillé. Les chefs d’œuvre d’architecture sacrée qu’elle a produit sont admirables par leur esthétique, et plus impressionnante encore est l’énergie qu’ils distribuent aux fidèles.

Gaïa possède ainsi l’Esprit, la Sagesse de Sophia, cette figure féminine de la trinité que les Hébreux ont eu le mauvais goût de changer, une fois de plus, en un principe mâle. L’Esprit Saint boucle ainsi une trinité tristement homoparentale et mâle jusque dans la progéniture. Alors que la trinité celte honorait la Force du Père, la Sagesse de la Mère, et l’Amour de l’Enfant.

 

Des reliques d’avant

Les représentations de la Vierge Noire ne montrent pas Marie et l’enfant Jésus comme on pourrait le croire, mais une vierge mère beaucoup plus ancienne, Isis la Noire. Il s’agit de la Grande Déesse Gaïa Sophia portant un humain au visage adulte, le plus souvent debout sur les genoux de la déesse. Cet Adam mammifère, le premier humain, représente l’humanité toute entière. Si Gaïa est noire, il s’agit de la couleur de sa peau. Les premières Déesses sont noires de peau, ainsi que les premières générations de dieux.

Ce sont des reliques de la vieille religion des druides. Quand la religion de Jésus a pris de l’importance avec la colonisation romaine, ces reliques ont été enterrées pour ne pas être détruites par les moines. C’est pourquoi la plupart de ces vierges noires ont été trouvées dans les champs par un brave agriculteur qui labourait.

 

Matriarches de l’âge d’or

Ana, reptilienne, née sans mâle, déesse mère de Terra, reine d’Ur en Alcor, vierge païenne, mère de toute sainteté, régna trois cent mille ans.
Ama, reptilienne, née sans mâle, fille d’Ana, déesse mère de Terra, régna deux cent mille ans.
Gaïa, reptilienne, fille d’Ama, déesse mère de Terra, régna cent mille ans. La Bible l’appelle Lilith.
Ainsi s’achève l’âge d’or qui dura six cent mille ans.
Fin de l’ère d’amour, fin du matriarcat fondateur.

 

 

Les Trinités

La première Trinité se composait de trois déesses, Ana, Ama et Gaïa. La deuxième Trinité se compose de trois autres déesses, ou peut-être des mêmes? Les six Déesses trinitaires ne sont que des avatars de la Déesse Mère. Des moments différents de la vie interminable de cette unique principe féminin. Les trois personnes de la sainte trinité n’en font qu’une seule, ainsi que nous l’ont rappelé les anciens Hébreux, héritiers du Dragon, feu du ciel et sel de la terre. Sur ce coup-là, ils ont vu juste.

Hélas, trois fois hélas, les Hébreux ont commis la même faute que les Celtes. Ces derniers ont remplacé la Déesse Triple par une petite famille où le Père est le Corps Physique, la Mère est l’Esprit Immatériel, et le Fils est le Cœur Sacré. Cette vision manifeste une certaine cohérence: la trinité céleste se mire dans la trinité terrestre composée de deux parents mâle et femelle, et de leur enfant. Ou de leurs enfants.

Un autre signe me touche davantage: le statut enviable de la femme dans la civilisation celtique. La femme celte était privilégiée par rapport à la femme germanique ou méditerranéenne. Nous savons, par des témoignages historiques et des codes de lois, que la Gauloise, la Bretonne et l’Irlandaise ont joué parfois un rôle très important dans la société celtique. (source)

Jean Markale, dans un de ses plus beaux livres, La Femme Celte, nous dresse un surprenant portrait de cette égérie, une puissante maîtresse-femme au combat, aussi bien qu’une initiatrice, la maîtresse et ses amants. Un lien naturel relie cet ouvrage avec l’étude magistrale de Denis de Rougemont, L’amour et l’occident. On ne peut s’empêcher d’y voir une grande modernité, qui se relie clairement à un culte bien plus ancien, le premier de tous, celui de la grande déesse.

Voici un aperçu de ce livre essentiel que tout un chacun se doit d’avoir lu. Loin de vous rassasier, le résumé qui suit vise à vous ouvrir l’appétit.

 

La Femme Celte

de Jean Markale

Si les Celtes, comme les autres Indo-Européens, vivaient dans un système patriarcal, l’étude approfondie des mythes d’origine celtique révèle à la fois des survivances anciennes (peut-être d’une société antérieure), à tendances gynécocratiques – mais aussi une conception idéale fort surprenante de la Femme. Pour Markale, il s’agit de retrouver le vrai visage de la Femme, tel que l’ont vu les Celtes.

Ainsi surgissent de l’ombre Dahud, « la bonne sorcière », Rhiannon, « la Grande Reine », Guenièvre et bien d’autres, toutes détentrices de la Souveraineté. Ainsi se dévoile Blodeuwedd, la « Née des Fleurs » qui, comme la mystérieuse Lilith, représente la révolte de la Femme face à « l’oppression des mâles » – et qui est donc l’ancêtre mythique des fondatrices de mouvements de libération féminine.

Mais l’homme celte, après avoir soumis la femme à son autorité, recherchait sans cesse l’image de celle-ci au temps où elle était la toute-puissante protectrice, la toute-puissante initiatrice: c’est le sens de la mystérieuse « Quête du Graal« , dépouillée de sa coloration médiévale.

Quant au rôle de la Femme dans l’amour, il apparaît avec des données toutes nouvelles dans l’exploration du mythe de Tristan et Yseult confronté avec ses archétypes irlandais. Écrit pour redéfinir la vraie personnalité de la Femme afin de repenser l’équilibre du couple, ce livre intégre les mythes dans les préoccupations contemporaines, afin que les données du passé éclairent les problèmes actuels.

 

 

Trinités comparées

La trinité de Jésus est plus étrange. Père, Fils et Saint Esprit. La Père a conçu le Fils sans l’aide de l’Esprit Saint. Le Fils étant arrivé après le Père, cette Trinité  n’était d’abord que dualité. Pourquoi trois mâles? Pourquoi les disciples de Jésus ont-ils ignoré la Déesse? Pourquoi ont-ils piétiné la tradition pure et sans tache héritée de leur Grande Mère?

Cette faute est-elle un défaut? La masculinisation vient probablement des mœurs misogynes de l’époque hébraïque. Mais l’essentiel a été transmis: le Père seul n’aurait pu créer Jésus, qui représente toute l’humanité, fille du Père et de l’Esprit, c’est à dire, selon la Gnose, de Sophia la grande déesse, Sophia la sagesse.

Du coup la trinité celtique est la plus proche de la connaissance gnostique. Car on y trouve bien le Père Archonte, la Mère Sophia et le résultat de leur union, nous autres, les Fils. Finalement, mieux vaut mille fois la trinité de la Vieille Religion des Druides à celle de la nouvelle religion, ce christianisme qui n’en est plus un. Car tous les christianismes précédents visaient à l’éveil de leurs fidèles, tandis que le néo-christianisme de Jésus veille à l’endormissement des siens.

 

Pépites du Jésuisme

Même si ses torts sont innombrables, la religion de Jésus n’a pas tout perdu de l’enseignement des origines. Cette religion, je me refuse à l’appeler christianisme car elle bafoue toutes les valeurs sacrées des premiers christianismes qui ont existé longtemps avant l’invention de Jésus. Le christianisme est la religion originelle que nous ont transmis les dieux d’avant. Il repose sur le culte des Trois Déesses en Une Seule Personne sacrée, divinité par excellence, mère par nature, non seulement d’un homme, mais de toute l’humanité passée, présente et à venir.

La religion de Jésus devrait s’appeler Jésuisme, ou Néo-Christianisme. On éviterait ainsi toute ambiguïté, et cette religion nouvelle ne pourrait se parer des plumes du paon. Malgré toutes ses tares qu’il cultive à l’envi, le Jésuisme a permis que certaines valeurs sacrées se glissent dans son credo.

Toutes les religions ont raison dans ce qu’elles affirment, et tort dans ce qu’elles nient.

Lao Surlam

 

D’abord la Sainte Trinité. Elle n’est pas celle des Trois Mâles, elle n’est pas celle de la petite famille, elle est l’éternelle trinité des Trois Déesses, trois sœurs jumelles qui veillent sur leur création depuis la nuit des temps.

Ensuite l’Immaculée Conception. Elle ne désigne pas Marie, mère imaginaire d’un christ inventé. Un mécanisme comme l’immaculée conception n’existe pas chez les mammifères. Mais la grande déesse est reptilienne. Elle peut se reproduire sans le secours d’un mâle. Elle l’a fait des milliards de fois, elle est toujours immaculée.

La pseudo Marie ne l’a fait qu’une seule fois. Dans l’hypothèse probable où Marie aurait eu d’autres enfants, l’archange Gabriel ne frappe qu’une fois. Les frères et sœurs de Jésus ne seraient pas nés d’une vierge puisque Marie n’était plus immaculée quand elle les a conçus. Son titre habituel, la Vierge Marie, est donc usurpé.

 

 

Le pardon de la Déesse

Par la grâce de ces pépites préservées, la Déesse a pardonné aux Jésuistes. Parce qu’ils n’ont pas sur les mains le sang du sauveur, la Déesse a pardonné aux Juifs. Mais les humains, l’ont-ils fait? L’innocence des Juifs est-elle admise? Leur faute imaginaire leur vaut encore tant d’humiliations, tant de souffrances dans le corps et dans le cœur. Quand la Déesse pardonne, c’est péché de continuer. Les Hébreux ont souffert mille morts, le martyr des Juifs dure encore. Nul être, quelle que soit ses croyances, ne mérité une éternelle opprobre. Terra devra se montrer digne de l’étoile Alcor et de la planète Ur, la généreuse, la bienveillante. Terra devra pardonner à tous les peuples pour que la Vierge Ana puisse sortir de sa dormance reptilienne.

L’Enfant qui pardonne à l’imitation de sa Mère du Ciel, c’est le peuple humain unanime qui efface la faute et bannit le sexisme et le racisme. La Vierge Noire permet aux humains d’adorer ces deux exclus : les Noirs victimes du racisme et les Femmes victimes du sexisme. Deux injustices criantes qui n’ont que trop duré. Elles méritent de s’achever dans un élan d’amour issu de l’Enfant Dieu. Et l’enfant de la Vierge Noire, le fils de la Déesse, c’est le peuple humain tout entier, debout sur les genoux de la Grande Ourse.

La véritable Trinité divine est celle que j’ai nommée, la trinité double qui n’en fait peut-être qu’une seule. Deux fois trois Déesses primordiales se sont succédées pour fait lever la pâte humaine. Elles ont façonné la terre à partir d’une argile molle, elles ont allumé le feu dans les entrailles du globe pour que la force y soit, elles ont irrigué de mille rus et d’un milliard de ruisseaux les profondeurs du globe, afin que l’énergie y circule et nous comble, nourriture plus nécessaire à la vie que le pain ou l’eau pure. Nous sommes une gerbe de lumière à la jonction de trois énergies sacrées, celle de la Terre, celle de l’Eau et celle de l’Air qui porte le Feu du Ciel.

 

Matriarches de l’âge d’argent

Hathor, humanoïde, déesse mère de Terra, fille de Gaïa, née sans mâle, régna trente mille ans.
Isis, humanoïde, déesse mère de Terra, fille d’Hathor, née sans mâle, régna vingt mille ans.
Héra, humanoïde, déesse mère de Terra, fille d’Isis, née sans mâle, régna dix mille ans.
Ainsi s’achève l’âge d’argent qui dura 60 mille ans.
Fin de l’ère d’effort, fin du matriarcat protecteur.

 

 

L’avenir de l’homme est la femme. Elle est la couleur de son âme. Elle est sa rumeur et son bruit. Et sans elle, il n’est qu’un blasphème.
Louis Aragon