J’appartiens au pays du coq gaulois et j’en suis fier : les deux pieds sur mon tas de fumier, je lance aux nues mon cocorico. J’appartiens à une république dont les citoyens raffolent des autres familles royales. J’appartiens à une nation laïque : la Révolution de 1789 a foutu les idoles par terre et remplacé le culte de Zeusdu grec theos, zeus ou dieu. par celui de la Raison. Fatale connerie.
À l’étranger, les Français n’aiment pas ce qui n’est pas français. Et chez eux, ils n’aiment pas ce qui est français.
Le trio divin
Robespierre a fait bien des erreurs. Mais son culte de la Raison décroche le pompon. Cette foutue raison cartésienne, issue de Platon et glorifiée par un défoncé qui perdait la sienne… Elle nous en aura causé, des déconvenues. Son culte a foutu la merde plus encore que celui du dieu unique en trois personnes, auquel nul ne comprend rien. Si ce dieu est unique, comment serait-il triple ? Tout est tordu dans ce néo-christianisme qui suit la devise secrète des Français : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Comme toute entreprise soucieuse de gagner une vaste clientèle, les nouvelles religions doivent composer avec les croyances antérieures. La multiplicité des dieux antiques s’est réduite à une dizaine, puis à trois. Pourquoi ce plancher ? Bien avant l’invention de la trinité chrétienne, c’était déjà une évidence, les dieux viennent toujours par trois.
Il fallait donc que la nouvelle religion trouve une astuce pour que les adeptes de l’ancienne y trouvent leur compte. Astuce faiblarde et peu crédible, mais tant que ça marche…
Les religions existent depuis que le premier hypocrite a rencontré le premier imbécile.
Quelle évidence ?
Haut perchés dans leur paradis, les grands patrons ne se dérangeaient pas. Pour le flicage des humains, ils envoyaient des sous-fifres. Et les engins volants des inspecteurs divins étaient triplaces : un sous-dieu qui pilote et deux adjoints. J’en fait la description dans l’article Trois émissaires divins.
Comment l’ai-je deviné ? Je me suis demandé pourquoi de nombreux temples mayas étaient surmontés de sculptures représentant trois géants assis. Et la lumière m’a visité.
Quand les dieux d’avant sont rentrés chez eux, dans la Grande Ourse, les Mayas inconsolables ont sculpté les effigies de trois dieux au sommet de leurs pyramides. À l’endroit même où les dieux posaient leur astronef. Ainsi les populations ont pu continuer à les adorer. Sur la pyramide maya ci-dessous, les effigies divines sont bien effacées.
Sans doute ont-elles été martelées par les prophètes d’une nouvelle religion. À l’instar du grand sphinx de Gizeh, dont le nez a été brisé parce trop épaté. Les nouvelles populations avaient le teint plus clair que celui des pharaons nubiens… Éternelle suffisance. Racisme, racialisme, les civilisations passent, la connerie demeure.
Il n’y a que deux choses qui soient infinies, l’univers et la bêtise humaine. Mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue.
La loi d’amour
S’immerger dans l’étude d’un culte ancien, dans les mœurs d’une civilisation archaïque ou dans la pensée d’un sage pré-chrétien apporte toujours une grande joie. Qu’on y croie ou pas, la sagesse nous inonde et la clarté est là. Quand on gratte le vernis d’une philosophie ou d’une religion moderne, on n’y trouve que consternation, étroitesse et imbécillité. Ce qui n’empêche pas les cons de répéter que jamais l’humanité n’avait atteint de tels sommets. La précieuse langue des oisons permet de l’écrire autrement. L’humanité navet a teint les sommets… d’ânerie et de superficialité sans doute.
Comment l’aimer cette humanité démissionnaire, désenchantée, démotivée, démoralisée, déboutée, dégoutée, désespérée, déshumanisée et décidément dégueulasse ? Oui, comment ? Si vous avez la réponse ne m’écrivez pas. Faites-le savoir sur TicToc le site en toc. Vous toucherez un lectorat plus large et des gens plus atteints.
Je regarde cette fourmilière et je me demande si les hommes sont encore capables d’amour.
Francès Farmer (1913-1982) est une actrice américaine de la grande époque hollywoodienne. Sa vie tragique a fait l’objet d’un film, Francès, sorti en 1982. Trop clairvoyante, elle a été internée en hôpital psy puis lobotomisée. J’ai intérêt à faire gaffe, la clairvoyance et la lucidité attirent toujours le pic à fouailler les cerveaux.
Le point d’assemblage (PA)
Francès aimait trop l’amour, sur ce point je lui ressemble. Reste à souhaiter que la ressemblance s’arrête là. Pratiquer l’amour inconditionnel, envoyer de l’amour à la planète, guérir par effusion d’amour… Ce que j’écris est de nature à déclencher les foudres de la police mentale.
À force d’accomplir des exploits insensés, je peux me retrouver dans un délire sans queue ni tête. En juin dernier, le 8, je n’avais plus aucun contrôle sur mon point d’assemblage.
Pour comprendre la suite, lisez ou relisez L’usage du point d’assemblage (PA) et Déplacer son point d’assemblage (DPA). La connaissance de ces notions fondamentales pourraient permettre de guérir un grand nombre d’aliénés.
Contrôler son PA est une chose délicate. On ne peut y parvenir par la volonté, seulement par l’intention. Les deux n’ont rien à voir. C’est le hasard de l’intention inconsciente qui me permet d’atteindre un objectif impossible, de guérir une maladie incurable ou d’apporter du réconfort. Mais l’usage de la volonté consciente ne m’a jamais permis de déloger mon PA de sa cuvette habituelle.
Les cuvettes du PA
Ce qui m’est arrivé vient sans doute de la cuvette en question. Les humains d’aujourd’hui ont le PA coincé dans une sorte de cuvette énergétique qui s’est creusée dans leur luminosité — un autre nom pour notre aura lumineuse. Dans cette fichue culture globale, tout le monde a son PA strictement au même endroit. À quelques centimètres derrière l’omoplate droite se loge le PA universel dans sa cuvette monoplace.
Le PA est plus ou moins enfoncé dans la cuvette. Ceux qui ont la cuvette la plus profonde, aux parois les plus abruptes, sont condamnés au tonal à vie. Je les appelle les cuvettes en flûte à champagne, ou plus court, les cuvettes flûtes (CF). Les familiers du nagual, les habitués de l’exceptionnel, ont les cuvettes les plus plates : en forme de coupe à champagne, ou cuvettes coupes (CC). Ceux qui ont un bon équilibre entre les deux sont les cuvettes verre à vin ou CV. Habitués du tonal, ils sont aussi doués pour le nagual.
Attention ! Les cuvettes de PA sont beaucoup plus petites que les verres sur l’image. Le PA n’est qu’un point, sa cuvette a la taille d’un dé à coudre.
J’ai tant aplati ma cuvette qu’elle a disparu. Le tonal a fini par me rejeter complètement. Je suis maintenant une non-cuvette ou NC.
Conséquence : mon PA n’étant plus fixe, je peux accomplir des prouesses, à l’instar des anciens voyants du nagualisme.
Contrepartie : mon PA est volage. Instable. Itinérant. Dérapant. Fuyant. Insaisissable. Glissant. Libre. Et moi aussi…
Prenez quelqu’un qui ne tient pas de score, qui ne cherche pas à être plus riche, qui n’a pas peur de perdre, ni le moindre intérêt même dans sa propre image : il est libre.
Mimétisme
Parallèlement, j’ai trop épousé le monde intérieur de tant de gens aimés que j’aide à se libérer, j’en suis devenu mimétique. Malgré moi je deviens tel ou telle, je me crois l’une, je me prends pour l’autre, je ne sais foutre plus qui je suis. Avec le PA libre, ce mimétisme s’est accentué gravement. L’incertitude sur mon moi se mue en inquiétude. Je regarde un film, je deviens chaque personnage à tour de rôle et ça se met à changer si vite que j’en ai la nausée.
Ce que j’éprouve doivent le ressentir souvent les acteurs débutants que la nécessité condamne à enchaîner les petits rôles, ce qu’on appelle des perruques. À force de changer sans cesse de caractère et d’apparence, ces comédiens ne savent plus qui ils sont, qui ils aiment, ce qu’ils détestent, où s’arrête leur vie et où commencent leurs rôles. Je souffre du même mal. C’est le syndrome du perruquier.
Cinéphile boulimique, il m’arrive de m’immerger dans plusieurs films à la fois. Un brin de celui-ci, un chouïa de celui-là, beaucoup d’un troisième. Quand le moral est bien bas, il m’arrive de visionner cinq films en 24 heures. Je mélange le tout, ça devient nullissime et ça ne me remonte pas. Les films comiques me font pleurer. Ils me rendent aussi bêtes que leurs intrigues bidons. Les films prétentieux me font grincer des dents. Ils me font détester plus encore la vanité, la prétention, l’inanité, la vacuité, la nullité qu’ils affichent.
Mes préférés sont les films d’ambiance. Ils se ressemblent tous. Je n’ai aucun scrupule à les mélanger. Mon syndrome du perruquier devient pénible. Alors je vais contempler au jardin. La nature n’est jamais ridicule. Soudain le jardin fait sa mue. Suis-je ailleurs ? Suis-je ici ? Mon professeur d’amour, cher ami de toujours, me jouerais-tu des tours ? Dans ma tête un remake au parfum de navet.
Haine, mesquinerie, rapacité, faiblesse, la comédie est inhumaine. Décollons l’astronef.
…Car la vie est un bien perdu quand on n’a pas vécu comme on l’aurait voulu.
Métaphysicien
Quand Aristote a rédigé son ouvrage encyclopédique, il ne savait pas comment nommer un nouveau chapitre de la philosophie. Comme c’était le chapitre qui suivait la physique, il l’a nommée métaphysique. Ce qui veut dire « après la physique »… tout simplement !
Merci Aristote, c’est tout moi. Je parcours l’au-delà de la physique sans arme ni bagage. Je me vois tel un point dans l’astral infini.
Là haut tout est amour. Ce sentiment n’est pas une invention des hommes. Il est omniprésent jusqu’au fin fion des Septante Sept Multivers. Lui seul transcende les dimensions temporelles et spatiales.
Astral is love.
Serais-je amoureux de l’amour ? En parfait métaphysicien, je me détaille avec intérêt. Tout ce que j’observe en moi, je le vérifie, je l’étalonne et je le range dans ma cave à concepts.
S’il pue du fion, il ira tout au fond. S’il exsude la joie d’être, je le conte ici, dans ces pages, joliment mis en mots et en images.
Passager du temps, je sors par tous les temps. Mûrir au temps qui passe. Rire à l’espace qui tend. Quittant l’espace, passeur de temps, passant d’âmes, viveur de mondes, rôdeur dimensionnel, maraudeur d’étoiles, je deviens musicien métaphysique et fluidique mécanicien.
Je suis de même non-matière que les spectres. Un fantôme, une ombre invisible, un courant d’air, un souffle infime sur la main d’un dieu géant mort depuis des éons. Passeur passant, je ne fais que passer.
Comme une comète flamboyante, j’ai parcouru les nuits infinies, les espaces interstellaires de l’imagination, de la volupté et de la peur.
L’autre côté du mouroir
Métaphysique ? Où veux-tu que je la mette ? Dans ma poche avec mon mouchoir par dessus. Je ne sais qui nous sommes. Tous. J’ignore pourquoi nous sommes sur terre. Et ce que nous venons y faire. Ni où nous allons. Alors je suis comme cette petite fille triste avec les yeux qui lui mangent le visage. La vie d’ici l’effraie. L’avide y scie les frais.
Si l’on peut sortir de ce labyrinthe, ce sera par le haut. Par la seule force de l’amour. Si l’on peut perdre notre âme, se dépouiller de la seule assurance sur la mort, c’est en n’aimant pas. En refusant d’aimer quiconque, et d’abord soi-même.
Voyageur du néant, je témoigne qu’il y a un monde parfait de l’autre côté, derrière les murs de notre prison. Nous la tenons pour un royaume, elle est mouroir.
La vie et la mort, c’est pareil. Quand on dit « après la vie » ça signifie « après la mort ».
À deux mains.
J’appartiens au pays du coq gaulois et j’en suis fier : les deux pieds sur mon tas de fumier, je lance aux nues mon cocorico.