Cet article est dédié à mon défunt benefactor en exposant la stratégie qu’il utilisait pour capter au plus vite l’attention de son interlocuteur et surtout, pour s’en faire comprendre sans ambiguïté. Il s’agit de créer un lien de contact, et pour ce faire, on doit parvenir à situer son niveau réel. Et à cet exercice, il était devenu un expert.
Maintenant qu’il est vert et la tête à l’envers, je sais les effets qu’il m’a fait. Je mesure son influence intense. Il a vécu en guerrier impeccable, en nagual implacable, tour à tour enchanteur, enjôleur, capteur de haute magie, dompteur d’alliés en lui, je l’ai vu Juan Matus, je l’ai vu Genaro, il a mis dans ma vie le meilleur de la sienne, épanouissante et pleine, qui illustre admirablement les enseignements de Castaneda, l’ici ou l’au-delà. Ses apports au guerrier en peine sur le chemin qui mène au centre de lui-même ont un impact extrême. Puissé-je avoir le même ! Me rendre aussi utile.
Il a laissé très peu de traces écrites, un seul livre en fait, ainsi que quelques textes puissants que je me réjouis de mettre à disposition de tous. Éditeur je fus, éditeur je reste, mais sur le web. Et c’est gratuit. Ce que je suis, ce que je vis, ce que j’écris dépend dans une large mesure des leçons prodiguées par mon benefactor au cours des années Rochefort.
Ma reconnaissance va d’abord au compagnon qu’il a été pour moi, m’ouvrant à deux battants le portail de l’astral. Inestimable cadeau que je m’efforce d’offrir à d’autres : ainsi se poursuit le chemin des passants du Clan du Loup. Tout cela, tant de moments heureux partagés tous les deux, les miracles accomplis par lui dont je puis témoigner, sont à jamais gravés dans mon cœur.
Compagnon de route, ami de toujours, complice de mes facéties, Il fut aussi un maître accompli, exigeant. Sévère jusqu’à l’implacable. Cent fois sur le métier remettant son ouvrage, il a fait de ses jours un voyage au long cours, purgeant les engrammes de nombreux apprentis. Combien sont-ils encore, de par le vaste monde, à garder cette image terrifiante et grandiose du mage aux trois alliés ? Quels héritiers secrets de sa magie sacrée rôdent encore sur les cimes de l’astral, ou dans la poussière des pistes ?
Trop tôt ravi à leur affection, à la gratitude que nous éprouvions sans toujours lui montrer, il est resté près de moi de longs mois après son décès. Douze ans plus tard, je peux toujours le voir avec délectation surgir au beau milieu de ma méditation.
Tout défunt qu’il soit, il peut faire bien davantage. Aussi ai-je appris à m’en protéger. Son souvenir est une bonne chose, mais sa présence astrale représente un danger réel. La manipulation des entités de l’autre monde est un exercice morbide et tout à fait déconseillé. Invoquer les entités est une pratique absurde qui peut ouvrir la porte à d’intenses déconvenues. Laissez les morts enterrer les morts, a dit Jésus.Evangile de Matthieu
Jeune encore, j’ai vu de mes yeux les zombies en Haïti. J’ai côtoyé des prodiges autour du monde, les recherchant, les traquant avec entêtement. Cet autre monde -là n’est pas recommandable. L’ami Flornoy y est allé, qu’il repose en paix. Et qui me laisse la mienne.
Que ceci ne me fasse pas oublier les recettes de vie et d’éveil qu’il a su prodiguer et dont je me ferai l’écho aussi longtemps que je pourrai.
L’entretien qui suit est extrait d’une longue conversation que j’ai enregistrée dans le domaine de Rochefort en mai 1993.
Jean-Claude Flornoy Pour un premier contact, il est capital de situer le niveau de ton interlocuteur. Le tarot est un bon outil pour ça. Tu peux lui faire le tirage en croix ou bien il tire une seule carte. Avec le tirage en croix, les infos sont plus riches. Tu connais son passé, son futur et plusieurs aspects de son présent. Une seule carte te donnera l’arcane où il se trouve. S’il tire le Pendu, bon, tu comprends qu’il en est là. Alors tu te replonges dans cette énergie et tu lui parles en Pendu. J’appelle ça se mettre sur son paillasson. Peu de gens se donnent cette peine, du coup ça cafouille. Chacun parle à son niveau, et comme il y a peu de chance que les deux soient pareils, la communication ne s’établit pas.
Xavier Séguin La scientologie utilise un outil qui me sert encore. C’est le triangle de l’ARC. Affinité, Réalité, Communication. L’affinité consiste à être ouvert, à créer par son attitude un contact sympa. Pour que ça commence le mieux possible. La réalité, c’est la sienne, celle de ton interlocuteur. Ça consiste à se mettre sur son paillasson, comme tu dis. Et si les deux premières conditions sont réunies, la communication fonctionne.
JCF C’est vrai, tu as traîné dans pas mal de sectes. Tu cherchais quoi exactement ?
XS Je voulais faire un bouquin sur les nouvelles sectes. J’ai choisi d’y aller voir moi-même. L’infiltration… l’immersion. J’en ai visité plusieurs, j’ai passé plusieurs mois dans chaque, et quand j’ai eu un paquets de notes, j’ai vu un bouquin à la FNAC, Les nouvelles sectes, par Alain Woodrow. Il était critique religieux au journal Le Monde, un journaliste compétent et reconnu. Je me suis dégonflé, je n’ai jamais écrit ce bouquin. Je ne m’en sentais pas d’arriver après ce monsieur.
JCF Tu as gardé ces notes ? J’aimerais y jeter un œil.
XS Bonne question. Je crois que non. J’ai déménagé pas mal de fois depuis les années 80. On peut revenir à ton paillasson ? Peux-tu me dire comment tu fais pour retourner au Pendu quand tu n’y es plus ?
JCF Il faut se souvenir de ce qu’on faisait à cette époque. Ça te replonge direct dans l’énergie du Pendu.
XS À condition de savoir exactement à quel moment j’ai fait mon Pendu. Pour toi c’est facile : tu te souviens au jour près de quand a commencé telle ou telle arcane, et quand tu en es sorti.
JCF Xavier, si tu veux aider des personnes à traverser l’arcane XIII, ton premier boulot est la remémoration. Tu dois te souvenir qu’en telle année, tu étais l’Ermite. Ou la Roue de Fortune. Indispensable ! Sinon c’est du grand n’importe quoi.
XS Tu as raison. Je vais faire ce boulot…
JCF Fais-le en priorité.
Je l’ai fait. Aujourd’hui je n’ai plus besoin de réfléchir, je peux replonger tout de suite dans l’énergie de telle ou telle arcane. J’ai acquis la capacité de voyager en astral sur ma ligne de vie, et même sur toute la ligne de temps. Ça m’aide énormément. C’est ça qui m’a permis d’avoir une telle précision pour récapituler les différents épisodes de ma vie. Tout le monde n’a pas la chance de JCF. Sa vie s’est articulée sur les arcanes du tarot, dans l’ordre, de façon systématique et réglée, sans arcane sautée, sans retour en arrière.
Le guerrier qui voyage sur toute sa ligne de temps est un passe-muraille qui nous montre le chemin à suivre.
Cette régularité lui a permis de percer le mystère des arcanes majeures. Ça lui est arrivé lors d’une nuit d’insomnie, peu de temps après son éveil par la foudre, au domaine de Rochefort sur Mayenne en 1990. Il avait étalé les 22 arcanes majeures sur la table, et tout d’un coup, il a vu les épisodes de sa vie. C’est son chemin de vie qui s’étalait devant lui. Il a compris que nous sommes le personnage-titre de chaque arcane.
Le tarot nous parle de nous, de qui nous sommes, d’où nous venons, où nous allons. C’est la meilleure manière d’entrer dans le vif du sujet. La personne s’exprime tout de suite, et un dialogue fécond peut s’engager.
Il y avait souvent beaucoup de monde à Rochefort dans les années 90. Tous ces gens venaient pour rencontrer Flornoy. Il faisait souvent des réunions au moulin. Il y avait une grande pièce capable d’accueillir une trentaine de personnes. Il étalait les tarots sur la table, et il expliquait le chemin de l’énergie, les 22 étapes de la conquête de soi-même.
Comme tout le monde ne pouvait pas voir les cartes, il a eu l’idée de faire des agrandissements peints sur toile. On s’y est tous collé, d’abord sur le tarot Conver. Ça nous a pris tout un été. On était quatre à travailler sous la direction du maître cartier qui en a fait la plus de la moitié. C’est lui qui traçait les contours. Nous ne faisions que colorier. C’est lui aussi qui faisait les mélanges afin de restituer l’exacte tonalité qu’il avait décryptée dans les tarots d’origine, consultés à la Bibliothèque Nationale.
Avec ces gardes cartes, il a fait des expos, et il s’en est servi pour ses conférences. Quand il expliquait l’une après l’autre les arcanes, il parcourait les yeux de son auditoire. S’il surprenait un regard éteint parmi tous les yeux brillants, il se disait : « Celui-là n’est pas encore arrivé à cette arcane. Ça devient de la science-fiction, ça ne l’intéresse plus. » Ainsi, tout en conférant, il apprenait l’état intérieur de tel au tel. C’est une autre façon de se servir du tarot pour savoir à qui on a affaire, et quel son niveau réel.
Ce ne sont pas toujours les yeux qui t’indiquent que quelqu’un a décroché. C’est l’attitude. Le geste. Quelque chose que la personne exprime. Le corps a son langage qui ne sait pas mentir. Sauf chez les comédiens. Mais dès qu’un comédien ment sur lui-même, il joue mal, on le sent. Flornoy sentait ça direct, sans avoir à mater les yeux. Ce sont des choses qui ne s’expliquent pas. Tous les conférenciers, tous les profs y sont habitués.
Un ami est venu me voir, je ne l’ai pas reconnu. Il était venu aux Rencontres d’Erquy, des réunions informelles que j’ai organisées il y a quelques années. Je le connaissais bien. Avait-il tant changé ? Pourquoi ne l’ai-je pas reconnu sur le champ ? Oui, il avait mûri, l’adolescent timide avait laissé place à l’adulte assumé. Son énergie n’était plus la même. Son parfum subtil avait changé. Son aura faiblarde était devenue puissante et rayonnante. Tous ces signes impalpables traçaient le portrait d’un parfait inconnu. Il avait l’air si content de me voir ! Je me suis débarrassé de lui comme d’un gêneur. Je regrette aujourd’hui.
Si tu me lis, François, pardonne-moi. Et manifeste-toi. Sais-tu à quel point tu comptes pour moi ? Je serais heureux de te revoir. Quand tu voudras.
Je n’ai pas prêté attention aux traits de ton visage. Tu n’avais pas changé tant que ça. Mais tu dégageais une telle assurance, une puissance tranquille qui ne te ressemblait pas. Tu étais devenu tout à fait sensationnel…
L’essentiel n’est pas ce qui saute aux yeux. Ce qui compte vraiment ne se voit pas. Il y faut le regard intérieur, celui du troisième œil. Ou celui du cœur.
« -Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.
-L’essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.
-C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
-C’est le temps que j’ai perdu pour ma rose…fit le petit prince, afin de se souvenir.” (source)Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince
Voie royale de l'éveil, ce stage est une initiation qui ouvre la porte de l'être…
"L’Égypte pharaonique est une civilisation africaine, élaborée en Afrique par des Africains"
Vous connaissez les sept chakras qui palpitent sur le corps d'énergie. Et les autres ?
Qui a creusé ces galeries et ces villes souterraines, et pourquoi tout ce travail ?
"J'en ai haussé des femmes ! J'en ai osé des flammes !" (Cahiers Ficelle, inédit)
En 1312, l'empereur du Mali regagne l'Amérique, le continent de ses lointains ancêtres.