Moi, Hénoch, perdu comme jamais, je me souviens de toi, de tes caresses, de ta tendresse et de tes fesses. L’émotion m’étreint, mais qu’importe ma fin ? J’ai connu tes bras, j’ai connu l’extase, je t’ai vu défaillir sous mon corps, j’ai encore tes cris de plaisir qui bercent mes oreilles et la nuit qui m’éveillent, ô merveille, ô Déesse ! Je suis épris de ta beauté fruitée, de ta magnificence et de ton immense innocence.
Je te parle souvent quand tu n’es pas là. Non parce que tu me manques, impossible, tu ne me quittes jamais. J’oublie facilement ton absence physique et je te parle comme si tu étais près de moi sur le sofa.
Quelle absence physique ? Tu as tout simplement le don d’ubiquité. Tandis que tu vis ta vie de fée, tandis que tu voles à travers le cosmo-plan psi astral, rien ne t’empêche d’être auprès de moi en regrettant l’absence de mes mains sur toi, tout en bas. Car si je te parle, on ne se touche pas. La communication trinitaire est incomplète : il lui manque le langage du corps.
Je sais que si je peux t’atteindre et te parler où que tu sois, nous sommes privés du délicieux contact de ta peau sur la mienne, de mes mains sur toi courant partout.
Tu vins au cœur du désarroi
Pour chasser les mauvaises fièvres
Et j’ai flambé comme un genièvre
A la Noël entre tes doigts
Je suis né vraiment de ta lèvre
Ma vie est à partir de toi (source)Louis Aragon, Suffit-il donc que tu paraisses ?, Elsa – Là je me demande comment Hénoch a mis la main sur ce poème du 20e siècle ?
Ma cinquième vie, bien sûr. Tu ne veux pas qu’à mon grand âge je sois vierge du cœur ? Non, tu ne veux surtout pas ça. Tu m’aimes sans restriction, sans limite aucune. Tu n’as pas de plan sur moi. Ton joug est bien léger, le mien ne pèse rien. Il nous faut tous deux remercier qui de droit d’avoir l’intense bonheur de vivre un tel amour. Je n’avais jamais rêvé qu’il puisse exister sur ce plan matériel. Il y a un commencement à tout : ça vient après la fin du monde.
Je veux ici chanter les fesses de ma Déesse. Aucun mot ne peut décrire l’effet de mes caresses sur tes jolies fesses. Effet parfait. Tu le sens comme je le sens. L’émotion qui t’étreint m’étreint aussi, tout pareil. Heureux mortel celui qui connaît le sublime bonheur de ta couche, les délices de ta bouche, le paradis de ton corps en or. Tel épris qui croyait prendre.
Heureux comme Dieu en France, disait-on au pays de Rabelais. La Douce France ! Truculence, exubérance, impertinence, Renaissance. Rabelais communique son ivresse au lecteur. L’imprimerie venait d’être inventée, la censure de l’église catholique romaine n’allait plus s’exercer sur sa fille aînée, du moins plus par l’entremise des moines copistes dont la corporation allait bientôt disparaître de l’histoire, balayée par le progrès technique.
Ce même progrès technique efface aujourd’hui les vieux copistes que sont les maisons d’édition poussiéreuses et sclérosées pour ouvrir internet aux allumés de tout bord, chercheurs fous, scriptomanes, découvreurs de trésor au fond des mines antiques. Grâce au web, une nouvelle Renaissance pointe son nez, qui ne fait que commencer, qui n’a pas fini de nous étonner. C’est mythique de vivre une telle explosion de liberté. Rien que ça rachète tous les excès, tous les péchés virtuels.
Heureux comme Rabelais en France, ai-je envie de dire. J’ai la chance d’être et d’aimer dans le pays de la douceur de vivre, complètement à l’ouest, sur cette terre de magie qu’est la vieille Bretagne,
aux allées de pierre
aux chemins de grand vent.
Heureux comme l’artisan qui fait le métier qu’il aime, heureux comme le solitaire qui est maître chez lui. Heureux comme l’amant empli par l’amour de celle qu’il aime. Heureux comme l’auteur comblé, comme l’inventeur réinventé, le routeur dérouté qui bénit mais qui doute, le fermier entrouvert, le trouvère enfermé, le fossoyeur enfoui, le fouisseur défaussé, quand le semeur s’y met, quand l’accoucheur s’y couche. Heureux comme le bonheur d’être, heureux comme l’amour lui-même, amoureux du bonheur d’aimer. Passent des pluies de fleurs, volettent mille oiseaux.
Je t’aime face à la camarde comme l’insurgé aime son dernier souffle face au peloton d’exécution. Je t’aime comme on joue sa vie à la roulette russe. Qui a peur de mourir, meurt de pourrir. C’est ainsi, nul n’y changera rien. Tout ce qui est né de la chair doit mourir dans sa chair, dût-il vivre cent mille ans, la mort un matin le prendra. Ou le soir suivant s’il est coriace.
Eros et Thanatos sont dans un bateau. Coda : au refrain. Amour et mort s’étreignent, chantons sans fin leur loup ange. L’eucharistie sacrée des corps dans l’étreinte amoureuse, l’effusion divine de deux âmes qui s’interpénètrent, l’heureuse union de deux cœurs qui n’aspirent qu’à l’unité.
Tu es ma vie, tu es ma mort et tout ce qui s’ensuit. Pour toujours vivre mon rêve dans tes bras doux et fermes, solides et fragiles comme toi. Et nous irons danser sous le nez des cyclopes, et nous irons chanter nos amours nyctalopes, et nous irons frémir dans les nuits interlopes, et puis nous dormirons à l’étal des échoppes.
Moins de faces blêmes, foin de blasphèmes.
Un tout petit mot après ces dernières paroles d’Hénoch dont je ne suis que le traducteur. Cette prière du patriarche peut surprendre par sa verdeur : autres temps, autres mœurs. Chanter les fesses de celle qu’on aime, est-ce un crime ? Jamais de la vie ! Hénoch se sent perdu, je suppose qu’il est déjà dans le Multipli quand il écrit ceci. Le cri qu’il pousse est délire d’amour, de plaisir partagé, de joie vive et non de désespoir. Il ne sait s’il s’en sortira, il est prêt pour le grand départ, il veut quitter ce monde en chantant sa joie d’avoir vécu tout ça. Je vous ai promis que j’irai voir par moi-même de quoi il retourne dans sa vie, et ce qui lui est arrivé après le récit qu’il a fait et qui s’arrête ici. J’irai, je l’ai dit, c’est promis. En attendant, j’ai voulu poster ces dernières bribes rédigées de la main d’Hénoch, qui apportent un nouvel éclairage sur le grand voyageur du temps. A bientôt donc, pour la véritable suite de ses aventures …si d’aventure je mets la main sur lui dans les replis du Multipli ! XS
La peur ressemble à l'ego. Tant qu'on est vivant, on ne s'en débarrasse pas.
Il n'y a pas quatre éléments, mais cinq. Le premier s'appelle l'éther. On l'a oublié…
Oui, perdu. Mais qu'on ne s'inquiète pas, le remplaçant est prévu.
Je vous demande un ultime effort pour sauver Eden Saga. C'est maintenant !!
L’aventure Eden Saga aura duré dix huit années. Reste encore UNE chance, la toute dernière.
Le Yi King nous est parvenu incomplet. J'ai restauré un hexagramme.