La silhouette barbue de Merlin est celle du druide le plus célèbre de l’histoire… ou de la légende. L’enchanteur n’était pas plus druide qu’il ne fut évêque, il n’appartient pas au Moyen-Âge mais à une époque beaucoup plus ancienne. Qu’importe l’histoire et ses pièges ? Marchons sur les pas magiques du faiseur de miracles et conteur de merveilles.
Les aventures de Merlin font partie du cycle romanesque de la Table Ronde qui le situe au 6e siècle EC.Ere Commune On a beau le savoir, on ne peut s’empêcher de voir dans ce haut moyen-âge de la chevalerie, la résurgence d’un passé beaucoup plus lointain, celui de l’âge de bronze, celui du Seigneur des Anneaux. Le même idéal de chevalerie forme entre elles un pont temporel. C’est pourquoi l’Heroic Fantasy, qui décrit le mode de vie de l’âge de bronze, ressemble tant aux 5e, 6e, et 7e siècles de notre ère. Mêmes armures, mêmes valeurs, même technologie, mêmes rêves et mêmes cauchemars.
Tolkien, à son insu sans doute, nous narre des évènements historiques. Son Gandalf, sorcier gris puis blanc, pourrait bien être le sorcier qui guida les Tuatha de l’âge de bronze, le fameux peuple de Dana, la Grande Déesse. De même, les Orques seraient les hominidés qui ont disparu à la même époque. L’histoire est cyclique, elle bégaie souvent ; la tonalité de l’âge de bronze ressuscite sept millénaires plus tard, dans notre haut moyen âge. Tolkien a puisé aux sources akashiques pour nous restituer la version originale.
Gandalf et Merlin ont vraiment trop de points communs. Tout les réunit, si bien qu’à la longue, on a de plus en plus de mal à faire la différence. Notre passionnant moyen-âge, incompréhensible et fragile, est rempli de portes temporelles par où circulent des visiteurs du temps. La forêt de Brocéliande en est un parfait symbole, qui mêle dans ses vallons les ruines médiévales et les tombeaux mégalithiques.
Après un démarrage en demie teinte, Merlin et la Table Ronde reprennent des couleurs au 19e siècle… Mais tout a-t-il commencé dans le haut Moyen-Age du 6e siècle EC… ou plusieurs millénaires auparavant, avec un druide nommé Ram ? Ce qui est certain, c’est que la figure emblématique du sage guérisseur ressurgit au Moyen Age. L’esprit de Merlin, toujours présent, s’incarne alors avec force dans le monde magique et dangereux des légendes.
La chevalerie et les faits d’armes quittent le domaine profane pour les ordres de moines soldats, comme les Templiers. Et le printemps des cathédrales renoue avec une science encore plus ancienne, l’art de la construction sacrée des Prédiluviens et des Tuatha, qui remonte à l’âge d’argent, voire aux temps d’avant le déluge. On ne se méfiera jamais assez des décalages temporels : ils suffisent parfois à propager des contre-vérités affligeantes. Quand ils ne signent pas l’invention pure et simple d’une époque qui n’a jamais eu lieu !
Obélix, tenez. Il a dû prendre un mauvais coup de menhir sur le cigare, ce sympathique gaulois : sa profession de tailleur de menhirs est une énorme erreur historique. Les Gaulois ne sont pas ceux qui ont dressé ces pierres ; la civilisation mégalithique est bien antérieure à l’arrivée des Celtes (ou Gaulois) en Europe occidentale : 3000 ans (au moins !) les séparent ! Peut-être bien davantage. Mais 3000 ans, déjà, ça veut dire que les Gaulois sont plus proches de nous que des mégalithiques.
Les Celtes n’ont d’ailleurs jamais revendiqué les menhirs, les dolmens ou les cromlechs, même s’ils les tenaient pour sacrés. Hélas, la bourde qui s’étale dans les albums d’Astérix a amené tous les jeunes – et les moins jeunes – à croire que les Gaulois ont dressé les mégalithes. Que nenni ! Ce sont les Tuatha et leurs semblables, des Hyperboréens, des dieux astronautes. Les Gaulois respectaient leurs prêtres-guérisseurs, les Druides, qui incarnaient la sagesse, symbolisée par l’or de leur serpe, et la lumière, symbolisée par le blanc de leur robe.
Qui est vraiment l’insaisissable Merlin ? « Druide et enchanteur des 5e-6e siècles, selon la légende, il serait né d’un FætogC’est un Homme Fée en normand et d’une jeune Druidesse. Certains le situent à l’époque des druides de l’Antiquité celtique. Ce que l’on sait, c’est que les noms de Merdhin et Myrddin furent utilisés successivement pour décrire un seul et même personnage. Le nom de Merlin sera adopté plus tard, associé à des qualificatifs divers, le Magicien, l’Enchanteur, l’Homme des bois.
De nombreux personnages ont porté son nom, et malgré tout, « On ne sait pas si Merlin a vraiment existé, les sources manuscrites de l’époque ayant disparu. Du 13e au 15e siècle, la plupart des ouvrages qui parlent de Merlin évoquent aussi Arthur et les chevaliers de la Table ronde. Mais des récits mettant en scène Merlin remontent à bien plus longtemps. On trouve trace d’un Merlinus Ambroisius, de descendance royale. » (source)Wikipédia Son origine est même bien antérieure à Rome.
« Fils d’une sorcière, ou d’une fée, son origine reste obscure. D’antiques légendes lient son existence au cycle de l’Atlantide, d’où serait native sa mère Charis, fille du Roi Avallach d’Atlantide, alors que son père, le Breton Taliesin, serait le fils d’Elphin, roi de Caer Dyvi. Ces divergences d’origine viennent du fait qu’aucune histoire réelle n’a encore été découverte, et, de ce fait, toutes les versions restent possible. » (source)Wikipédia
La porte est grande ouverte. Tous les rêves sont admis.
Selon la légende, Merlin vivait soit en Angleterre, dans une petite tour sur une grande colline à Wells, soit en Bretagne Armoricaine, dans une demeure souterraine de la forêt de Brocéliande au pied du hêtre de Ponthus. « Son rôle dans la Légende arthurienne est d’aider à l’accomplissement du destin du royaume de Bretagne, regroupant l’actuelle Angleterre, le Pays de Galles et l’Armorique. Grâce à une sagesse légendaire, il devient l’ami et le conseiller du roi Uther Pendragon.
À la mort d’Uther, il organise le défi de l’épée Excalibur qui permet à Arthur, fils illégitime d’Uther, de succéder à son père. Puis il incite Arthur à instituer la Table Ronde pour lancer les chevaliers sur la fameuse quête du Graal. À la fin de sa vie, et malgré toutes ses connaissances, Merlin ne pourra rien contre la destinée du royaume de Bretagne et la fin tragique du roi Arthur. A l’origine, la légende de Merlin ne fait pas partie du cycle arthurien. Il existait bien avant Arthur. » (source)Wikipédia
Multiple et mouvant, inépuisable source d’inspiration, Merlin n’a cessé d’évoluer au fil des époques, jusqu’à devenir le personnage protéïforme de la littérature populaire, « enchanteur, prophète, homme des bois, maître des animaux, sage, un magicien pur et proche de la nature, proche du dieu Pan de la mythologie grecque. Sur le plan symbolique, Merlin représente la bonté et le rêve, la nature dans sa puissance originelle. » En lui, tout nous captive, « car il est la représentation d’un archétype éternel. »
Merlin incarne le druide, figure emblématique de la Vieille religion. « Le personnage sera en quelque sorte christianisé par la suite pour pouvoir figurer parmi les premiers évèques, mais il illustre surtout l’archétype du druide : proximité avec la nature, pouvoirs magiques, connaissance surnaturelle, sagesse, longue vie, rôle de guide et de conseiller des puissants. Dans un monde chrétien alors en plein essor, il représentait ce qui restait de la tradition ancienne : le monde druidique moribond. » (source)Wikipédia
Au soir de sa longue vie, « Merlin tomba éperdument amoureux de la fée Viviane, à qui il confia le secret pour se lier un homme à jamais. La fée Viviane entreprit donc de réaliser cette magie, traçant les « neuf cercles » autour de Merlin endormi. La magie étant puissante, Merlin fut enfermé pour l’éternité dans sa geôle, au grand regret de la fée Viviane qui ne croyait pas que la chose fût possible. » La légende veut qu’il repose encore au fond du lac du château de Comper, la demeure de Viviane.
Mais on trouve sa sépulture en plusieurs endroits, tant le vieux barde est encore populaire. « Ainsi, dans la forêt de Paimpont, souvent identifiée comme étant également la forêt de Brocéliande, il y a une stèle sur laquelle il est écrit « Ici a été enfermé Merlin l’enchanteur par la fée Viviane ». (source)Wikipédia
Non loin de là, toujours en Brocéliande, on vénère aussi un mégalithe baptisé le Tombeau de Merlin, tant il est vrai que rien n’est fixe dans la légende foisonnante du célèbre druide enchanteur.
Cette grosse pierre sculptée pose une foule de questions auxquelles je vais tenter de répondre.
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