Dans notre culture occidentale, le temple des temples est sans doute le Temple de Jérusalem – source ouverte et secrète du judaïsme et du christianisme, il est également honoré par l’Islam à travers la pierre noire d’Abraham. Il n’en subsiste aujourd’hui que le Mur des Lamentations.

 

 

Partout dans le monde, et quelle que soit la religion, les temples sont bâtis sur les ruines d’un temple précédent. Car les lieux puissants ont toujours été honorés. Seul un moine moderne – ignorant – peut construire ailleurs.

Dans la ville sainte de Jérusalem, le grand roi Salomon a construit un Temple pour son dieu Yahvé, dit la légende, en usant de la magie noire à l’aide d’une bande de petits diables. La magie n’est jamais loin de Salomon.

La tradition explique que le temple a été construit à l’aide de gros blocs – comparables à diverses constructions cyclopéennes à travers le monde – blocs qu’on peut encore voir dans le Mur des Lamentations. 

Ici comme ailleurs, la question est : comment ont-ils soulevé ces blocs, dont le poids défie la puissance des grues modernes? Si on refuse d’admettre que le lointain passé était techno et développé, il ne reste qu’une seule explication: la magie. On dit aussi que ce temple exceptionnel fut édifié sous la direction du grand Hiram, l’architecte si cher aux Francs-Maçons. Cela pourrait bien faire du sens, car dans le nom collectif d’Hiram, je ne peux m’empêcher de voir l’expression « ceux de Ram » le peuple de Rama, qui – on s’en souvient – a longuement régné dans ces contrées à l’ère précédente.

Dans cette perspective, une étude maçonnique des textes d’Hérodote et autres incunables décrivant le Temple de Salomon ne serait pas inutile… Tout au moins si les Frères de la Côtecelle d’Adam, voyons acceptent – une fois n’est pas coutume – de sortir de leur fichu symbolisme aussi fécond qu’un désert salé.

Maçonnique ou non, diabolique ou non, toujours est-il que le premier temple de Jérusalem, celui que fit bâtir Salomon, était équipé de nombreux paratonnerres, si l’on en croit Hérodote, qui lui même faisait confiance à la tradition locale. 

Ces paratonnerres étaient d’un usage bien différents des nôtres. Sur la Maison de Vie que Gilgamesh, le premier roi des hommes, fit ériger en haut de la citadelle d’Urgup, il y a avait aussi plusieurs paratonnerres. Ils ne servaient pas à protéger le temple de la foudre ; au contraire, ils l’attiraient pour s’en servir. La foudre était la Vie, d’où le nom du temple saint, Maison de Vie. Jadis la foudre n’était pas redoutée mais convoitée au contraire. Faute d’avoir pressenti cette évidence, nul ne pouvait décrypter cette énigme. Par exemple, François Arago s’étonne que la foudre n’ait jamais détruit le Temple de Salomon :

« Le toit du Temple, construit à l’italienne et lambrissé en bois de cèdre recouvert d’une dorure épaisse, était garni d’un bout à l’autre de longues lames de fer ou d’acier pointues et dorées. 

Flavius Josèphe suppose que l’architecte destinait ces nombreuses pointes (au nombre de vingt-quatre) à empêcher les oiseaux de se placer sur le toit et d’y laisser tomber leur fiente. Les faces du monument étaient aussi recouvertes, dans leur étendue, de bois fortement doré. Enfin, sous le parvis du Temple, existaient des  citernes sous lesquelles l’eau se rendait par des tuyaux métalliques. » (source)François Arago, physicien français, 18e siècle

 

 

Franchement, tout cela évoque une ingénierie parfaite. L’extrême conductivité de l’or multiplie l’efficacité du piège à foudre. L’ingénieur physicien Arago ne peut manquer de le noter. Mais sa conclusion est étonnante : « Nous trouvons ici et les tiges des paratonnerres et une telle abondance de conducteurs que Lichtenberg avait raison d’assurer que la dixième partie des appareils de nos jours est loin d’offrir dans la construction une réunion de circonstances aussi satisfaisantes. Définitivement, le Temple de Jérusalem, resté intact pendant plus de mille ans, peut être cité comme la preuve la plus manifeste de l’efficacité des paratonnerres » (source)François Arago, textes

Si Arago avait pressenti l’intérêt de capter la foudre, il n’aurait pas énoncé l’absurdité attribuée à Flavius Josèphe, selon laquelle les paratonnerres avaient pour objet d’éloigner les oiseaux. Pour atteindre un tel objectif, vu la taille de l’édifice, ce n’est pas 24 paratonnerres qu’il aurait fallu mais 2400 ! Le physicien Arago nous décrit un temple supraconducteur, sans supposer une seule seconde que cette supraconductivité était voulue par Hiram. Nous entretenons depuis de nombreux siècles l’illusion flatteuse d’être en progrès constant, et donc de représenter nous-mêmes la pointe avancée de la science, de la technologie et de la comprénhension de l’univers.

 C’est tellement flatteur que tout le monde a gobé cette craque d’un seul gloub. Et aujourd’hui encore, on a du mal à s’en défaire… Si Arago avait pensé un seul instant que les anciens en savaient beaucoup plus long que lui-même, tout aurait pu changer. A chaque fois qu’un scientifique se croit l’auteur d’une découverte, quelle qu’elle soit, il pèche par orgueil, par naïveté et par ignorance. Révisons d’urgence notre vision grotesque de l’évolution héritée de Darwin, un type que bien peu d’entre nous inviteraient à leur table, vu sa dégaine et son odeur de formol. Blague à part, je préfère l’odeur de Darwin à la puanteur de ses idées.

Attention ! ce refus de l’évolution darwinienne ne fait pas de moi un créationiste biblique confit dans une imbécillité militante. Je crois que les humains ont décliné, et que leur savoir et leur puissance furent jadis beaucoup plus grands que les nôtres. Il appartient à chacun de restaurer sa grandeur en prenant modèle sur la sagesse atlante.

 

 

Mais non, plutôt que d’admettre cette évidence, les cancres et les mythos préfèrent se croire les plus malins, en oubliant qu’ils ne sont que ce qu’ils mangent. Au propre (!) comme au figuré. Evitons d’avaler tout rond ce qu’on nous donne. Refuser est le premier geste obligé. Ensuite, il faut agir. Aimer. Donner. Sourire. Que chacune et chacun, tous les jours, devienne une héroïne, un héros.

Etre guerrier ? Accomplir des prodiges face à d’épouvantables splendeurs, sans jamais se départir de son impassibilité.

Rien ne m’étonne aussi je puis m’émerveiller de tout.

 

Xavier Séguin

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