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Retour au Pays Yorouba

 

L’extraordinaire saga du peuple africain les a menés dans toute l’Europe et l’Asie, puis jusqu’en Amérique, longtemps avant les colons blancs, quand ce continent américain semi-désertique s’appelait encore Tarana.

 

Il y a cinq mille ans,On dit aussi 3000 AEC, avant l’ère commune – ou encore 5000 BP, Before Present une large troupe de Dieux a débarqué sur la côte africaine. Ils rentraient dans leur patrie d’Afrique avec un message de lumière. Noirs de peau, grands par la taille et la sagesse, ils venaient du continent frère, Tarana qu’on appelle aujourd’hui l’Amérique. Outre-atlantique, les Yoroubas avaient développé une civilisation brillante. Mais tout cela est oublié, nié, caché. Je veux ici rendre justice au peuple noir d’Afrique et à ses conquêtes en Europe et en Amérique, quand les petits blancs n’étaient encore que des sauvages à peine sortis de leurs cavernes et du frileux abri de la terre creuse. J’ai conté cet épisode inconnu dans une section intitulée Cent mille ans sous terre.

Les blancs d’aujourd’hui se sont cru race élue, ils ne sont que des colonialistes. Et les colonisés sont des sous-hommes. Les Chinois appellent leur pays la terre sous le ciel, ils se disent la plus ancienne civilisation. Et tous les étrangers sont des diables. Les peuples sauvages portent tous le même nom dans des langues différentes : ils s’appellent les êtres humains. Et tous les autres sont des animaux mutants.

Ces orgueils déplacés ne pourront jamais faire oublier cette double vérité : les premiers humains sont des femmes, Lucy et Toumaï ont vécu sur la terre d’Afrique. Les Africains noirs de peau représentent la première civilisation moderne qui est apparue sur cette planète à l’aurore de la cinquième humanité, la nôtre. L’histoire oubliée du peuple noir fait partie de mes sujets de prédilection. J’y ai consacré la section intitulée : Africa Saga. Reportez-vous au sommaire et dépliez-tout.

Tout ceci est trop oublié. Et puis ça va à contre-courant, ça bouscule les idées reçues. D’accord, mais est-ce ma faute ? Je vous raconte ce que j’ai vu, ce que je vois encore quand je mets le curseur de mon chronoscaphe sur 12.000 BP. Ne vous étonnez pas si ça vous étonne. L’oubli fait son œuvre de tri. Il efface ce qui choque, estompe ce qui déplaît, épargne ce qui flatte, au prix du mensonge.

Ainsi s’écrit l’histoire. L’Égypte transmet le flambeau atlante à la Grèce, qui le tend à Rome, qui le vole aussi aux Celtes et qui finira en apothéose avec les Templiers. L’ombre s’étend. Plus on s’approche du temps présent, plus les ténèbres gagnent du terrain.

Le siècle des Lumières est l’âge le plus sombre. Celui du racisme omniprésent, celui des négriers européens, arabes et noirs qui ressuscitent l’esclavage antique en repassant le film à l’envers. Des milliers d’Africains sont embarqués de force pour les plantations du nouveau monde. La plupart d’entre eux ignorent que ce n’est qu’un retour sur leurs terres d’avant le déluge…

 

 

L’Amérique est notre nouveau monde. Tandis que pour les Atlantes, le nouveau monde, c’était l’Europe. La roue tourne. L’histoire remet le couvert après des millénaires. Le peuple africain entassé dans les cales des négriers se souvenait-il que 6.500 ans plus tôt, des héros noirs avaient fait la route inverse pour civiliser l’Afrique ? Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera. Les voilà, ils reviennent vers la terre de leurs ancêtres auréolés de gloire, d’exploits exotiques, fleurant bon les terres lointaines, le rhum des Antilles et le piment du Mexique.

Au temps de Tarana, les Yoroubas s’étaient implantés dans toutes les terres qui pratiquent encore le vaudou : c’est leur religion qu’ils ont importée là-bas. Elle n’est pas arrivée avec les esclaves de la traite des noirs, elle était là depuis des milliers d’années. J’ai même l’impression que le vaudou, la macumba, l’umbanda, candomblé et les innombrables dérivés latino-américains sont antérieurs au culte d’Ife en Afrique. Comme si l’importation s’était faite dans l’autre sens, de l’Amérique vers l’Afrique. Pour y retrouver ses racines ? Ou pour grimper dans les branches de l’avenir ?

Nous sommes en 5000 AEC, les Yoroubas reviennent chez eux en Afrique, après un long séjour en Amérique où ils étaient honorés comme des dieux. Et dieux ils sont, ces guerriers atlantes à la peau noire. Ils appartiennent à l’élite planétaire d’avant le déluge.  En Atlantide, ils étaient nobles. En Afrique comme en Amérique, on les a pris pour des dieux. Ce sont eux qu’on retrouve dans le panthéon des seize dieux yoroubas. En fait, ils étaient plutôt seize clans que seize personnes. 

Après la disparition de leur île-continent, ils avaient développé une belle civilisation, celle des Chavins du Pérou et des Olmèques du Mexique. De retour en Afrique, ils vont développer sur cette côte de l’or une des plus florissantes colonies atlantes de ce côté de l’Atlantique, le pays Yorouba. Son influence civilisatrice va rayonner sur tout le continent, nouant des liens sacrés avec les Berbères du Maroc, les Touaregs du Sahara, les Dogons du Mali, les Peuls du Sénégal, les Masaïs du Soudan, les Nubiens de Haute-Egypte, les peuples de l’Omo en Ethiopie, et même les lointains Zoulous de Tanzaniec’est leur origine, ils sont descendus en Afrique du Sud à l’époque moderne ou les Bushmen du Kalahari.

« Entre 19.000 et 11.000 ans BP, les “Ibéromaurusiens », une population de chasseurs-cueilleurs arrivent brutalement sur les côtes marocaines et algériennes. On pense généralement que ces hommes modernes, techniquement et socialement plus avancés, étaient originaires de Libye ou d’Italie. Mais on retrouve à cette époque, les mêmes harponsd’après un préhistorien américain, Strauss en Espagne du sud et au Maroc. D’autres indices attestent par ailleurs que ces cultures étaient présentes de chaque côté du détroit de Gibraltar et pratiquaient toutes deux la pêche au large. » (source)Pathé Diagne, Tarana ou l’Amérique précolombienne, un continent africain, aux éditions L’Harmattan, Paris 2010

Tous ces peuples se souviennent encore de ce glorieux passé, comme en atteste nombre de coutumes et de légendes évoquant les dieux anciens venus d’Alcor, d’Orion, de Sirius ou des Pléiades. Et parmi eux, les Yoroubas.

 

 

« Le peuple Yorouba (Yorùbá dans l’orthographe local) est un groupe ethnique d’Afrique de l’Ouest. Les Yoroubas sont près de 40 millions en tout, localisés principalement au Nigeria où ils représentent près de 20 % de la population – soit à peu près 35 millions en 2012 – ce qui fait d’eux l’un des principaux groupes ethniques de l’Afrique sub-saharienne. La plupart d’entre eux parlent la langue yorouba. Si la majeure partie des Yoroubas vit dans l’ouest du Nigeria, on trouve aussi d’importantes communautés yoroubas indigènes en République du Bénin et au Togo. Il y a en outre des communautés yoroubas relativement importantes aux U.S.A et au Royaume Uni. » (source)wikipedia

Il y a cent ans, un chercheur allemand a suivi la piste de l’Afrique atlante. Leo Frobenius, explorateur et ethnologue allemand, spécialiste de la culture Yorouba, est l’auteur d’un livre incontournable et rare, « L’Atlantide, mythologie et culture », d’où sont tirées les citations qui suivent.

Au détour de chaque vie vient ce moment où l’on trouve son fil sacré. Pour Frobenius, ce fut la rencontre d’un « Noir de la côte occidentale de l’Afrique » qui lui dit : « Dans mon pays, tout homme est, d’ancienneté, une grosse pierre. » Soudain converti, Frobenius a saisi son fil sacré qui l’a guidé à travers l’ancienne culture yorouba. Il a collectionné des faits, des fêtes et des fées.  « Il ne m’a pas fallu moins de neuf à dix ans pour comprendre parfaitement cette phrase, » devait-il avouer.  (source)Leo Frobenius, Contes Kabyles

Chacun porte en lui, à son insu, la mémoire d’anciennes civilisations. De même, la pierre est un fragment de la mémoire du monde.

Carl Gustav Jung

 

Les patientes recherches de Frobenius ont amené ce chercheur visionnaire à l’une des plus grandes découvertes des temps modernes. Les Atlantes étaient noirs. Il y avait aussi des blancs, les deux ethnies vivaient en bonne intelligence mais les croisements inter-ethniques étaient proscrits sous peine de mort. Pendant des millénaires, ce tabou de la mixité ethnique est resté inviolable. Aujourd’hui encore, sans même s’en rendre compte, le blanc ne peut s’empêcher de se sentir supérieur au noir. C’est sa façon de faire payer au peuple noir la gloire d’avoir devancé tous les autres. Voilà pourquoi je me devais de restaurer la vérité sur cette partie de notre histoire.

 

 

Xavier Séguin

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