La réflexion et l’action

L’histoire de la pensée connaît deux approches plutôt irréconciliables, la réflexion et l’action. La philosophie n’est pas une science, malgré le dépit qu’elle en a. Les spécialistes de la question, philosophes patentés, n’ont souvent que le bouclier de leurs théories pour se défendre des attaques parfois sévères de leurs collègues. L’amour de la sagesse ne vaut pas la sagesse de l’amour…

L’essence contre l’existence

La réflexion est défendue par les tenants de l’essence, ce qui constitue l’être des choses, des animaux, des plantes et des gens. Ceux-ci considèrent l’homme en général. Ils cherchent à tout expliquer, privilégient la raison et bâtissent des systèmes.

L’action est l’affaire des partisans de l’existence, qui fait éclater tous les systèmes. (source)Soren Kierkegaard Ceux-là vont privilégier l’individu, tandis que les tenants de la réflexion sont plutôt du côté de la société dans son ensemble.

S’ils n’ont pas renoncé à la raison, ce qui reviendrait à devenir fou, disons qu’ils ont fait un pas de côté. Il y a encore de la raison, mais elle cohabite avec la folie. Les druides pratiquaient la folle pensée, les guerriers du Nagual ont la folie contrôlée.

Le nagualisme comme les autres religions primordiales n’oppose pas ces deux pôles, il les réconcilie dans une pratique quotidienne. Ainsi l’essence n’a pas de sens, de ce point de vue, si elle n’est pas intimement liée à l’existence. Comme Kierkegaard, les guerriers du nagual ne travaillent jamais l’une sans l’autre. De cette union dialectique, ils tirent leur force et une puissance hors du commun.

Mon pain quotidien

Je me situe nettement du côté de l’action. Ma règle est la folie ordinaire. Jung parle de la folie divine, pourquoi pas ? Va pour cette folie-là. Je ne crois pas du tout que l’homme soit un animal raisonnable. Je ne crois même pas qu’il soit un animal. Et comme Unamuno je suis persuadé que bien des animaux sont raisonnables, rationnels en tout cas.

La folie contrôlée est selon moi le meilleur moyen, sinon le seul, de parvenir à quelque chose qui ressemble à la vérité. Tout se passe comme si nous étions dans un univers multidimensionnel alors que nous ne sommes équipés que pour en percevoir trois ou quatre. Dans un multivers multidimensionnel, c’est plus qu’une tare, c’est un handicap insurmontable.

C’est pourquoi les astrophysiciens et autres chercheurs de la physique fondamentale rivalisent d’astuce pour imaginer des théories de plus en plus farfelues, l’univers en forme de selle de chevalou de merde de pigeon ? la nature et/ou l’existence de la matière noire, de la matière multicolore, de la matière subtile ou diaphane,voir plus loin de l’unification des quatre forces etc.

Les Quatre Forces

En l’état de nos connaissances, quatre forces ou interactions fondamentales régissent l’Univers : l’interaction électromagnétique, l’interaction faible, l’interaction nucléaire forte et l’interaction gravitationnelle.

Les dix taureaux

Dans ma pratique du reiki – que j’appelle reki d’Erquy – j’ai été amené à travailler sur cette matière subtile qui vient de nous et balise notre passage. Ces sont des filaments que je connais bien depuis l’adolescence, il y a un demi siècle. J’y vois une infinité de ramifications du gros tentacule subtil que nous avons tous, à deux centimètres en dessous du nombril. Il est visible en astral, et parce qu’il est aussi matériel que le corps subtil, il est visible par tout le monde, dans certaines conditions d’éclairage solaire et/ou artificiel.

Il nous sert à beaucoup de choses. Avant l’éveil, il travaille déjà, mais n’étant pas dirigé par la volonté du guerrier, il agit sous sa propre impulsion, et bien souvent contre nous-même. Après l’éveil, tu entres dans ta lumière. Un conte initiatique zen décrit très bien les différentes étapes intérieures de la vie humaine. Il décrit exactement le même cheminement que les 22 arcanes majeurs du tarot de Marseille. Ce conte s’appelle Dix Taureaux. Les 22 arcanes sont réduites à 10 actions, la quatrième décrit précisément la situation dans laquelle se trouve l’éveillé : À la quatrième, capture le Taureau. Catch Bull At Four. Cat Stevens en a fait une magnifique chanson – il n’a fait que ça avant de changer de nom et de voie. (écouter)

Entre dans ta lumière

Le Taureau capturé, le guerrier peut et doit entrer dans sa lumière. Voici comment j’ai vécu ce moment. Je marche sur un chemin qui n’est plus un chemin mais la marche. Droit devant s’élève une impressionnante colonne de flammes blanches, éblouissantes. Je marche vers la colonne de lumière vive, comme le lapin est attiré par l’hypnose serpentine. Impossible de dévier d’un pas, ni d’un pas ralentir la marche. Plus j’approche, plus je file. mes pieds ne touchent plus terre.

Et flash ! Je crève le mur d’éveil. Je suis entré dans ma lumière. C’est sur le désert de mon propre corps allongé que j’ai couru des heures, de plus en plus vite, vers le nombril du monde qui est le mien. Je suis re-né.

Filaments spirituels

Le tentacule ramifié, voilà où je me tenais, devant une sorte de pupitre avec des cadrans, des curseurs, des lumières qui clignotent, des écrans incompréhensibles. Je suis au commandes de mon tentacule, mais je n’ai aucune idée de la manière de le piloter. Longtemps après, j’ai compris qu’il n’y a rien à comprendre, rien à savoir faire, tout est donné dans l’instant quand tu es prêt.

Rien à calculer, rien à retenir par cœur, ce chemin-là ne mène nulle part. Tu tournes en rond dans le petit bocal de ton cerveau et du monde clos où tu pâtures entouré du bétail des dieux. Chacune de ces ramifications, chacun de ces filaments est un contact potentiel avec d’autres entités, humaines ou supérieures. Ce sont des fibres optiques. Mais aussi des câbles qui peuvent tracter. Tirer quelqu’un hors de son corps, par exemple. Ou vous accrocher solidement à une falaise, un surplomb, etc. Ou voler. Vous voulez essayer ?

Ces câbles sont matériels, je l’ai dit. Une matière aux atomes plus espacés encore que la matière visible. Mais matière tout de même. Je m’en sers pour rétablir un fonctionnement optimal du schéma énergétique. Je m’en sers aussi pour guérir. Pour galvaniser. Pour regonfler. Pour tonifier. Pour parfaire l’équilibre entre les deux côtés, le droit et le gauche, qui correspondent aux deux hémisphères du cerveau, mais inversés.

Le côté gauche du corps gouverne la magie, la créativité absolue, et en gros tous les pouvoirs psi. Il correspond peu ou prou à l’hémisphère droit  du cerveau. Le côté droit du corps correspond à l’hémisphère gauche, la raison pure, la logique formelle, les mathématiques, la physique fondamentale, la musique, l’architecture. Tout ce qui peut se mettre en équation. C’est le côté roi à notre époque tristement kali-yugique.

La matière diaphane

Bref je m’en sers pour de nombreuses tâches. Tous les soins que je donne, en présence comme à distance, passent par cette matière subtile ou diaphane, qui participe autant du subtil que du grossier, autant de l’esprit que de la matière. Les résultats sont là qui m’encouragent dans cette voie. Les réalisations des membres de l’atelier scalaire pratique témoignent de l’excellence de cette voie, et davantage encore du talent des participants. Je suis comblé par cette pratique innovante, qui ouvre je le sens des perspectives tout à fait réjouissantes. En ces temps glauquissimes de chez glauque, ça fait plaisir, juré.

La matière diaphane, c’est exactement ça. Un jour prochain on va nous dire : Mais oui, on connaît, c’est ce nouvel état de la matière, vous savez bien le plasma. C’est génial, ça sert à tout, ça vient de sortir. Faut vous y mettre, mon vieux. Vivez avec votre temps.

L’auteur évanescent

Ça justement j’ai du mal. Trop du mal. C’est dur ici. Et ça dure ! Vivre avec mon temps. Si seulement mon tempsMontand disait Simone pouvait vivre avec moi. Mon temps, vous le connaissez bien qui me lisez depuis toujours. J’écris dans une feuille de chou affichée dans le hall des Annales Akashiques. Personne ne la lit, ceux qui arrivent là n’en ont rien à foutre, ils ont leur propre quête, ils sont conscients d’eux-mêmes, ils ont vaincu la mort du corps.

C’est tout moi. Soit je suis fou, soit je suis un fantôme. Ou les deux ? Voyez mon ombre s’effacer. Diaphane comme la matière subtile. Lumineuse comme elle. Comme vous…

Ce n’est plus mon ombre.  Ce n’est déjà plus moi.

 

L’amnésie est une maladie dont le nom m’échappe.
Maurice Tillieux