Le caducée d’Hermès

 

Décrire le caducée revient à décrire le mécanisme de l’amour chez les ophidiens, disait Rémy de Gourmont.(1858-1915) Les ophidiens sont des serpents, qui sait comment ils s’aiment ? Les signes vieillissent mal. Le temps passe. Et plus personne ne sait ce qu’il voulait dire. Alors un ignorant hasarde une hypothèse. D’autres l’applaudissent. Un faux savant l’entérine. Et tout le monde tient la bêtise pour vraie sans jamais la remettre en question.

 

De telles gens il est beaucoup
Qui prendraient Vaugirardpersonnage oublié, l’amiral Pierre de Vaugirard a une grande rue de Paris qui porte son nom pour Rome
Et qui caquetant au plus dru
Parlent de tout et n’ont rien vu.

Jean de La Fontaine, Le singe et le dauphin

 

Du signe au symbole

La science toute puissante repose sur ces piliers d’ignorance. Du coup des signes jadis évidents ne le sont plus du tout. Comment les reconnaître sous l’habillage grotesque qu’ils ont subi, vrai déguisement de carnaval ? Le salutaire exercice du doute est le meilleur moyen d’asseoir la réalité sur des bases plus solides que les sables mouvants où nous l’avons trouvée.

Alors, et le signe du caducée? Les deux serpents qui font l’amour? Que peut donc signifier ce truc? Un tuyau: c’était le signe d’Hermès, grand magicien guérisseur, et messager des dieux. Je vais vous surprendre: le caducée est un mix des deux.

Le caducée? Bon sang, mais ça crève les yeux! Ah oui? Pas à tout le monde, alors. On en lit des conneries sur la question, et même dans les encyclopédies. Tenez : lien entre le ciel et la terre, protection contre les serpents, bâton magique, j’en passe et des pires. S’il y a du vrai, pour le voir apparaître, il faudra gratter longtemps l’ignorance crasse qui s’est lovée dessus.

 

Sept, quatorze et dix-huit chakras se débloquent: tandis que s’élève l’arbre des séphirots, le schéma énergétique se déploie entre les deux serpents.

 

Le symbole et l’image

Soyons pratiques: rien de tout ça ne tient la route. L’erreur est déjà ancienne. Des générations d’intellos ont confondu l’image et le symbole. Le symbole est une comparaison, l’image est une représentation. Tandis que l’image montre directement ce dont il est question, le symbole suggère. Il est un code convenu pour désigner quelque chose d’autre. Mais quand le code n’est plus convenu, quand les cultures ont trop changé, on est perdu. Ce dont il est question, ce que le symbole suggère, pas un seul intello n’en a la moindre idée.

Le manque d’idée n’a jamais arrêté un intello qui n’a pas d’idée, pas de sagesse. Alors l’intello vide a triché comme d’hab. Il s’est creusé les méninges. Là tous les délires sont permis. L’image restant muette, le signe ne montrant rien de connu, on l’appelle symbole. Un signe oublié qui ne représente plus rien et ne suggère que des âneries.

Du signe au symbole, on mesure la perte. Image ou mot, le signe représente la réalité. Le symbole ne témoigne que de notre ignorance.

Le symbole est ce qui reste quand on a tout oublié.

 

 

Le schéma énergétique

Du même coup, ils ont pris leur vessie pour une lanterne, les sots intellos. Ce n’est pas qu’une question de vocabulaire, c’est sur l’objet lui-même qu’il y a gourance. Le caducée symbolise que dalle, il représente. Il montre.
-Ah vraiment ? Et que représente-t-il, monsieur Je-sais-tout ?
-Le schéma énergétique, tout simplement. Voilà ce que représente le caducée. Je dirais même plus, le caducée est l’image du schéma énergétique quand il est boosté par une montée d’énergie telle que l’individu se sent des ailes et fusionne avec son créateur. Le caducée montre la montée de kundalini au cours de l’éveil.

 

Le caducée est surtout l’éveil, car le schéma énergétique n’est pas complet ici. Il faudrait y ajouter la croix de Vitruve, l’intersection de l’axe vertical du corps et de l’axe horizontal des bras dans la position de l’Homme de Vitruve par Léonard de Vinci.

Mais cette extension horizontale du schéma énergétique ne joue pas un rôle majeur dans le processus d’éveil.

La baguette verticale du caducée représente le canal central de l’énergie de la kundalini, nommé sushumna par les Hindous qui ont la mémoire de ces questions.

Les deux serpentsles dieux serpents ? figurent très exactement les deux canaux latéraux ida et pingala dans leur entrelacs de chakra en chakra. Il est vrai que ces connaissances sont presque tout à fait perdues en cette triste fin de kali yuga.

Heureusement des voyageurs du temps surgissent du néant pour rafraîchir les mémoires défaillantes. Ils sont ici mais ils viennent d’ailleurs et y retournent souvent.

Avec ma devise empruntée au Québec, Je me souviens, je balance de grands coups de pied dans l’arbre généalogique humain pour en faire tomber les pommes d’or.

 

Clio m’amuse

Toutes les pommes, je ne fais pas dans le détail. La pomme en or du jardin des Hespérides, mais aussi la pomme d’Adam, la pomme d’amour, et puis des pommes de pin, pommes de discorde ou pommes de douche, des pommes paumées toutes prêtes à tomber dans les pommes.

Je ne tombe pas que des pommes. Je tombe aussi la poussière des siècles. Je suis le tombeur de la crasse et des mensonges accumulés. Je décape, je ponce, je rabote, je rafraîchis. Et ça redevient visible au plus grand nombre, comme ça le fut jadis.

Voici Clio, muse de l’Histoire, avec ma coupe au rasoir bien dégagée autour des oreilles. Clio désapée resapée, jaunie rajeunie, toute nue sous sa tunique, qui se décide enfin à parler vrai. Oui, ça effraie. Tout frais comme Hugues Aufray. Dieu sait qu’il en offrait des chansons vraies à plein coffrets ! Qu’est-ce qu’on en ferait ?  Du fret ou des gaufrettes ?

 

 

Vous avez dit kundalini ?

Le caducée représente donc un schéma énergétique avec son canal central droit comme un i, passage de la kundalini qui monte direct jusqu’à l’éveil. De chaque côté il y a les canaux latéraux pour irriguer tout le corps et le cas échéant, servir de dérivation lorsque le canal central est bouché.

Il est vital que l’énergie subtile puisse se frayer un chemin jusqu’à la fontanelle. A défaut de cette connexion a minima, on peut en mourir. Dans tous les cas, on est sujet aux maladies à répétition. Santé fragile, équilibre défaillant, on se traîne lamentablement…

Plusieurs sources de déséquilibre peuvent se manifester sur un schéma énergétique. D’abord les blocages qui peuvent intervenir sur le canal central sushumna. Ce sont des chakras défaillants (complètement ou partiellement bloqués) qui ne diffusent plus l’énergie dans son ascension vers la fontanelle. Pour contourner ces blocages, l’énergie emprunte les canaux latéraux ida et pingala, qui permettent à l’énergie de franchir l’obstacle. Ils servent aussi à irriguer une plus grande largeur du corps.

Ainsi est assurée la survie de l’être, mais pas son éveil. Pour que l’éveil soit possible, il est impératif que le canal central soit totalement ouvert. Pas de blocage, évidemment, mais pas de dépôts non plus. Ces petites pelures qui parsèment les canaux freinent l’ascension de la kundalini.

Il faut aussi que les sinuosités latérales, ida et pingala, soient propres et nettes. Les sept chakras font tourner leur moulin, la fontanelle communique avec l’aura, alors peuvent s’éveiller les chakras secondaires et les chakras tertiaires.

 

Papillons d’ombre

Un vieux sage qui pratique à ma façon appelle ces scories des papillons. Il les retire soigneusement pour libérer le schéma énergétique. Je fais de même, en prenant soin de les brûler sur la flamme d’une bougie. Quand j’opère le reiki d’Erquy, j’allume une bougie et un bâton d’encens. Leur fonction purificatrice est connue, mais on se sert moins des indications que donnent la fumée ou la flamme. Dommage… Ces indications sont très précieuses et très fiables, comme je le montre à ceux d’entre vous qui viennent me voir pour un reiki.

Hermès est un dieu du panthéon grec réputé pour son savoir occulte. De son nom dérive la doctrine hermétique. Quoi de plus naturel que de chercher l’occultisme dans son caducée ? L’occulte signifie ce qui est caché. Hermétique ce qui est bien fermé. Dans le caducée, tout est apparent, grand ouvert –encore faut-il connaître le schéma énergétique pour faire le rapprochement.

 

L’arbre des Sephiroth

Dans la tradition ésotérique juive, on trouve l’arbre des sephiroth -ou arbre de vie– qui désigne aussi le schéma énergétique, mais à la façon alambiquée des rabbins. Moins limpide que le caducée…

Sephiroth ou sfirot est un mot hébreu signifiant compter, nombre, statistique. En l’occurrence il désigne ici certains chakras primaires, quelques secondaires et même une esquisse des chakras tertiaires.

On note cependant une différence majeure. La tradition hébraïque ne reconnaît que quatre ou cinq chakras, au lieu des sept de la tradition celto-indienne. Il faut examiner l’image de plus près pour trouver l’équivalence des deux schémas.

Le chakra de base s’appelle Royaume. Le chakra sexuel est Fondation. Les chakras secondaires Splendeur et Victoire se rejoignent par une ligne horizontale. Au croisement de cette ligne avec le canal central, on aurait le chakra du ventre. Le chakra du cœur s’appelle ici Beauté. Celui de la gorge serait au croisement du lien entre Force et Pitié avec le canal central. Ensuite le chakra du 3e œil est la Porte, et la Fontanelle, la Couronne.

Je ne me risquerai pas plus loin, cet arbre-là sort de mon sujet. Je me cantonne à ce que je pratique chaque jour, le nettoyage et la stimulation énergétique du caducée, qui est le schéma énergétique subtil d’un être humain sur le seuil de l’éveil.

 

Stage

Si vous êtes dans ce cas, si vous vous sentez prêt à la traversée des grandes eaux comme dit le Yi King, si vous savez que ce nettoyage est pour vous, je pourrai vous recevoir chez moi à Erquy — dans le respect de la législation sanitaire et des traditions les plus sacrées. On y vient comme on est, on repart modifié. Il y a toutes les chances que la vôtre ait tourné.

Il y a la règle, il y a la vie. Le stage dure deux jours pleins, plus un soir d’arrivée et un matin de départ. On arrive le mardi soir et on repart le vendredi matin. De Mars à Vénus. Ce rythme est impératif. Veuillez me contacter pour complément d’info.

 

 

Nous sommes tous des visiteurs de ce temps, de ce lieu. Nous ne faisons que les traverser. Notre but ici est d’observer, d’apprendre, de grandir, d’aimer… Après quoi nous rentrons à la maison.
Sagesse aborigène