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Le Grand Déluge

Le Déluge biblique est un sujet de débat au sein de la communauté scientifique. Si tous les géologues s’accordent sur la survenue, dans la période du dégel würmien, de nombreux déluges locaux dont certains majeurs, on n’a pas encore trouvé trace d’un déluge universel.

La civilisation complexe qui nous a précédés est presque oubliée : elle remonte au déluge, selon l’expression consacrée. Et pourtant, on en retrace dans la plupart des traditions du monde. Dans la Bible, c’est le temps d’Eden et des Elohim. Dans la mythologie grecque, c’est l’âge des dieux Olympiens. Dans la mythologie germanique, c’est l’ère des dieux du Walhalla. Dans la mythologie irlandaise, c’est l’âge de Cuchulaïnn et des Tuatha Dé DanannDans la tradition hindoue, ça remonte à l’empire de Rama.

En Grèce, cet âge d’or est mentionné par le philosophe Platon, au temps lointain de l’Atlantide. Le philosophe antique nous raconte sa splendeur très ancienne et surtout sa terrible chute. Les anciens Egyptiens l’appelaient Amenta. Ils vénéraient eux aussi la mémoire de cette race divine à laquelle appartenaient leurs dieux Osiris et Isis. Toutes ces traditions, et bien d’autres, s’accordent pour dire que le déluge a englouti une île et ses habitants quasi-divins.

Le hiatus, c’est qu’il y a eu plusieurs déluges dans chaque océan. A chaque fois, la catastrophe fut quasi totale. 

L’hypothèse Nibiru

Dans la théorie des dieux astronautes et des planètes vagabondes, Nibiru, Asgaard, Valhalla, Atlantide, Mu, etc. le déluge aurait une origine humaine, ou plutôt divine. Une erreur de pilotage.

Le vaisseau-mère des Atlantes ou des Anounnaki a raté son décollage, il est retombé lourdement à la mer, sa taille gigantesque a causé un tsunami géant, la destruction de toutes les civilisations côtières, mais le commandant de bord Atlas a évité le désastre divin : le vaisseau spatial géant a pu regagner l’espace et ses Pléiades natales. Ou la Grande Ourse.

Les innombrables catastrophes qui ont frappé les anciens et alimentés des centaines de légendes trouvent toutes leur source dans ces faits.

Une simple erreur de pilotage. Sur une soucoupe volante — et flottante — de 3300 km de diamètre, ça cause de sérieux dégâts des eaux…

Dans le cas d’Hyperborée, pas d’erreur de pilotage, mais un prélèvement brutal d’énergie : en arrivant au-dessus du pôle, un engin gigantesque – le même ou son frère – a pompé d’un coup toute l’énergie chaleur dont il avait besoin. D’où la brusque chute des températures. Il faut se représenter une pompe à chaleur doublée d’une pompe à vide. L’oxygène, les photons, les électrons, tout ce qui peut se transformer en énergie motrice a été aspiré par l’énorme engin. La lumière du soleil était devenue invisible sous l’ombre glaciale du vaisseau.

Comme il est resté en vol stationnaire au-dessus des glaces boréales, les humains l’ont surnommé Hyperborée, la terre au-dessus du pôle. Et les dieux qui y vivent sont devenus des Hyperboréens. Ce n’est qu’une hypothèse, pour laquelle j’ai un faible en ce jour…

Après le Déluge

En tout cas, le déluge qui vit la disparition de l’île Atlantide vit aussi celle de leur brillante civilisation. Et pour les survivants, un brutal retour à l’état sauvage.

Et plus dure sera la chute ! Pour les humains, ce fut l’amertume d’un changement radical : survie en milieu hostile, perte de culture, de tradition, de savoir-faire et de savoir tout court. Il se peut que le mythe d’Adam et Eve chassés du paradis terrestre soit un écho de cette catastrophe.

Grâce à leurs connaissances scientifiques, les Anciens Dieux avaient prévu cette catastrophe et s’y étaient préparés. Peut-on dater le déluge ? Oui, car on en trouve des traces un peu partout. Le déluge biblique, celui de Noé et de son arche, aurait eu lieu entre -9500.

C’est du moins ce que soutient Andrew Collins. Curieusement, cette date correspond à la datation d’une couche argileuse de 3 m d’épaisseur, au milieu des ruines d’Ur, la cité d’Abraham. Ici encore la tradition a failli rencontrer la science, mais la science a manqué le rendez-vous. Voici l’histoire.

En 1929, Leonard Woolley faisait des fouilles sur le site de la fameuse ville de Chaldée. Les fouilles ont traversé les débris provenant des activités humaines, silex, poteries, etc;  jusqu’à la profondeur de 12,20 m où apparut une couche d’argile alluviale toute propre. Le contremaître fit signe aux ouvriers d’arrêter la fouille car le lit du fleuve était atteint.
– L’argile est plus haute que le fleuve,
dit Woolley. Creusez encore.

Expérience ? Chance ? Intuition ? L’archéologue voyait juste. Après une épaisseur de deux mètres d’argile pure, les couches de débris de poteries et de silex ont repris de plus belle. La couche d’argile représentait une très longue interruption de la vie à Ur. Pour Woolley, cette couche alluviale n’a pu être déposée que par une énorme vague. Il y voit une preuve matérielle d’un déluge… à moins qu’il ne s’agisse d’une inondation locale ? La datation de l’argile alluvial donne -9500 à -9600. Précisément l’époque à laquelle la tradition situe le grand déluge. Woolley se pose des questions. L’archéologue aurait-il découvert les traces du déluge ?

Difficile à dire, d’autant que dans le lit d’un fleuve, les inondations susceptibles de déposer des alluvions étaient monnaie courante en cette période de dégel würmien. Woolley aurait dû sonder loin du fleuve afin de vérifier la présence de couche alluviale, et d’apporter la preuve de sa nature non fluviale, donc diluvienne. Mais les fonds et le temps lui manquaient, comme souvent.

Quelques années plus tard, ces vérifications furent effectuées par d’autres archéologues. Les fouilles ont alors montré que le prétendu Déluge de Leonard Woolley n’était qu’une crue du fleuve. Il y eut donc de nombreuses inondations locales, parfois importantes, et plusieurs déluges majeurs : l’un aux alentours de -2000, et un autre vers -9500. Le plus ancien déluge, et sans doute le principal, est une énorme vague qui a raboté la Terre il y a plus de 12.000 ans, vers -10.500.

Déluges Atlantiques

Le ou les déluges majeurs dont il est ici question ne sont pas des déluges universels. Ils n’ont concerné que les deux rives de l’océan Atlantique. La mer Méditerranée était alors une mer intérieure peu profonde et d’une surface très réduite par rapport à celle qu’on connaît. Elle ne communiquait pas avec l’Atlantique, Gibraltar n’était pas un détroit, mais un des sommets d’une chaîne montagneuse qui barrait l’horizon méditerranéen vers l’ouest.

On peut imaginer que les terres basses du bassin méditerranéen aient été remplies à cette occasion par d’énormes cataractes vomies par l’Atlantique démonté.

Sir Woolley ignorait cette réalité géologique, encore inconnue à son époque. Mais aujourd’hui, il faut en tenir compte.

Difficile datation

La date de -10.500 est souvent donnée comme celle du premier déluge majeur. En fait, c’est la date annoncée par le voyant étasunien Edgar Cayce. A sa suite, une cohorte d’essayistes a cru trouver des faits qui corroborent cette date de -10.500, même s’il leur a fallu un peu étirer le temps pour qu’il fasse risette au voyant étasunien. On la citera donc avec prudence. Il semble qu’un déluge ait bel et bien pris place en -9500, c’est à dire mille ans après la date annoncée par Cayce. A mille ans près, quelle importance ?

Des auteurs comme Velikovsky et Viollet ont trouvé des traces d’un déluge beaucoup plus proche de nous, vers -2000. Et sans doute y-a-t-il d’autres inondations majeures qui ont frappé les imaginations à travers les siècles. D’après les géologues, des inondations catastrophiques, quoique locales, se sont produites très souvent ; mais notre passé géologique n’offre aucune trace d’un déluge universel. Chaque période de dégel entraîne, il est vrai, des crues parfois violentes.

Chaque déglaciation, et notre planète en a connu beaucoup, est accompagnée de déluges et de montées des eaux soudaines. Mais toujours dans un périmètre limité. Des météorites chutant dans l’océan ont pu provoquer des inondations majeures, et même, sans aller chercher plus loin, des icebergs ou des montagnes tombant dans la mer. Sur un volcan des Canaries, le Cumbre Vieja, 400 km3 de rocher attendent leur heure, telle une épée de Damoclès suspendue à cent mètres au-dessus des vagues.

Quand cette énorme falaise tombera dans l’eau, tous les riverains auront les pieds mouillés. Ou pire.

 

Xavier Séguin

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