Un royaume souterrain, ou pour mieux dire un autre monde sous la terre, sur lequel règne le Roi du Monde. Un anti-enfer où un anti-Satan fait le bonheur et la longue vie de ses sujets grâce à l’énergie Vril. Allons voir la chose de plus près…
Le nom d’Asgartha apparaît en 1873 sous la plume du romancier L. Jacolliot.Dans son livre intitulé Les Fils de Dieu Pas encore souterraine, son Asgartha est l’ancienne cité solaire du grand-prêtre des brahmanes.
Changé en Agarttha par A. Saint-Yves d’AlveydreMission de l’Inde en Europe, 1886 il va devenir un royaume souterrain doté d’une grande université, près d’Ayodhya, en Inde, puis transféré sous l’Himalaya en 1800 AEC.Avant l’Ere Commune Son roi garde un secret qui permet de fabriquer des armes puissantes grâce auxquelles l’Antéchrist anéantira le mal et établira la paix. (source)Wikipedia
Jacolliot a reconnu avoir fabriqué le terme à partir de l’Asgaard, le Paradis de la tradition nordique. Peut-être s’est-il inspiré aussi du royaume de Shambhala, mais le Shambhala bouddhique n’est pas souterrain. Très vite, les occultistes et les aventuriers vont donner corps à cet ovni littéraire.
Comment une idée sortie d’un roman a-t-elle pu devenir la source d’une quête ? L’appui bien mal avisé de l’occultiste René Guénon avec son essai Le Roi du Monde a validé toute l’affaire. Le Roi du Monde ?
Holà ! Voilà un concept qui sent le soufre.
Ça évoque furieusement le Prince de la Matière, Satan et son empire souterrain, l’enfer chrétien sur lequel il règne. Encore une fois, on a affaire à deux mythes qui sans doute n’en font qu’un. Qui est Satan ? A l’origine, c’était le roi du monde, précisément. Dans la Genèse sumérienne, Enki est le dieu créateur des hommes tandis que son fils/frère Enlil est le Saddam – c’est à dire l’Administrateur – de la Terre. Enlil règne sur la surface, tandis que son père/frère Enki règne sur l’Abzu, la terre intérieure.
Pendant leur captivité à Babylone, les Hébreux ont appris cette antique légende. Assourbanipal l’avait fait graver sur une des tablettes de la première encyclopédie connue. Les rédacteurs de la Bible n’en ont retenu que des bribes, qu’ils ont mélangées sans raison, faute de les comprendre.
Le Saddam, roi du monde, est devenu Satan, prince de la matière, et il a pris résidence dans l’Abzu, qui était le domaine réservé de son père. Plus que d’autre, la religion juive s’est évertuée à brouiller les cartes, à effacer les motifs d’origine.
On retrouve cette tradition, moins dégradée, dans la mythologie grecque : quand Zeus détrône son père Cronos, ce dernier trouve refuge dans les profondeurs de la terre, où s’étaient déjà réfugiés les Titans et les Hécatonchires. Là le mythe d’origine est sauf. Ce qui arrive à Cronos et aux premiers Titans retrace une part de notre histoire. Car oui, nous avons passé une éternité dans les profondeurs de la terre. Le temps qu’un hiver nucléaire laisse la place à un nouveau printemps. Cet hiver-là dura cent mille ans.
En Occident, on se souvient surtout de la Bible et de sa version bidonnée. Heureusement la vérité a été brillamment restaurée dans South Park : il était grand temps ! Saddam Hussein va en enfer, il y drague le Satan chrétien, devinez qui gagne ? Comme certains parmi vous l’ont noté, j’ai une tendresse particulière pour la littérature populaire, elle contient des perles rares.
J’ai montré ailleurs comment le mythe sumérien de l’abzu est devenu, par le biais de la fiction populaire, une réalité pour les chercheurs de vérité. L’agartha, ce monde souterrain mis à la mode par un roman, retrouve un nouvel éclat dans les années folles de l’entre-deux-guerres.
En 1920, un Russe excentrique du nom de Ferdynand Ossendowski rencontre deux tibétains en Mongolie, le prince Choultoun Beyli et son moine favori, le gelong Lama.
Ils lui décrivent le mystérieux royaume souterrain de l’Agartha : « Dans le monde, tout est constamment en état de transition et de changement : les peuples, les religions, les lois et les coutumes. Combien de grands empires et de brillantes cultures ont péri, dit le moine. Cela seul qui reste inchangé, c’est le mal, instrument des mauvais esprits.
Il y a plus de six mille ans, un saint homme disparut avec toute une tribu dans les profondeurs de la terre. Depuis, il n’a jamais reparu à la surface du monde, mais plusieurs personnages ont pu visiter son royaume : Çakya Mouni, Undur Gheghen, Pasba, Baber et bien d’autres encore. Nul ne sait véritablement où il se trouve. L’un dit en Afghanistan, mardi aux Indes. Dans ce royaume sous terre, tous les hommes sont protégés contre le mal. Le crime n’existe pas à l’intérieur de ses frontières.
La science s’y est développée dans la paix, rien n’y est menacé de destruction. Le peuple souterrain a atteint le plus haut degré du savoir. A présent, c’est un royaume qui compte des millions de sujets sur lesquels règne le Roi du Monde. Ce dernier connaît toutes les forces de la nature, lit dans toutes les âmes et dans le grand livre de la Destinée. Invisible, il règne sur huit cent millions d’hommes, prêts à exécuter ses ordres. »
Ossendowski se remet à peine de cette révélation, quand le vieux prince prend la parole. « Ce royaume est Agartha. Il s’étend à travers les passages souterrains du monde entier. J’ai entendu un savant lama chinois dire au Bogdo Khan que toutes les cavernes souterraines de l’Amérique sont habitées par le peuple ancien qui disparut jadis sous terre ; quelques traces de son existence subsistent encore à la surface du pays.
Tous les habitants de ce monde souterrain sont gouvernés par des chefs qui reconnaissent la souveraineté du Roi du Monde. Rien de cela n’est inexplicable.
Vous n’ignorez pas qu’au milieu des deux plus grands océans de l’Est et de l’Ouest se trouvaient autrefois deux continents. Ils furent engloutis sous les eaux, mais leurs habitants passèrent dans le royaume souterrain. Les cavernes profondes où ils vivent sont éclairées par une lumière particulière qui permet la croissance des végétaux et protège des maladies.« (source)Bêtes, hommes et dieux, par Ferdynand Ossendowski
Cette lumière est celle que produit la fameuse énergie Vril aux pouvoirs ahurissants, et aux bénéfices vitaux non moins étonnants.
De quoi s’agit-il au juste ? A proprement parler, le Vril est la géo-énergie émise par la rotation de notre planète. Bien connue des anciens dieux et des peuples développés d’avant le déluge, l’énergie Vril est gratuite, renouvelable, propre, inépuisable. Elle participe à la fois de l’électricité, du cosmo-tellurisme, de l’électronique, du magnétisme, du spiritisme et du mesmérisme. Inépuisable, non polluante, gratuite, elle est utilisée depuis des millénaires. Rude coup pour notre complexe de supériorité !
Quand l’axe terrestre eut été redressé par la gravitologie atlante, l’énergie Vril devint surabondante, et les pouvoirs divins des hommes s’en trouvèrent décuplés. De la même façon que la foudre en boule semble réagir au psychisme humain, l’énergie Vril semble lui obéir. Avec un entraînement spécial, on peut déclencher une onde électro-magnétique. Son triple corps {corps physique + corps subtilou corps astral + corps de lumièreou corps éthérique} assemble l’énergie diffuse à l’aide d’un catalyseur, un petit objet en or.
Il est intéressant de noter que notre utilisation de l’électricité est très réductrice par rapport à ce qu’elle fut dans l’ancien temps. Le regard de l’homme a changé. Il voue un culte à la raison qui lui a volé sa toute-puissance, il méconnaît la nature et les pouvoirs qu’elle offre, il refuse l’abondance énergétique que donne le Vril ou la foudre pour exploiter des énergies polluantes, périssables et mortelles… mais facturables. Si un administrateur de la terre existe, qu’il soit divin ou non, il a perdu la main.
Ou bien s’amuse-t-il à nous voir étouffer, le nez dans notre caca ? Mais alors, toutes ces histoires sur le Diable auraient un fond de vérité ? Sans doute. Mais s’il n’y a là-dedans qu’un fond de vérité, le reste est donc rempli d’erreurs. Libre à chacun de croire ou non au Prince des Ténèbres ou au Roi du Monde, tapi sous nos pieds, en bas du boulevard des égouts. Mais on ferait bien d’y croire sans y croire. Voire de ne pas y croire du tout.
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ayons donc des pensées délicieuses.
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