La fin des temps

 

On entend dire régulièrement que la fin des âges est proche. Les Mayas d’autrefois l’avaient gravée dans un calendrier qu’ils ne savent plus lire eux-mêmes. Résultat : une fois de plus, la fin du monde a été remise à date ultérieure… Il est plus facile de vendre la peur que de donner l’espoir, et tous les charlantans le savent, hélas ! Sans fin des sans-scrupules profitent de nos faiblesses. 

 

8% minimum

On aime tous se faire peur : plus on y joue, plus ils s’en servent. Quand ces crétins malfaisants arrêteront-ils de nous faire peur ? Dès qu’on arrêtera d’y croire. On confond tout, les ères zodiacales avec les quatre âges, la fin des âges avec la fin du monde. Un changement d’âge n’est pas la fin du monde. La fin des temps, oui, peut-être. Mais c’est très différent. 

Si le temps s’arrête, la vie ne s’arrêtera pas pour autant. En astral, il n’y a pas de temps. Dans nos rêves, non plus. Le temps n’est qu’une prison facultative. L’éternité instantanée. Mmmh ! 

Les changements d’âges sont marqués par des cataclysmes, mais le changement de cycle impliquerait, dit-on, la quasi-destruction de l’humanité. Quasi mais pas totale. A travers toutes les catastrophes que notre espèce a essuyé, elle a résisté. Comment se fait-il que tant d’espèces aient disparu tandis que la nôtre, soumise aux mêmes aléas, tient toujours la route ? S’appuyant sur des sources traditionnelles oubliées, René Guénon affirme que l’humanité ne peut se réduire sous un seuil incompressible de 8%.

 

Protégés

Sans lien apparent, les épidémiologistes savent que les pires pandémies sont sans effet sur un certain nombre de personnes : 8% aussi.

Tout se passe comme si nous étions protégés. Tout se passe comme si des êtres bienveillants avaient tout prévu et ne nous quittaient pas des yeux. Une fois la terre s’ouvre, une autre fois la mer engloutit des nations, puis c’est la glace, puis le feu, et l’Homme, malgré les millions de morts, va toujours son chemin. Le scénario des catastrophes planétaires est bien rôdé. Il paraît immuable. 

Fort bien, mais quels seront les heureux bénéficiaires de cette loi des 8% ? Choisis au hasard ? Chacun sait qu’il n’existe pas. Gautama Siddharta l’a dit il faut le croire.

Le hasard n’existe pas. Tout ce qui arrive est voulu.

Bouddha

 

Il est vrai que ce Bouddha-là a dit tellement de choses…

Ne croyez rien, et certainement pas ce que je viens de dire.

Bouddha

 

 

La frise grecque

Cette règle des 8% va plus loin que le simple nombre. Ceux qui seront sauvés auront la lourde tâche de tout reconstruire, si possible mieux qu’avant. Ils devront constituer une super élite, la crème de la crème, le must, le top. Qui les choisira ? Et comment ?

Sur quels critères survivront-ils ? Leurs compétences en matière de survie ? Le dons d’organisateurs ? Leurs croyances, convictions religieuses ? Leur athéisme ? Leurs qualités de cœur ? Leur force physique, morale, leur énergie subtile ? Seront-ils interchangeables, taillés dans la même étoffe, coulés dans le même moule ? Ou au contraire verra-t-on un grande variété de types humains, de morphologies, d’ADN ?

Les survivants, après un retour à la barbarie, jouissent d’une embellie qui les hisse sur le podium d’un nouvel âge d’or. Et puis le long déclin recommence, argent, bronze et fer à nouveau. On retrouve ici, très nette, la symbolique de la frise grecque.

Et la séquence individuelle se retrouve au plan collectif. La nouvelle humanité qui émerge n’a que peu de souvenirs de celle d’avant. D’âge en âge, il faut tout recommencer. Qui nous dit que l’affaire s’arrêtera un jour ? 

 

On est bien peu de choses
C’est mon amie la rose
Qui l’a dit ce matin (*)Françoise Hardy

 

La frise grecque a des hauts et des bas, même des retours en arrière

 

Fin de quels temps ?

« Peut-être y a-t-il eu plusieurs big bangs à l’origine de divers univers. Ainsi l’histoire ne débuterait-elle plus par l’habituel « Au commencement » mais par le plus modeste « À un commencement », traduction tout aussi exacte du mot « Bereshit » sur lequel s’ouvre la Bible. Ou bien pourrions-nous simplement dire « À notre commencement ». » (source)Nancy Abrams, Destin Cosmique Nous ne sommes qu’une des multiples humanités qui se sont succédées depuis l’aube du monde. Chacune a eu sa chance, sa grandeur… et sa fin.

Et chacune, sentant la fin venir, fut intimement persuadée que cette fin-là était définitive, totale, absolue. Pas la fin d’une civilisation ni celle de leur petite humanité, non, pis que ça : la fin des haricots, la fin des temps, la fin des âges. Qu’on se rassure, les haricots sont toujours là. Et après nous, ils y seront aussi.

La fin des âges, mais encore ? De quels âges s’agit-il ? Sur ce point, différentes traditions s’affrontent, chacune avec sa vision. Toutes les prévisions se valent, mais la plupart des dates s’avèrent fausses. Le meilleur voyant ne peut être sûr d’aucune date, c’est la glorieuse incertitude du voir.

Ne nous laissons pas prendre aux noirs filets des prêcheurs d’apocalypse. À ces oiseaux de mauvais augure qui annoncent la fin des temps, nous répondrons que c’est juste la fin d’une mi-temps.

 

Le cycle de la Déesse

Les Hindous ont un système de notation du temps sur une échelle pharamineuse. Ils sont capables de compter des cycles qui durent des millions d’années. Il y a les yugas, puis les mahayugas, puis les kalpas, tout ça n’en finit pas, c’est juste vertigineux.

Mon avis : ces cycles ont été revus à la hausse. Des savants de jadis les ont volontairement allongés jusqu’au délire pour tenter de nous cacher ce qui nous attend. Les chiffres donnés par l’indianiste Alain Daniélou sont bien plus crédibles. En tout cas, Daniélou les remet à l’endroit, sur une échelle de temps qui fait du sens ici et maintenant.

 

 

L’âge d’Or, le Paradis terrestre

Un Kalpa ou cycle complet dure 64000 ans. Le premier yuga est l’âge d’or ou Satya Yuga. Il dure la moitié d’un kalpa, soit 32000 ans. Je ne peux en dire grand chose, sa réalité est pour moi indiscutable, mais la Grande Déesse a disparu de cette humanité depuis si longtemps — 4000 ans ! — qu’il m’est impossible de voir clairement comment sa présence embellissait notre humanité. Peut-être le saurais-je un jour avant de vous quitter ? Si c’est le cas, et si j’en ai encore la force, je vous en parlerai sans faute.

 

L’âge d’Argent, la Force

Le deuxième yuga est l’âge d’argent ou Treta Yuga. Il dure la moitié de l’âge d’or, soit 16000 ans. La violence est la loi, celle du plus fort. Le climat général, bien que brutal et sans pitié, reste tonique. Il favorise le progrès des clans et des nations qui s’affrontent dans un seul but : le rétablissement de l’âge d’or. Mais la Déesse n’est plus aussi présente. Le désordre a gagné du terrain. La confusion règne. La force s’impose partout sur les faibles et les peureux.

 

L’âge de Bronze, le Purgatoire

Le troisième yuga, l’âge de Bronze ou Dwapara Yuga, dure aussi la moitié du précédent, soit 8000 ans. Les héros et les demi-dieux, plus grands par la taille, la force et les pouvoirs, sont les seuls maîtres que chacun respecte. Ils ont les moyens de se faire obéir, mais dans l’ensemble ils se sont montrés bienveillants. La situation d’ensemble est très trouble, la Déesse n’est plus qu’à peine présente. Sa fatigue s’est accrue au cours du yuga précédent. Elle ressent dans sa chair le besoin de sa dormance, la brumation reptilienne.

 

 

L’âge de Fer, la brumation

Comme les reptiles actuels, nos maîtres reptiliens ont un mécanisme vital qui leur permet de survivre en se régénérant, la dormance ou brumation.

Que se passe-t-il exactement lorsque les reptiles entament cette période de dormance ? Chez eux, l’hibernation est appelée brumation, un processus proche de l’hibernation des mammifères. Pendant la brumation, l’animal ralentit drastiquement son métabolisme, devient léthargique et cesse de se nourrir pendant plusieurs mois. Ce processus est déclenché par le changement de saison : la baisse des températures et la réduction de la lumière du jour. 

L’hibernation est cruciale pour la survie de certaines espèces dites « ectothermes », ce qui signifie qu’elles ne peuvent pas réguler leur propre température corporelle : c’est le cas de la tortue d’Hermann, du lézard vivipare ou de certains serpents comme la couleuvre. (Source : Animalis

Les reptiliens qui ont créé ce monde et l’espèce humaine ne sont pas tous des animaux. Pour eux, la brumation est beaucoup plus longue, comme leur durée de vie. La Déesse connaît une dormance tous les 60000 ans. Celle-ci dure 4000 ans. Ce qui revient à dire que pendant 4000 ans, les humains sont livrés à eux-mêmes, sous la seule autorité des Archontes. Reptiliens, certains ne sont que des animaux dépourvus d’âme.

Plusieurs Archontes sont justes et nous apportent aide et réconfort, d’autres sont ignobles et ne pensent qu’à l’argent, au sexe et toutes les anti-valeurs que notre déclin fait fleurir.

Les 4000 ans de dormance de la Déesse correspondent au Kali Yuga, l’âge noir, l’ère maudite. Il a commencé il y a plus de trois millénaires, coïncidant avec la période dite historique. Après 60000 ans de matriarcat, notre humanité a basculé dans l’âge des patriarches. Fini de rire. En fait, selon ma vision, nous avons encore quatre siècles de dégringolade et de vicissitudes accrues avant d’atteindre la fin du Kali Yuga.

 

 

La mort y gène*

La vie des humanités ressemble à chacune de nos vies, de l’âge d’or de l’enfance à l’âge de fer de la vieillesse… Comme la vie des civilisations, notre vie personnelle n’est pas l’histoire d’un progrès, mais d’un déclin. Je peux chercher le paradis perdu de l’enfance, ce qui m’attend, en fait de retour à l’innocence, c’est le gâtisme du vieillard. Et chacun vit les mêmes cycles que sa société. Jusqu’à l’accélération du temps, commune aux vieilles civilisations et aux vieux individus.

Comment avons-nous pu gober le mythe du progrès ? Un jour après l’autre, nous vieillissons. Dès le biberon, la tombe est prête ; ce ne sont pas des idées noires, mais la plus banale réalité : nul ne sait ni le jour ni l’heure. Mais la mort gêne. On (se) la cache par tous les moyens. Les vieillards sont enfermés loin des centres-villes. En ville, les catafalques ont disparu des portes cochères. Le noir devient une couleur chic. Mourir se planque sous des pseudos : partir, nous quitter, n’être plus là, défunt, feu, regretté, décédé, disparu. Ou crevé, clamsé, claboté…

On devrait plutôt dire dématérialisé, évaporé, foutu le camp où il fait meilleur. Parti où vont toutes choses…

En Bretagne, il n’y a guère, les veuves noires pleuraient leurs maris perdus en mer, dont le corps n’avait pas été retrouvé. C’est fini tout ça. Les veuves noires ne le sont plus, elles s’habillent normalement. Elles ne vont plus sur le chemin des douaniers. Les corbillards noirs de mon enfance sont devenus violets, en attendant les couleurs vives. La mort fait-elle peur ? De quoi ? Peur de la souffrance éventuelle, oui, ça peut se comprendre. Mais peur de la mort ?! S’il n’y a plus rien, bon débarras. Et si l’aventure continue, c’est tout bénef, oui ou non ? La camarde peut venir tantôt, vis ta vie sans attendre. Fais ton choix. 

Va tout droit et surtout ne te retourne pas.

 

*Morigéner, verbe transitif du 1er groupe :  Je morigène, tu morigènes, etc  1. (vieux) Moraliser, sermonner. 2. (littéraire) Réprimander au nom de la morale.
 

 

Incivilisés

Je suis caractériel. Depuis toujours, des hauts et des bas : euphorie, enthousiasme, chute de l’estime de soi, dépression, volonté d’auto destruction et de destruction tout court. Mais ces temps derniers, je fréquente un accélérateur de particules d’un type assez particulier, qui me met tous dans mes états rien qu’en changeant de focale. Et quels que soient mes efforts, je ne parviens pas à réduire son hoquet existentiel — ne serait-ce que d’un poil de bit.

I mean good manners don’t cost a lot do they ? pink floyd us and them (*) 

Ça me rend chèvre, encore plus chèvre que mon nom prédestiné. J’ai des pulsions impulsives, des envies invivables. Je m’exalte, je m’exaspère, je m’expatrie, je m’extrémise. Je tombe sur un bec et je me casse les dents. Le monde entier est mon dentier. Parfois je voudrais appuyer sur le bouton destruction nucléaire totale et radicale. Je sais que mon échec est à l’image de l’échec de ce monde et de cette « incivilisation ».

J’ai eu une sorte de syncope comme avec Loïc il y a deux ou trois ans. A l’hosto, ils avaient diagnostiqué un AVC mais je n’y crois pas. J’en ai eu un autre quelques semaines plus tard, je m’en suis sorti tout seul. Là aussi. J’ai repris conscience 1h après. Faible mais vivant. J’ai eu deux alertes de ce genre, mais bien moins fortes, il y a quelques semaines. Jours ? Je ne sais plus, je mélange tout.

Voilà ce que j’attendais. La confirmation d’une fin de vie. D’où le rêve de la pendaison. Je me pends, c’est à dire je fais mon propre malheur. Ça irait sûrement mieux sans l’accélérateur partie culier, mais il est là, faut faire avec. Il exagère aussi mon changement radical d’attitude, les moments où je suis froid, lucide, distant, insensible. Je m’y attends depuis deux ou trois ans. Ce genre d’alerte s’appelle un signe avant-coureur. De quoi ? Je n’en sais rien, je suis comme toi.

 

Alors on vit chaque jour comme le dernier
Et vous feriez pareil si seulement vous saviez
Combien de fois la fin du monde nous a frôlé
Alors on vit chaque jour comme le dernier
Parce qu’on vient de loin
-Corneille 2012-
(écouter)
 
 
La fin du monde a eu lieu déjà si souvent, et le monde est toujours là. Tant de fois, j’ai cru mourir et que dalle. J’y suis j’y reste. Un éminent biologiste a déclaré que les humains qui vivront plusieurs siècles sont déjà nés. Tout va si vite ! 
 
Vivre plusieurs siècles ? Hypothèse intéressante & perspective réjouissante.
Je vais faire mon possible pour y arriver. Si mon particulier cesse d’accélérer,
j’ai mes chances.
 
(*) « je veux dire, les bonnes manières ne coûtent pas cher, si ? » — pink floyd, nous et eux.

Je crois aux forces de l’esprit et je ne vous quitterai pas. Je forme des voeux pour vous tous en m’adressant d’abord à ceux qui souffrent, à ceux qui sont seuls, à ceux qui sont loin de chez eux.

François Mitterand
 

Quand on quitte ce plan, quand la mort nous prend, où qu’on aille, on y va tout droit. Comme Mitterrand, comme Alain, tu peux croire à la survie de l’esprit. Comme les anciens, tu peux être certain de revenir. Ce n’est qu’un au revoir, mes frères », telle est la promesse de Merlin. Des retours, il y en a eu, il y en aura encore…

 
On s’est déjà connus si souvent !

Visions

 

Défilent nos vies à la volée comme les étoiles vues d’un vaisseau ultralum. L’univers est si petit, l’infini tient dans ta main, l’éternité s’ouvre à chaque instant.

Faut-il nous quitter sans espoir, sans espoir de retour ?
Faut-il nous quitter sans espoir de nous revoir un jour ?
Merlin nous l’a promis jadis, puisque nous nous aimons 
Comme il nous l’a promis jadis oui nous nous reverrons

 

 

C’est tout pour aujourd’hui

 

L’histoire enseigne aux historiens comment il faut la falsifier. 
Stanislaw Jerzy Lec