Vercingétorix et Boadicée

 

Astérix n’a pas été le seul à tenir tête à l’empire romain. Un siècle après la défaite de Vercingétorix à Alésia, alors que toute la Gaule continentale est pacifiée, une île celte résiste encore à l’envahisseur. En Grande Bretagne, Boadicée la reine de guerre prend la tête de la rébellion.

 

Chez les Bretons d’outre-Manche, on dit Boudica. Ka est une des âmes humaines pour l’Egypte antique. Et la racine bodh ou boudh signifie sagesse en Hindi. Ce qui donne Bodhi Ka, graine de sagesse. Ou encore Bouddhi Ka, esprit de Bouddha.

La sagesse de Boudica se manifeste d’abord dans sa rébellion. Tandis que Rome écrase l’Europe entière et le bassin méditerranéen, les Celtes sont têtus et teigneux. Ils n’aiment pas trop l’idée qu’on les envahisse ni qu’on brise menu leurs traditions ancestrales pour leur dire comment vivre mieux. Ils n’ont besoin que d’eux-mêmes, et encore, ils se disputent très fort de clan à clan, de village à village.

 

La défaite

La victoire de Jules César sur les Celtes de Gaule vient de cette division. L’unité celtique n’a jamais été réalisée de façon durable, ce qui a causé leur perte. Après la bataille de Gergovie brillamment remportée par les Gaulois, Vercingétorix, chef des Arvernes, tente de réaliser une coalition de toutes les forces gauloises. Mais César l’a pris de vitesse. Il a réussi à morceler la fragile union des tribus celtes en ralliant à sa cause d’autres tribus. Quand s’engage la bataille d’Alésia, les Gaulois trop peu nombreux ont perdu d’avance.

La suite est déchirante. Vercingétorix doit se rendre à César, qui l’emmène à Rome pour participer à son triomphe. Il est gardé captif pendant de longues années avant d’être étranglé sur ordre de César. Il faudra attendre plus d’un siècle pour qu’une autre rébellion celte vienne venger l’honneur bafoué des Gaules.

En 60 EC, une reine du nom de Boadicée / Boudica veut protéger son royaume contre l’appétit de Rome. Résultat : elle est fouettée par les soldats romains, ses filles violées et son royaume usurpé par l’envahisseur.

Une courte victoire

« Son nom dérive de l’adjectif féminin proto-celtique boudīkā ‘victorieuse’, qui à son tour est dérivé du mot celtique boudā, ‘la victoire’. » (source)

Ainsi s’explique la similitude phonétique entre son nom et celui des Bouddhas, des êtres qui ont remporté la victoire ultime sur l’humaine condition en échappant au cycle des réincarnations. La langue des origines ne cesse de se manifester.

De là à supposer que Boudica était spiritualisée, il n’y a qu’un pas que je tiens à franchir. En tout état de cause, elle était initiée en tant que reine et faiseuse de miracles, comme les premiers rois de France qui guérissaient les écrouelles en prononçant ces mots : « Le Roi te touche, Dieu te guérit« . Et comme le grand Rama, qui a commencé sa prodigieuse carrière comme druide guérisseur, appelé Ramos.

« On ne sait pas grand-chose avec certitude de cette femme guerrière, si ce n’est du point de vue de ses ennemis, les Romains. Son peuple, les Celtes, ne laissant pas des traces écrites, nous sommes obligées de nous fier au récit de Tacite, historien romain, qui rédige en 98 EC une biographie de son beau-père ayant participé aux événements liés à Boudica.

Ce type de publication est forcément biaisé, d’un côté parce que les Romains n’ont que leur perspective sur les événements, de l’autre parce qu’il faut dépeindre les Celtes comme des adversaires ni trop impressionnants, ni trop faibles, pour mettre en évidence le courage et la puissance des troupes romaines.« 

Vae victis ! Malheur aux vaincus ! L’histoire, cette puteveuillez lire « cette muse » de Clio, est toujours écrite par les vainqueurs.

Croire à l’histoire officielle, c’est croire des criminels sur parole. (Simone Weil)

 

 

L’inconnue

On ne sait pas grand chose sur la reine guerrière, ce qui n’empêche pas les auteurs romantiques et modernes d’en faire l’héroïne de leurs œuvres qui doivent plus à la fiction qu’à l’histoire. Quoique l’histoire, hein ! Vous connaissez la chanson. « Boudica était une femme saisissante. Elle était très grande, au regard le plus féroce, à la voix dure. Une grande masse de cheveux roux tombait sur ses hanches. Son apparence était terrifiante.

Les ennuis ont commencé lorsque Prasutagus, espérant susciter la faveur des Romains, a fait de l’empereur romain Néron co-héritier avec ses filles de son royaume et de ses richesses considérables. Il espérait par ce stratagème, garder son royaume et sa maison à l’abri des attaques.

Mais non! Malheureusement, le gouverneur romain de Grande-Bretagne à cette époque était Suetonius Paulinus qui avait d’autres idées sur le sujet des terres et des biens. Après la mort de Prasutagus, ses terres et sa maison ont été pillées par les officiers romains et leurs esclaves.

Non content de prendre tous les biens et les terres, Suetonius a fait fouetter publiquement Boudica, la veuve de Prasutagus, et ses filles ont été violées par des esclaves romains! D’autres chefs alliés ont souffert de la même manière et leurs familles ont été traitées comme des esclaves. » (source)

Le plus valeureux guerrier

Voici ce que j’ai vu sur cette reine guerrière. Elle était druidesse. Sa chevelure était bien rousse, mais elle n’était pas si farouche que celle du portrait donné plus haut.

J’ai trouvé une Boadicée / Boudica mystique, préoccupée de la vie après la mort, non à la façon des anciens Égyptiens, mais à celle des Celtes. Une Boudica qui place les valeurs guerrières plus haut que tout, étant entendu qu’un véritable chef de guerre est d’abord maître de lui-même. Une reine de guerre doublée d’une druidesse guérisseuse qui m’a aussitôt fait penser à son modèle, Rama le Celte, élevé en Hyperborée.

Boudica émule de Rama ? C’est bien possible, je veux le croire. Ramos le druide guérisseur a eu des rapports plutôt tendus avec les druidesses. On retrouve cette rivalité entre les reines de l’ancien monde et les nouveaux héros mâles dans la légende irlandaise du géant Cuchulainn. Il entre en conflit ouvert avec la terrible Scáthach, maîtresse d’escrime et d’arts martiaux. Une géante, très probablement.

Encore un parfum qui rappelle le grand mystère de Rama et l’exemple impérissable qu’il a laissé derrière lui. Encore une occasion de se demander : pourquoi l’occident l’a-t-il oublié ? Encore une réponse qui questionne : pourquoi avons-nous tous oublié les géants ? Ils sont restés parmi nous pendant de nombreux millénaires. Ils nous ont passé le relais, en quelque sorte. Bon, ça s’est mal terminé avec les ogres, mais il y a eu tant de belles aventures et de bons souvenirs avec ces grands gars débonnaires, avant que leurs enfants se mettent à dévorer les nôtres…

 

 

Certes, la chère Boudica n’en avait pas l’envergure, mais son côté oriental me rappelait aussi l’empereur Rama. Orientale, elle l’était par son hygiène de vie et la stricte discipline qu’elle s’imposait. Orientale, elle l’était par son talent oratoire, qui fit d’elle la première reine de Grande Bretagne, Boudica-Sans-Terre. Orientale, elle l’était aussi par sa philosophie qui ressemble très fort aux sagesses asiatiques.

L’Orient désigne le monde spirituel où se lève le pur soleil intelligible, et les Orientaux ceux dont la demeure intérieure reçoit les feux de cette éternelle aurore. (Henri Corbin)

 

Je l’ai entendu dire cette maxime éloquente à l’un de ses lieutenants : « Celui qui se conquiert lui-même est le plus valeureux des guerriers. »

Oui, j’ai entendu ça. Et j’ai compris, ce qui peut étonner. Le voyageur temporel n’a pas besoin de Google Trad. Où que j’aille en astral, il se trouve que je comprends tout ce qui se dit comme si c’était dans ma langue maternelle, le Volapük.Non, je déconne. Le français.

 

Parenthèse spatio-temporelle

Le volapük est une langue inventée en 1879-1880 par Johann Martin Schleyer, un prêtre catholique allemand, qui lors d’une insomnie sentit que Dieu lui commandait de créer une langue auxiliaire internationale. Après quelque succès, elle fut détrônée par l’espéranto, qui depuis s’est essoufflé. La langue internationale existe déjà, c’est l’anglais.

 

Devenir vite

Donc je comprends toutes les langues, dans tous les pays, à toutes les époques. Suis-je dans le monde réel ou dans un monde virtuel ? Impossible de trancher. Je suis conscient d’être moi-même dans un voyage astral hors du corps, mais je crois que le monde où j’arrive est bel et bien celui qu’il a été.

Je pense que chaque époque continue éternellement dans une dimension parallèle, je crois que le Moyen-Âge n’a pas fini de brûler des sorcières et de bâtir des cathédrales, je crois que l’ère mégalithique soulève encore des pierres énormes, je crois que les géants ne sont pas loin, à distance sociale,mais sans gel hydro-alcoolique dans un autre espace-temps qui coexiste avec des myriades de dimensions.

Elles nous sont toutes accessibles. Pour y parvenir, j’ai accéléré ma vitesse intérieure. C’est un long entraînement. Mais au bout de compte, quel temps gagné ! Quand on devient suffisamment vite,la faute est volontaire le temps change. On constate que le temps peut se déformer, se contracter ou se dilater à l’extrême, jusqu’à l’éternité qui niche au cœur de l’instant.

L’éternité c’est long. Surtout vers la fin. (Woody Allen)

 

Demain, dans un an, mes explorations du passé m’amèneront sur un plateau la raison pour laquelle je m’intéresse à Boudica. Pour l’instant je n’y comprends rien. Mais je fais confiance. Tout finit par s’éclairer. C’est comme ça que ça marche. Alors je serai ému. Conquis. Émerveillé.

 

 

Et je pourrais enfin terminer cet article.

Il y a plus de choses au Ciel et sur la Terre qu’il n’en est rêvé dans notre philosophie.
William Shakespeare