Entre en toi. Dieu s’y cache. Quand je perds mon centre, je m’invective. Je me houspille. Mais toujours avec tendresse. Cesse de rôder lâchement à la surface de toi-même, me dis-je. Il faut creuser ton sillon. T’encrer dans la réalité ordinaire, humblement, ici et maintenant. Toujours et partout. Car c’est au détour du quotidien le plus routinier que se cache le miracle. S’y niche l’éternité. Incandescence.
Je ne parle pas du mental qui ne peut que semer la merde et te foutre dedans. C’est l’autre nom de l’ego. Sans l’ego tu ne survivrais pas. C’est un fait. Avec l’ego tu ne renaîtras pas. Vrai aussi. La voie du milieu passe entre les deux. L’esprit est un vent qui souffle dans ta tête. Si fort que deux idées ne peuvent s’associer. Si violent qu’aucun raisonnement n’y résiste. Si terrible que le mental est soufflé hors de la sphère. Quand il souffle, l’esprit peut tout défaire et tout reconstruire autrement. Dans l’instant.
On consacre la première moitié de sa vie à se forger un ego solide, et la seconde moitié à s’en débarrasser.
Cesse de ne pas être, accepte de renaître. Aucune joie terrestre n’est comparable à l’éveil. L’éveil est donc une joie ? Hier vous m’aviez dit que c’était une souffrance. C’est une joie et une souffrance. Souffrir de jouir, accepter le plaisir, s’ouvrir en deux, en dix, en mille. Joie d’offrir, plaisir de recevoir. Accueillir en son sein toute les souffrances du monde. Dorloter les esseulés. Démonter les escaliers. En vrac.
Cesse de continuer poussé par l’habitude ton chemin faisant qui te défait te détricote et te déprime. Cesse de cesser d’agir. Remets-toi en marche et non plus en question. Agir car c’est tout ce qu’il te reste. Agir dans le sens du plaisir, dans le sens du désir, dans le sens de l’être.
Le guerrier agit sans attendre de résultat de son action, dit Castaneda. Difficile à comprendre, mais facile à faire. Tu n’es pas le centre du monde. Tout ne t’est pas dû. Les archanges ne sont pas aux aguets dans l’attente de ta sainte volonté. Descends de ton trône, pose pied à terre. Où as-tu merdé ? Tu agis, c’est bien. Ça ne donne pas le résultat escompté ? Pose-toi les bonnes questions.
Il n’existe qu’une seule chose de mauvaise en toi, tu crois que tu as l’éternité devant toi.
En changeant, tu te sens fragile. Tu n’as plus ta coquille. Pendant qu’elle repousse, te la couler douce. A l’intérieur, il fait meilleur. Dehors, tu t’exposes. Apprends à marcher dans l’ombre de ta lumière. Fréquente la chaleur bienfaisante de ton pub intérieur. Il est ouvert nuit et jour même en période de confinement. Chez toi, pas besoin de masque. Pose tes basques, oublie tes frasques, retrouve ton axe. Sois toi chez toi. Demain, tu sauras être toi quand tu sors. Dedans d’abord, demain dehors.
Chez toi, Dieu se cache. Tu peux le rendre visible, laisse briller sa lumière qui est la tienne. Tu partages sa lumière, tu partages sa divinité, mais tu n’es pas Dieu. Partager un gâteau ne te rend pas gâteau. En toi Dieu s’est mis. Pas besoin de mots entre vous, vous vous comprenez parce que vous vous aimez. Pas besoin de rites, oublie les mythes, chasse les mites, ce qui t’irrite, ce qui t’abrite, ce qui te quitte. Tu es le chemin, le seul chemin qui mène à toi. Et Dieu est là. En toi. Qui que tu sois, quoi que tu fasses, il est là. Parfois il brille, il scintille. Parfois son éclat s’éparpille.
Que peux-tu faire ? Approuver sa lumière. Dans la forêt du monde, recherche les clairières. Dans la soif du désert, recherche la rivière. Tous ces lieux sont en toi. La chaleur et le froid. Le virage et le droit. L’oasis et la croix. Explore. Fais ton choix.
Quand je ne me fais plus confiance, le pire arrive. Je me ressaisis, il expire. Je vacille, il empire. Il s’en va, je respire. Il revient, je soupire… Avoir confiance, c’est passif. Faire confiance, c’est actif. Tu agis. Te faire confiance, c’est le top. Plus rien ne t’arrive. Enclenche le pilote automatique, cesse de cogiter dans ta petite tête de naze, médite, contemple, agis tout en même temps. Ce qui vient est juste ce qu’il te faut. Jamais ta petite tête de nul n’aurait pu imaginer une chose pareille. Les plans du Vivant sont beaucoup plus grands. Seuls ceux-là marchent, dans lesquels nous ne sommes rien qui ne se remplace.
L’essentiel est caché. Les yeux de la tête ne voient que le sommet de l’iceberg, et encore, je suis trop généreux. Ils ne voient que la mouche qui se pose sur la neige qui coiffe le sommet de l’iceberg. Avec le cœur on voit beaucoup mieux. Nous sommes dans un multivers multidimensionnel. De ce multivers nos savants et nos scientifiques n’en captent qu’un seul, et certains d’entre eux croient encore qu’il est unique. Et de ces dimensions multiples nous ne percevons que quatre. Trois pour l’espace, une pour le temps.
Or laissez-moi vous dire ceci : je ne crois pas qu’il y ait du temps comparable au nôtre dans aucun autre univers. Et même dans celui-ci, je pense que les bulles temporelles sont des prisons, des expériences, comme nos zoos. J’appelle bulles temporelles des zones où le temps est perceptible. Partout ailleurs on vit un éternel présent. C’est du moins ce que j’en perçois quand j’y suis. Et comme je l’ai dit, je me fais confiance. Quel autre choix ?
L’or intérieur est ma seule maison. La seule raison de mes chansons. Elle ne prend pas la poussière. Elle est habitée de lumière. J’y vais jouer des journées entières. L’or intérieur est ma chaumière. Mon étincelle. Ma prière. Quand tout s’agite autour de moi, je connais un endroit tranquille, il est en moi, j’y suis déjà.
L’océan me gagne. On se magne. La côte s’éloigne. Je témoigne.
Témoin j’éveille des échos. C’est mon rôle, aide-mémoire. Montreur d’étoile. Je sais très bien qui peut me lire. Je parle à ceux qui savent de quoi je parle. Les autres n’ont pas cette attente. Cet appel qui les hante. Je sais qui nous sommes à percevoir cette grande lumière. Nous nous reconnaîtrons. Je ne parle pas de religion, je parle d’homme à homme, de femme à femme, de cœur à cœur en tout cas. De cette grande lumière qui est en toi. Croyez-moi, ne me croyez pas, je m’adresse à d’autres. Tu comprendras. M’écriras peut-être. Ouvrir la fenêtre. Les beaux jours.
La vie spirituelle vise l’éveil de notre nature essentielle. Elle nous donne des qualités d’être qui manquent cruellement à l’homme actuel : le silence, la simplicité, la sérénité, la confiance.
L'histoire humaine commence en Afrique avec les australopithèques, des Noirs.
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