Sois ton propre maître

 

Tu peux faire des miracles. Tu peux accéder au stade ultime de l’évolution spirituelle. Tu peux devenir prophète. Pour cela tu dois étouffer ton ambition. Deviens une fourmi, une cigale, un pou. Fais courir ce pou sur la sublime peau de Shiva Baba et soudain toutes les générations de toi-même connaîtront l’éveil pour les siècles des siècles. Qu’il en soit ainsi par la grâce de nos…

…Puissants Gardiens

La période actuelle est très propice aux progrès spirituels. Il semble que des barrages interdisant l’accès à l’éveil aient été retirés. Par les soins, sans doute, de nos gardiens célestes. Qui sont-ils, ces gardiens que je qualifie de puissants ? Est-ce que je sais ? Est-ce que je le dirais si je le savais ? Celui qui sait ne parle pas. Celui qui se tait n’en sait rien non plus, si ça se trouve.

Qui sait ? Toi, peut-être ? Ne cherche rien d’autre ici ici que la confirmation de ce que tu sais depuis toujours. Nage avec ce qui nage gracieusement dans l’onde profonde de ta conscience. Nul ni personne ne peut nous apprendre autre chose que ce que nous savons déjà. Confirmation révélation. Mais voilà, les soucis, les tracas, tout ça, on a un peu négligé ce qui se trame dans les profondeurs. Dommage. Ces profondeurs sont les tiennes, inutile de les ignorer, tu ne les empêcheras pas d’être et d’agir sur toi en faisant ça.

C’est la politique de l’autruche. Je me cache les yeux pour ne pas voir ma propre faillite. Quand je me décide à les rouvrir, la faillite est toujours là. Ainsi s’affaiblit le faible, ainsi s’appauvrit le pauvre. Mais il y a un comportement pire encore, plus insidieux. Chafouin.Sournois, dissimulé Mais pas chagrin.Rien à voir, n’en déplaise aux ignares Je l’appelle…

…La politique du koala

Cette charmante bestiole a coutume de se coller à sa maman d’abord, puis à son eucalyptus natal pour le restant de sa vie. Voilà un animal qui adore le voyage astral et les sorties de corps. Souvent il dort. Au réveil, il mange feuille après feuille l’eucalyptus qui sent bon comme sa mère. Qui sent bon, c’est vite dit. Un puissante odeur d’eucalyptus dégluti signale la proximité de ce père tranquille. Le remugle stomacal devient insupportable à moins de 5 mètres, absolument mortel plus près. On y discerne alors, juste avant la mort, le parfum tenace d’eucalyptus ingéré et exsudé par tous les pores de la peau du blaireau. Pardon du crapaud. Non plus ! Enfin ça pue, c’est rien de le dire. On en meurt, mais pas de sa belle mort.

Ce n’est pas ça qui caractérise ce sympathique animal. Il se colle. Il enlace son arbre. Pour les humains, la politique du koala consiste à se coller à tout ce qui se présente, y compris à son pire ennemi, en pensant que la relation amoureuse va désamorcer les hostilités. Ça peut marcher un coup sur dix millions. Et encore avec du fion. Le koala est carrément dépendant de ce qui le fait puer la mort. Il ne peut s’en passer. Tu l’éloignes de sa drogue dure, il clamse aussi sec. Et sa seule survie, tous les jours il en bouffe un morceau. Flippant. Penses-y et pose-toi les bonnes questions.

Prophétie

Si tu veux progresser, cultive l’humilité. Si tu tiens à devenir prophète, tu vas voir le futur, c’est sûr. Si tu y crois, tu te trompes. Si tu n’en tiens pas compte, ton erreur est bien pire. Il faut y croire dans la mesure où ça te parle de toi. Si ça te parle de gens ou de choses qui te dépassent, si ça évoque le destin du monde ou la fin tragique de cette humanité, cultive l’humilité, n’y crois surtout pas.

L’humilité ne dispense pas de la dignité. Sois ton propre maître. Ne laisse personne choisir pour toi, décider à ta place. (musique) Ces parasites sont d’autres intermédiaires dont tu dois pouvoir te passer. La dignité n’est pas issue de l’ego dominant. La dignité véritable est une parure de l’âme, sa délicatesse, sa grandeur, sa totale simplicité. L’âme est la transcendance individuelle et portative.

La communication est rétablie avec la transcendance, quel que soit le nom qu’on lui donne. Nous n’avons donc plus besoin d’intermédiaire. En d’autres temps, les prophètes ont été le lien nécessaire entre l’individu et la transcendance. Ces temps obscurs sont sinon révolus, du moins en passe de l’être. L’âge des ténèbres, le terrible kali yuga, touche à sa fin. Déjà les lueurs d’un nouveau cycle illuminent les franges du kali yug. Qu’avons-nous besoin de prophète pour tout un peuple ? Sois ton prophète, sois ton maître.

Sans la source, il n’y aurait rien. Mais sans rien, il y aurait la Source. (Lao Surlam)

Prise directe

Déjà la vive lumière de l’éveil se lève à l’horizon. La lumière viendra du nord. Le Nord est le domaine des dieux. Ces dieux d’avant dont je parle souvent ont été eux aussi des intermédiaires. Ils étaient utiles à leur lointaine époque, ils sont indigestes aujourd’hui. Caricatures d’eux-mêmes, ils se sont prostitués aux mains de sectes étranges, excessives, inhumaines. Ce qui prouve qu’ils ont disparus. Les dieux sont mortels, seule la source est abondante.

Le désir de mort fait écho à l’ombre létale qui plane sur notre humanité. Ce désir fatal emplit les poumons de nombreux zombies. Ils façonnent les détresses, obsessions, psychoses. La rue n’est pas jonchée de roses. De quoi tu causes ? Ta prose, tu peux te la coller au prose, si tu l’oses. Mais parlons d’autre chose.

Le Nord est le domaine des dieux. Au commencement les dieux d’avant ont été une passerelle entre la transcendance et les hommes. Maintenant les hommes cherchent en eux-mêmes leur propre divinité. Nous n’avons plus besoin des dieux d’avant. Les dieux d’après vont venir. En quels termes viendront-ils ? L’esclavage où ils nous ont maintenus jadis ne sera plus acceptable. Je doute qu’ils usent de la même intransigeante fermeté. Ils seront prêts à nous écouter. Comme nos dirigeants pour qui l’écoute est un mal nécessaire qui ne dispense pas d’agir comme on l’entend.

Cause du peuple…

…tu m’intéresses. Les dieux d’avant vont écouter qui ? L’homme de la rue ? Vont-ils organiser des micro-trottoirs comme à la télé on interroge la ménagère à la sortie du supermarché ? Pas trop divin comme trip. Ils voudront faire mieux que ça. Plus officiel aussi, moins peuple, moins clodo, un peu de classe que diable, ils sont des dieux tout de même ! Faudrait voir à s’en souvenir.

Ils vont échanger des banalités affligeantes et des traits d’humour intraduisibles avec des gugusses pompeux comme eux : nos élites en extase. Nos dirigeants nazes. Voire néo-nazes. On n’est pas sorti de la vase…

Allons, il se peut que je me goure. Pas de défaitisme honteux. Ils sont clairvoyants les dieux d’avant. Ils voient l’erreur, sondent les âmes et les cœurs. On peut toujours imaginer qu’ils seront aussi malins qu’ils l’ont été jadis. S’ils sont toujours vivants, ce qui n’est pas certain. Bah ! S’ils ne sont plus là, d’autres ont pris leur place. La nature des dieux a horreur du vide.

Du clan à l’individu

Les gens de l’antiquité et d’avant, les protohistoriques, et encore avant eux les préhistoriques, les gens d’il y a super longtemps ne fonctionnaient pas comme nous autres. Leur point d’assemblage n’était pas positionné sur la raison pure comme le nôtre. Il occupait une position plus proche de la pensée sauvage, instinctuelle, qui n’est pas originaire du cerveau mais du bide. La sagesse du corps. Pour eux, le refuge était dans le groupe : la famille, le clan, la tribu. Pour le groupe, chacun donnait tout ce qu’il avait, jusqu’à sa vie.

L’homme contemporain se conçoit comme un individu. Dans les sociétés les plus développées, c’est à dire les plus corrompues, le culte de l’individu a muselé la solidarité, tué l’entraide et castré le don. Les grands anciens, par contre, n’avaient pas encore développé la conscience de leur individualité. Inexistante pour la plupart, elle se manifestait rarement chez quelques-uns, mais de façon floue, évanescente, sans réelle consistance. Pour les grands anciens, le spectacle de l’égoïsme et de la veulerie de nos sociétés développées aurait eu de quoi les désespérer de l’humanité future.

L’individualisme quasi universel est le triomphe détestable de l’ego dominant. Issu des balbutiements de la société industrielle dans l’Europe du 19e siècle, le culte ridicule de l’individu s’oppose à la mondialisation des cœurs, seul remède possible à la mondialisation des exploiteurs. Chacun voit midi à sa porte, et c’est souvent midi à 14h.

Aléas

Tu veux vraiment devenir prophète ? C’est ton droit. Très peu pour moi. Je ne mange pas de ce pain-là. Je vais te dire une bonne chose. Cette ligne directe avec mon âme, je m’en sers tous les jours depuis l’enfance. J’ai cette chance. En dépit des aléasou grâce à eux ? d’une jeunesse turbulente et d’une maturité tardivee, l’enfant qui règne dans mon cœur a su conserver un peu de la fraîcheur que beaucoup perdent de bonne heure, pour leur malheur. À toute à l’heure.

 

J’écrivais des silences, des nuits, je notais l’inexprimable.  Je fixais des vertiges.
Arthur Rimbaud