Dimanche 16h. On sonne à ma porte tandis que votre serviteur prend quelques instants de repos mérité, entre une page écrite et illustrée pour la Saga d’Eden, une séance de bricolage créatif intense, une balade sur un lieu de pouvoir, et pour couronner, la guérison express d’un cancer en phase terminale.
Le malade est arrivé dans un fauteuil roulant. Moi qui rêvais de discrétion, loupé ! Mais à présent, qui peut bien sonner ? Un malade encore ? Un éveillé de mes amis ? Erreur ! Un fâcheux, j’en ai peur. J’entrouvre le vieux portail.
– Bonjour Xavier. Tu ne te souviens pas de moi ? Véronique !
Son visage ne me dit rien. Sa voix non plus. Son prénom ne me dit rien. Bordel ! J’ai effacé tout le dossier qui la concerne. Elle me dit que je l’ai emmenée au grand menhir. La belle affaire ! J’y emmène tout le monde. Flippant. Je comprends que quelqu’un en moi fait du brouillage pour m’empêcher de retrouver les souvenirs liés à cette femme. Un grand vide. Tout est blanc. Deleted file. C’est effacé.
Ou alors elle me baratine ? Quel serait son intérêt ? Non c’est moi qui déconne. Ou mon double intérieur… Je lui ai tout bonnement fermé la porte au nez. Salut Véronique, bonne fin de week-end, aurais-je dû dire, si j’avais un restant de conditionnement social. Mais non, j’ai fermé ma gueule en même temps que la lourde. Et je n’en revenais pas de me voir faire une chose pareille !
Oui, je rêve de discrétion, figurez-vous. Mais partout où je passe, je fais tache. Je ne cadre pas. J’étonne et je détone.Et non pas je dénote, comme dit l’ignorant. Je ne fais rien pour, notez bien. Ça se fait, c’est tout.
Dans la foule il y en a quelques-uns qui m’aiment comme ils aiment ce que j’écris. Lecteurs chéris, sur la route que je suis. Ils ont saisi le secret sous les secrets. Ceux-là sont toujours les bienvenus. Mon cœur leur appartient à tous. Je languis de sentir le sourire de leur cœur alentours.
Je suis nagual, voyez-vous. Mon parcours est celui d’un guerrier voyageur. Quand je me suis lassé de parcourir la terre, j’ai parcouru la France. Et puis l’astral immense. Mon vécu est intense, telle est ma résidence. J’habite au cœur de plusieurs univers. Il faut me laisser le temps d’atterrir, et le choix du moment. Je ne suis pas seul dans mon corps : faut-il encore que l’Actrice soit d’accord.
Les choses en moi se font et se défont sans mon accord. J’accepte. Les jours passent comme des siècles et les années comme des minutes. Le temps est une illusion douce aux humains, qui hors d’ici n’est rien. J’y voyage souvent, sans arme ni bagage, errant au gré du vent passé.
Depuis peu j’y ai pris refuge. Temporel transfuge, ma vista m’a menée dans un astral tout proche – disons que ce sera votre présent bientôt. Ce décalage temporel présente des avantages. Il me permet de savoir ce qui a de grandes chances d’arriver, pour m’éviter d’agir dans le mauvais sens.
Il m’apprend une foule de choses sur mes rencontres, que l’aura seule ne m’aurait pas révélé. Il me met à l’abri des coups durs, puisqu’en astral je les anticipe. Ajoutez à cela que ce n’est pas moi qui me pilote ici et maintenant. C’est mon double. Ma double.
Vous comprendrez qu’il m’est plus reposant de voir la scène de loin, pour mieux comprendre ce que l’Actrice ma double est en train de faire à mon interlocuteur. Elle me surprend toujours. Je ne la comprends qu’après, pourtant j’ai un peu d’avance, trois pas plus loin dans le futur.
Un nagual est une porte sur les autres mondes. En sa présence, ton réel vacille. Ces particularités et les pouvoirs que j’ai reçu font de moi un homme dangereux. Enfin dangereux, tout dépend pour qui. L’ego me hait. La maladie me fuit. L’orgueil s’efface, la queue basse. L’insolence s’étiole en ma présence. Pourtant je n’ai rien d’un Grand d’Espagne à tête de veau. Je serais plutôt tête de cochon.
Ne vous méprenez pas. Je ne cherche ni le respect, ni les courbettes. Appelle-moi maître et je t’envoie paître. Traite-moi comme je te traite. Avec droiture, discipline et sens du timing. Très important, le sens du timing, pour un être simple et bon qui s’efforce d’être impeccable. Non pas aimable, affable, accueillant ou autres faces sociales – juste impeccable.
Dure loi du guerrier. Dure lot du sorcier. Dur lit de cailloux. L’insolent, je l’éclipse. L’Actrice l’envoie je ne sais où. Il disparaît dans quelque repli où sa vie prend l’apparence d’un rêve. Mais tout continue pour lui comme avant.
Le menteur, je le confonds. Ou je l’évite, c’est selon. Le coléreux, je le dissuade. Il rencontre son double astral qui le calme vite fait. Quelqu’un de suppressif, je le supprime. Ignorant que mon double dirige l’animal, le suppressif éconduit jurera que je l’ai viré.
Mais non. Je suis trop doux pour virer quiconque. Trop aimant pour me montrer cassant. Ma double n’a pas ces pudeurs : elle est honnête. Toujours elle donne la vérité, sans maquiller ce qu’elle voit. Elle parle vrai, donc elle blesse.
Pourquoi t’a-t-elle si mal reçue ? Demande-lui. Va la voir en astral et pose-lui la question. Elle avait ses raisons que ta raison ne connaît pas. Ni la mienne. Tu ne la vois pas, regarde mieux. Regarde-moi : nous sommes deux. Elle habite chez moi, elle vit en moi, sans elle je ne suis plus moi-même. Pourtant elle n’est pas moi. Enfin c’est ce que je crois. Si elle est ma reine, je ne suis pas son roi.
Elle me dirige. Je la laisse faire – pas le choix, elle est plus forte que moi. Entendons-nous bien, ce n’est pas un jeu, je ne joue aucun rôle. L’Actrice, c’est ELLE, la double qui m’agit. Loin d’être ma moitié, elle est ma double. Elle a trop de longueurs d’avance. Je sais qu’elle m’agit pour mon bien. Et pour le tien, ami qui passe. Mais je te mets en garde. Nul ne vient chez moi par hasard. Il vient là pour LA voir.
Si tu viens me voir, tu sais pourquoi. Si tu ne sais pas pourquoi, ne viens pas. L’accueil te déplairait. Je ne sers pas les petits fours ni les gâteaux bretons autour d’une tasse de thé vert. Je n’attends pas les visiteurs inattendus.
Je ne suis ni un passe-temps…quoique ??? ça dépend comme on entend ça ni une attraction touristique. L’attraction que j’exerce est d’une autre nature, et tu le sais. Si tu ne le sais pas, reste chez toi. Protège-toi. Le nagual pourrait bien fesser ton ego ergotant. C’est son gentil boulot…
Rencontrer le nagual et sa double n’est pas une façon comme une autre d’occuper ton dimanche. Ni une escale sympatoche quand tu passes dans le secteur. Je ne crois pas au hasard, je l’ai dit. Qui vient par ici, vient pour LA voir.
Que lui voulais-tu ? ELLE ne t’a pas laissé le dire. Tu vibrais trop mal. Ton aura était trop vilaine. Est-ce la raison de ta venue ? Avais-tu besoin d’un reki ? Oh que non. Ton double te conduit, toi aussi. Mais tu n’en sais rien encore. Le sauras-tu jamais ?
Si tu viens me voir, si tu t’es annoncé, si tu montres patte blanche, l’affaire est entendue, ta fête est attendue. Quel que soit ton état, crois-moi, je te reçois. Mais je t’en prie, prends rendez-vous. Achète au moins ton ticket !
Le filtre du refus est moins dur à distance que face à face, devant mon portail clos. Mais si tu viens pour une urgence, alors oui, il se peut que le portail s’ouvre. Je soigne les petits, je dorlote les grands, je reçois les moyens, mais toujours implacable. C’est l’autre sens d’impeccable. Quand vous LA verrez, demander-lui pourquoi je suis comme ça. Elle le sait mais pas moi.
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