C’est merveilleux. Ce qui est en train de se passer, oui, c’est vraiment merveilleux. Vous me direz que les séismes, les inondations, les feux de forêts, les viols, la misère, la faim, la maladie, la voyoucratie régnante, la mondialisation du sale pognon, les banques mafieuses, rien de tout ça ne vous semble merveilleux. Tout dépend où on regarde.

Démons & Merveilles, vents et marées
Au loin déjà la mer s’est retirée
Et dans tes yeux entr’ouverts
deux petites vagues sont restées
Démons & Merveilles, vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer

Jacques Prévert 

 

J’étais condamné à mort, j’attendais mon heure, je décomptais les années, les mois, les jours. Puis les heures, les minutes, les secondes. Quand le couperet m’a tranché la tête, j’ai su que j’étais sauvé. 

Depuis lors, je chante, je ris, je fais la fête. 

Il est l’heure de jubiler.

Hubert Reeves

« Tu es enfermé dans un bloc de granit, que faire ? Fais un pas en avant et danse, » dit un koàn zen. Le monde est ce que nous en faisons. Il peut changer en un clin d’oeil. Les soucis ne sont que fumées, reflets dans le miroir d’un rêve. L’homme est un en trois personnes : le corps, le coeur, l’esprit. Il est grand temps que le moi du corps et le moi du coeur « s’abandonnent au moi essentiel et obéissent à sa volonté. « Car vous ne vous appartenez pas, vous appartenez à l’Esprit Saint » (source)Evangile de Thomas

Facile d’être heureux quand tout va bien. Facile ? Non. Obligatoire. C’est un devoir total, absolu, capital et qui ne souffre aucune exception : la loi du beau fixe. 

Optimisme de rigueur. Certains d’entre vous se révoltent à cette idée, celles et ceux qui ne supportent pas les contraintes ni les règlements. Mais cette loi vient tout droit de la physique quantique : nos actes et nos pensées ont une action réelle sur l’univers. Notre esprit crée le monde. Toute pensée négative a sur le réel un effet négatif mesurable. Emettons de l’amour et de la gentillesse, la douceur est le luxe suprême de la maîtrise.

Et quand tout va mal, faut-il encore être heureux ? Plus que jamais ! Voir la vie en rose quand on broie du noir peut vous sembler un trop grand écart. L’exercice paraît impossible et pourtant, pourtant ! La seule façon d’aller mieux est d’affronter ses propres monstres.

A travers eux, revoir la lumière au bout du tunnel. « Si tu grilles dans les flammes de l’enfer, va où les flammes sont les plus hautes » (source)Arnaud Desjardins

En nous poussant à faire l’inverse, nos « réflexes de survie » nous font des croche-pattes meurtriers. 

Notre inconscient cherche à protéger ses secrets par tous les moyens, quitte à nous tuer. Il y arrive souvent. C’est ainsi que nous sommes notre pire ennemi.

Fuir la douleur, c’est claquer la porte au nez de la guérison. Sauter où les flammes sont les plus hautes, c’est traverser la mort pour vivre enfin. Le remède n’est pas pire que le mal, puisqu’il guérit.

Un philosophe et un poète se promènent, quand le philosophe voit une boule de plumes à terre :
– Regarde, dit-il, un oiseau mort !
– Où ça ? Où ça ? s’exclame le poète en regardant le ciel.

Ce mini conte soufi donne la mesure de l’âme qui tourne en rond dans ses propres délires.

Etrangers les uns aux autres, les rats courent dans le labyrinthe de la vie. Ils croient aller au hasard, mais nous savons qu’ils suivent un plan : celui du labyrinthe.

La Merveille se tient sur les cimes, comme au Mont Saint-Michel, tout en haut, sous l’archange, arc-boutée vers le grand ciel, cette basilique qui tient du miracle et qu’on appelle, justement, la Merveille d’Occident.

Je viens de passer des heures comme des minutes et des siècles comme des heures. J’ai traversé monts et vaux, tant de rivières et de frontières, me voici enfin chez Soi, à mon terme. Au carrefour du temps, face à l’éternité. Nu comme un verre bu, lu comme un mot doux, su comme des vers aimés, me voici devant Soi les mains vides et le coeur fou.

Je rêve : être moi-même enfin. J’y suis, je touche au but.
Mon histoire ressemble à la vôtre. Il s’agit d’amour aussi.

Qu’avons-nous d’autre ? 

Deux hommes regardaient par les barreaux de leur prison. L’un vit la boue, l’autre les étoiles.

Idries Shah

Le monde attend son heure. L’horreur s’atténue par touches impressionnistes, ou parfois saute dans les plus hautes flammes. C’est un progrès déjà. Une toile de Léger au lieu d’un vitrail de Rouault, on gagne au change, un peu moins de noir. On change d’histoire. Ce soir.

Ce n’est pas de ma seule guérison qu’il s’agit. C’est celle du monde entier où je suis poisson dans l’eau. Je suis descendu aux abîmes,  j’en suis remonté avec un présent. Je suis monté au ciel, le ciel m’a recraché, j’ai le troqué le présent pour un don. Un véritable don des dieux, en lesquels pourtant j’ai très grand mal à croire. Le don de guérir. J’ai commencé par guérir les cancers. Puis d’autres maladies mortelles. Sans rien faire de particulier. Puis j’ai compris ce qui m’arrivait.

Je ne suis pas guérisseur, je suis plutôt éveilleur. J’ai ce pouvoir inexplicable de réveiller le guérisseur intérieur d’autrui.

Le guérisseur intérieur 

Certaines tribus Amérindiennes sont très versées dans l’art de guérir. Chacun de nous, disent les Indiens, est équipé d’un allié secret qui nous sauve la mise quoi qu’il arrive, pour peu qu’on soit dans le bon état d’esprit. Ce dispositif, ils l’appellent le guérisseur intérieur. S’il fonctionne de façon satisfaisante, pensent-ils, la personne n’est jamais malade.

Il est possible de rétablir ce mécanisme endormi. La tâche est souvent difficile, car nous nous sommes terriblement éloignés de l’état originel, quand le guérisseur intérieur fonctionnait à merveille pour tous.

Souvenons-nous seulement de l’immunité du nourrisson. Les médecins disent qu’elle vient de la mère. J’ajouterai qu’elle vient des origines. Au commencement, nous sommes immunes. Je peux vous rendre cette immunité.

Notre monde qui va mieux qu’on croit. Assis sur le volcan, il s’étire, il mue. Regardons-le grandir et laissons-nous émouvoir par ses prouesses. Il le peut, il le fait, nous l’aidons chacun par nos gestes d’amour et nos pensées douces.

Mais gare ! La douceur n’est que le masque d’implacabilité des guerriers de lumière. Ils ont un but : s’éveiller. Ils ont une soif : se dépasser. Ils ont un désir : donner. Mais pas n’importe quoi. Ni à n’importe qui. Lumière, discernement.

Tu peux me prendre pour un rêveur Mais je ne suis pas le seul Peut-être un jour tu nous rejoindras Et le monde s’unifiera.

John Lennon

Un petit pas de chacun fera le grand saut de l’humanité.

 

Xavier Séguin

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Xavier Séguin

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