En 1992, j’ai tenu ce journal de mon premier contact avec l’autre monde… et ce qui s’ensuivit.
– Chapitre 5 –
Trop tôt pour l’apéro. Qu’à cela ne tienne ! Elle nous fait visiter son domaine. Une très antique chaumièrevoir photo ci-dessous attire notre attention. Sympa. Gauloise comme tout. La maison d’Astérix. Ses murs, sans soubassement, sont en lattis de châtaignier recouvert de torchis. La toiture à clins était jadis en chaume.
Jeanne ne l’apprécie guère. – Une ruine. Je vais la flanquer par terre.
– N’en faites rien. Vous avez là une authentique maison celte.
Jeff sort son pendule. Il prend Jeanne par le bras : visite guidée. Je les regarde de loin. Jeanne est bouche bée. Jeff lui fait l’article à grand renfort de pendule. Elle hoche la tête. Fébrile, elle gratte le torchis, scrute la charpente, tape des poutres. La voilà qui se met à ranger le souk. Elle extirpe une brouette percée. Soulève la poussière. Tousse. Pousse. Glousse. Prend du recul. Puis elle éclate de rire.
Bien joué, Jeff ! Jeanne est conquise. L’ex-chaumière est sauvée.
Depuis, à chaque visite, j’ai constaté l’avancement des travaux. Lentement, sûrement, ça prend tournure. Peu d’argent, beaucoup de récupe et d’huile de coude. Jeanne s’est prise au jeu. Il en vaut la chandelle: une authentique maison celte. Située sur le troisième cercle, à 300 mètres du monument, c’est l’ancienne maison du gardien.
Gardien qui n’est pas un arbre, cette fois. Mais un homme. Un ermite, un sage, un peu mage aussi. En quelque sorte l’ancêtre de Jeanne… Sa chaumière servait de porte d’entrée pour le lieu saint. Son feu était la première halte pour les pèlerins. Ensuite, ils continuaient leur chemin autour de la colline et du temple. Vers un ruisseau, probablement. Jeanne a-t-elle lu dans mes pensées ? Elle montre trois peupliers au fond du swin-golf.
– Là-bas, il y a une drôle de mare. On l’appelle le Bouillant. Parfois, l’eau devient rouge comme le sang. Allez donc y jeter un coup d’œil.
Au pied des peupliers, la mare est là, oblongue. Presque rectangulaire. l’eau est sale et vaseuse. Les berges croulent. Les ronces et les orties envahissent les ornières fangeuses.
Alors l’image se fige. Toujours cette impression de mise au point. Je fixe sans fixer. Une scène apparaît.
Tout a changé. L’eau est propre. Couleur de rubis, elle bouillonne en trois points. Sur les berges nettes et fleuries, torse nu, des fidèles s’ébrouent. D’autres se baignent, pleins de vie et de gaîté.
Cette mare était un bassin de purification. La seconde halte des fidèles, sur le cercle extérieur. Je vois un guerrier superbe, nu comme la main, dans l’eau jusqu’à la ceinture. Il descend encore. Il a de l’eau jusqu’à la poitrine. Les mains en coupe, il s’asperge la figure et les cheveux.
Je jurerais qu’il existait un escalier de pierre, un dallage au fond de cette mare… Un sondage pourrait me renseigner. Nos ancêtres avaient sans doute une bonne raison de se purifier là-dedans. Bouillonnante et rouge, cette eau posséderait-elle d’autres vertus moins apparentes ?
Aucune envie de piquer une tête pour le vérifier. La saleté de la mare dissuaderait le baigneur le plus téméraire. Jeanne a promis de la faire curer. On verra bien… Gamin, j’avais promis de me faire curé. Deux paroles en l’air ?
Cette grosse pierre sculptée pose une foule de questions auxquelles je vais tenter de répondre.
Voie royale de l'éveil, ce stage est une initiation qui ouvre la porte de l'être…
"L’Égypte pharaonique est une civilisation africaine, élaborée en Afrique par des Africains"
Vous connaissez les sept chakras qui palpitent sur le corps d'énergie. Et les autres ?
Qui a creusé ces galeries et ces villes souterraines, et pourquoi tout ce travail ?
"J'en ai haussé des femmes ! J'en ai osé des flammes !" (Cahiers Ficelle, inédit)