Cheikh Anta Diop a rendu les pharaons à l’Afrique ! Le 7 février 1986 s’éteignait l’historien sénégalais, dont on célèbrera les 100 ans de la naissance le 29 décembre 2023. Que reste-t-il de la pensée de ce pionnier de la décolonisation de l’histoire et de la revalorisation de la narration historique africaine ?
« L’Égypte pharaonique est une civilisation africaine, élaborée en Afrique par des Africains » : ce qui semble aujourd’hui évident – sauf, peut-être, pour Nicolas Sarkozy et ses nègres – a longtemps été passé sous silence, voire ouvertement nié par l’égyptologie développée dans les laboratoires européens. Nous devons au scientifique, historien, anthropologue et homme politique Cheikh Anta Diop d’avoir rendu à l’Afrique ce qui appartient à l’Afrique. (source)
Voilà ce qu’écrivait le magazine Jeune Afrique en 2023. J’ai bien peur que l’évidence n’en soit pas une.
Plus d’un demi-siècle après le décès de Cheikh Anta Diop, qu’est-ce qui a changé dans l’histoire blanche écrite par des Blancs ? Rien du tout. L’Afrique africaine s’arrête toujours au pays des pharaons. On se plaît à évoquer la blanche Cléopâtre, pharaonne grecque d’une Égypte décadente, pour en faire le modèle blanc d’une Égypte éternelle, un pays dont la culture, le savoir et l’art sont trop importants pour être les fruits de la négritude. Cette culture fondatrice ne peut venir que d’une race blanche, bien blanche, blanchissime.
Des années durant, je fus un des seuls culs-blancs à affirmer l’antériorité de la culture nègre, la supériorité de son passé et l’élévation de ses croyances. Je reste un des rares auteurs à le crier bien haut — en tout cas le seul auteur dans un site touchant un large public : depuis sa création en 2008, Eden Saga a accueilli 6 millions de visiteurs répartis sur 170 pays.
Eden Saga est fière de soutenir cette noble cause. À mes yeux comme à ceux des Africains, il s’agit d’une évidence indiscutable. Je vais même plus loin encore. Selon moi, c’est toute la culture du monde qui puise son origine dans la négritude.
C’est le racisme des Blancs qui a fait d’Osiris un dieu bleu. Voyez ci-dessus sa peau noire. Je le répète, nous ne sommes pas nés en Grèce. La culture occidentale n’est pas sortie d’un pétasecoiffure typique grec, mais d’une coiffe africaine. Dès les confins de la protohistoire, la culture nègre a eu une large avance sur la nôtre ou celle de l’Asie.
Tant pis pour ceux que ça choque, la race noire est la première, la plus ancienne, la plus évoluée. La tradition enseigne que les différentes religions antiques, cultes à mystères ou rites d’éveil, proviennent soit du nord de l’Europe de culture celto-viking, soit de l’Égypte des pyramides.
J’ai montré que la culture panafricaine nègre s’est exprimée de façon étincelante dans l’Égypte pharaonique. Il me faut ajouter que la culture traditionnelle celtique ou celto-nordique des druidesses et des druides fut elle aussi initiée par des géants nègres.
Issus de l’Égypte nubienne et de la négritude, ces cultes ésotériques et païens se sont répandus au Moyen Orient sous influence nègre avant de se répandre en Grèce et de devenir très populaires dans l’occident romain. Ce sont des voies vers la connaissance de Soi. Ne pas confondre avec l’ego. Le Soi est perçu comme l’empreinte du dieu, s’opposant au moi, détrônant l’ego que nous vénérons de façon inconsidérée.
Parmi ces cultes à mystères, les plus fameux sont les Mystères d’Éleusis et le culte de Cybèle ou d’Isis, issus de l’hermétisme gréco-égyptien. Isis, en particulier, donne le ton de cet article et en révèle l’intériorité.
Venus des druides celtes et des initiateurs du Nord, noirs aussi, comme en témoigne une découverte récente, les premiers celtes et Vikings étaient noirs. Il était temps de rendre à la négritude la place qui lui convient dans l’histoire de la spiritualité, de la culture et du développement sacré. Des années durant, Cheikh Anta Diop fut la voix qui crie dans le désert des blancs incrédules.
Pour rien au monde ils n’auraient souscrit aux thèses pourtant convaincantes de Diop. Il a aujourd’hui une université à Dakar, Sénégal.
Il a réhabilité l’usage des mots nègre, ou négritude, refusant d’utiliser le qualificatif de noir, qui ne désigne qu’une couleur de peau alors que les nègres, eux, représentent une culture spécifique, très ancienne. La couleur de leur peau importe peu, d’autant qu’elle n’est jamais absolument noire, mais de différents tons de brun. Pour Cheikh Anta Diop, dire les noirs est aussi raciste que de dire les crépus. Aussi raciste et aussi faux.
La culture nègre date d’un passé si lointain qu’en comparaison l’antiquité gréco-romaine n’est qu’une gamine ignorante. Et l’ancienneté du passé chinois est tout aussi risible. Quand nos civilisations se comptent en milliers d’années, la négritude a pu développer une civilisation raffinée il y a plusieurs millions d’années. Qui est devenue un empire planétaire il y a plus de cent mille ans.
La source égypto-grecque et la source celto-nordique étant toutes deux marquées de l’empreinte nègre, on ne peut que s’étonner l’ignorance et le mépris des non-nègres. Ils oublient un peu trop vite que les plus anciens vestiges humains, le squelette de Lucy et le crâne de Toumaï, ont été découverts en Afrique. Ils ignorent ostensiblement que le premier bouddha, Rama, était un géant noir de peau aux cheveux crépus. Rama le nègre a conquis toute la planète, comme je l’ai montré dans de nombreux articles.
L’Amérique fut découverte à de nombreuses reprises, car l’ignorance et l’oubli de siècle en siècle font des petits. Les tout premiers habitants de ce continent atomisé furent ces mêmes géants noirs. Au 14e siècle, l’empereur du Mali Abou Bakari II en savait long sur cette question.
Dans un tout autre registre, Pierre Barouh a immortalisé l’Amérique noire en chantant la samba de Bahia :
Mais quel que soit le sentiment qu’elle exprime
Elle est blanche de formes et de rimes
Blanche de formes et de rimes
Elle est nègre, bien nègre dans son cœur.
(écouter)
Mes conclusions s’appuient sur deux sources principales, la tradition ésotérique et les sources scientifiques. La tradition m’est accessible par les annales akashiques que je visite quotidiennement. L’accès par la voie astrale m’est aussi facile que celui d’internet. Cette voie royale me permet aussi de visiter le passé en me déplaçant sur la ligne de temps. Cet exploit est moins aisé que l’accès à l’akasha, car je ne peux le décider consciemment, il faut que je programme mon moi profond, mon inconscient.
Si elles ne s’appuyaient que sur cette source traditionnelle, que bien des gens sérieux récuseront vu mes méthodes atypiques, toutes les découvertes que je peux faire ne seraient que de la fiction. On me verrait comme un poète, un conteur, deux termes que je ne récuse pas.
Mais la tradition n’est qu’une des deux sources que j’utilise. J’ai à cœur d’offrir au lecteur des arguments solides, afin que mes hypothèses soient vérifiables. Aussi voudrais-je ici vous présenter des citations d’un des livres de Cheikh Anta Diop, infatigable chercheur de faits et de preuves pour asseoir cette évidence : la race nègre est la première ethnie d’Homo sapiens.
Cet ouvrage s’intitule Antériorité des Civilisations Nègres (ACN dans mon code source).
Tout indique qu’à l’origine, à la préhistoire, au paléolithique supérieur, les Nègres furent prédominants. Ils le sont restés aux temps historiques pendant des millénaires sur le plan de la civilisation, de la suprématie technique et militaire. Tout esprit qui n’est plus capable de recevoir cette idée, même si elle est objectivement démontrée, ne peut rien apporter de durable à la science historique. ACN11Antériorité des Civilisations Nègres page 11
Dès l’avant propos, Anta Diop annonce la couleur. Il écrit pour démontrer une évidence, qui n’est pas admise par la totalité de la communauté scientifique pour des raisons absolument pas scientifiques, mais purement racistes ou racialistes. Tout son livre n’aura que ce seul but, éminemment louable, rendre à César ce qui est à César et à la négritude ce qui lui revient de droit.
Ceux de mes lecteurs qui voudraient avoir l’ensemble des cas exposés par Anta Diop, je les renvoie à cet ouvrage et à sa bibliographie complète en fin d’article.
La seule conclusion scientifique conforme aux faits est que la première humanité, c’est à dire les tout premiers Homo sapiens, étaient des « négroïdes ». Le terme négroïde est spécieux. Dans la littérature scientifique, on l’emploie pour ne pas dire nègre. ACN16
Les préhistoriens et les anthropologues les plus autorisés font de l’Afrique le berceau de l’humanité. ACN20
La civilisation aurignacienne a été apporté en Europe Occidentale depuis l’Afrique du Nord par de nouveaux types d’hommes, les Néanthropes. ACN20
Malgré ces faits, les anthropologues persistent à inventer des sous-catégories d’humains qui ne sont pas tout à fait négroïdes pour en peupler l’Afrique protohistorique.
Le Nègre est là dès l’origine, il est même seul à exister pendant des millénaires, et pourtant jusqu’au seuil de l’époque historique, le « savant » lui tourne le dos.
Il est tout à fait possible que le type nègre, « le vrai nègre » des anthropologues, ait été présent depuis -10 000. ACN25
Le premier peuple nègre qui a vécu dans la vallée du Nil y a laissé des empreintes indélébiles. Il s’agit du peuple des Anu. ACN28
Une peinture murale* montrent les nègres autochtones soumettant les hordes étrangères.
*tombe SD63 d’Hiérakonpolis
Civilisé dès l’époque proto-historique, le Mali était plus vaste qu’aujourd’hui. Il comprenait toute l’Afrique sub-saharienne, du lac Tchad à l’Atlantique.
Tandis que nos seigneurs de guerre allaient taquiner le Maure en Terre Sainte, Abou Bakari armait une expédition transatlantique vers les colonies de ses ancêtres, sur l’autre rive de l’océan Atlantique. Ainsi grâce à lui nous savons qu’au 14e siècle, les « colonies africaines » d’Amérique étaient encore une réalité.
Au nord du Mali, de l’Atlas à la Mer Rouge, s’étendait l’Égypte. Le Sahara n’était pas un désert, mais une contrée verdoyante et arborée autour d’une mer intérieure, le Lac Triton. Les récoltes abondantes faisaient de la verte Égypte le plus riche pays d’Afrique. Sa civilisation brillante fit sa renommée. Les jeunes gens de Rome et d’Athènes y faisaient leurs études supérieures.
Mais le Mali, terre sacrée, n’avait rien à lui envier. À l’époque des Mansas, ce vaste pays était plus prospère que sa voisine du nord.
Après ses conquêtes du Ghana et surtout du Yekrour et du Jolof sénégambien, le Mansa avait reconquit une bonne partie des terres ancestrales. Il a souhaité ensuite reprendre en main ses terres américaines longtemps négligées…
Pour le Mansa, émigrer sur ce continent frère n’était pas une folie : ses ancêtres l’avaient fait des millénaires auparavant. « La route transatlantique avait été longtemps fréquentée par les mool mariniers.Marins Sénégambiens Au 14e siècle, son voyage sans retour est rapporté par Al Omari. L’atlas catalan de 1375 et la carte de Mecia de Villadestes de 1413 montrent le Mansa Bakari II levant son sceptre vers l’Outre-Atlantique » écrira Pathé Diagne dans son livre « Tarana, l’Amérique noire précolombienne ».
En 1312, il arme une expédition maritime de 200 navires. Un seul en est revenu. Au milieu de l’océan, la flotte avait rencontré une sorte de rivière très violente. Les navires, pris dans des tourbillons, avaient coulé bas les uns après les autres. Cette « rivière » était très probablement le Gulf Stream.
Le Mansa ne se décourage pas. Il s’adresse aux charpentiers de marine du lac Tchad, réputés pour leur grande habileté : ils avaient hérité du savoir-faire des bateliers de l’antique Égypte. Leurs navires étaient adaptés pour la haute mer. Abou Bakari leur en commande 2000 ! Ce qui témoigne de ressources illimitées en bûcherons, en charpentiers et en équipages.
Quand la flotte est prête, le Mansa en prend la tête. Nul n’a jamais eu de ses nouvelles. Aucun navire n’est revenu.
(Ces deux paragraphes sont tirés de l’article L’Amérique était nègre.)
☻ Nations nègres et culture, l’ouvrage majeur de Cheikh Anta Diop
Ce livre publié en 1954 aux éditions Présence Africaine constitue le premier ouvrage de Cheikh Anta Diop et celui ayant eu le plus d’impact. A l’origine ce livre est une compilation de plusieurs sujets faisant l’objet d’une thèse de doctorat. Cette thèse débute en 1949 quand Cheikh Anta Diop étudie à l’université de la Sorbonne à Paris. Elle a pour thème « L’avenir culturel de la pensée africaine« . Elle est supervisée par le philosophe et épistémologiste Gaston Bachelard.
L’écrivain et homme politique Aimé Césaire, dans son Discours sur le colonialisme (1955), dit du livre de Cheikh Anta Diop que c’est l’ouvrage « le plus audacieux qu’un Nègre ait jusqu’ici écrit et qui comptera à n’en pas douter dans le réveil de l’Afrique ». (source)
☻ Antériorité Des Civilisations Nègres, Paris, Présence Africaine, 1967, réédition en 1992
Ce livre a inspiré le présent article. J’y développe plusieurs idées-forces, mais je suis loin d’en avoir fait le tour. Il faut bien constater que malgré tous les faits cités par Diop, malgré la pertinence de ses analyses, malgré la somme de preuves irréfutables, malgré l’évidence du propos, la communauté scientifique blanchissime continue à faire la sourde oreille. Et ça dure depuis soixante ans !!!
…la surdité sélective fait de même !
☻ Civilisation ou barbarie, Paris, Présence Africaine, 1981
☻ L’Unité culturelle de l’Afrique noire, Paris, Présence Africaine, 1960
☻ Les fondements économiques et culturels d’un état fédéral d’Afrique Noire, Paris, Présence Africaine, 1960
☻ L’Afrique noire précoloniale, Paris, Présence Africaine, 1960
☻ L’Antiquité Africaine par l’image, Dakar, IFAN-NEA, 1975, réédition en 1993
☻ Nouvelles recherches sur l’égyptien ancien et les langues négro-africaines, Paris, Présence Africaine, 1988 (ouvrage posthume)
Parque Nacional Sierra del Divisor | Loreto, Ucayali, Perú
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