Il fut un temps où il n’y avait pas d’humains blancs, ni rouges, ni jaunes. Tous les humains étaient noirs comme l’ébène et lumineux comme des soleils. Il fut un temps où les Noirs sont descendus du Grand Luminaire pour peupler la terre. Ils sont allés en Afrique. Ils ont extrait des minerais, des pierres précieuses, de l’uranium pour nourrir le Luminaire, pour alimenter les mille circuits du Grand Vaisseau des dieux d’avant.
Noire
Les Noirs de ce temps-là constituaient la cinquième humanité à peupler cette planète. Tous des Fils du Soleil, ils sont les Grands Anciens de cette humanité. Avant eux il y eut un autre peuple, la quatrième humanité. Elle ne comptait que des femmes. Des géantes de 4m de haut. Et ces géantes étaient noires. Oui, déjà. Que les sexistes me quittent, que les racistes changent de site, il me semble que Dieu est Déesse et qu’Elle est Noire.
Dans un récent article, j’énumère plusieurs pistes qui donnent de la consistance à mon propos. Je me vois dans l’obligation de reproduire ces liens ici afin de ne pas surcharger le présent article avec des redites. Les lecteurs que cette question concerne voudront bien s’y reporter.
Lilith la Noire – Des réacteurs préhistoriques – Maputo l’Afrique éternelle – L’épopée des Sudéens – Le peuple d’Osiris – Les Prédiluviens – Celtes et Vikings noirs – Les Bouddhas Noirs – Dieux noirs d’Amérique – Têtes Olmèques – Les Olmèques astronautes – L’Amérique noire avant Colomb – Retour au pays Yorouba – Abou Bakari, mansa du Mali
Première race créée
On a du mal à imaginer que cette belle et grande planète, avec toute la diversité de la vie, habitée par tant d’animaux divers, tant de plantes aux fleurs multicolores, soit peuplée seulement par une sorte d’humains : des géants noirs, uniformément noirs, sans les nuances que nous connaissons aujourd’hui. Nuances qui proviennent des nombreux croisements inter-ethniques entre les premiers noirs, nos ancêtres à tous, et les autres couleurs de peau qui n’ont émergées que beaucoup plus tard.
Comment ? Si l’homme était noir, comment des jaunes, des rouges ou des blancs sont-ils apparus ? À partir de quoi ? Une fois encore, sans le recours aux dieux d’avant et à leurs manips génétiques, on semble à court d’explications. Les pros de la génétique ont sans doute leur idée, sinon leur science serait bancale. Voulez-vous le fond de ma pensée ? Toutes les sciences du vivant sont bancales, car elles éludent l’essentiel : le vivant lui-même. C’est un mystère que la science tente de banaliser. On ne peut pas banaliser un mystère. On ne banalise que le discours sur le mystère.
C’est un des précieux apports de Wittgenstein à la pensée scientifique. Soigneusement distinguer la chose et l’état de choses, d’une part. Ne pas confondre la chose en soi et la description de la chose, par nos perceptions, par notre cerveau, par nos a-priori etc. En clair, primo, une chose est modifiée par son environnement et secundo, une chose reste résolument extérieure à l’observateur. Il ne peut tenter de la rejoindre autrement que par une description : texte, image, captation sonore, olfactive etc. Est-ce la différence entre Dieu et l’Homme ? Tandis que nous ne pouvons que décrire ou ressentir ce qui nous est extérieur, Dieu partage la substance intime de toute sa création. Dieu est consubstantiel au créé, dit la théologie chrétienne. Et ce matin, pour moi, ça fait sens. J’achète.
Mais attention ! Par un habile subterfuge dialectique que tous les orateurs savent manier, j’ai permuté deux notions qui n’ont rien à voir : un Dieu incréé comme Source du créé, et les dieux terraformeurs qui à côté de Dieu ne sont que bricoleurs géniaux. Des employés qui participent –comme nous tous– à la Gloire du Vivant… même si je suis bien embarrassé pour appréhender ce niveau-là. Ma ‘consubstancialité’ ne s’étend qu’à la description de la chose et pas à la chose en soi, à la chose elle-même. La chose en soie, la chose elle m’aime.
Le Grand Luminaire
Il brillait d’un éclat sauvage qui éclaboussait tout le ciel du nord. On l’appelait le Soleil, avec la majuscule, pour ne pas confondre avec la petite loupiote, le lointain soleil tout pâlot tout falot. Ses habitants étaient nommés les Fils du Soleil, et l’on retrouve ce titre pour désigner les plus hautes noblesses de tous les pays qui possèdent de très anciennes cultures.
Le Grand Luminaire n’était pas une étoile. Il était habité comme le sont les planètes, mais il n’était pas une planète ordinaire. Sa peau résistante comme le métal le plus dur pouvait devenir souple et transparente pour diffuser la plus radieuse lumière. Le Grand Luminaire était un vaisseau spatial habité par une race de visiteurs venus de la Grande Ourse.
Une race noire de peau. Des fines écailles translucides, séquelles d’un lointain passé reptilien, couvraient leurs épaules, leurs jambes et leur avant-bras. Ces visiteurs étaient des visiteuses. Des géantes de 4 mètres. Des athlètes dangereuses et mortelles. Face à elles, les petits Adam de moins de 2 mètres ne faisaient pas le poids. D’une pichenette, elles les envoyaient dans la stratosphère pour faire trois fois le tour de la terre. Des bêtes, des bestioles, des bestiasses.
Elles étaient les reines du Grand Luminaire. Elles aimaient manger, se battre et faire l’amour. Mais pas avec les Adams. Elles préféraient Lucifer le porte lumière et sa joyeuse bande de lézards humanoïdes.
Deux races noires
En fait, il y a deux races noires originelles : la race noire humaine issue de la génétique des dieux d’avant, et la race noire divine qui a fourni des gènes à la race noire humaine.
En prenant en compte une intervention extérieure, tout devient clair. La race noire est apparue la première, elle a été conçue et programmée pour deux tâches précises, le travail dans les mines et la guerre. L’instinct belliqueux a été poussé au max dans les épures génétiques qui ont servi de modèle aux premiers clones humains. Le dieux noirs et les dieux blancs se sont côtoyés dès les premières opérations de terraformation. Comme je l’ai dit, si la présence des Noirs est certaine, celle des Blancs moins sûre. De même, si la réalité des déesses et de la Grande Déesse ne fait aucun doute, celle des dieux est sujette à caution.
Le fait que la race humaine à son origine se soit limitée aux femmes, assortie d’une reproduction in vitro par clonage, semble provenir d’une coutume des visiteurs des étoiles. Celle du pouvoir féminin. Celle de la suprématie des femmes chez les dieux d’avant, que pour toutes ces raisons je ferais mieux d’appeler les déesses d’avant.
Macho Facho
Sur cette planète si résolument machiste, le pouvoir mâle est chose récente. Il dure depuis dix mille ans à peine — ce qui peu comparé aux quelques cent mille ans du matriarcat. Abandonnez ici vos derniers repères. Il n’y a plus de jalons connus sur cette orée que j’explore. Voici les origines de notre humanité, voici l’humanité qui nous a précédés, les Filles de Lilith. Des géantes reptiliennes. Des super-femmes, mesurant quatre mètres, fortes comme dix hommes et noires de peau. Ma déformation bédé me les fait voir comme des big mamas blacks telles que les croque Maître Robert Crumb.
Visionnaire et caustique, ce génie ne respecte rien, c’est pour ça qu’on l’aime. Il a pris le costard usé du Woody Allen de la BD, qui sans lui marcherait à cloche-pied. Il est allé chercher aux annales akashiques le prototype ancien de la mama noire, telle que les dieux d’avant l’ont voulue : bombe sexuelle incontrôlable et jument hennissant sous l’effet d’un rut permanent.
C’est honteux, déplacé, incorrect, obscène et tout à fait douteux, j’adore.
Un con pris
Je suis persuadé que l’éternel malentendu qui oppose les sexes puise son origine dans les soubresauts cruels du matriarcat finissant. Après une très longue période de paix sociale dans l’adoration de la bienveillante Déesse Mère, le matriarcat s’est mis à décliner, laissant les mains libres à la garde impériale. Redoutables et cruelles, les guerrières chargées de veiller sur la Déesse se sont muées en hordes d’assassines, traquant sans répit les petits mâles pour les castrer, les éviscérer et les griller sur de grands barbecues.
Elles faisaient grand cas des parties génitales mâles qu’elles aimaient bien grillées. On peut y voir l’origine des fameuses saucisses au barbecue.
Quoi qu’il en soit, les keums n’ont pas aimé ça. Ils se sont montés le bourrichon, ils ont palabré, affuté leur tranche-noreilles, aiguisé leurs faux et leurs faux-cils et leurs marteaux, ils se sont rués sur les géantes à deux cents contre une et ont fini par les exterminer.
Du coup ils ont ont pris une décision qui a toujours cours : plus jamais, jamais, jamais le moindre pouvoir aux nanas. Font trop chier. Voilà la raison du comment du pourquoi. On est faits comme des rats. Condamnés à s’haïr. S’affronter sans faillir. Se latter sans faiblir. Et c’est pas près de finir…
Don’t Let Me Be Misunderstood
Je suis persuadé, moi ? Comment serait-ce possible ? Savez-vous qui je suis vraiment ? M’avez-vous regardé ? Moi ? Persuadé ? Allons donc. Rien du tout. Que dalle. J’aurais pondu tout ça pour des quetsches ? Que tchi. Certains me voient comme la statue du Doute. Rien ne tient bien longtemps. Idée, hypothèse, conclusion, solution, analyse, décision, rien ne dure, j’ai la dent trop dure et l’Adam peu sûr.
Le doute est un état mental désagréable, mais la certitude est ridicule. (Voltaire)