J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer Merlin l’enchanteur ainsi que son compère le Roi Arthur et sa fabuleuse épée Excalibur, mais je tiens à revenir ici sur le couple mythique qu’ils forment tous les deux, et sur son incroyable influence sur le langage et le comportement des Français, et d’autres.

Arthur

Le roi Arthur est le héros de nombreuses légendes arthuriennes et de romans de chevalerie depuis le moyen-âge. Chef militaire des Bretons (Britons), il lutta contre l’envahisseur saxon vers l’an 500. Devenu légendaire, il représente le roi idéal venu rétablir dans leur puissance les Bretons divisés. Chantée par les bardes gallois puis par divers auteurs de chroniques comme Nennius ou Geoffrey de Monmouth, sa geste fut développée par Wace puis par Chrétien de Troyes qui en fit un portrait moins avantageux que celui de la légende. Le cycle romanesque qui s’achève avec le célèbre roman « La Mort le roi Arthur » (1215/1235) a largement contribué à diffuser l’image traditionnelle du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde. (source)
 
En fait, son existence historique est contestée par de nombreux historiens. Je dirais même par tous. Pour l’histoire officielle, Arthur est un mythe, une légende, une romance médiévale, une invention pure et simple. « Le roi Arthur ou Arthur Pendragon est, d’après les romances médiévales, un seigneur breton qui aurait organisé la défense des peuples celtes des îles Britanniques et de Bretagne armoricaine face aux envahisseurs germaniques à la fin du Vᵉ siècle ou au début du VIᵉ siècle. » (source)  Mais Arthur est bien davantage. Comme son inséparable sorcier Merlin, Arthur est archétype, comme le roi Aragorn et son sorcier Gandalf. Un roi vaillant, doté de pouvoirs magiques comme son épée Excalibur, et accompagné d’un magicien aux pouvoirs surprenants, très loin du personnage drolatique concocté par Alexandre Astier dans Kaamelott. Comme Gilgamesh et Enkidu, comme Rama et Hanuman, ces deux-là incarnent un mythe puissant : l’alliance de la force et de la ruse, de la tête et des jambes.
 

Quel ours ?

Arthur vient du vieux breton arzhour ou artos, qui signifie l’ours en langue celtique. « Le prénom Arthur était en rapport étymologique avec le nom celtique de l’ours, « artos » signifiant à la fois « ours » et « guerrier ». (source)  Comme souvent, je ne suis pas d’accord avec les conclusions de Wikipédia. Arthur était sans doute un grand guerrier, mais le titre d’ours qu’on lui donne ne vient nullement de sa vaillance. Pour moi comme pour mes lecteurs les plus fidèles, l’ours désigne Ursa Major, la Grande Ourse, d’où est originaire l’Hyperboréen Arthur. Ce que corrobore une autre étymologie, venue celle-ci de la langue des origines : Ars Ur veut dire « art d’Ur » ou si l’on préfère « made in Ur » ce qui signifie à peu près la même chose qu’ Ex Qalib Ur, son épée magique Excalibur.

Si l’on en croit son nom, Arthur a été spécialement conçu dans les éprouvettes de nos créateurs en Hyperborée. Une manip génétique l’a rendu parfaitement apte à sa mission terrestre : fédérer un maximum de royaumes autour d’un unique monarque de la grande terre celtique, et signer la fin de l’empire romain. Il est possible d’y reconnaître la mission de Rama, effectuée trois millénaires plus tôt à l’échelle planétaire. Lui aussi originaire d’Hyperborée, Rama était un demi-dieu comme Arthur.

Tout au long de notre histoire, il est possible de retrouver des envoyés d’Hyperborée, mis au point par les dieux créateurs. Ces humains d’exception s’appellent les fils du Soleil –parce que leur vaisseau-planète était appelé le Soleil— ou des Fils de Dieu, ce qu’ils sont réellement. Tous ces ambassadeurs divins furent appelés des Christs, comme Hénoch, Prométhée, Osiris, Dionysos, Zoroastre / Zarathoustra, Mithra, Moïse et d’autres. 

Un amour de Merlin

A deux reprises Merlin enseigna quelques-uns de ses secrets, bien mal lui en prit! Morgane, l’une des sœurs d’Arthur, devint une méchante fée jalouse de sa belle-sœur, la reine Guenièvre. Sa deuxième élève fut Viviane. Merlin aimait disparaître sans explication. En Bretagne, la forêt de Brocéliande passait pour la plus belle du monde. Merlin y rencontra Viviane à la fontaine de Barenton. Séduit, il lui enseigna ses tours les plus poétiques.
 
La jeune fille apprit à danser sur l’eau et à faire jaillir une rivière à sa volonté. Mais Viviane voulait garder Merlin pour toujours. Elle lui fit avouer presque tous ses secrets et, un jour où il s’était endormi, elle fit trois cercles magiques autour de lui pour l’enfermer dans un cercueil de cristal. Merlin avait tout deviné depuis le début, mais il a laissé faire, car il aimait Viviane plus que sa liberté. (d’après : source)
 
Ainsi s’exprime la légende dorée de l’enchanteur, qui participe au mouvement médiéval de réhabilitation de la femme, que les chevaliers appellent leur dame, et qui assure, selon Denis de Rougemont, les fondements de l’amour en occident. Outre la légende, il y a le travail des historiens qui, à leur façon, cherchent la vérité derrière la trame du conte. « Pour Goodrich, Merlin est un titre porté originellement par l’évêque qui a couronné le roi Arthur historique. Pour Gardner, Myrddin était à l’origine le titre du devin du roi (Seer to the king), Taliesin étant le premier d’entre eux. Certaines personnes portant ces titres auraient inspiré la légende de Merlin. » (source)
 
Le problème reste qu’il n’y a pas de roi Arthur historique. La légende d’Arthur et de Merlin puise ses racines profondes jusqu’au 6e millénaire AEC, au temps où les orques faisaient régner la terreur parmi nos ancêtres, au temps où le Petit Peuple conversait encore avec les humains, où les géants marchaient parmi les hommes. Il y a une singulière ressemblance de coutumes et de costumes entre cette lointaine époque et le haut Moyen-Âge où Arthur et Merlin sont censés avoir vécu. Oui, censés, car tout ceci est très antérieur au Moyen-Âge, et remonte aux temps mythiques de l’Héroic Fantasy.
 

L’ours et le Loup

L’hagiographie chrétienne nous enseigne que St Martin et St Blaise étaient inséparables. Nous allons voir pourquoi, et comprendre du même coup que ces deux saints-là n’ont rien à voir avec le christianisme. Ils sont très antérieurs à la nouvelle religion. Martin est une déformation de Myrdhyn, le nom celtique de Merlin. Quant à bleiz, c’est le loup en breton diwan comme en gaulois… Les Blésois, habitants de Blois, étaient jadis les fils du loup. Or Saint Martin était toujours accompagné d’un loup. Comme Merlin !

Un autre animal relié à Martin est l’ours. Tout le monde connaît l’ours Martin, patronyme commun pour un ours. Pourquoi Martin ? Parce qu’il y a derrière un puissant mythe, qui a contribué à façonner l’âme et le cœur de la culture occidentale. L’ours, on vient de le voir, c’est Arthur. Et Martin, c’est Merlin. Évoquer l’ours Martin, c’est faire implicitement référence à Arthur et Merlin. Chaque fois qu’on prononce ces mots, sans le savoir on se met sous la protection de ce couple légendaire, et pourtant bien réel dans le présent par ses implications comme par ses apparitions fantomatiques. 

Par la grâce de ses admirateurs, Merlin est devenu le gentil merle. Par la haine de ses détracteurs, sous la forme Myrdhyn, il est devenu la vilaine merde.

Xavier Séguin

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