Dans la foulée de Léonard de Vinci, Oronce Finé est un scientifique bouleversant. Il a posé les bases de la cartographie terrestre et céleste… Inspiré de cartes très anciennes, les Portulans. Ses dessins nous font voyager en nous-même et dans la légende du monde. Astronome, cartographe, éditeur, professeur, Oronce Finé est Français. Mais les Français l’ont oublié.
Moi-même j’ignorais tout de lui jusqu’à la découverte bouleversante de ses divers schémas scientifiques. Sensibles et magnifiques, ils ont dû inspirer Jules Verne, les frères Schuiten et d’autres grands artistes. Mon infographiste Iksaviour s’est fait une joie d’ajouter des fonds d’images, pour mettre en valeur les œuvres de Finé.
Oronce Fine ou Oronce Finé, Orontius Finaeus Delphinas en latin, mathématicien, astronome et cartographe français, est né le 20 décembre 1494 à Briançon et mort le 8 août 1555 à Paris. Sa Protomathesis est un cours de mathématiques pures et appliquées. À cette époque, la géographie terrestre fait partie de l’astronomie.
Les grandes découvertes de son siècle orientent les mathématiciens vers le calcul des longitudes et des latitudes, ce qui amène Oronce Finé à la cartographie. C’est dans cette branche que va d’abord s’exprimer sa créativité et son talent visionnaire.
Oronce Finé est le premier cartographe en France à avoir représenté les continents nouvellement découverts sur des mappemondes, en coordonnant les informations données par les navigateurs, et en donnant accès à ces cartes au public. En 1520, il réalisa la première carte de France nommée Gallia publiée en 1525. Cette réalisation semble avoir participé à sa notoriété. En 1531, François 1er l’invite à faire partie du groupe de savants à l’origine du Collège de France. Il est le premier titulaire de la chaire de Mathématiques au Collège de France (1531-1555). Il est également l’auteur d’une mappemonde en forme de cœur et présentant une Terra Australis : la carte d’Oronce Fine. En 1935, l’Union astronomique internationale a donné le nom de l’astronome français Oronce Finé au cratère lunaire Orontius.
La famille Finé est originaire de Villar-Saint-Pancrace (village attenant à Briançon) au XIVe siècle. Son père, François Finé, exerce la médecine mais s’intéresse aussi à l’astronomie et a créé un instrument pour observer les mouvements des planètes. Cependant, le père semble être mort assez jeune et Oronce, encore enfant, est envoyé à Paris chez un compatriote nommé Antoine Silvestre, qui enseigne les belles lettres au Collège de Montaigu puis au Collège de Navarre. Oronce étudie les sciences humaines et mathématiques dans ce même Collège de Navarre.
Il est le premier cartographe en France à avoir représenté sur des mappemondes les continents nouvellement découverts, en coordonnant les informations données par les navigateurs, et en donnant accès à ces cartes au public. Pour y parvenir, il a dû les éditer lui-même.
Il dresse également une grande carte de France, dès le début des années 1520, qu’il publie en 1525. Cette réalisation participe à sa notoriété grandissante. Quelques années plus tard, il est l’un des plus éminents savants de l’époque. En 1531, François 1er l’invite à faire partie du groupe de savants à l’origine du Collège de France. (source)
Mon premier est un petit poisson. Mon second est un arbre fruitier. Mon tout est un grand roi de France. (réponse)Anchois – Pommier
La Sphère du monde (titre original en moyen français : L’Esphere du Monde) est une œuvre de cartographie élaborée en 1549 par Oronce Finé, et dédiée au roi Henri II. Elle est écrite en français, bien que la première version ait été écrite en latin en 1542. L’ouvrage présente la particularité de présenter le continent Antarctique.
Il y a une quinzaine d’années, cher lecteur, nous avons conçu pour la première fois, sous la forme d’un cœur humain, cette carte universelle du monde, en reconnaissance au Très Chrétien et Très Puissant François, Roi des Français, notre Patron le plus clément. Car bien que nous l’ayons vu plaire au Roi, à un polymathe et à un géographe hors du commun, et qu’il ait été loué par beaucoup, même dans des pays étrangers, j’ai finalement voulu communiquer la même description du globe entier à tous les étudiants en mathématiques : qui, après des fortunes et des crises dans les études que nous avons menées, qui jusqu’à présent nous ont été un obstacle, nous l’avons finalement fait à nos risques et périls. (Oronce Finé, 1549)
À l’époque où fut conçue l’œuvre, les cartographes des divers pays européens et du Moyen-Orient devaient faire preuve d’intelligence et d’habileté pour acquérir des informations vitales pour le commerce et la connaissance ; en particulier étant donné que l’Espagne et le Portugal gardaient le secret absolu sur leurs découvertes, utiles pour obtenir des matériaux et évangéliser les peuples natifs. Ainsi, les cartographes faisaient cas des rumeurs qui provenaient de pirates, marins ou autres, en espérant que leur imagination ne leur créent pas de problèmes.
Les précisions sur de nouveaux territoires se mettaient à jour constamment, jusqu’à ce que plusieurs affirmations fassent état d’une masse terrestre dans l’hémisphère sud appelée Terra Australis Incognita devait équilibrer les terres de l’hémisphère nord, ce qu’affirmaient également d’autres experts tels que Copernic et Mercator.
Cette terre inconnue à l’époque, c’est l’Antarctique. La question se pose donc de savoir pourquoi elle est représentée libre de glaces, avec les embouchures de fleuves côtiers aujourd’hui sous des mètres de banquise, et la séparation entre les deux îles du continent antarctique. J’ai traité cette question dans un précédent article, je n’y reviendrai donc pas ici.
L’apport majeur de Finé, géographe et cartographe, est sa création d’une projection pseudo-conique qui devint populaire au 16e siècle avant d’être abandonnée. La forme pseudo-conique proposée par Oronce Finé est en réalité un planisphère en forme de cœur.Voir plus loin
Elle était quasi oubliée et perdue, jusqu’à ce que Charles Hapgood en fasse la découverte dans la Bibliothèque du Congrès à Washington (États-Unis), aux côtés d’autres cartes de l’époque qu’il a réunies dans son livre Les Cartes des anciens rois des mers.
La bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris abrite encore de nos jours une horloge planétaire épicyclique, dite horloge d’Oronce Finé. Elle est la plus ancienne des horloges planétaires présentes en France.
Cette horloge est généralement considérée comme ayant été construite par Oronce Finé pour le cardinal Charles de Lorraine mais, en réalité, Oronce Finé l’a découverte à Metz avant de la transformer. Ses modifications, faites en 1553, ont permis une répartition en cinq cadrants au lieu de 4 précédemment, avec ajout de la face de l’astrolabe ; les autres faces, initialement présentes et accueillant les planètes, sont potentiellement de la fin du 15e siècle ou du début du 16e siècle.
Plus encore que ses cartes ou son horloge, les compositions d’Oronce Finé sur les proportions du corps humain participent du génie propre au siècle de François 1er, en le rapprochant d’un autre esprit créatif d’exception, Léonard de Vinci. Il est possible que les deux hommes se soient rencontrés, étant tous deux familiers de la cour du roi de France. Mais il est douteux qu’ils se soient longuement fréquentés. Vinci est mort en 1519, alors que Fine n’était pas encore reconnu. Il n’a publié ses premiers travaux que l’année suivante, en 1520.
Ce qui n’a pas empêché le grand astronome de développer une vision artistique très proche de l’inspiration de l’artiste majeur qu’est Vinci. On reconnaît particulièrement cette influence en comparant ses œuvres avec le fameux Homme de Vitruve de Leonardo da Vinci.voir l’image précédente Voici plusieurs dessins sur le même thème, tous de la main de Finé. Ils évoquent irrésistiblement l’influence de Vinci. Mon infographiste les a intégrés dans ses propres œuvres, notamment dans une page récente, La Source en toi.
Les proportions du corps humain ont souvent été proposées comme étalon, référence, norme absolue qui définit toutes les autres proportions. Je suppose que si nous avions eu le corps d’une fourmi, nos savants à six pattes auraient été aussi nombreux à proclamer le corps formique parfait et sans défaut. Il serait devenu de facto le seul étalon des corps terrestres et célestes du passé, du présent comme de l’avenir. Les fourmis ont eu la sagesse de s’en abstenir.
La fatuité de notre espèce est incommensurable. Quand nos abrutis de scientifiques se demandent s’il y a de la vie ailleurs qu’ici, ils témoignent exactement du même ego démesuré. En matière d’hypothèse, si la prudence est recommandée, l’anthropocentrisme est à bannir.
Vu l’étroitesse d’esprit et la fatuité qui règnent dans les sciences dites humaines, l’anthropocentrisme a encore de beaux jours devant lui. Quant à s’en débarrasser définitivement, nous y parviendrons peut-être dans quelques siècles? Si notre bêtise ne nous a pas fait disparaître avant.
Orgueil ou naïveté? L’une ou l’autre sont le fruit du mensonge religieux, comme on va le voir.
Fine n’est pas seulement mathématicien, astronome et cartographe. Il s’intéresse aussi à l’ésotérisme, comme en témoigne l’image qui précède. Détail intéressant: cet homme très vitruvien brandit des étoiles à cinq branches qui offrent la particularité d’être tracées d’un seul trait. Elles sont les étoiles de l’alchimie et de la gnose. Symbole maçonnique, l’une d’elles aurait figuré sur le blason d’Hermès Trismégiste, Trois Fois Maître.
Hermès Trismégiste signifie littéralement trois fois le plus grand. Personnage mythique de l’Antiquité gréco-égyptienne, il serait l’auteur d’un ensemble de textes appelés Hermetica, dont les plus connus sont le Corpus Hermeticum, recueil de traités mystico-philosophiques, et la Table d’émeraude. Les hermétistes, qui lui doivent leur nom, et les alchimistes se réclament de lui.
On ne peut qu’admirer la personnalité complexe –et complète!– d’Oronce Finé et l’ouverture d’esprit dont il a fait preuve sa vie durant. Rares sont les domaines scientifiques ou para-scientifiques qui n’aient suscité son intérêt. Cet esprit universel mérite tout à fait notre considération et je me devais de lui rendre justice en mémoire du grand homme qu’il sut être.
L’astronomie du 16e siècle n’est pas la nôtre, comme on en jugera d’après les sphères célestes que je présente ici. La première, ci-dessus, je l’ai mise en rapport avec l’Homme de Vitruve, célébrissime dessin de son contemporain Léonard de Vinci.
Ces anciens dessins me passionnent, ce qui n’a rien d’étonnant : j’ai fait carrière dans la bande-dessinée et ne peut que me réjouir de découvrir qu’un savant pouvait jadis rivaliser avec mes auteurs préférés.
Tandis que nos savants d’aujourd’hui tracent leurs épures sur écran, du temps d’Oronce Finé ils travaillaient à la plume d’oie sur du vélin, papier comparable au parchemin obtenu à partir d’une peau de veau, d’où son nom. Progrès? Je crains que non.
On pourra faire reproche à Fine de la part de rêve qui fait dévier l’astronomie ou la cartographie, sciences exactes, hors de leur course admise. Qu’importe les inexactitudes? Chaque époque a les siennes. J’imagine les quolibets et moqueries des étudiants du futur devant la pointe avancée de la recherche actuelle, qui leur paraîtra tout aussi naïve, primitive, désuète, bébête, fanée, surannée.
Je vous offre à présent une sélection des plus chouettes épures cartographiques des différentes sphères imaginées par notre astronomeles fonds de ciel étoilé sont rajoutés par mon infographiste avec pour centre, bien sûr, notre bonne vieille planète terre. En son temps, on croyait encore qu’elle se trouvait au centre de l’univers.
Cette naïveté vient tout droit des mensonges religieux. Si Dieu a envoyé ici son fils unique, c’est qu’il n’y a qu’une seule terre habitée: notre planète. Elle est donc le centre de l’univers.
Conclusion qui paraît logique. La naïveté populaire n’est donc pas en cause, tandis que la bêtise du christianisme, elle, est avérée. Ce n’est qu’un autre de ses méfaits — et pas le pire, loin de là! La liste serait trop longue des graves atteintes à la connaissance provoquées par les diverses religions. N’est-ce pas le souhait de toutes les croyances, diffuser des âneries débiles pour que leurs ouailles restent des ânes débiles? Les dieux d’avant n’ont rien fait d’autre quand ils nous ont créés esclaves soumis, corvéables à merci.
Quand on pense que toutes les religions primitives, la vieille religion des druides, les cultes à mystères (1) (2) (3) (4), les animismes de l’Afrique et d’ailleurs, les fétichismes, l’antique religion des pyramides, toutes sans exception étaient des chemins d’éveil. Pas une seule n’a survécu.
Celles qui restent sont des religions d’endormissement. Toutes, sans exception aucune. Si croire est indispensable au guerrier de lumière, il prendra soin de croire sans y croire. Quant aux autres moutons, suiveurs aveuglés, jamais ils n’atteindront l’éveil…
Je me suis réveillé pour voir que tous les autres dormaient encore. Alors je me suis rendormi.
Dans les lieux de cultes comme dans la tête des fidèles résonne cette antienne sempiternelle : Dormez, je le veux! Payez vos impôts religieux, denier du culte, impôts, quêtes, contributions diverses. Soyez toujours de bons croyants, bons citoyens, bons patriotes, bons couillons et surtout dormez bien. Plus profondément encore! Je le veux!
Oronce Finé a été le premier professeur de mathématiques à devenir conférencier royal, ce qui l’a rendu extrêmement populaire dans toute la France. La couronne lui a confié la délicate mission de rendre les mathématiques plus transparentes. Aussi a-t-il réformé le programme d’études et le mode d’enseignement pratiqué en France.
Par la force des choses, Finé a été amené à devenir éditeur. Pour diffuser son nouvel enseignement et les développements de ses travaux, il a publié la somme de ses recherches dans sa Protothèse. Celle-ci incluait, en plus des mathématiques fondamentales, son enseignement des mathématiques pratiques. Cette innovation complétait les mathématiques traditionnelles en les rendant plus concrètes. La Protothèse a profondément changé la façon dont les mathématiques ont été enseignées et perçues en France.
Finé a proposé plusieurs approximations de la valeur de pi. Il l’a donnée sous la forme 3,1746 en 1544. Plus tard, il a donné 3.1333 et, dans De rebus mathematicis (1556), il a donné 3.1410.
Voilà tout ce que je peux vous révéler sur ce grand savant quasi inconnu. Si vous savez lire entre les lignes, certains détails glissés ici ou là ont pu attirer votre attention. Mais le clou du show, incontestablement, revient aux images dues au talent visionnaire de Finé. D’autres articles vont venir compléter le nouveau chapitre qui s’ouvre ici, prenant la suite d’un article précurseur, Les Portulans.
En attendant leur parution prochaine, je vous conseille d’étudier les images à la loupe. Les sphères, notamment.
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Leur mouvement permet la vie, leur ouverture permet la clarté, leur vigueur permet l'éveil.
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