La plupart des peuples antiques ont cru aux incarnations successives. Pour les Hellènes et les Romains, l’âme du défunt se rendait dans un séjour des morts, appelé les Enfers, jusqu’à sa réincarnation suivante.

« Les Enfers antiques ressemblaient étonnamment à notre monde, situés tantôt sous la terre tantôt au delà du fleuve Océan à l’extrême occident dans une région que les rayons du soleil n’éclairaient jamais. Hadès et son épouse Perséphone régnaient sur les Enfers que l’on appelle aussi l’Hadès. Les Grecs situaient la porte des Enfers dans les antres voisins du cap Ténare, au sud du Péloponnèse ; les Romains les localisaient dans les gouffres du lac Averne ou les grottes de Cumes.

Mais toutes les anfractuosités et les crevasses pouvaient être une entrée potentielle du royaume des ombres.  Entouré d’un triple rempart d’airain, le Tartare était l’endroit le plus profond des Enfers. Ce sombre lieu du monde souterrain se trouvait aussi éloigné de la terre que la terre l’est du ciel. Si on y jetait une enclume, elle mettrait neuf jours pour en atteindre le fond. Dès l’origine ce fut une prison pour les dieux opposants ou les héros qui avaient enfreint les lois divines.

Cronos y avait enfermé les Cyclopes que Zeus délivra pour l’aider à conquérir le pouvoir. Après sa victoire Zeus y enferma à son tour des Géants, des Titans qu’il fit garder par les Hétaconchires, Gyès, Cottos et Briarée. » (source) On l’a compris, l’Hadès est l’autre monde, le royaume des ombres, le séjour des morts. Ici, on ne fait que passer. On y reste juste le temps qu’il faut, entre deux vies.

Pour les malheureux plongés dans les infinis ténèbres du Tartare, c’est plus difficile, mais ils finiront par s’en sortir aussi. Pour peu qu’on les aide… tous les autres ne font que passer. Pendant son séjour dans l’autre monde, l’âme a connaissance de ses incarnations successives, ce qui lui donne les éléments pour choisir avec soin son incarnation suivante. Le futur incarné choisit l’époque où il veut vivre, l’endroit, les conditions matérielles, il choisit tout.

Son plan est clair alors, il sait pourquoi il se réincarne, et quelle sera sa mission dans la vie qui vient. Malheureusement, avant de se réincarner, il y a une petite formalité à remplir… Oh, trois fois rien ! Une baignade obligatoire. Ni dans le Tartare, ni dans le Styx, mais dans un troisième fleuve des Enfers appelé le Léthé. Ses eaux ont une vertu magique, elles sont un philtre d’oubli. Celle ou celui qui s’y baigne perd aussitôt le souvenir de ce qu’il a vécu jusqu’alors.

L’ardoise est effacée, il peut s’incarner comme s’il était tout neuf, et vivre une vie qu’il n’a pas choisi, puisqu’il ne s’en souvient plus. C’est la conception traditionnelle, à laquelle une once de physique quantique peut redonner un coup de jeune.

La foi en la réincarnation, ou métempsychose, s’est interrompue en occident au tournant du Moyen Age, qui n’existe pas. Comme le hasard, mais c’est une autre histoire. En Asie, il en va tout autrement. La majeure partie des asiatiques admet facilement l’idée de vies successives, Bouddha l’a enseigné, et pas seulement Bouddha : Rama aussi a présenté les réincarnations comme une évidence, et une constante de la vie terrestre.

Est-ce à dire que les « dieux » qui nous ont enseigné ne se réincarnent pas ? Je n’en sais rien, mais je dois avouer que je suis extrêmement troublé en face de ces astronautes surhumains qui ne sont pas des dieux, qui le savent, et qui, en plus, ne croient pas en Dieu. Aucune référence à la source dans l’enseignement de Zeus, par exemple, ni dans celui de Yahveh, qui se prétend lui-même l’origine de tout alors qu’il n’était sans doute qu’un général des armées divines. Yahveh ne fait pas partie des Elohim, tandis que Elie ou Allah, oui. Grosse différence. Ou pas ?

J’ai longtemps cru que les vies antérieures faisaient partie de la réalité spirituelle indiscutable, quoique occultée dans ce coin du monde où je vis. Quand j’ai fait ma récapitulation pour le passage de l’arcane XIII j’ai pu retrouver des tas de vies antérieures. Pas une ou deux : une trentaine. Des vies d’hommes ou de femmes. Des morts surtout. La plupart du temps des morts violentes, douloureuses.

Pendant des années, j’ai été convaincu d’avoir vécu tout ça jadis. On le serait à moins. Comment en douter quand tant de preuves vous sont données ? J’avais vécu sur tous les continents, à toutes les époques, et j’avais été aussi bien femme qu’homme. Avec une préférence pour mes vies féminines, plus élevées, plus conformes à l’idée que j’ai de moi. 

Si je suis un homme dans cette vie, j’ai souvent été femme dans d’autres, aussi n’éprouvé-je pas la moindre envie de changer de sexe. Une autre vie future m’en donnera un autre, pourquoi précipiter les choses ?

Voilà ce que j’ai cru pendant des années. Jusqu’au jour où j’ai commencé à rédiger ces vies retrouvées, pour en garder le souvenir tout d’abord. Et puis je me suis pris au jeu, j’ai tenté d’en faire une sorte de roman, unanimement refusé par 18 éditeurs. Avec raison, car ce bouquin n’était pas bon.

N’empêche qu’il m’a permis de comprendre une chose énorme. Pour les besoins de mon bouquin, j’ai dû retourner visiter ces vies à de nombreuses reprises. J’ai exploré ces vies retrouvées, j’ai visité les mondes perdus qu’elles ont fait revivre. Puis j’ai noté un curieux phénomène. Toutes ces vies étaient en train de changer.

Croire à l’histoire officielle, c’est croire des criminels sur parole.

Simone Weil

Plus j’y retournais, plus je voyais s’effacer des tragédies, se dissiper des malentendus, disparaître mes morts les plus affreuses. Les progrès que je pouvais accomplir dans ce monde se reportaient aussi sur mes vies passées !! Alors j’ai changé d’avis là-dessus.

D’abord j’ai réécrit mon bouquin, on peut le télécharger sur ce site. Il s’appelle Arcane XIII. C’est un témoignage de ma propre initiation aux Petits Mystères. Honnête, mystérieuse, vraie. Cette version mérite d’être lue.

Mon point de vue sur les vies antérieures n’était plus le même. Mes morts antérieures, que j’avais retrouvées en premier, n’étaient plus là, comme effacées. Des progrès que j’avais pu accomplir dans cette vie se reportaient automatiquement sur mes autres vies, comme si elles se déroulaient en ce moment même.

Oui, nous avons d’autres vies que celle-ci. Nous passons la moitié de notre vie à rêvasser ou à dormir. Qui peut croire une seconde qu’il ne se passe rien pendant tout ce temps-là ?

Nous sommes des êtres magiques, tout simplement parce que nous vivons dans un monde magique. La télé-banalisation du monde nous a fait oublier ses mystères. Le monde est mystère, la vie est mystère, l’humain est mystère. L’humaine plus encore.

Le tout petit enfant s’émerveille, il ne s’étonne de rien. Il prend tout avec joie, sa lumière grandit à chaque découverte. Le moment vient de retrouver l’émerveillement du tout petit qui est en nous. Et qui a peur qu’on l’oublie. Le retrouver c’est retrouver la lumière et la joie : ça urge.

Au lieu de vies antérieures telles que les concevaient les anciens, la physique quantique accrédite l’hypothèse de vies parallèles. « Tout être a un double qui vit sur un autre plan, nous dit Garnier-Malet. Ce double se souvient de tout, il n’est pas passé dans les eaux du Lethé, lui. Il est resté dans l’autre monde, c’est ainsi qu’il nous aide au mieux. »

Chaque nuit, en astral, nous retrouvons notre double qui nous passe les informations dont nous avons besoin pour vivre au mieux la journée du lendemain. Puis vient le temps des retrouvailles. Dans l’autre monde, nous fusionnons à nouveau avec notre double, afin de mieux choisir l’incarnation suivante. 

Dans cette vision quantique, l’autre monde n’est pas un séjour physique, ni même un séjour temporel. On n’a pas besoin d’attendre la mort pour retrouver son double, on le fait chaque nuit en dormant. 

Chaque matin, au réveil, nous traversons les eaux du Lethé qui efface notre mémoire vive. Les souvenirs sont encore là, mais il faut aller les repêcher au fin fond de nos mémoires dormantes… ou bien passer en mode alpha. Les sensitifs le font sans y prendre garde. En alpha, ils ont accès à l’autre monde sans quitter celui-ci.

C’est la Voie du Milieu, celle qui permet d’utiliser harmonieusement et indépendament les deux hémisphères de notre cerveau. En astral, ou dans l’autre monde, puisque c’est le même, on ne sait pas « penser » autrement.

Le double est plus que rapide, il est instantané. Un raisonnement qui s’échafaude ici-bas avec le temps, par propositions successives et enchaînements d’idées, apparaît immédiat en astral, où tout est dans l’instant. Comme regarder un film ou voir un tableau.

Le film a un début, un milieu, une fin. Le tableau est donné d’un coup, on l’embrasse d’un regard. Le double perçoit une infinité de nuances en moins de temps qu’il ne nous en faut pour en saisir une seule. Dans cette perspective, l’idée même de réincarnations ne signifie pas grand-chose.

L’astral est un autre monde où il n’y a ni temps, ni espace. Tout y est synchrone, présent, éternel. L’autre monde n’est pas un endroit où séjournent les morts, puisque nous pouvons nous y rendre en dormant ou en conscience.

Les vies intérieures ne sont pas des vies antérieures. Elles ne sont pas passées, elles sont simultanées. Seul le présent existe, tout le reste est virtuel.

Nous vivons de nombreuses vies, plus ou moins consciemment, en même temps que celle-ci. Nous connaissons une infinité de mondes que nous pouvons retrouver, émerveillés, dans les anciens récits de la Légende des Humanoïdes.

Nos pseudo vies antérieures sont des vies intérieures, des vies parallèles. Nous vivons une infinité d’existences en même temps que celle-ci, et quand celle-ci va s’arrêter, elles s’arrêteront toutes. Y aura-t-il quelque chose après ? Je dirais oui, même si je ne sais pas du tout de quoi il s’agit. Qui mourra verra.

Nous sommes infiniment plus vastes et plus puissants que cette existence endormie ne nous le fait supposer. Nous n’avons pas de vies antérieures, mais une infinité de vies dans des univers parallèles. La fin des âges peut bien venir : même si nous ne le savons pas, nous la connaissons déjà.

For the mother and child reunion is only a moment away  / Proches sont les retrouvailles

Paul Simon

 

Xavier Séguin

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