Les humains ont un lien particulier avec les animaux, comme les innombrables amoureux des chiens, des chats et des scorpionsPeut-être un peu moins pour les scorpions. nous le montrent à longueur de web. Une paléoanthropologue étasunienne, Pat Shipman, s’intéresse de très près au lien profond qui nous unit aux animaux. Elle en infère une hypothèse nouvelle sur la nature humaine et l’évolution de notre espèce. Analyse et debriefing.
Pat Shipman a observé que ce lien homme-animal va bien au-delà la simple affection. Selon elle, il s’agit d’un processus unique dans le règne animal, un processus extrêmement ancien d’interdépendance qui aurait joué « un rôle crucial et bénéfique au cours des 2,6 millions d’années d’évolution de l’espèce humaine. » (source)Pat Shipman, Current Anthropology review, août 2010
Je me réjouis de constater au passage qu’une paléoanthropologue ose réviser drastiquement l’âge de notre espèce, et dans le bon sens, celui de la tradition.
Le plus souvent l’Homo sapiens est daté par la science d’un petit million d’années, alors que l’enseignement traditionnel atteste sa présence bien avant. Cette avancée courageuse hors des sentiers balisés de la paléoanthropologie permet d’espérer qu’un jour même les scientifiques finiront par admettre l’extrême ancienneté de l’Homme.
Mais revenons au point de départ de Pat Shipman : « Établir une connexion intime avec les autres animaux est une caractéristique unique et universelle de notre espèce », constate-t-elle. Comment se fait-il que nous soyons tellement attachés à TOUS les animaux ? Pat Shipman pointe une autre caractéristique dominante de notre espèce, la tendance à nourrir les membres d’autres espèces animales. (source)Pat Shipman, loc. cit.
Une tendance tout à fait contre-productive selon elle : « Aucun autre mammifère dans la nature n’adopte systématiquement les autres espèces – comme le fait l’espèce humaine », souligne Shipman. « Chaque bouchée que vous donnez à une autre espèce est une bouchée que vos propres enfants ne mangeront pas. » Selon la loi de la jungle, la lutte pour la survie et la raison du plus fort, les soins donnés à une autre espèce sont inadaptés, alors pourquoi les humains le font-ils ? Peut-être parce qu’ils ne sont pas que des animaux, mais ça, Pat Shipman ne peut en tenir compte dans le cadre de ses recherches en paléoanthropologie.
Le fait que l’observateur puisse influencer le résultat de l’expérience ne semble pas l’effleurer non plus. C’est pourtant une découverte majeure de la physique quantique. D’autre part, le fait d’élever, nourrir et domestiquer des animaux d’une autre espèce n’est pas du tout limité à l’homme. Les termites et les fourmis, par exemple, élèvent des pucerons qu’elles mènent sur les plantes et qu’elles traient comme on traie les vaches pour récolter le miellat dont se nourrissent leur larves. Ce fait lui a échappé aussi.
Autre fait plus troublant encore : le lien entre l’homme et l’animal a sa contrepartie bien réelle, à savoir le lien entre l’animal et l’homme. On se souvient du film L’enfant sauvage, inspiré d’un fait réel. Un enfant abandonné en pleine nature est élevé par une femelle animale, ourse, lionne ou louve, comme Romulus et Rémus. Dans Le livre de la jungle, chef d’œuvre de Rudyard Kipling, l’enfant Mowgli est élevé par l’ours Baloo, la panthère Bagheera et d’autres fauves. Plus récemment, aux Etats-Unis, un enfant perdu a été aidé spontanément par un ours.
Décidément, cette anthropologue a fait l’impasse sur un grand nombre de données essentielles, qui l’auraient amenée à plus de discernement. Son analyse y aurait gagné en justesse et en conviction.
Il est indispensable que l’humanité formule un nouveau mode de pensée si elle veut survivre et atteindre un plan plus élevé.
Mais le Dr Shipman continue ses approximations. « Les outils tranchants ont transformé les ancêtres de l’homme en prédateurs efficaces, comme en témoignent les nombreuses entailles sur les os fossilisés de leurs proies », a-t-elle déclaré. Sa démarche scientifique s’appuie davantage sur le bon sens trop humain que sur de réelles observations.
En devenant des prédateurs, nos ancêtres se sont trouvés en concurrence directe avec d’autres carnivores qui leur disputaient les carcasses et les proies. Shipman estime que certains de nos ancêtres ont étudié leurs proies: ils ont eu plus de viande que les autres. « Ceux qui ont observé le comportement de leurs proies et de leurs concurrents potentiels ont ajouté un double avantage évolutif à la sélection naturelle », dit-elle. (source)Pat Shipman, loc. cit.
C’est ainsi que la connaissance a fait progresser l’intelligence humaine. Opinion intéressante qui ne repose, pour l’instant, que sur des convictions gratuites : la vision intérieure de la culture rupestre lui échappe totalement. Les mythologies unanimes affirment que nous avons été formés, enseignés, instruits par des êtres supérieurs. Conformément aux principes de l’entropie, ça signifie que nos lointains ancêtres étaient plus instruits que nous le sommes. Plus aptes à la survie. Plus inventifs. Shipman et ses semblables croient tous au progrès, quand il n’y a que du déclin.
Au fil du temps, explique la prof Shipman, le volume d’informations collectées sur les animaux a augmenté, ainsi que les avantages évolutifs à transmettre cette connaissance. Parallèlement la langue a évolué, devenant un moyen de communiquer des informations à travers des symboles. « Bien qu’il nous soit impossible de connaître l’utilisation primitive du langage, nous pouvons toutefois nous en faire une idée à travers l’art préhistorique. Presque toutes les gravures et peintures rupestres représentent des animaux. » (source)Pat Shipman, loc. cit.
Il n’y a pas d’art préhistorique. La notion moderne de l’art, faire joli, décorer, était étrangère aux Adams, les anciens comme les nouveaux. Le concret, l’efficacité, la sagesse, l’élévation spirituelle, telles semblent avoir été leurs préoccupations. La notion de symbole, notamment, qui est si importante de nos jours, leur était totalement étrangère.
C’est exact, comme en témoigne les peintures rupestres de Lascaux, d’Altamira, ou de Göbekli Tepe, le plus ancien temple méditerranéen, avec ses nombreuses stèles ornées d’animaux, exclusivement. On peut se demander avec elle pourquoi nos lointains ancêtres n’ont jamais représenté d’autres sujets vitaux comme les plantes comestibles, l’eau, les outils et les armes, ou les relations entre humains. Ces sujets ne sont presque jamais évoqués dans l’art rupestre.
La représentation humaine s’y limite le plus souvent à des mains trempées dans la peinture et plaquées sur le mur : ce qui ressemble davantage à des signatures qu’à de véritables représentations. Pas plus que l’absence de scènes humaines ou d’outillage, cette omniprésence des animaux n’indique pas que le langage primitif de nos ancêtres ait été animalier, reposant sur l’imitation des cris d’animaux, ou autre ineptie du même tonneau.
Déjà rien ne nous dit que leurs coutumes, leurs vêtements ou leur langage aient été primitifs. Pour ma part, je crois que nos ancêtres néolithiques vivaient à peu près comme nous, confort et technologie inclus. Le cliché du gros poilu drapé dans une peau de bison ne cadre pas avec la maîtrise graphique et le raffinement esthétique des peintres d’Altamira.
Il n’y a que deux choses qui soient infinies, l’univers et la bêtise humaine. Mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue.
Pat Shipman méconnaît l’essentiel : on ne peut pas analyser les productions culturelles d’une époque inconnue sans se défaire au préalable de nos idiotismes contemporains, des habitudes et des idées toutes faites nées de notre origine temporelle, géographique, sociale et culturelle.
Elle oublie, entre autres, que l’art rupestre n’est pas un art. Les peintures des grottes ne sont ni décoration ni passe-temps, il s’agit de magie sacrée, de chamanisme. Graham Hancock a repris cette vieille analyse : un jour, il a bien fallu transformer les animaux sauvages en animaux domestiques.
Et c’est pour apprivoiser les animaux, pour pactiser avec l’égrégor – ou âme collective – de chaque espèce animale que les chamanes des grottes ont fait ces peintures magiques. En fidèle servante du sérail, Pat Shipman a une vision beaucoup plus prosaïque de la domestication animale : à force d’observer les animaux sauvages, dit-elle, les hommes ont commencé à les nourrir, première étape de la domestication. Ainsi le chien, première conquête de l’homme, a été domestiqué il y a 32.000 ans.
Observer la vie sauvage est une chose, nourrir les fauves en est une autre. Pourquoi nos ancêtres auraient-ils commencé par nourrir les loups ? Ce ne sont franchement pas les animaux les plus amicaux. Pat Shipman répond avec la théorie des animaux-outils : le loup a des qualités indéniables pour défendre les biens et protéger les gens. D’accord, mais comment les hommes auraient-ils pu le savoir avant d’avoir domestiqué un premier loup ?
Le néolithique a connu une grande vague de domestication animale. Nos maîtres surdoués ont-ils manipulés la génétique de certaines espèces, comme ils l’ont fait pour nous créer ? Après avoir été chasseurs-cueilleurs pendant de longs millénaires, voilà tout à coup nos ancêtres qui se lancent dans l’agriculture et l’élevage. Mais pour pouvoir élever du bétail, il faut domestiquer d’abord les animaux qui feront le premier troupeau.
Comment, par qui et par où a commencé la domestication ? Les diverses mythologies nous donnent des réponses que Pat Shipman ignore absolument — ce qui est une règle générale dans les sciences humaines!
La paléoanthropologue imagine que le premier animal apprivoisé a été un loup, aussitôt utilisé pour garder le campement. Affirmation non vérifiée : les Néolithiques étaient-ils si primitifs que ça ? J’en doute. Au lieu de parler de campement, la paléoanthropologue aurait mieux fait de parler de village. Il semble que la période de domestication des animaux ait été une période de paix et de prospérité.
Rien ne nous dit que les hommes du néolithique aient eu besoin de loups domestiques pour se défendre, tout nous suggère le contraire. Ainsi, l’étude des habitats humains du néolithique montre une totale absence de fortifications. La période néolithique présente de nombreux sites de ce type : des villages librement ouverts sur la campagne, qui n’avaient donc nul besoin d’être gardés par des chiens-loups.
D’autre part, comment expliquer que certains loups soient devenus des chiens quand d’autres sont restés loups, farouches ennemis de l’homme ? La domestication ne suffit pas non plus à expliquer comment l’auroch s’est transformé en vache. Il semble plus simple d’envisager des modifications génétiques ayant abouti à des races paisibles, génétiquement programmées pour la domestication.
On se souvient du documentaire de Barbet-Schroeder, Koko le gorille qui parle, et des expériences courageuses de la primatologue étasunienne Dian Fossey avec les gorilles du Rwanda. Elle est l’autrice d’un livre de mémoires, Gorilles dans la brume, qui a fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 1988 où son rôle est interprété par Sigourney Weaver.
Mais cette fois, il ne s’agit plus de grands primates, mais de grands cétacés: l’héroïne est une baleine à bosse nommée Twain. Des scientifiques ont conversé avec cette baleine au milieu d’un bras de mer vers les côtes de l’Alaska. Le dialogue se résume à une série de sons gutturaux. Mais tout de même, les équipes de chercheurs racontent ce «rare et opportuniste échange acoustique» dans un article publié en novembre dans la revue PeerJ, journal scientifique de biologie et de médecine.
L’expérience remonte à un matin d’août 2021. Dans le sud-est de l’Alaska, vers les îles Five Fingers, Twain, une baleine à bosse femelle d’environ 38 ans, s’avance à moins de 100 mètres du bateau de recherche Glacier Seal et l’encercle. Grâce à un haut-parleur sous-marin, les scientifiques diffusent un signal de salutation dans l’eau, enregistré la veille au milieu d’un groupe de baleines. Après deux tentatives, le cétacé répond une première fois à l’appel. S’ensuit un échange sonore d’une vingtaine de minutes. L’étude des signaux émis par les animaux non humains éclaire notre recherche d’une intelligence non humaine, dans l’espoir ultime d’approfondir la relation entre l’homme et l’animal », complètent les scientifiques. (source)
Eh oui, pour la science, voilà ce que nous sommes: des animaux humains. Terrible inversion des valeurs! Pour moi, les humains ne sont pas des animaux. Il existe des animaux très évolués, mais non humains : les archontes. C’est ainsi que les décrit la Gnose. Ces êtres, nos créateurs, sont en effet privés de notre atout majeur, la supra conscience… dont bien peu de scientifiques semblent doués.
Bref, de surenchère en hypothèse gratuite, la théorie de Shipman devient une usine à gaz dont je passe les détails. Cet exemple choisi entre mille montre bien l’impasse où se sont engagées les sciences de l’homme, qui n’ont plus de science que le nom. L’opinion et l’astuce remplacent l’étude vraie, qui devrait commencer par celle des mythologies, des mythes anciens, qu’ils soient religieux ou non. Toute la sagesse du monde y est contenue.
Il est vrai que le mandarinat universitaire impose aux chercheurs un cadre étroit. Aveugle et contraignant, ces contraintes leur interdisent tout réelle découverte. Les théories que les jeunes chercheurs échafaudent à grand peine doivent se couler dans un modèle idiot, mais incontournable. Ce qui les rend forcément improductives. Aussi les chercheurs sont obligés de se couler dans un moule qu’ils trouvent imbécile. Alors ils inventent des ruses pour dire ce qu’on attend d’eux tout en suggérant le contraire. Du point de vue réactionnaire de l’université, ils sont au-dessus de tout soupçon. Mais ils ont exprimé leurs vraies idées quand même.
Est-ce le comportement caché de Pat Shipman? Pour elle la domestication vient d’une nécessité. Elle s’accroche mordicus à une vision humaine, trop humaine. Shipman utilise une théorie dépassée, celle des animaux-outils : le loup a des qualités indéniables pour protéger les biens et les personnes. D’accord, mais aucun loup sauvage ne le montre. Comment les hommes pouvaient-ils le savoir avant d’avoir domestiqué un premier loup? L’étude de l’habitat humain du néolithique montre une absence totale de fortifications. Il semble que la période de domestication des animaux ait été une période de paix et de prospérité. Aucun signe que les hommes néolithiques aient eu besoin de loups domestiques pour défendre leur village.
Au contraire, de nombreux signes suggèrent le contraire.
Comme toujours en kaliyuga, la science et la tradition s’opposent. Ici la tradition nous propose d’inverser la démarche. Qui sont nos lointains ancêtres ? On a affaire à des chasseurs, des tueurs de loups. Bien des fois, j’imagine, une louve a été tuée alors que son louveteau n’était pas encore en âge de se nourrir seul. Et si l’envie de nourrir un animal sauvage était venue d’abord à un enfant, désarmé, mais empli d’amour ? Si le premier chien domestique avait été un louveteau recueilli par un petit d’homme ? Si l’amour, non l’intérêt, avait rapproché les enfants des animaux sauvages ? Quiconque a vu un jeune gardien de chèvres ou d’oies a saisi qu’entre l’homme et l’animal, le vrai langage est silencieux, il vient du cœur.
La domestication des animaux ne vient pas de l’homme, mais de l’enfant. Elle n’a pas été motivée par l’intérêt, mais par l’amour. Entendons-nous bien : ceci n’est pas une joute d’ego entre cette anthropologue et moi. Les enjeux dépassent de très loin nos divergences personnelles. Si j’ai de bonnes raisons de croire que les animaux ont été unis aux hommes par l’amour et non par l’intérêt, c’est parce que la tradition me l’a appris. Et l’expérience me l’a confirmé.
La lumière viendra par la porte du Rêve et la Joie sourira.
La peur ressemble à l'ego. Tant qu'on est vivant, on ne s'en débarrasse pas.
Il n'y a pas quatre éléments, mais cinq. Le premier s'appelle l'éther. On l'a oublié…
Oui, perdu. Mais qu'on ne s'inquiète pas, le remplaçant est prévu.
Je vous demande un ultime effort pour sauver Eden Saga. C'est maintenant !!
L’aventure Eden Saga aura duré dix huit années. Reste encore UNE chance, la toute dernière.
Le Yi King nous est parvenu incomplet. J'ai restauré un hexagramme.