Tuer le vieil Adam est une expression chrétienne qui signifie remplacer Adam par Jésus. Passer de l’Ancien Testament au Nouveau. Cette interprétation restrictive a découragé les non-croyants qui la comprennent dans le sens de faire peau neuve. Cette expression devient pour eux: tuer le vieil homme. Mais il y a une troisième interprétation.
Quelle certitude?
L’existence historique de Jésus est remise en question par des mythologues comme John Lash et moi-même. En ce domaine, la plus grande prudence est de mise. Je suggère donc de croire sans y croire.
Par contre l’existence d’Adam — ou pour mieux dire des Adam — est une évidence. Mais une évidence ne fait pas une certitude. Certes, il a bien fallu un premier homme, ou un premier peuple de clones. Mais reste-t-il encore une trace de ce programme divin dans l’homme actuel? Est-il utile de tuer Adam s’il est déjà mort et depuis si longtemps?
Le discours évangélique est pétri de bons sentiments, piété discordante et pitié redondante. Mais qu’apporte-t-il à la révélation de la vérité? Tuer le vieil Adam ne serait donc que prendre Jésus pour modèle? Tendre la joue gauche quand on gifle ta joue droite? Souffrir le supplice pour racheter les péchés des autres? Un personnage comme Jésus cadre difficilement avec la foi essénienne, les leçons de la Gnose, et la mentalité de l’époque, celle d’un peuple envahi, dominé par de plus puissants, victime du mépris et de l’injustice ainsi que l’a toujours été le peuple hébreu. En un mot, Jésus est un juif vu par des chrétiens.
Rends à César ce que est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu, dit Jésus. Dans un tel climat d’oppression, ce discours lénifiant semble étrange. On s’attendrait à un christ rebelle, au lieu de cet agneau mystique. Les tablettes gnostiques de Nag Hammadi sont les plus anciens documents sur lesquels se sont fondés les différents récits du Nouveau Testament actuel. Or on y découvre un rédempteur bien différent. Il ne s’appelle pas Jésus, mais XS, qui signifie Kristos.et pas Xavier Séguin!
Les deux Adam
Tuer le vieil Adam peut s’interpréter autrement : replacing the old Adam with the new. Ainsi que le souligne R.A. Boulay dans son livre Le passé reptilien de l’humanité, il y eut deux Adam, deux peuples adamites bien différents. Le vieil Adam a vécu sur Hyperborée. Reptilien, il était couvert d’écailles. C’est pourquoi la Genèse nous dit qu’ils étaient nus au paradis, Eve et lui.
« Selon la Haggadah, les corps d’Adam et Eve avaient une peau écailleuse. La peau d’Adam « était aussi brillante la nuit que le jour et couvrait son corps comme un vêtement lumineux. » Adam avait donc l’apparence d’un reptile avec sa peau écailleuse et brillante. Pour cette raison Adam et Eve ne portaient pas de vêtements comme protection ou confort. » (source)R.A. Boulay, Le passé reptilien de l’humanité, p.73
Il y a eu deux Adam comme il y a eu deux périodes bien distinctes à l’origine de notre espèce: avant et après la chute. Avant la chute, des humanoïdes reptiliens vivant, non sur Terre, mais à 200km au dessus du pôle nord, dans un vaisseau mère reptilien venu de la Grande Ourse, que la Bible appelle le paradis terrestre, et que j’appelle Hyperborée. Mais cette planète vagabonde a porté plus d’un nom.
« La Genèse dit aussi que les Adamites ne transpiraient pas avant la chute. Ce fut leur punition pour avoir mangé le fruit défendu, car on lui dit alors: « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front. » Avant la chute, Adam ne transpirait pas. La transpiration est caractéristique des mammifères et non des reptiles. » (source)loc. cit.
Du coup, l’interprétation « faire peau neuve« , qui renvoie à la mue des reptiles, serait à prendre dans son sens littéral.
La chute
Tant qu’ils sont restés aux Jardins d’Eden, autre nom du paradis terrestre, les Adamites ne procréaient pas. Les tables sumériennes expliquent pourquoi: ils étaient comparables à des mules, incapables de se reproduire. « L’incident que la Bible appelle « la chute de l’Homme » fut d’acquérir la capacité de se reproduire, en adoptant plus de traits des mammifères. Ce qui est rendu explicite quand il est dit qu’Eve doit maintenant subir les douleurs de l’enfantement comme tous les mammifères. » (source)loc. cit.
La chute de l’homme est interprétée comme une métaphore. Le christianisme la prend dans un sens symbolique: il y voit une chute morale. Je m’inscris en faux. Il n’y a pas de symbolique dans les textes premiers. Cette discipline fumeuse est récente, et aussi utile qu’un cautère sur une jambe de bois.
Le symbole est ce qui reste quand on a tout oublié, disait Lao Surlam, puits de science, trésor d’érudition, pilier de sagesse, montagne d’humilité. Il s’agit là d’un pseudonyme, car à sa demande son identité doit rester secrète.
N’aie pas peur du monde, ami. C’est plutôt le monde qui devrait avoir peur de toi.
La chute est une vraie chute, depuis Hyperborée jusque 200km plus bas, sur Terre, dans la région polaire. D’autres personnages bibliques ont connu la même chute: le personnel divin en révolte, des géants volants que la Bible appelle les anges déchus.
Le fruit défendu
Le passage de l’âge d’or à l’âge d’argent est brutal. La Bible l’appelle la chute: celle d’Adam et Eve hors du paradis, du jardin d’Eden, de Nibiru, en un mot d’Hyperborée. La chute des Adamites s’accompagne d’une autre chute, qui a suivi la première. C’est la chute des anges.
Au paradis sur Hyperborée, les Adamites vivaient parmi les dieux, ils étaient reptiliens comme eux. Mais le fruit défendu les a fait muter. En le croquant, ils ont quitté la famille reptilienne pour devenir des mammifères. Les femmes n’ont plus d’écailles, leur peau est douce et soyeuse. Les mâles ont un sexe vaillant qui ne demande qu’à rendre service. Vous pensez bien que les anges ont parfaitement compris la situation.
Ils ont vu la beauté pulpeuse des femelles mammifères et ça leur a titillé la glotte. Et pas seulement. Alors ils ont laissé tomber leur positions prestigieuses chez les dieux pour s’accoupler avec les humaines. La Bible leur donne le nom d’anges déchus, mais il ne s’agit pas de simples soldats. Il faut être gradé pour draguer. Ceux qui sont descendus lutiner les humaines sont des capitaines. Ainsi sept Archanges, sept fidèles serviteurs de la Déesse sur son vaisseau volant, sont devenus les démons de la Terre. La Gnose les appelle des Archontes. Ils représentent l’autorité divine sur cette planète encore sauvage, mais peuplée d’êtres intelligents, doués de supra-conscienceet non supra-mental, ce qui est un contresens en français et enfin capables de se reproduire.
Les évangiles chrétiens nous montrent un remake de ces accouplements d’archanges avec des humaines: c’est l’archange Gabriel qui accoste la jeune Marie. Ce qui fait de Jésus non le fils de Dieu, mais le fils d’un dieu. Pour autant que Jésus ait existé.
Fin de la matrice artificielle
La chute signifie aussi la fin du clonage des humains. La matrice artificielle a fait son temps, elle a cloné des milliers de guerriers noirs, d’ingénieurs blancs et de gestionnaires jaunes. Les anges restés fidèles à la Déesse range soigneusement ce vieux matériel qui pourra servir sur la prochaine planète à terraformer. Voici venir le temps des robots de chair.
En attendant l’humain supra conscient.
Pour les dieux d’avant, terraformeurs de métier, cette phase est inévitable. Elle doit se produire tôt ou tard. C’est la clé de l’émancipation future. Les dieux n’ont pas vocation à nous tenir la main. D’autres planètes sauvages les attendent. Une fois qu’ils nous ont aidé à grandir, c’est à nous de faire nos preuves.
Un jour ou l’autre, les clones se posent des questions. Ils voient comment les dieux fricotent, ça les excite mentalement, mais pas sexuellement. Pas encore. Ils ne sont pas sexués. Pas vraiment de différence entre mâles et femelles. Les deux ont des orifices pour recevoir, mais rien pour donner. Ou quasiment rien.
La sexualité est subie. Non consentie, non jouissive, infligée par des reptiliens dénués d’empathie, elle est subie par les clones, simples objets sexuels. Mais les clones ne ressentent aucune humiliation. Ils n’ont pas d’orgueil, on ne peut pas les blesser, ils sont totalement dépourvus d’ego. Et figurez-vous que c’est très gênant dans la première moitié de leur vie.
On consacre la première moitié de sa vie à se forger un ego solide, et la seconde moitié à s’en débarrasser.
Les clones robots
Non, ça n’est pas gênant. Les clones primitifs sont durs à la tâche. Ils ne se plaignent jamais. Ils travaillent 24h sur 24, tous les jours de l’année, sans rechigner, sans tomber malade, sans faire d’histoire. Ils ne sont protégés par aucun syndicat, leurs employeurs divins ne sont pas tenus de les déclarer à quiconque, leur disparition n’est un souci pour personne.
Ça n’a aucune importance. Les premiers Adamites étaient des clones et les clones d’Alcor ou de Sumer sont des robots. Assemblages polymétalliques et cristallins de mécanique et d’électronique. Ils n’ont pas de mémoire intime, toutes leurs journées se ressemblent, toutes leurs tâches sont répétitives. Ils n’ont ni sensation, ni sentiment, ni émotion. Les animaux s’approchent d’eux, les reniflent, éternuent plusieurs fois et s’éloignent sans leur accorder davantage d’intérêt. Les robots ont une forte odeur d’huile de moutarde.
J’en fais des caisses, parce que la chute n’est pas arrivée d’un seul coup sans crier gare. S’il est vrai que les clones de la première génération étaient strictement des robots sans ressenti ni émotions, les terraformeurs ont pris soin de les faire évoluer. Progressivement, ça va sans dire. Donner d’un seul coup une âme et un libre-arbitre à de la ferraille et de l’huile de moutarde, quel dieu pourrait prendre une telle responsabilité?
Ces dieux-là sont des super-pros. Toutes les procédures sont suivies à la lettre. Elles résultent de pratiques scientifiques qui se chiffrent en milliards d’années. Le plus petit détail est noté, vérifié, analysé de façon redondante. Rien n’échappe à la formalisation des process génétiques, évolutifs, éducatifs. La prudence est de règle à tous les niveaux d’intervention.
La provocation d’Enki
Les tablettes sumériennes nous donnent une précieuse confirmation de cette prudence contractuelle. C’est l’attitude rebelle d’Enki Ea, Prométhée pour les Grecs. Alors que les clones n’étaient pas encore conscients, des robots spécialisés loin du statut évolué qui est le nôtre, Enki le brillant généticien s’est permis de se faire son humain à lui, dans son coin, pour son usage personnel. Il l’a nommé Adapa, que la Torah traduit par Adama, et la Bible par Adam.
En agissant ainsi, Enki mettait en cause des programmes évolutifs rodés par les terraformeurs depuis des centaines de millions d’années. Le dieu rebelle savait très bien qu’il commettait une grave irrégularité. Mais il l’a fait exprès. Enki était un immense provocateur. Non content d’avoir son humain, intelligent, habile, créatif et performant, il lui a donné un astronef. Cet acte impensable ne manquerait pas de susciter la fureur de son oncle Anu, responsable de Terra, que les Grecs appellent Zeus.
Cette provocation trouve son équivalent dans la mythologie grecque avec l’épisode du partage de Mékoné. Prométhée prend partie pour les humains, ses créatures, et leur suggère une excellente façon de rouler le dieu des dieux. Ça marche si bien et l’humiliation est si forte que Zeus condamne son neveu Prométhée à la déportation au fin fond des plaines scythiques, où il resterait enchaîné sur l’Oural tandis qu’un aigle, toutes les nuits, viendrait lui dévorer le foie. Autres temps, autres mœurs. Les dieux sont des salopards comme tout le monde.
Anu et les Anunna
Poursuivant la provocation, Enki a envoyé Adapa rendre visite à son oncle Anu ou Anou sur le vaisseau-mère des Anunna. Hyperborée était en vol stationnaire à 200km au dessus du pôle nord. Son accès était strictement réservé aux navettes divines, qui décollaient de Baalbek ou d’un autre aéroport divin. Personne n’était autorisé à s’y rendre dans son propre astronef, à part Anu lui-même.
Imaginez le choc d’Anu quand il a vu Adapa se poser sur Hyperborée! Sidéré par l’offense, Anu voit débarquer sur ses plates bandes un hominidé inconnu dans un astronef non répertorié! De quoi piquer une colère très divine. Je raconte toute l’affaire ici.
L’Homme qui nomme
Donc, après une longue évolution vers la conscience de soi et la supra-conscience, les clones sont devenus humains. Les Adamites ont brisé leurs chaînes de montage, les couveuses. Ils ont reçu la Déesse en leur cœur, ils l’ont adorée pour sa grande beauté, sa tendresse et sa patience inépuisable. Ils l’ont couverte de caresses et de baisers. Elle a passé des nuits torrides et des journées sans horaire avec quelques-uns des plus beaux étalons et des plus belles cavales de la horde adamite. En échange de leur affection — et plus car affinités — la Déesse leur a donné une âme immortelle.
Gros changement de vie. Les numéros deviennent des individus. Ils ont abandonné leur identification automatique par numéros à 50 chiffres et dix lettres. Les nouveaux humains ont choisi leur nom de famille, et leur prénom. Toutes les familles ont commencé avec eux. Ils n’avaient ni père, ni mère, puisqu’ils venaient de la matrice Cyclone, celle qui clone jusqu’à six clones à la fois.
Ils n’avaient pas d’ancêtres, mais quelle importance? Ils étaient eux-mêmes les ancêtres de lignées tellement longues qu’elles sont venues jusqu’à nous tous, ici et maintenant. Ils se sont nommés eux-mêmes. Ils ont aussi nommé tous les animaux, toutes les plantes, toutes les parties du paysage magnifique où ils ont fait leur premiers pas conscients. D’un coup, ils étaient devenus les maîtres du monde créé pour eux, jardiniers de ce jardin, gardiens de ce zoo.
L’homme a nommé tous les animaux, au commencement, il y a longtemps… a chanté Bob Dylan : Man gave name to all the animals. Et l’homme qui nomme peut se comprendre l’Homme qui norme. Après le départ des dieux, nous sommes devenus les patrons de cette planète.