Il pousse en chacun de nous. Sur le plan subtil, comme nos chakras, il est la somme de nos croyances les plus invétérées. Nous sommes ce qu’il est. Rien de lui, branches, feuilles, tronc, rameau, écorce, aubier, racines, fruits, graines, les nids qu’il abrite, les insectes qui l’habitent, rien ne peut être ôté sans une infirmité qui nous est ajoutée.
Planté au cœur de toi-même, il rayonne et t’illumine. Tu ne serais rien sans l’arbre. Il peut se passer de toi, tu ne peux te passer de lui. Son entière lumière vient de toi, elle éclaire tes pensées, tes découvertes, la somme de tes connaissances. Il est ta mémoire, ta conscience, ton passé. Tu es de son bois, il a tout ramassé.
Et il y a deux minutes, tu ignorais son existence.
Quand on est petit, ce n’est qu’un arbrisseau. Fragile, incertain, il grandit pas à-coups, au fil de nos découvertes sur le monde et la vie. Il devient un arbuste. Il est plus assuré, on peut déjà s’appuyer sur lui. À l’adolescence, on ne fait rien sans le consulter. Mais à force de se nourrir du tout-venant, l’arbuste est devenu incertain. Contradictoire. Absurde. Inaudible.
Largement déconnecté du réel, auquel l’ado qu’on est ne pige que dalle. Forcément. Il n’est qu’un arbuste naïf. C’est alors qu’il se met à faire le tri entre les on-dit et ce qui est vrai. Tri plus ou moins efficace en fonction de l’intelligence de son porteur, un ado parfois con-con. L’arbrisseau pousse encore. Chaque année, une nouvelle couche de croyances infrangibles vient épaissir son tronc, entre écorce et aubier.
Si quelqu’un s’avisait de scier à la base ton arbre des certitudes, tu le haïrais car il te dépouille de toi-même. Et tu peux en mourir. Tant que ton arbre se gonfle de certitudes, tu te sens en sécurité. Cet univers absurde et démesuré perd son aspect menaçant.
Au fil des ans, tu l’as réduit et cloisonné pour qu’il soit moins vertigineux. Tu tiens à cet arrangement et jamais tu n’admets que tes certitudes sont fausses et que ton arbre est un mauvais guide.
On juge l’arbre à ses fruits. Tu as oublié cette sagesse. Tu t’es habitué à manger des fruits pourris. Celui qui se mêle de démêler ton écheveau de fausses croyances devient ton mortel ennemi. C’est à ta vie qu’il en veut, ce bourreau. Sans fin il va te torturer sans te donner le coup de grâce. On achève bien les chevaux, pas les niais. Mais ça tu l’ignores. Tu n’as pas encore compris l’étendue de ta naïveté. Tu te bourres de tranquillisants. Légaux ou pas, l’ego y va.
Tu n’y es pour rien. Tu te crois victime. L’infâme assassin de tes certitudes te prive du confort de croire dur comme fer. Il te faut le contraire. Mais pour bannir le doute et le malheur qu’il te donne, tu t’égares, tu titubes, tu you-tube, tu marches en rond, tu es rond: bourré de principes et de certitudes sacrées. Tu vas n’importe où sans savoir où tu vas. Quelle importance? Tu n’as plus nulle part où aller.
Tu peux bien aller où tu veux, tu ne veux plus rien. Aller mieux n’est pas un but, c’est une vaine formule. Guérir d’abord. Oublier les collages de faussetés, d’erreurs, de pièges à con, de faux semblants, d’illusions, de croyances débilitantes qui t’on rendu con comme un genou. Et encore, j’ai connu des genoux moins cons que toi.
Picole. Défonce-toi. Mets-toi minable, puisque c’est ce qu’on fait tous quand on n’y comprend plus rien. Aucun alcoolo n’a mieux compris après une biture. La seule chose qui peut te rendre intelligent, c’est renoncer aux certitudes. Elles sont toutes fausses. Mais ça, pas question. Tu ne veux pas en entendre parler. Rien qu’y penser te fout la nausée. À moins que ça vienne de ta muflée?
T’as morflé. On t’a pris ton refuge, tes excuses, ton toit. Ton toi. Ta prison rassurante est détruite. Comment vas-tu faire pour continuer? Il n’y a rien à continuer. Tout ce qui comptait git sur le sol, broyé. Le bel arbre des rêves roses a brûlé. Ses cendres n’ont rien à te dire. Tout le paysage a changé. Plus rien ne ressemble à rien. Tout a sauté.
Sous ton écorce à vif, la chair a disparu. Sans l’arbre, tu te cabres, instable, inévitable. Qui saura? Qui pourra? Qui voudra restaurer la force de tes membres, le soleil de ton ventre et l’élan de ton cœur? Apaiser ta rancœur? Te dépeindre en vainqueur? Débloquer ton compteur? Décompter ton bloqueur?
Ne cherche plus, c’est moi. Tout est ma faute. Je suis le brise-fer qui a coupé ton arbre. L’halluciné qui t’a déraciné. Fossoyeur des certitudes, je n’ai pitié de personne. Ma tronçonneuse hurlante ne connaît nul répit.
Larme à l’œil, fais ton deuil. L’arme en main, à la chaîne affutée, graissée, vivante et prête à mordre. Je poste un article encore. Il te vide un peu plus.
Je fais bouger les lignes, je fais parler les signes, je suis l’ignoble indigne. Chaque évidence est un venin létal pour ton esprit figé. Je tue comme à plaisir. La souffrance est ma voie, je l’apporte avec moi, la douleur te rend coi. Il n’y a pas de quoi.
Qu’as-tu compris de toi? Ton arbre que j’abats était vil et trop bas. Tu ne peux m’en vouloir malgré ton désespoir. Je t’ai volé ton âme et j’ai violé ta flamme.
Et tes déceptions, tes malédictions, s’en vont toutes nues dans la rue.
Fais-donc un paquet de ta déprime histoire de tout balancer
Ta triste mine, ce mal qui te mine, je peux t’en débarrasser.
(source)Pack Up Your Sorrows, traduction xs
Le tutoiement que j’ai employé jusqu’ici s’adressait à tous mes lecteurs. Celui que j’emploie maintenant s’adresse à toi seul, mon ami Philippe, stagiaire émérite. Bien entendu, les autres peuvent le lire, ce site est public, laïc, universel et gratuit. Ni pub imposée, ni vol de données.
Patience! La fin d’un monde devient vite le début du suivant. On t’oubliera. Tu vivras debout. L’arbre mort est ton remord, tu n’en démords pas. Mais la vie vaut mieux que la foi. Changer de certitudes, victorieuse altitude, inédite attitude. Prendre un peu d’altitude.
Quid de ce fameux arbre? Où ai-je pêché cet empilage de certitudes, colonne vertébrale de l’ego? Comme d’hab, il me vient d’un rêve éveillé. Je l’ai transcrit en écriture automatique.
Ce soir-là, j’attendais Philippe non sans inquiétude. Pourra-t-il sortir de sa dépression? Dès son arrivée j’étais rassuré.
« Philippe est arrivé comme un soleil levant. Il a aussitôt illuminé mon cœur serré qui a perdu toute inquiétude. Je crois que ça ira. Il est apte, tout est entre ses mains. Je vois son futur éblouissant. Sa réussite sur le chemin du dedans. Sa beauté, sa force, sa finesse, ses performances brimées vont maintenant briller au grand jour. « La tête à genoux, les fesses à plat-ventre, » comme on dit par ici. »
La règle veut qu’on ne parle pas le premier soir du véritable motif qui nous réunit. Souvent, je vois des choses : j’attends le lendemain pour en parler. Ce soir-là, j’ai eu du mal à ne pas me réjouir avec lui de sa forme parfaite. Philippe est joyeux, lumineux, tellement confiant et facile à vivre!
Il a dû profiter des quelques heures de route pour effectuer cette transformation spectaculaire. Précieux sens du timing. Sur les photos qu’il m’avait envoyé, impossible de percevoir cette aura solaire, au rayonnement puissant. Comme s’il avait mis un écran pour aveugler sa lumière intérieure…
Je ne me fais plus aucun souci, je sais déjà que tout ira pour le mieux. Demain Philippe sera imprégné des hautes vibrations de mon paradis. Harmonie des taux vibratoires. Nous allons faire du bon travail.
Et le jeudi, comme prévu, a permis à Philippe de transformer l’essai. Véritable coup de génie, la transformation a permis au stagiaire de s’assurer une place au-dessus de la mêlée. Après avoir ébranlé ses certitudes, il a compris qu’elles pouvaient lâcher. Son arbre risquait de casser. Alors il a changé la nature de son arbre. Les certitudes se sont évaporées mais l’arbre tient toujours.
Par un tour de passe-passe que je n’ai vu qu’après coup, Philippe a changé son arbre en un arbre d’éveil. Il dispose maintenant d’une échelle commode pour gravir à son rythme les branches, marche après marche. Avec le sens du timing, Philippe atteindra facilement le deuxième degré d’éveil.
Non pas le premier degré : Philippe y est déjà. J’ai senti à 60 cm de son crâne le flux de sa fontanelle. Mais il ne peut pas endosser cet éveil. Son humilité l’en empêche. C’est la confiance, c’est l’assurance qu’il lui fallait gagner. La conquête de la sérénité a marqué deux points de plus, et pas des moindres. Bravo mon Philippe!
Avoir réussi ces deux défis, de la manière la plus originale, voilà qui augure au mieux de la suite. Ne redoute pas une poussée d’ego. Tu es aux antipodes de l’orgueil. Je suis sûr que tu sauras garder ta simplicité, marque des grands guerriers. Ceux que la lumière n’éblouit pas savent qu’elle n’aveuglera pas les autres.
Sur l’arbre dont tu ignorais tout, tu as maintenant une plate-forme stable et solide, et partant de là, un escalier formé par les branches, une véritable échelle pour l’éveil! Cette magnifique performance est un pas décisif pour toi. Tu as cessé de te sous-évaluer. Le regard que j’ai posé sur toi a fait tourner le tien. Tu t’aimes comme je l’aime, une victoire à mettre au compte de l’amour inconditionnel.
Cet amour-là ne meurt pas, chantait Glenmor le barde. L’amour infini est l’arme absolue qui te permet d’œuvrer pour la vie et contre ce qui l’entrave, comme la charité et la bien-pensance, par exemple. Des poisons pour l’âme.
La vie ressemble à l’amour, sans amour elle ne ressemble à rien. L’indifférence tue davantage que les armes, son champ de bataille est dans nos cœurs.
Voici un bref aperçu du déroulé d’un stage individuel en mon paradis d’Erquy. Le stagiaire arrive chez moi le mardi à 17h. Cet horaire est précis, non par maniaquerie, mais pour suivre les principes de la géobiologie, du feng-shui et de la science sacrée. Il s’agit d’une initiation, non d’un stage comme il y en a tant.
Mardi et vendredi sont des jours nécessaires. Mercredi et jeudi, des jours indispensables. L’essentiel du travail énergétique se concentre sur ces deux jours-là.
Mercredi, jour de Mercure Hermès, sous le signe de la communication.
Jeudi, jour de Jupiter Zeus, chakra du ventre, affirmation de soi. Jours propices, augures favorables.
Ces deux jours-là, le stagiaire se réveille et s’endort dans la salle de reki, son domaine réservé. On ne parle de rien de sérieux le mardi soir, jour de Mars le dieu de la guerre, il vaut mieux papoter sans conséquence.
Pourtant rien n’empêche le stagiaire de commencer le boulot. Il vient pour ça. Tandis qu’il bâtissait, je le regardais faire. Et la vision me vint. Je l’ai captée en écriture automatique.
« Le soir de l’arrivée, il s’est bâti une terrasse autour de l’arbre des certitudes. La terrasse est solide, bien construite, et j’ai œuvré pour la renforcer. Solidement campé sur cette terrasse, il va pouvoir profiter au mieux des deux rekis d’Erquy. »
Cette terrasse est au sommet de toi-même. Sur ta cime. Tu viens de te fabriquer un abri sur mesures. Il est solide. Assez costaud pour durer toute une vie.
Quand c’est trop, quand la peur te prend, quand les gens sont lourds à porter, le mal rôde, ton moral baisse, alors grimpe. Quand le doute est puissant devant la porte étroite, grimpe au sommet de toi. Ressource-toi le temps qu’il faudra. Repose-toi: là-haut, il fait toujours beau. Tu domines les nuages de tes fausses certitude, à l’abri de l’arbre, bien dans ta cachette.
Vu de là-haut, le mal s’éteint. Tu n’es plus un pantin. Le bleu du ciel déteint sur tes matins. J’aime. Peut-on imaginer plus subtil stratagème? Oui, j’aime.
Tu ne seras pas le dernier à profiter de cette cachette. Chacun peut s’en faire une au sommet de son arbre. Et là, sur sa terrasse, chacun verra le soleil se lever. Tu vois, j’ai donné ton idée, elle fera des petits. Merci. À nous d’en profiter.
Souvenirs, souvenirs… Voilà pour émouvoir les latinistes illustrés.
ante: avant
erga: donc
prae: en comparaison
propter: à cause
enim: en effet
nota: note
quid: de quoi
per: pour
contra: par contre
apud: chez
atque: et aussi
memorandum: se souvenir
Voie royale de l'éveil, ce stage est une initiation qui ouvre la porte de l'être…
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