Le rêve réel

 

D’abord on en rêve, ensuite le rêve se réalise. À condition de rêver à la façon des sorciers. Avec le rêve contrôlé. D’abord on façonne le futur en astral, quand on dort. Magie opérative. Et puis quand c’est mûr de chez mûr, ça vient pour de bon. Mais c’est quoi, le bon ? L’avant ou l’après ? L’avant vie ou l’après rêve ? Dis-moi comment tu dors, je te dirai ce que tu vis…

 

Rêve ? Réalité ?

Rêver d’abord, rêver debout, dormir encore, dormir debout. Le rêve est une vie qu’on n’arrive pas à s’offrir. Il est aussi la vraie vie. Le réel est illusoire. L’illusion, elle, est bien réelle. La foule a peur du sorcier, du chamane et du prophète. La foule ne veut pas se voir dans la glace. Le sorcier tend le miroir, la foule a trop peur de s’y voir. Ce n’est pas la réalité qui fait peur. Ce qui nous effraie, c’est qu’elle soit réelle.

Rivalité du rêve et du réel ? Rêvalité plutôt. L’union étroite et osée du rêve et de la réalité. Le rêve est réputé irréel, la réalité l’est aussi pour certains, les Hindous notamment. Et moi aussi. Ce que nous appelons réalité est la perception faussée d’un monde insaisissable. Un monde qui change trop vite pour que nous puissions le saisir dans la complexité. Qu’à cela ne tienne ! Le cerveau la maquille. Un programme efface l’incompréhensible et nous ressert toujours la même image d’une réalité fictive, encore plus fausse que les fake news du ouèbe ou les infos télévisées. On peut s’y laisser prendre. Laissez-moi rendre. Bleuaaarg !!

« Un rêve qu’on fait tout seul, ce n’est qu’un rêve. Un rêve qu’on fait à plusieurs, c’est la réalité. »

John Lennon

 

Rêvalité

Je déclare donc solennellement l’existence d’un monde perceptif largement ignoré, et pourtant fondamental. Je le nomme la rêvalité. Je l’invente à chaque instant. Fais-en autant ! Sois bien certain qu’elle est vraie puisque tu la crées. Rêvalité. Un néologisme d’autant plus vrai que le rêve, bien souvent, se pratique alité.

 Démon Strass Ion : Faux comme une faux ? Objection ! Je connais des faux tout à fait vraies. Et des vrais défauts qui chantent vraiment faux. Le vrai et le faux sont dans un bateau. Le vrai tombe à l’eau. Qu’est-ce qui reste ? …Rêve. Et souviens t’en. Décortique. Sélectionne. Écarte. Sépare avec talent le bon grain de l’ivraie. N’imite pas le facteur qu’on chipote quand il trie.

Faux ce qu’il faut. Fée ce qu’il fait. Sois droit, crois-toi. C’est ton droit, crois-moi. Croix de bois, croix de fer, si tu mens, je vais en enfer. En faire et laisser dire. Laisser rêver. Laisser rire. Laisser croire. Laisser les gens s’aimer d’amour courtois. Cours, toi ! Jamais, jamais, tu ne la rattraperas.

 

 

Dé-lire

Certains se demandent ce qui me prend, de temps en temps, à lâcher la bride au délire inconscient. Délire ? Non pas. Dé-lire, désapprendre à lire. Tout comme le déchant. Dans la musique médiévale, le déchant ou discantus est un style musical vocal et sacré, et aussi un procédé d’écriture polyphonique. Il consiste en l’adjonction d’un contrechant, non plus au-dessous du fragment de plain-chant (comme dans l’organum primitif) mais au-dessus. À partir du XIe siècle, il se distingue de l’organum parallèle. (Wikicharabia)

L’ex-pli qu’a Sion : Quand on parcourt Wikiyaka l’encyclo-pet, on comprend l’intérêt de désapprendre à lire. Apprends plutôt la lyre. C’est un bel instrument. Apprends donc à dé-lire. Les forces cachées derrière les mots. Les sons cachés derrière le sens. Dépasse la logique : elle nous dépasse tous. Elle est la langue des morts, ordinateurs, robots, appareils ménagers qu’on devrait ménager vu leur prix. Tout augmente, profites-en pour grandir. Pose un plafond plus haut, achète un lit plus long. Change de vêtements, mets des habits plus grands.

Déchanter n’est pas que déconvenue. C’est aussi chanter d’une certaine façon. Chanter autrement. De même on peut lire autrement : délire. Je le pratique, c’est si pratique ! Et si démocratique. Combien d’ânes lisent sans comprendre, Wikikaka ou pas. Tout le temps. Les mots pour eux sont bouillie pour les chats. Ils les avalent tout ronds, sans mâcher. Ne les digèrent donc pas. Gâchis. Ces gars chient des mots tout neufs qui pourraient resservir ailleurs.

 

Indicible toi-même

Voilà pourquoi j’ai tant de mal à décrire l’indicible. À mettre en mots l’inexplicable. J’ai besoin que les mots te fassent la courte échelle. Il s’agit de toucher le ciel. Humour est l’arme. Humilité, le bouclier. Ce qui peut te faire dérailler te rapproche de ton mystère. Cet inconnu en toi qui te regarde sans rien dire. Apprends à le lire. Écoute un délire ici pour te décrire.

Indicible, adj. : Ce qui ne peut être dit. Inexprimable.

Tu es indicible. Moi aussi. Tout le monde l’est. Pourtant de nombreuses sciences prétendent nous raconter. L’être est saucissonné tranche par tranche par tant de disciplines, pour augmenter la confusion. Comprendre est illusion si l’être est indicible. Ta présence ? La mienne ? L’existence individuelle est incompréhensible. La vie même est inexplicable. Aucune équation ne me dira ce que je fous là, d’où viennent mes dons insensés, pourquoi ils augmentent tellement –ça finit par me foutre la trouille, sans déconner– pourquoi moi ? J’en ai parlé déjà, relisez Pourquoi moi ?

 

Mot lierre

Ce site n’a qu’un but : assistance à l’éveil du plus grand nombre. Faire la courte-échelle. Balancer sans compter des coups de pieds dans les culs. Secouer les cocotiers, quitte à choper la noix sur la boule. À vaincre sans périls on triomphe sans gloire, écrit Pierre Corneille qui aux dernières nouvelles n’était ni pierre, ni corneille. S’il a brillé par la tragédie, il a écrit d’éblouissantes comédies… signées par Molière ! Du moins c’est ce qu’on croyait depuis un siècle, mais le CNRS apporte la preuve du contraire. Indicible Molière !

 

 

Ich weiss Nietzsche

Rêvalité d’abord. Surtout ! Le rêve alité vaut mieux que dormir debout. Debout ? Gare ! Garde boue. Est vrai ce que tu crois assez fort pour y donner existence. Le Surhomme est un dieu créateur.

Chaque nuit, on vit des centaines de rêves pendant la phase de sommeil que les psychologues appellent le sommeil paradoxal. Que se passe-t-il dans nos rêves ? La plupart des dormeurs ne se souviennent de rien. Pourtant, selon moi, c’est l’essentiel de notre double vie qui nous échappe. Oui, parfaitement, double vie. Et celle-là, si tout le monde l’a, peu la vivent.

 

Demi-vie

Nous ne sommes pas si simples qu’on peut croire. Ni si compliqués que le croient les psychologues, psychiatres, psychanalystes et autres psychothérapeutes. Ces spécialistes sont spéciaux. Spécieux. Ils font fructifier leur fonds de commerce avec des mots tordus qui décrivent des réalités biaisées. Notre complexité réside dans l’ignorance de nous-mêmes. L’ignorance de la rêvalité. L’ignorance de la moitié de nos existences. La prison de nos demi-vies

La devise qui nous va : je ne sais pas. Ich weiss nicht.
La morale qui l’accompagne : je ne veux pas le savoir. Ranafout.

À forte d’ignorer ton ignorance, un autre mène la danse. Un démon intérieur tire les ficelles. Tu t’en fous ? Alors tu es mort. De ton vivant, oui vraiment. Ouvre les yeux. Nombreux sont les zombies, et pas qu’au cinéma. Les morts-vivants plaisent tant parce qu’ils disent qui nous sommes. Les femmes comme les hommes. Comme ma pomme.

 

 

Le rêve conscient

Donc, si vous m’avez suivi, la rêvalité est plus réelle que la réalité ordinaire. Question : comment court-circuiter le maquillage effectué par le cerveau ? S’il a des programmes qui déforment le rêve pour nous en donner, au réveil, un tableau grotesque, incohérent, partiel et donc partial est-ce une protection ou une censure ? Pour échapper au cerveau, il suffit de se couper la tête. Se passer de lui et de ses programmes. Se servir de l’autre intelligence, celle du corps

Quand on sort de son corps, on laisse le cerveau dans le pseudo cadavre qu’on laisse derrière soi. Et pourtant on possède une vue perçante sans les yeux, une ouïe super fine sans oreilles, une compréhension claire, une science infuse qui nous fait tout connaître et tout saisir dans l’instant. La solution paraît claire : il faut pratiquer le rêve conscient. On est conscient de son rêve au fur et à mesure qu’on le vit, en astral même. On a franchit la barrière ultime qui sépare le monde des vivants et celui des clairvoyants.

Quand on est en astral, hors du corps, le cerveau n’est pas avec nous. Il ne peut donc déformer ce qu’on vit en direct. Quand on réintègre notre corps, la mémoire du rêve est en nous, sauvegardée, le cerveau ne peut donc brouiller le rêve. Il reste aussi compréhensible que lorsqu’on l’a vécu en astral. Il faut être endormi pour être éveillé. Boutade, oui, mais boutade à moitié. Ce monde est illusion. Seule la rêvalité nous rapproche de l’essentiel –absent du plan ordinaire en fin de Kaliyuga.

 

Bientôt : Rêve conscient, rêve contrôlé.

 

Le noumène? C’est nous-mêmes.
Lao Surlam