« Il y a 3500 ans, la Terre subit l’un des plus grands cataclysmes de son histoire. Un corps céleste (une nouvelle comète) s’approcha très près de la Terre. La surface de la Terre prit la couleur rouge, sous l’influence d’une fine poussière couleur rouille. » Ainsi commence un chapitre palpitant du fabuleux bouquin d’Immanuel Velikowski, dont le grand Albert Einstein rédigea la préface.
« Le Popol Wuh des Mayas Quichés nous rapporte que l’eau des rivières fut transformée en sang. Un obscur scribe égyptien du nom d’Ipuwer rapporte l’évènement dans les mêmes termes que le livre biblique de l’Exode : « Toute l’eau du fleuve se changera en sang ». De l’autre côté de la Méditerranée, en Grèce, des témoins ont vécu la même atrocité : Apollodore de Sicile évoque « le torrent de sang sur la montagne ».
Dans le mythe babylonien, le monde fut rougi par le sang de Tiamat, monstre céleste égorgé. L’épopée finnoise, le Kalevala, décrit comment, au temps du bouleversement cosmique, le monde fut aspergé de lait rouge. » (Source)Immanuel Velikovsky, Mondes en collision
Effectivement, le légendaire babylonien raconte comment le dieu Marduk réussit à tuer le terrible monstre appelé Tiamat. Il s’agit d’une hydre de l’espace, et Marduk, tout dieu qu’il soit, est un reptilien comme Hachem, le dieu que les Hébreux ne pouvaient ni nommer par son nom, ni contempler le visage. Ces dieux reptiliens ont une apparence si terrible qu’on ne peut les voir sans mourir de frayeur. S’ils ne nous grillent pas d’abord de leur souffle enflammé, car ils sont tous deux des dragons.
Sur bien des points, mes visions confortent celles de Velikowski. Des détails cependant nous séparent, ils portent essentiellement sur la datation. En cette matière, la plus grande prudence s’impose. Souvent de nouvelles découvertes scientifiques viennent corroborer ou invalider les hypothèses anciennes.
Et les visions de Velikowski commencent à dater: son chef d’œuvre Mondes en collision a été publié en 1950. Le 21 mai de cette année-là, ma famille a fêté mon premier anniversaire. J’ai attendu d’avoir 16 ans pour lire ce bouquin. Il est toujours réédité.
La thèse de Velikowski est hardie, mais vraisemblable. Elle rend compte de nombreux phénomènes inexpliqués jusqu’alors, et à ce titre, elle mérite encore toute notre attention. Il suppose qu’une comète d’une taille voisine de la Terre a pénétré le système solaire aux environs de Jupiter. Elle a explosé une planète qui se trouvait entre Jupiter et Mars. Il n’en reste qu’une longue ellipse de débris rocheux, la ceinture d’astéroïdes principale.
La ceinture principale d’astéroïdes est une formation du Système solaire située entre les orbites de Mars et de Jupiter. Elle est composée de milliards d’astéroïdes non agrégés en planètes, et s’est formée il y a 4,6 milliards d’années, en même temps que notre système solaire. Tous les astéroïdes de cette ceinture sont des petits corps du Système solaire, à l’exception de Cérès, qui est une planète naine. (wikipedia)
Bon, voilà que les découvertes scientifiques dézinguent le brillant échafaudage d’Immanuel Velikowski. Qu’à cela ne tienne, je poursuis son exposé et le trajet supposé de l’hypothétique comète géante.
Poursuivant sa course, elle a heurté Mars, provoquant dans la planète une faille profonde qui a fait surgir à ses antipodes une formidable montagne, l’Olympus Mons, un volcan bouclier. Sa hauteur, mesurée par l’altimètre laser de la sonde Mars Orbiter, dépasse 21,9 km, soit environ deux fois et demie la hauteur du mont Everest au-dessus du niveau de la mer. (wikipedia)
Allons bon! Les démentis continuent! Voilà que l’Olympus Mons est un volcan! Si ça se trouve, il n’est même pas aux antipodes de la grande faille martienne! Voilà ce qui arrive quand on publie des hypothèses astronomique avant que la technologie spatiale ait rendu son verdict. Bah! Si ça se trouve, les certitudes astronomiques actuelles seront balayées demain, et l’hypothèse du visionnaire reprendra du poil de la bête.
Patience. Qui dure devance. Le mérite de la science est immense, mais la voyance garde son importance. Velikowski n’est-il pas le plus grand visionnaire du 20e siècle? Laissons-le poursuivre son hallucinante description : « Il se produisit un phénomène d’une extrême importance. La tête de la comète ne pénétra pas la terre, mais elles échangèrent de très grandes décharges électriques alors que les eaux dressées à la surface du globe atteignaient leur plus grande hauteur ; puis elles retombèrent, suivies d’une pluie de débris arrachés à la tête et à la queue de la comète. » (Source)Immanuel Velikovsky, Mondes en collision
L’attraction de la comète provoqua sur terre une super marée de 4000 mètres de haut! C’est du moins l’analyse de Velikovsky. Elle s’appuie sur de nombreux témoignages glanés dans les mythologies de peuples aussi divers que les Indiens Quechuas, les Indonésiens, les Inuits, les Polynésiens d’Hawaï, les légendes vikings et celtes, notamment celles des Tuatha Dé Danann de l’Irlande proto-historique.
Il est possible qu’on trouve trace d’un témoignage semblable dans le légendaire japonais ou les antiques sagesses de la Chine. Si aucun déluge planétaire n’a pu être identifié par les climatologues, cette vague démesurée au sein de l’océan atlanteancien nom de l’atlantique a frappé les imaginations de tous les peuples, même non riverains, car son histoire a été véhiculée par de nombreux voyageurs.
La Bible ne décrit pas cette vague dans l’Atlantique. Le seul témoignage biblique qui pourrait s’y appliquer, concerne la traversée de la Mer Rouge: « Et l’ange de Dieu qui marchait en tête de l’armée des israélites changea de place et passa derrière ; la colonne de nuées qui les précédait alla se placer derrière eux, entre le camp des Égyptiens et celui d’Israël. Elle était obscure, et elle éclairait la nuit. Un vent d’une extrême violence, accompagné d’éclairs, déchira le nuage. Au matin, les eaux formèrent comme une muraille, et se séparèrent. » (source)L’Exode
Ces faits, bien que localisée ailleurs, pourraient toutefois correspondre à l’attraction d’une comète ou d’une planète vagabonde, voire à celle d’une lune très proche… « Et les enfants d’Israël descendirent à pied sec au milieu de la mer, tandis que les eaux formaient une muraille à leur droite et à leur gauche. L’armée des Egyptiens les poursuivit. À l’aube, le Seigneur, du haut de la colonne de feu et de nuages, regarda le camp des Égyptiens et y jeta la panique ; il faussa les roues de leurs chars…
Les eaux retombèrent, couvrant les chars, les cavaliers et toute l’armée du pharaon, qui étaient descendus dans la mer à la suite des Israélites. Il n’en échappa pas un seul. » (source)La Bible
J’ai expliqué ailleurs le phénomène de relocalisation. Des événements qui se sont passés au loin sont déplacés dans un autre pays, par patriotisme, par orgueil. Il en est ainsi du Mont Mérou, censé se trouver au pôle nord et relocalisé dans l’Himalaya par les Hindous, désireux de s’attribuer cette montagne divine afin d’en recueillir le prestige.
L’Olympe a connu un sort identique: ce Mont Mérou d’Hyperborée a été relocalisé par les Grecs… en Grèce, évidemment. De même, les jardins d’Éden situés à bord d’Hyperborée ont été relocalisés en Mésopotamie.
En fait, la liste exhaustive des relocalisations est impossible à dresser. Elle serait interminable car tous les peuples veulent s’attribuer les mérites d’un passé glorieux. Alors ils décident que les faits les plus marquants du passé ont eu lieu chez eux. Dans le même esprit, la Chine est nommée par les Chinois la terre sous le ciel, pour montrer que les autres pays n’y sont pas.
Pour nommer les Français ou les Américains, il n’y a pas de mot en cantonnais. Ils disent « les diables d’Amérique » ou « les diables de France ». Phénomène est bien connu des mythologues et des anthropologues, toutes les peuplades primitives s’appellent « les hommes vrais », voire tout simplement « les humains ». Sous-entendant que les étrangers sont des animaux, de faux hommes.
Mont Thabor en Galilée. Il existe un autre Mont Thabor, en France celui-là… Mais dans ce cas, il ne s’agit pas d’une relocalisation.
J’ai longuement étudié les différents textes sur lesquels s’appuie Velikowski. Cette vague démesurée semble avoir surtout ravagé les deux rives de l’océan atlantique. J’en tiens compte, et je m’en explique dans les différents textes consacrés à l’Atlantide et à sa brusque disparition, « en l’espace d’une nuit » précise Platon. Il en conclut qu’elle a été engloutie par les flots.
J’ai une tout autre opinion, si cette question vous intéresse, reportez-vous aux nombreux articles où tout vous sera conté dans le détail, et comme à mon habitude, preuves à l’appui:
Velikovsky poursuit le récit de sa vision eschatologique du raz-de-marée géant : « Ces marées immenses furent provoquées par la proximité d’un corps céleste. Elles retombèrent quand une décharge électrique se produisit entre la terre et l’autre corps. Quand la Terre traversa les gaz, la poussière et les météorites de la queue de la comète, elle fut entravée dans sa rotation, et son orbite en fut déformée. »
« C’est alors que l’axe de rotation de la Terre, redressé par les Atlantes, s’inclina pour former l’angle d’environ 23° qu’il a encore de nos jours. La comète venait de passer près du soleil et était incandescente. Elle quitta son orbite pour suivre pendant un certain temps celle de la Terre. Le gros globe de la comète s’éloigna, puis de nouveau se rapprocha de la Terre, enveloppé de gaz sombres qui ressemblaient à une colonne de fumée le jour, et de feu la nuit… » (Source)Immanuel Velikowsky, Mondes en collision
Oui, cette énorme vague a été provoqué par un corps céleste: le vaisseau-mère Atlantide et l’énorme volume d’eau déplacée lors de son décollage suffit a expliquer ce tsunami. Voilà ce que je crois. Et cette hypothèse rend compte du fait que les riverains de l’océan atlantique en ont été les plus impactés.
Les choses se passent toujours de cette manière. D’abord je suis témoin d’un évènement majeur au cours d’un rêve, ou d’un voyage astral, comme il vous plaira. Mais en second lieu, il me faut trouver des preuves, témoignages crédibles, sinon scientifiques, sur lesquels adosser mon hypothèse. Tant que je n’ai pas ces témoignages et ces preuves, je m’interdis de publier ma vision.
Parfois je trouve la preuve qu’il me faut dans de très anciens livres, les textes sacrés des différentes cultures archaïques. Ce qui pourrait paraître absurde ou dénué de sens pour un autre que moi, m’est tout à fait intelligible grâce à la vision que j’ai eu. Je me suis pris de passion pour ce qui est un jeu, je m’y adonne sans compter, comme d’autres font du sudoku ou des mots croisés.
Même si j’interprète ces faits d’une autre manière, comment critiquer Velikowski? Ce grand érudit visionnaire a ouvert tant de portes où se sont engouffrés tant d’auteurs à sa suite! Dans ses pages, j’ai trouvé la confirmation d’un grand chambardement dont j’avais été témoin au cours de mes explorations sur la ligne de temps.
En lisant Mondes en collision je retrouve une originalité qui me séduit. Ce grand monsieur s’adonne aux mêmes passions que votre serviteur. J’aime bien rencontrer ce genre de personnes. Elles ne sont pas si nombreuses. Velikowski m’a embarqué dans sa vision, sans toutefois oblitérer mon esprit critique. En effet, dans son scénario, de nombreux points posent question. Certaines invraisemblances sont troublantes…
Et la Terre, une fois de plus, traversa l’atmosphère de la comète. Cette phase s’accompagna de violentes et incessantes décharges électriques entre l’atmosphère de la queue et celle de la Terre. (Source)Immanuel Velikovsky, Mondes en collision
Y a-t-il une atmosphère dans la queue des comètes? Possible. J’imagine que Velikowski savait de quoi il parlait. La préface du grand Albert Einstein et l’admiration de nombreux scientifiques confèrent à ce livre une aura exceptionnelle. Il donne parfois des précisions droit sorties d’une vision très détaillée. Mais vision n’est pas certitude.
Il y eut un intervalle d’environ six jours entre les deux rapprochements. Émergeant des gaz de la comète, la Terre semble avoir changé son sens de rotation, et la colonne de fumée se déplaça vers l’horizon opposé. La colonne ressemblait à un gigantesque serpent en mouvement. » (Source)Immanuel Velikovsky, Mondes en collision
Là, tout de même, il y va un peu fort! Pourquoi la Terre aurait-elle changé de sens de rotation? Si un tel phénomène se fut réellement produit, tous les pays en auraient été touchés, des séismes et des tremblements de terre auraient cassés la croûte terrestre en maints endroits, des fissures, des failles gigantesques auraient laissé s’échapper des torrents de lave et des fumées délétères.
D’antiques légendes font état des phénomènes qui peuvent s’en rapprocher, des incendies gigantesques, des éruptions multiples. La Bible mentionne la Géhenne de Feu, tout le globe enflammé, ce qui pourrait correspondre. Mais dans mon esprit, le doute subsiste.
Le danger pour les visionnaires arrive lorsqu’ils doivent décrire ce qu’ils ont vu. Même si leur vision est juste, ils risquent de la déformer en la contant. Un phénomène bien connu des nagualistes vient d’un programme de notre cerveau qui aplanit et dénature nos rêves et nos visions lorsque nous reprenons pied dans la conscience ordinaire. C’est l’habillage des perceptions.
Les voyants pour la plupart ignorent la réalité démontrée de ce phénomène de protection. Passant outre les incohérences induites par leur cerveau, ils cherchent à le rectifier. Emportés par leur récit, ils ne collent plus aussi étroitement à ce qu’ils ont vu. Et tôt ou tard, les expertises scientifiques démentiront l’authenticité de ladite vision.
C’est bien ce qui semble s’être produit avec les visions de Velikowski. Il a trop détaillé un flash qui ne dure qu’une fraction de seconde.
Le flash est un éclair aussi bref qu’un rêve, il nous donne une aperception globale. On voit une seule scène instantanée, qu’il faudra organiser au réveil pour pouvoir la traduire. Y ajouter les dimensions du temps et de l’espace, absentes du flash. Écueil meurtrier que j’aborde avec la plus grande prudence. J’ai le sentiment tenace que Velikowski en a manqué.
Du coup, bien malgré lui, il devient un auteur daté. Ses thèses ont perdu de leur pertinence. Le voici rétrogradé du statut de scientifique à celui de conteur de fictions. Quel que soit le soin que j’apporte à mes exposés, le même sort peut atteindre mon œuvre.
C’est sans importance. Le travail que je fais n’a rien de définitif. Il montre un chemin, renversant des barrières parasites, chassant les fantômes du mensonge. Mais qu’il puisse s’affranchir des erreurs, même les plus grossières, est un rêve au delà de mes moyens.
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