Avant Platon, disciple de Socrate, les philosophes grecs sont appelés présocratiques. Dans cette joyeuse bande, j’ai gardé une tendresse toute particulière pour le plus sincère: Héraclite qu’on dit obscur, lui qui est si lumineux. La pensée originale du sage d’Éphèse nous est parvenue sous forme de fragments : certains sont de l’or pur. Régalez-vous! Mes commentaires vous montreront toute sa lumière.
Si Héraclite mérite l’épithète obscur, c’est qu’émane du grand sage « cette obscure clarté qui tombe des étoiles. »
La parole du sage d’Éphèse apparaît en italique et en couleur. La mienne est noire et droite.
La parole d’Héraclite
Cette parole, qui est vraie, n’est jamais comprise par les hommes, qu’ils l’aient déjà entendue, ou qu’ils l’entendent pour la première fois. Quoique toutes choses se fassent selon cette parole, ils semblent n’avoir aucune expérience des mots et des faits tels que je les expose, décrivant leur nature et disant comme ils sont. Les hommes ne s’aperçoivent pas plus de ce qu’ils font étant éveillés, qu’ils ne se souviennent de ce qu’ils ont fait en dormant.
Une majorité d’humains est profondément endormie. Héraclite était un grand éveillé. Sa parole éclairait ceux qui cherchent la Voie.
Je me suis réveillé pour voir que tous les autres dormaient encore. Alors je me suis rendormi.
Ce n’est pas l’opinion de ceux que l’on rencontre. Ils apprennent, mais ne savent pas, bien qu’ils se l’imaginent. Ils ne savent ni écouter, ni parler. Aussi faut-il suivre le verbe commun ; mais bien qu’il soit partagé par tous, la plupart vivent comme s’ils avaient une intelligence rien qu’à eux. La sibylle, de sa bouche en fureur, jette des paroles qui ne font pas rire, ni ornées ni fardées. Mais le dieu prolonge sa voix pendant mille ans. De tous ceux dont j’ai entendu les discours, aucun n’est arrivé à comprendre que la sagesse est coupée de toutes choses.
La sibylle était une devineresse, femme inspirée qui prédisait l’avenir à Delphes, dans le temple d’Apollon. La sagesse est coupée de toutes choses parce qu’elle est issue de la réalité séparée. C’est une voix qui vient de l’autre monde. Ici-bas règne la folie.
La vraie sagesse de la vie consiste à voir l’extraordinaire dans l’ordinaire.
Les dieux
Célébrer des sacrifices sanglants ne purifie pas mieux que la boue ne laverait la tache qu’elle a faite. Prier des images, c’est comme parler à un mur.
Héraclite s’élève contre les rites, sacrifices ou prières inutiles. À sa suite, je vous mets en garde, n’invoquez personne.
Ils ne savent pas ce que sont les dieux ni les héros.
Les anciens Grecs avaient déjà tout oublié de nos origines. Héraclite, de source sûre, connaissait les secrets cachés de notre passé. Ceux que je révèle à travers ce site. Par exemple, je révèle qui sont les dieux et les héros.
Si toutes choses devenaient fumée, on connaîtrait par les narines.
Pourquoi vivre dans la dictature d’un seul sens? Les yeux sont prioritaires à notre époque. Mais bien des choses intéressantes ne se voient par les yeux. « L’essentiel est invisible pour les yeux. On ne voit bien qu’avec le cœur » a dit Antoine de Saint Exupéry. Je vois les ondes invisibles, je sens les corps subtils, les auras. Grâce à l’amour inconditionnel, je répare ce qui doit l’être. On ne voir bien qu’avec le cœur.
L’Éternel est un enfant qui joue à la pettie ; la royauté revient à un enfant.
Ce jeu, la pettie, est l’ancêtre des échecs. Héraclite s’oppose ici directement à Albert Einstein qui ne supportait pas la part de hasard dans les théories quantiques. « Dieu ne joue pas aux dés! » s’est-il exclamé. Non, l’Éternel ne joue pas aux dés, il joue à la pettie.
Il n’y a pas de différence de nature entre l’humain et le divin. Juste une différence de degré.
Le dieu est jour-nuit, hiver-été, guerre-paix, satiété-faim. Il se change comme on mêle des parfums ; on le nomme alors suivant leur senteur.
Héraclite parle du dieu intérieur. Il nous donne ses couleurs changeantes qui modifient notre humeur. Les noms qu’on peut lui donner ne décrivent que ses mouvements.
Les gens oublieront ce que tu leur as dit, ils oublieront ce que tu leur as fait, mais ils n’oublieront jamais ce que tu leur as fait ressentir.
Le plus beau singe est laid devant le genre humain. Devant Dieu, l’homme le plus sage a l’air d’un singe.
Ici on voit pointer le Dieu Unique que les Hébreux croient sincèrement avoir inventé. Ne mettons pas les choses à l’envers. Les humains n’ont pas inventé Dieu. Ce sont les dieux qui nous ont inventés.
Le dieu dont l’oracle est à Delphes ne révèle pas. Il ne cache pas. Il indique.
À Delphes se dressait le temple d’Apollon, dont on voit encore de beaux restes. Y célébrait la Pythie, qui porte le nom du python, et qui était sans doute reptilienne comme cet animal. Les révélations des devins ne le deviennent que dans la tête des ignorants. Le devin voit qui est le consultant. Ce qu’a été son passé. Ce que peut être son avenir. Quand parle la Pythie, les mots sortent de sa bouche sans qu’elle sache qui les a prononcés.
Le naturel humain n’a pas de raison, le divin en a.
Les dieux agissent en fonction d’un plan immuable: le développement de cette planète, l’éveil des humains, le triomphe de la sagesse et de la sérénité. Ils ont largement échoué dans cette tâche parce qu’ils ont affaire à de foutus connards. Tant que nous, fourmis lamentables, n’aurons pas réalisé l’unité,
Nous nous battrons ainsi que lions et panthères.
Ne vaudrait-il pas mieux que nous devinssions frères?
(Victor Hugo, Le mariage de Roland, La légende des siècles)
La raison, c’est l’intelligence en exercice; l’imagination, c’est l’intelligence en érection.
L’Un
L’un, qui seul est sage, veut et ne veut pas être appelé du nom de Zeus. La loi et la sentence est d’obéir à l’un.
Zeus n’est qu’un avatar de l’Éternel. Zeus est mortel, même si sa vie se compte en milliers d’années. La Grande Déesse, sa patronne, vit depuis plusieurs milliards d’années. Pourtant elle est mortelle aussi, comme tout ce qui vit. Gardons-nous de confondre la Source et les dieux.
II n’y a qu’une chose sage, c’est de connaître la pensée qui peut tout gouverner partout.
Et ce n’est pas une pensée. Ça ne vient pas du cerveau, mais du cœur. Ce qui gouverne partout, c’est la loi d’amour. C’est la loi de l’Un. La loi de la Source.
Sans la source, il n’y aurait rien. Mais sans rien, il y aurait la Source.
Ce n’est pas à moi, mais au logos qu’il est sage d’accorder que l’un devient toutes choses.
Le logos cher aux Grecs, c’est la parole, le verbe. La pensée créatrice. Je ne sais si une telle chose existe. Mais force est de constater que les Hébreux y croyaient, au moins ceux qui ont écrit : Le Verbe s’est fait chair. Ce Verbe-là, c’est le Logos.
La Guerre
Les dieux et les hommes honorent ceux qui succombent à la guerre. Il faut savoir que la guerre est commune, la justice discorde, que tout se fait et se détruit par discorde.
Ce serait moins hypocrite, en effet, d’honorer la guerre, cette ordure imbécile. Héraclite va le faire, il sait que de l’opposition naissent les compromis. De la discorde vient l’unité qui pour Héraclite est le principe universel.
La guerre est le père de tout, le roi de tout, qui a désigné ceux-ci comme dieux, ceux-là comme hommes, ceux-ci comme esclaves, ceux-là comme libres.
Héraclite ne plaide pas pour la guerre. Il affirme que ni le hasard, ni le destin aveugle, ni le karma, ni la prédestination ne décident de toutes choses. Seule gouverne la loi du vainqueur.
Le hasard n’existe pas. Tout ce qui arrive est voulu.
Discorde et Unité
Ce qui est contraire est utile; ce qui lutte forme la plus belle harmonie; tout se fait par discorde. Joignez ce qui est complet et ce qui ne l’est pas, ce qui est en harmonie et en désaccord ; de toutes choses une et d’une, toutes choses. Ils ne comprennent pas comment s’accorde ce qui lutte avec soi-même. L’harmonie du monde est par tensions opposées, comme pour la lyre et pour l’arc. Il y a une harmonie dérobée, meilleure que l’apparente et où le dieu a mêlé et profondément caché les différences et les diversités.
Héraclite est opposé à la démesure, et la discorde en est une. Il ne prêche donc pas la discorde comme règle de vie. C’est la complémentarité qui le concerne. Car de cette complémentarité surgira l’Un.
Les inintelligents qui écoutent ressemblent à des sourds ; le proverbe témoigne que, tout présents qu’ils soient, ils sont absents. L’homme niais est mis hors de lui par tout discours. II vaut mieux cacher son ignorance; mais cela est difficile quand on se laisse aller à l’inattention ou à l’ivresse.
Encore le triomphe du logos, véritable dieu d’Héraclite. Quand il parle de l’Un, parle-t-il du logos? En ce cas, le logos aurait pour équivalent le Saint Esprit des Chrétiens, ou Wakan Tanka, le Grand Esprit des Amérindiens.
Les chiens aboient après ceux qu’ils ne connaissent pas. Quel est leur esprit ou leur intelligence?
D’accord avec Héraclite, je trouve les chats bien plus intelligents que les chiens, ces loups dégénérés. Traiter quelqu’un de « chien » est une insulte. Dire à sa belle « mon petit chat » est une preuve d’affection.
Justice
On ne connaîtrait pas le mot de justice, s’il n’y avait pas de perversité. L’homme éprouvé sait conserver ses opinions ; le châtiment atteindra les artisans de mensonge et les faux témoins. Le peuple doit combattre pour la loi comme pour ses murailles.
Héraclite semble ici faire trop confiance en la justice des hommes. Ailleurs il s’en défie. La difficulté à rechercher l’unité dans ces fragments est que la majeure partie de son œuvre est manquante. Mais son surnom d’obscur date des Grecs, qui possédaient le livre entier…
Le Soleil ne dépassera pas les mesures ; sinon, les Erinyes, suivantes de Zeus, sauront bien le trouver.
Le Soleil en question n’est pas l’astre du jour, mais le grand vaisseau-mère où résident les dieux d’avant. Si jamais le vaisseau-mère dépasse les mesures, sort de sa course et sème le désordre sur Terre, les suivantes de Zeus y mettront bon ordre. Ainsi le vaisseau conduit par Apollon ou par son fils Phaéton est sorti de sa course. Ainsi l’Atlantide pilotée par Atlas est retombée dans l’océan Atlantique, levant un énorme tsunami qui a ravagé ses deux rives.
Mort
Les hommes n’espèrent ni ne croient ce qui les attend après la mort.
Ce qui les attend après la mort est un profond mystère, aussi longtemps que le vivant n’y est pas allé voir. Et tant qu’il n’est pas mort, peut-il être sûr de ce qu’il a vu?
Quand ils sont nés, ils veulent vivre et subir la mort et laisser des enfants pour la mort.
C’est notre manque de sagesse que dénonce le sage d’Éphèse. Pourquoi donner naissance, si c’est pour condamner nos enfants à la mort? Vision que l’homme ordinaire jugera pessimiste, mais qui est sagesse pour le guerrier de lumière.
Un guerrier traite le monde comme un mystère infini, et ce que les gens font comme une folie sans bornes.
Les immortels sont mortels et les mortels, immortels ; la vie des uns est la mort des autres, la mort des uns, la vie des autres.
Héraclite savaient que les dieux sont mortels. Tous les dieux. Il savait aussi que la supra-conscience,et non supra-mental, ce qui est un contresens en français don de la Déesse aux humains, nous permet de goûter à la vie éternelle… à condition de subir la plus dure des initiations.
Si tu ne meurs pas de ton vivant, tu mourras en mourant.
Même chose ce qui vit et ce qui est mort, ce qui est éveillé et ce qui dort, ce qui est jeune et ce qui est vieux ; car le changement de l’un donne l’autre, et réciproquement. De là ils s’élèvent et deviennent gardiens vigilants des vivants et des morts.
Ce changement paraîtra inaccessible à la majorité des humains. Pourtant il suffit de modifier très légèrement la position de notre point d’assemblage pour changer d’état, d’apparence, de forme, de lieu, de planète, etc.
Les morts sont à rejeter encore plus que le fumier.
Laissez les morts enterrer les morts, a dit Jésus qui, s’il eut existé, eut sans doute apprécié le sage d’Éphèse.
Connaissance
L’érudition n’enseigne pas l’intelligence; sinon elle eût enseigné Pythagore, Xénophane et Hécatée. Pythagore, fils de Mnésarque, plus que tout homme s’est appliqué à l’étude, et recueillant ces écrits il s’est fait sa sagesse, son érudition, méchant art.
Pythagore a été vertement critiqué par Héraclite, qui lui reprochait d’avoir volé ses découvertes aux anciens textes qu’il avait lu. Nombreux sont les plagiaires qui se font ainsi passer pour des génies.
Ce qu’on voit, ce qu’on entend, ce qu’on apprend, voilà ce que j’estime davantage.
L’expérience prime sur l’érudition. Car l’expérience nous apprend la vraie sagesse, celle de la vie, celle des gens simples, celle que les universitaires négligent. D’où leur consternante ineptie.
Les hommes se trompent pour la connaissance des choses évidentes, comme Homère, le plus sage des Grecs. Des enfants, qui faisaient la chasse à leur vermine, l’ont trompé en disant: « Ce que nous voyons et prenons, nous le jetons; ce que nous ne voyons ni prenons, nous l’emportons ».
« Homère, le plus sage des Grecs. » La formule est ironique, n’en doutez pas. Homère et Pythagore sont les deux bêtes noires d’Héraclite, comme cette citation le montre clairement:
Homère méritait d’être chassé des concours à coups de bâtons, et Archiloque aussi.
Je me suis cherché moi-même.
Sur le temple d’Apollon à Delphes il est écrit : Connais-toi. Gnothi Seauton.
L’or
Ceux qui cherchent l’or fouillent beaucoup de terre pour trouver de petites parcelles.
Ceux qui cherchent l’or sont méprisables et vils. Ceux qui trouvent l’or perdent leur âme.
L’âne choisirait la paille plutôt que l’or.
Si la faim te tenaille dans un monde dévasté, que feras-tu de ton or?
Les médecins taillent, brûlent, torturent de toute façon les malades et, leur faisant un bien qui est comme une maladie, réclament de l’or qu’ils ne méritent guère.
Les guérisseurs ne font aucun mal et pour le souverain bien qu’ils procurent aux malades, ils ne reçoivent pas d’or.
Contre le feu se changent toutes choses et contre toutes choses le feu, comme les biens contre l’or et l’or contre les biens.
Veut-il dire que le feu sera la fin de toutes choses? Quand Yahweh eut asséché son grand déluge et que tout eut été détruit par les eaux, il fit cette promesse à Noé: Plus jamais les eaux ne ravageront la terre, les plantes et les animaux, les humains et leurs biens. Pour votre prochaine punition, j’enverrai le feu. En gage de la parole donnée, Yahweh-Dieu fit don aux hommes du signe de l’arc-en-ciel.
Héraclite avait-il lu la Bible? C’est tout à fait possible.
Le feu
Ce monde fut fait par aucun des dieux ni par aucun des hommes. Il a toujours été et sera toujours feu vivant, s’allumant par mesure et s’éteignant de même.
Aucun des dieux, en effet, n’a pu créer ce monde. Mais nombreux sont-ils à l’avoir aménagé. La terraformation terrestre a rendu cette planète habitable, et c’est l’œuvre des dieux d’avant.
Le feu survenant jugera et dévorera toutes choses. Étouffer la démesure vaut mieux qu’éteindre un incendie. Le feu est indigence et satiété.
L’hubris, ou la démesure, est un dérèglement qui caractérise certains dieux, comme Pan le satyre mi-homme mi-bouc, ou encore Dionysos, dieu de l’ivresse, des orgies et de la démesure. Dionysos est un dieu très populaire dans toute l’Antiquité. On trouve de nombreux temples tout autour du bassin méditerranéen, qui voisinent avec ceux des plus grands dieux. À l’époque hellénistique, il devient même un dieu civilisateur, précise Wikipédia. Il semble que le sage Héraclite ne soit pas de cet avis.
Qui se cachera du feu qui ne se couche pas?
S’agit-il du feu du soleil? S’il ne brille pas la nuit, un autre Soleil à majuscule, le Soleil d’Hyperborée ne se couche jamais sur la Terre des hommes. Il brille jour et nuit d’une lumière artificielle et divine. Personne n’échappe au regard inquisiteur des dieux d’avant. Ainsi Yahweh voit-il qu’Eve et Adam ont goûté au fruit défendu. On ne peut rien lui cacher…
L’âme
Ce sont de mauvais témoins pour les hommes que les yeux et les oreilles quand les âmes sont barbares.
Les âmes barbares ne peuvent témoigner des faits. Elles sont obscurcies. Leur jugement est inepte et déformé.
II n’est pas bon que les hommes puissent devenir ce qu’ils veulent.
S’ils y parviennent, ils ont l’appui des Archontes. Ils ont vendu leur âme au diable, diraient les chrétiens.
La religion est pour ceux qui ont peur de l’enfer. La spiritualité, pour ceux qui y sont déjà allés.
Le caractère d’un homme est son daimon.
Le daimon n’est pas un démon, bien qu’il en soit l’étymologie. De même, Hadès, les Enfers Gréco-latins, ne ressemblaient pas à ceux de Jérôme Bosch. Hadès était le séjour des morts. Pas gai, mais sans tortures ni de peines abominables. Les Bons Pères Dominicains ont voulu foutre la trouille à leurs ouailles dissolues avec un enfer de pacotille, qu’ils ont puisé au fin fond de leur esprit souillé. Et Jérôme Bosch les a mis en image, comme aurait fait tout bon illustrateur. Flanquer la pétoche aux moutons imbéciles, y a-t-il rien de plus drôlatique? Les ouailles bêlantes sont réjouissantes pour tout mauvais pasteur.
L’enfer, c’est les autres.
L’eau
On ne peut pas se baigner deux fois dans le même fleuve.
Cette phrase, ne l’a-t-on vue partout sans que l’auteur en soit cité? Elle exprime l’impermanence qui est la règle du Vivant, face à la permanence du mental humain pour lequel le fleuve est toujours le même tant qu’il porte le même nom.
La mer est l’eau la plus pure et la plus souillée ; potable et salutaire aux poissons, elle empoisonne les hommes.
Elle est salée, non potable pour les mammifères, exception faite des mammifères marins
La foudre
La foudre est au gouvernail de l’univers.
La foudre est un don des dieux. Une première version du présent site, publiée en 2008, s’intitulait les Maîtres de la Foudre. À Avebury dans le Wiltshire, j’avais eu la vision exacte d’une antique centrale fulgurale, et comment les dieux d’avant se servaient de la foudre pour trois usages différents et complémentaires.
L’amour est moins rapide que la météo : il s’écoule parfois plusieurs mois entre le coup de foudre et les premiers orages.
C’est l’âme sèche, la meilleure, celle qui traverse le corps comme un éclair la nuée.
Pour les anciens Grecs, l’humidité était chose négative. Une âme humide était bonne pour l’Hadès, sans espoir d’en jamais sortir. Tandis qu’une âme sèche était la garantie d’une élévation vers les dieux d’en haut.
La Grande Ourse
De l’aurore et du soir les limites sont l’Ourse, et, en face de l’Ourse, le Gardien de Zeus sublime (l’Arcture). Un même chemin en haut, en bas.
Arcture est une variante d’Arcturus, une des étoiles les plus lumineuse de l’hémisphère nord : le diamètre d’Arcturus est de 25 fois celui du Soleil. Le nom Arcturus vient du grec ancien Ἀρκτοῦρος / Arktoûros qui, formé de ἄρκτος (ours) et de οὖρος (gardien), signifie « le gardien des ours » (en raison de sa proximité avec la Grande Ourse et la Petite Ourse).
Si Héraclite ajoute « un même chemin en haut, en bas« , c’est qu’en raison de sa brillance, l’Arcture servait de cap aux vaisseaux qui partaient de la Terre vers Alcor, dans la Grande Ourse. En haut brillait Arcturus, en bas brillait Hyperborée, qui, en raison de sa proximité avec la Terre, éclairait nuit et jour beaucoup plus fort que le soleil.
Traduction française de l’auteur d’après Tannery (1887)
Au terme de cette présentation, si tu trouves qu’Héraclite est obscur, moi, son disciple reconnaissant, le suis-je aussi? Vu que tu m’as lu jusqu’ici,Les Moulineaux? c’est peu probable.